Au 205, Rempart des Dames, chez Amélia.

Dernière édition par Amelia le Sam 18 Sep 2010 - 13:59, édité 2 fois

Ce matin là comme à son habitude Amélia descendit de sa chambre pour prendre son petit déjeuner dans la cuisine. La maison, humble mais accueillante, était assez joliment meublée. Amélia en avait hérité de ses parents et y tenait beaucoup.
Une fois rassasiée, elle sortit pour aller travailler à la forge atenante, suivie d'Issanka, qui ne la lâchait jamais d'une semelle.

Au 205, Rempart des Dames, chez Amélia. Maison_amelia

Au 205, Rempart des Dames, chez Amélia. Maison_amelia

Les habitants de Sancerre reçurent une lettre envoyée par le maire...

Citation :: Mes chers concitoyens,

Une terrible épidémie de consomption vient de s'abbatre sur le Berry. Le duc vient de m'envoyer tous les détails, et cela n'a rien d'encourageant. Je vous demande instammant de faire le test afin de savoir si vous êtes contaminés. Je vous invite à vous informer très rapidement de vostre etat de Santé, car l'épidémie doit à tout prix être endiguée. Les malades seront redirigés par les sergents de police et les infirmières vers un campement en dehors du village. Le duché a prévu dans les jours à venir de mettre à disposition des malades un hospice.

Courage,

Hugoruth, Maire de Sancerre

[HRP]Pour savoir si vous êtes atteints, rendez vous ICI Il vous suffit de vous inscrire sur ce forum, puis de suivre les instructions. Si vous êtes atteints, et que vous souhaitez jouer le RP, rendez vous sur la halle de Sancerre où je vais mettre en place le campement de Sancerre.

Bon RP à vous !

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 362 Date d'inscription : 04/05/2007

chere Amelia

Depuis la cremailliere je n'ai pas pus passer ;trop de travail et souvent avec Joie ma cherie

je voulai m'excuser de t'avoir forcer à danser tu m'en veus pas dit:oops: Embarassed

tien je t'offre un petit bouquet de fleurs des champs...(pour me pardonner)

je me sauve je vais rejoindre ma colombe

Bye bye

"Oh merci Friz pour les fleurs! c'est très gentil! et ne t'inquiètes pas, je ne t'en veux pas du tout. Au revoir et embrasse Joie pour moi!"

Amélia fit un signe de la main à Friz qui s'éloignait.

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 362 Date d'inscription : 04/05/2007

en partant, me retourne et repond à son signe de main.
Je suis content elle ne m'en veut pas !.
je me dirige a ma maison pour rejoindre mon Amour.

Seule dans son antre, Amélia travaillait. Elle aiguisait avec soin une hache et en essayant de rester concentrée à son ouvrage. La porte de la forge était ouverte laissant entrer un flot de lumière. Le soleil brillait dehors et Issanka dormait à l'ombre du chataîgnier qui se dressait à côté de la maison.
Amélia s'arrêta un instant, se servit un verre d'eau fraîche et sortit s'asseoir quelques instants à côté de sa chienne profitant elle aussi de l'ombrage du vieil arbre.
Le début d'après midi était calme, la ville comme anesthésiée par la chaleur, déjà forte pour la saison. Deux ou trois passants la saluèrent gentiemment et elle leur répondit avec le sourire. Depuis quelques temps, Amélia se sentait mieux à Sancerre, plus à l'aise avec les gens du village et elle en était heureuse. Mais la ville était triste en ce moment, les mauvaises nouvelles se succédant.
Et puis il manquait quelqu'un, quelqu'un dont l'absence se faisait chaque jour plus cruelle. Rentrerait-il seulement? Ne déciderait-il pas, lui aussi, de vendre champs et maison et de quitter le village comme il le lui avait laissé entendre?
Un voile de tristesse passa dans les yeux d'Amélia. Elle caressa doucement Issanka puis se redressa et décida qu'il était temps de se remettre à travailler.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 1365 Date d'inscription : 12/01/2007

En sortant de la mairie, où elle avait déposé le registre du recensement et pris connaissance de son courrier officiel, Mentaïg était un peu préoccupée. Elle devait en effet s'absenter, et un de ses concitoyens requérait une aide qu'elle ne pourrait peut-être pas lui apporter.
Passant devant la forge d'Amelia, grande ouverte sur le soleil du jour, elle s'arrêta :

Amelia ? Puis-je entrer ? J'ai un service à vous demander.

Amélia leva la tête et sourit à Mentaig.
"Entrez, je vous en prie. Et ne faîtes pas attention au désordre qui règne ici! Que puis-je faire pour vous aider?" dit-elle en offrant une chaise à sa visiteuse.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 1365 Date d'inscription : 12/01/2007

Merci, Amelia, mais je ne m'arrête pas. Je dois m'absenter jusqu'à demain soir, et LuciusvonHell a des problèmes. Pouvez-vous lui venir en aide, s'il-vous-plaît, par exemple en lui fournissant du pain à 2 écus, qu'il vous remboursera plus tard ?

Mentaïg n'avait malheureusement pas le temps d'attendre la réponse, et elle s'en fut avec un sourire et un geste de la main, comptant sur Amelia pour venir en aide à leur concitoyen.

Amélia regarda partir Mentaig en se disant qu'elle allait envoyer un pigeon à Lucius...

Le soleil commençant à descendre dans le ciel, Amélia et Issanka rentraient chez elles sur le chemin de Sancerre. Après une longue journée à couper du bois, la jeune femme était épuisée mais souriante. Le travail au grand air lui faisait du bien, lui permettant de respirer et de s'aérer l'esprit. De plus, la saine fatigue de l'activité physique intense lui permettrait à coup sûr de bénéficier cette nuit d'un bon et profond sommeil réparateur. Et Amélia en avait bien besoin. Soucis, tracas et mauvaises nouvelles l'empêchaient depuis quelques temps de dormir comme elle l'aurait voulu.
Arrivées à leur demeure, la femme et l'animal entrèrent avec plaisir, Issanka heureuse de retrouver son coin douillet, Amélia ravie de pouvoir un instant s'étendre sur sa couche. En passant, elle jeta un coup d'oeil rapide à son pigeonnier. Rien. Toujours rien. Toujours pas la moindre nouvelle. Elle commençait à se demander si elle en aurait seulement un jour. L'attente devenait pour elle de plus en plus difficile à supporter. Elle s'allongea en gémissant, ses membres courbaturés la faisant souffrir. Elle soupira en regardant le ciel encore bleu par la fenêtre de sa chambre. Où pouvait-il être? A quoi pouvait-il penser en cet instant? A elle? Elle en doutait de plus en plus... Fermant les yeux, elle revit les traits de son visage, ses yeux rieurs, son tendre sourire des jours heureux. Elle se dit alors que quoi qu'il advienne, elle garderait de lui toujours cette image, belle, tendre, souriante, chassant le plus loin possible de son esprit la distance et la froideur dont il avait fait preuve à leur dernière rencontre.
Puis, se redressant péniblement, Amélia se dit que la meilleure chose à faire en cet instant était encore d'essayer de s'occuper l'esprit et elle descendit à la cuisine pour préparer son dîner.

Son repas de midi terminé, Amélia était assise sur le perron de sa porte, dégustant une bonne verveine. Le dimanche, le village était toujours très calme. Issanka couchée à ses côtés semblait s'ennuyer. Dans la rue, pas un passant. Seul le chant des oiseaux se faisait entendre. Il faisait beau, l'air était agréable. "Tu devrais dormir toi." dit Amélia à Issanka en lui caressant doucement la tête. L'animal la regardait fixement. Amélia savait très bien ce que sa chienne lui demandait en la toisant ainsi. Elle soupira: "C'est bon tu as gagné." Issanka fut debout d'un bond, couvrant sa maîtresse de léchouilles. "oh non beurk, arrête c'est bon!" La jeune femme se leva, s'étira un peu, ferma la porte de la maison et partit en direction des bois. Issanka courrait à perdre haleine, ravie que sa maîtresse ait si bien compris ce dont elle avait envie. Amélia la regardait en souriant. Comme sa chienne, elle aimait la forêt, son parfum, ses bruits, son calme.
Arrivée dans une clairière, Amélia s'arrêta un instant et s'étendit dans l'herbe, au milieux des pâquerettes. Issanka, épuisée, se coucha à ses côtés. Amélia se mit sur le côté, son corps collé contre le flanc de l'animal. Elle ferma les yeux et laissa un profond bien être l'envahir. La douceur chaleur d'Issanka, le bercement du chant des oiseaux. On distinguait même un léger bruit d'eau au loin. Amélia s'endormit.
Soudain, elle se retrouva dans une immense prairie. Un vent assez fort faisait ployer des étendues magnifiques de coquelicots. Un soleil éclatant resplendissait dans le ciel. Le vent faisait voler ses longs cheveux roux et elle devait les tenir pour pouvoir distinguer quelque chose. Au loin elle aperçut un arbre, un pommier immense dont les branches étaient couvertes de fruits. Elle traversa la prairie et s'approcha du pommier. Passant entre les branches, elle découvrit, tout près du tronc une couche de paille fraîche bien cachée, à l'abri des regards. Elle se demanda à qui pouvait bien être ce petit havre de paix. Au loin, sur un chemin qu'elle n'avait pas vu jusque là, elle aperçut un homme qui s'avançait vers elle. Simplement vêtu d'un pagne, il était entouré d'une aura merveilleuse. Il prit Amélia par la main et l'amena sous le pommier. Ils s'assirent face à face et l'homme lui sourit. "qui es-tu?" lui demanda Amélia. L'homme lui répondit simplement: "N'aie pas peur. Je suis juste venu te délivrer un message." "Je t'écoute." murmura Amélia. L'homme lui sourit et lui dit: "Tu dois garder confiance en l'avenir. Un futur radieux s'ouvre à toi."
Puis il se leva, lui adressa un dernier sourire, et s'éloigna sur le chemin.

Une goutte d'eau réveilla Amélia. Elle ouvrit les yeux et constata qu'une averse commençait. Elle s'assit en tailleur et ferma les yeux, comme perdue dans un autre monde. Elle resta ainsi un long moment, laissant la pluie emporter ses doutes et ses craintes.

Ce matin là, Amélia repartit travailler en forêt. En ce moment, elle y allait souvent. Elle s'y sentait bien, protégée. Un dernier coup d'oeil au pigeonnier, toujours vide, et elle partit.
Avoir foi en l'avenir... Amélia soupira. Elle aurait tant aimé savoir ce que l'avenir allait lui réserver. Elle s'arrêta un instant se demandant si ça n'aurait pas été une bonne idée d'aller rendre visite à celui qui était à l'origine de toutes ses craintes, de tous ses doutes. Elle regarda en direction du haut de la rue, une certaine maison qu'elle devinait de loin. Elle hésita un instant puis baissa la tête et renonça. Elle avait peur, peur de ce qu'il dirait. Elle redoutait tant certaines paroles. Elle ne savait plus comment l'approcher, comment renouer le dialogue, comment revenir vers lui. Peut être ressentait-il la même chose? Ou alors avait-il pris une décision définitive et ne savait-il comment le lui dire? Ou bien encore tout était-il terminé à ses yeux et peut être ne voyait-il même pas la nécessité de le dire?
Amélia reprit sa route vers la forêt, faisant tout pour rester forte. Elle se répétaient mentalement toujours les mêmes paroles. Ne pas avoir peur... garder confiance en l'avenir...

Ne pouvant trouver le sommeil, Amélia se leva et alluma une chandelle. Elle se couvrit les épaules d'une couverture et descendit. Dehors, Issanka qui dormait se réveilla en sursaut en voyant sortir sa maîtresse.
Amélia avait brusquement besoin d'air, de respirer. Elle avait l'impression d'étouffer. Elle commença à marcher sur le chemin qui menait à la grand route de Bourges. Issanka, étonnée par cette promenade nocturne, décida qu'il était plus prudent de ne pas la laisser partir seule et la suivit.
Amélia marchait, les épaules serrées dans sa couverture, seule sous le clair de lune. La fraîcheur de la nuit la faisait frissonner. Elle cherchait un endroit, un endroit précis. Elle se souvenait d'une nuit, une nuit merveilleuse, près d'un arbre. Elle se rappelait des mots échangés, des regards, des baisers. Soudain, elle reconnut le lieu, là, sur le côté, non loin du chemin. Elle murmura: "Les champs de blés..." puis s'adossa contre l'arbre qu'elle venait de retrouver. Elle ferma les yeux, se laissa glisser au sol. Et là, seule au milieu de la nuit noire, enfin, elle put laisser jaillir les larmes qui tous ces derniers jours n'arrivaient pas à sortir de son coeur meurtri...

Les premières lueurs du jour réveillèrent Amélia. La fatigue, le chagrin, l'avaient finalement fait sombrer dans le sommeil, là, au pied de l'arbre. Elle se releva, un peu honteuse et décida de rentrer au plus vite afin de ne pas croiser les premiers villageois qui n'allaient pas tarder à partir travailler. Issanka sur ses talons, elle rejoignit sa demeure. Elle déposa dehors une écuelle de nourriture pour sa chienne ainsi qu'un bol d'eau. Elle s'enferma alors dans la maison, prenant bien soin de fermer la porte à double tour. Puis, elle monta dans sa chambre et, sans ouvrir les volets, se remit au lit, remontant les couvertures sur sa tête. Elle décida de passer la journée ainsi, seule, dans l'obscurité.

Invité

Celà faisait longtemps qu'Yxxis n'avait pas pris de nouvelles d'Amélia! Il avait préférait prendre un peu de recul, ne sachant pas ce qu'elle avait envie de faire avec lui, il avait refléchi et décider que malgré tout il devrait etre son ami! Dur! son coeur battrait toujours fort pour elle!
Il lui laissa un petit mot lui disant qu'il passerait la voir dans sa forge prochainement!

Dans l'après midi, Amélia craqua. Elle se leva et écrivit un message. Elle avait besoin de savoir. Si tout était fini, il fallait qu'elle sache. Elle ne voulait pas d'explication, ne demandait aucun compte. Juste savoir. Son calvaire était insupportable. Il fallait y mettre fin d'une manière ou d'une autre. Elle envoya un pigeon chargé de la missive à Sérénité puis se recoucha.
Le soir venu, Amélia décida de sortir de son lit. Elle avait épuisé toutes ses larmes et ne pouvait même plus pleurer. Elle se dit qu'elle allait sortir, qu'elle irait au havre faire la fête avec ses amis et dire au revoir à Lems.
Un coup d'oeil dans le pigeonnier et elle vit immédiatement un message. C'était Yxxis qui lui proposait de venir lui dire bonsoir en taverne. Amélia sourit. Elle avait toujours considéré Yxxis comme son ami mais avait craint d'avoir perdu son amitié. Elle serait heureuse de pouvoir lui parler. Elle se rendit donc au village après s'être apprêtée quelque peu .Elle avait le teint plus pâle que jamais et les yeux gonflés. Mais elle voulait faire bonne figure malgré tout. Elle aperçut son ami par la fenêtre du meetic et décida d'y entrer. Il semblait heureux de la revoir. Il y avait aussi Joie et Friz. Cette ambiance amicale réchauffa un peu le coeur d'Amélia qui se sentait si seule ces dernières semaines.
Et là... Elle le vit entrer. Nissac... Amélia sentit les larmes lui venir aux yeux et ses jambes défaillir. Elle n'osait le regarder, ayant si peur de ce qu'il pourrait dire. Il la salua. Sa voix était douce. Elle leva les yeux pour croiser son regard. Elle y lut de la tendresse et ressentit tout à coup un profond soulagement. Comme un poids qui depuis plusieurs jours opressait sa poitrine, l'empêchant de respirer et qui tout d'un coup s'envolait. Il lui glissa quelques mots. Sa retraite... son retour... beaucoup de travail à ratrapper... Amélia faisait oui de la tête. Nissac lui dit que le lendemain, il serait plus libre. Il prit congé, l'embrassa sur la joue et partit. Amélia le regarda partir une boule dans la gorge. Peut être que tout n'était pas perdu? Elle se retourna, croisa le regard d'yxxis et y lut une profonde peine. Amélia comprit. Ce pigeon. Sa présence ce soir en taverne. Elle le faisait encore souffrir. Ele se sentit profondément coupable. Ses dernières semaines, alors que sa relation avec Nissac se construisait peu à peu, Yxxis s'était fait rare dans le village. Il ne venait plus en taverne, plus à la halle.Il avait même fait part à Amélia dans un courrier de son envie de quitter Sancerre.
Comment lui dire? Comment lui dire qu'elle tenait beaucoup à lui. Que sa présence en taverne lui manquait? Mais aussi que son amour pour Nissac était infini. Jamais elle n'aurait crû pouvoir aimer ainsi. Et son désespoir de ces derniers jours était à la mesure de cet amour sans limite qu'elle croyait perdu.
Yxxis prit congé. Amélia prit sa tête dans ses mains. Comment leur dire? Comment dire à Nissac qu'elle ne pouvait vivre sans lui? Comment dire à Yxxis qu'à ses yeux il était son meilleur ami?

Amélia avait passé plusieurs semaines sans voir pour ainsi dire Nissac. Deux ou trois passages éclairs en taverne, quelques pigeons échangés, et le reste du temps passé à attendre. Amélia s'éteignait dans une vie devenue sans joie et sans lumière. Elle espérait que la tâche qui prenait tout son temps à son comte deviendrait moins lourde dans les semaines à venir et qu'elle pourrait le voir un peu plus.
Sa soirée à la taverne fut donc à nouveau bien morne. Quand soudain, elle le vit entrer. Espoir bien vite déçu: il ne faisait que passer. Amélia ne put cacher sa tristesse. Depuis quelques temps, elle avait décidé de laisser de l'espace à Nissac, de ne point chercher à le voir, pour ne pas qu'il se sente pressé. Mais là, c'était devenu trop difficile. Ils sortirent ensemble quelques instants de la taverne pour parler. Elle lui posa la question qui lui brûlait les lèvres. Serait-il un peu plus disponible dans les semaines à venir? Il baissa la tête et reconnu que non, qu'il ne le serait sans doute plus jamais comme avant. Amélia accusa le coup. Il n'y avait donc plus aucun avenir ensemble. Alors, réunissant tout son courage, elle prit les mains de Nissac dans les siennes, le regarda dans les yeux et lui demanda de bien vouloir l'autoriser à reprendre sa liberté. Elle vit le chagrin dans les yeux de son comte. Il accepta. Il savait la solitude d'Amélia et il en souffrait. Elle lui dit qu'ils verraient bien ce qui se passerait, comment les choses tourneraient. Nul ne pouvait présager de l'avenir.Mais elle avait besoin de sortir de cette attente dans laquelle elle mourait à petit feu. Elle avait besoin de recommencer à vivre. Ils s'embrassèrent une dernière fois. Puis Amélia regagna sa demeure, quelques larmes coulant sur ses joues.

Malgré sa séparation d'avec Nissac, la vie d'Amélia ne changea pas beaucoup. Toujours le travail, toujours le pigeonnier vide, toujours la solitude que seules les soirées passées en taverne venaient rompre.
Amélia appréciait de plus en plus l'ambiance des tavernes. Entre plaisanteries, chopes de bière et malgré quelques disputes, elle y passait de très bons moments. Elle y apprenait à connaître mieux les gens. Elle se rendait compte combien ce contact avec ses semblables lui était de plus en plus indispensable. Et puis... Quelques sourires échangés... Des yeux qui brillent... Et si le soleil pouvait un jour recommencer à briller?

L'odeur familière de la forge, le foyer qui n'est jamais vraiment éteint, les copeaux de métaux, la grande pierre à aiguiser....C'était nn peu comme chez lui, quoi, mais en propre et rangé .

Il apperçut Amelia au travers du carreau et toqua.

- On s'était promis une quiche je crois. J'ai avec moi des oeufs déjà pondus, j'ai pensé que c'était plus pratique que d'ammener des poules...

Amélia sourit.

-Oui, c'est vrai. Je pense que ce sera mieux! Quoi que passer la soirée à observer la poule et à attendre de voir si elle veut bien pondre, ça aurait pu être drôle!

Elle sourit à Gallup. Elle avait fait connaissance avec lui dans le cadre de son travail de conseillère à l'embauche pour la mairie. Au début, les manières parfois cavalières du sergent l'avaient quelque peu déroutée. Puis, elle s'était rendu compte qu'il était en fait très drôle et gentil. Quelques soirées passées en sa compagnie en taverne avaient fini de la convaincre qu'il était un homme charmant.

-Je n'avais pas oublié pour la quiche! Chose promise...
Allons dans la maison. Nous y trouverons tout ce dont nous avons besoin.

Elle ferma la porte de la forge et invita Gallup à entrer dans la maison.

En bas, la pièce commune était modeste mais chaleureuse.

-Euh, je...

Elle regarda Gallup et murmura timidement:
- Je vis modestement, comme vous pouvez le voir...

Elle sortit du garde manger la farine, le lait, la crème et les lardons. Elle tendit un plat à Gallup.

-Alors, savez vous battre des oeufs?

Elle le regarda malicieusement...

Battre les oeufs ? bien sur... il me faudra juste une passoire par contre.

Passoire... Amélia se demanda où le sergent voulait en venir...
Elle le regarda d'un air inquiet en lui tendant l'ustensile...

Gallup dispose delicatement les oeufs dans la passoire qu'il place dans un grand saladier en terre, puis emparant d'une fourchette, s'acharne à vouloir écraser ces foutus machins trucs bidules qui roulent et esquivent ses tentatives forconnées...

- diantre... l'affaire n'est point aisée...

...tout en jetant un coup d'oeil vers Amelia de tant à autre...

Préparant la pâte, Amélia observe Gallup qui prend le saladier, la passoire, les oeufs, s'installe au sol et... tente de battre les oeufs entiers!!!

Elle met sa main devant sa bouche pour éviter d'éclater de rire. Il est si mignon dans sa maladresse. Elle ne veut surtout pas le vexer. Sans un mot elle s'accroupit à côté de lui, prend un oeuf, le lui montre, le tape sur le bord du saladier puis l'ouvre et le verse à l'intérieur. Elle prend alors une cuiller et bat l'oeuf devant les yeux ahuris de Gallup.

- " Néanmoins, sur la table, c'est encore plus simple!"

Elle lui sourit gentiment en lui rendant le saladier puis retourne s'occuper de sa pâte, le regardant de temps à autre.

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