Chez Terwagne, N°1 du Rempart des Aristoteliciens.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Quand il fut hors de portée de son regard, elle referma la porte et tenta pendant un instant d'ouvrir la boite, mais n'y parvint pas. Il lui faudrait décidément un outil pour en venir à bout.

Elle la reposa sur la table, et mangea sa miche de pain, comme chaque jour, afin d'économiser plus vite pour acheter son champs, puis continua ses travaux de nettoyage.

Ensuite, elle alla se coucher, sans même prendre la peine d'allumer un peu de feu.

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Sa nuit avait été tourmentée, une fois de plus, une fois encore... Elle descendit, fit un brin de toilette, regarda la boite métallique, et décida de s'en occuper ce matin, avant même d'aller travailler.

Alors qu'elle sortait pour aller rejoindre la remise, le corbeau d'Asta lui apporta une missive, dont le contenu était pour le moins intriguant.

Citation :: Mon Alizée

Je doit vous voir, mais je n'ose sortir, venez des que vous pourrez

Asta

Etait-il malade? Au diable la boite, elle décida d'aller le voir de suite.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

En quittant la maison d'Astaroth, elle parcourut les yeux en pleurs les quelques emnjambées qui la séparait de chez elle, ouvrit la porte avec fracas, et la referma avec la même violence.

Je vous hais, Astaroth! Je vous hais!

Vous m'avez obligée à survivre, incitée à faire une demande de déménagement ici, incitée à cesser de voyager, incitée à demander au cadastre pour être votre voisine, vous m'avez promis de m'aider à me relever de la rupture avec Zeltraveller, et sa mort... Tout ça pourquoi? Pour m'envoyer ballader 2 semaines plus tard à cause d'un rêve.

Un rêve! juste un rêve!

Elle se mit à rire, un rire nerveux, en même temps qu'elle pleurait.

Vous m'avez juste démollie encore un peu plus!

Elle attrappa la boîte métallique qu'il avait trouvé dans la cheminée et était posée sur la table depuis, et elle la lança contre le mur avant de sortir de sa maison. La boîte s'ouvrit, mais elle n'eut pas le temps de le voir, elle n'était déja plus là.

Il sortit de chez lui tentant de la rattraper. mais elle était deja entrée. Il courut jusquà sa porte d'entrée, mais au moment de frapper à la porte, elle s'ouvrit brusquement et les deux se percutèrent.

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Elle percuta Astaroth, qui arrivait au moment où elle sortait. D'abord sous le coup de la collision, elle resta un instant à le dévisager, puis referma sa porte et le contourna, avant d'enfin parler.

Vous avez oublié quelque chose chez moi l'autre jour, peut-être?

Si oui, je vous rouvre la porte. Sinon je suis désolée mais je m'en allais. Et de toute façon rien ne sert de continuer la discussion commencée chez vous il y a quelques instants, Sir Astaroth.

Vous avez pris votre décision, pour nous deux... Je n'ai rien à ajouter.

Il resta un instant silencieux, ecoutant les paroles de Terwagne. Ses paroles le blaissaient fortement, mais c'etait le mieux. Dos à elle il lui demanda

Qu'aviez vous l'intention de faire? Vos dernières paroles chez moi m'ont choqué. Je sais que je vous ai bléssé, enfin je pense, mais ne faites pas de betises...

Il reflechit sur tout les evenements depuis qu'elle était arrivée à Sancerre et baissa la tête

Enfin je ne veux pas vous inciter a faire quelque chose que vous ne voulez pas, comme j'ai dut le faire depuis votre arrivée.

Il se retourna vers elle. Elle lui tournait le dos. Il la contourna et sortit de sa propriété. Il tourna la tête un petit instant vers elle, juste pour voir son visage puis detourna a nouveau le regard. Il se retira et alla marché dans les rues de la ville sans même passer chez lui.

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Au moment où il franchissait la barrière, elle lui adressa quelques derniers mots.

Je ferrais ce que je déciderais de faire, Sir Astaroth! Plus ce qu'un Conseiller aux vagabonds me dira de faire!

Bon vent à vous!

Dès qu'il fut hors de vue, elle quitta elle aussi sa propriété. Elle avait besoin de voir du monde, et aussi envie de boire pour se calmer. Elle décida d'aller au Havre.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Encore un jour qui se lève...
Encore un jour pour quoi faire?
Encore un jour à sentir la douleur au fond de soi.
Encore un jour à porter un masque du mieux possible.
Encore un jour à s'efforcer de leur faire croire que ça va aller!

Elle s'étira longuement dans son lit, puis se remit en boule, comme une petite fille qui a peur d'en sortir, qui a peur d'affronter la vie, qui a peur du vide, qui a aussi peur des grands, mais bien plus encore des méchants aux visages souriants, qui vous tendent un bonbon pour ensuite vous faire mal.

Elle se mit à pleurer, calmement, les larmes traçant sur ses joues des rivières qu'elle aurait voulues apaisantes, juste fortes assez pour emporter dans leur lit le chagrin, le faire disparaitre loin, très loin... Mais cela ne servait à rien, alors elle essuya son visage d'un revers de la main et se leva.

C'était le deuxième matin depuis la fin, le deuxième matin depuis la deuxième chute. Deux rêves qui s'effondraient en moins de deux mois. Et tous les deux dans cette ville.

Etait-ce cette ville qui lui portait malheur? Ou simplement elle qui n'était pas faite pour le bonheur? Elle n'en avait aucune idée...

Tout en faisant sa toilette et en s'habillant, elle repensa à tout ce qui s'était passé depuis qu'Asta avait quitté sa demeure. Ca! Elle n'avait pas eu beaucoup le temps de penser, c'était un fait!

Tout d'abord, le jour-même, alors qu'elle était allée au Havre pour calmer sa colère, il y avait eu l'arrivée de la princesse, puis l'accouchement, alors qu'elle-même était prise en plein siège au milieu de la taverne, ne comprennant pas ce qui se passait, perdant connaissance et s'effondrant sur le sol. Heureusement Camaris l'avait aidée à se relever, et à reprendre ses esprits.

Hier aussi avait été bien rempli, malgré les tavernes fermées, ou presque.

Elle avait passé un moment bien agréable avec le Sir Hugoruth, qui l'avait invitée au MéSanGier et lui avait offert une bouteille de poire qu'ils avaient bien entamée ensemble, en parlant beaucoup. Enfin... Elle avait parlé beaucoup, et bizarrement, tout en lui racontant certaines choses, en lui parlant de Astaroth, et de Zeltraveller, elle avait eu l'impression de se rendre compte elle même de certaines choses... Comme si cette conversation lui avait permis de faire le point sur elle-même, sur ce qui la faisait réellement soufrir, profondément.

Mais soudain, alors que l'ambiance était très agréable, HIM avait pronnoncé une toute petite phrase, qui semblait sans doute banale, et elle s'était levée pour prendre congé. On aurait eu dit qu'une mouche venait de la piquer. Le vent s'était levé... Cette phrase elle l'avait entendue lors d'une de ses premières conversations avec Astaroth. Exactement la même phrase, mot à mot... Une phrase de "médecin" comme elle lui en avait fait la remarque.

Elle avait ensuite fait une très longue ballade dans les rues de Sancerre, se demandant si ele allait rester, si elle allait reprendre la route, ou plutôt rejoindre Zel. Sans Dames Ysa, Mentaig, Icefly et Maybee, elle l'aurait déja fait, elle le savait... Mais elle se gardait bien de leur dire que cette idée de se jeter dans la mort lui traversait l'esprit sans arrêt...

Alors que la nuit tombait, elle était repassée au MéSanGier, et HIM avait entrouvert la porte pour l'appeller. Ils étaient tout un groupe à discutter là à l'intérieur, et elle s'était jointe à eux, tentant de rire et faire bonne figure, partageant même la fin de la bouteille offerte par Hugoruth.

Ensuite elle était rentrée, avait traversé sa maison sans un regard vers rien du tout et s'était jetée sur son lit. Le sommeil l'avait emportée, la voix de Zel l'avait encore hantée... Il l'appelait, il l'attendait.

Elle termina de s'habiller et sortit. Elle avait besoin de prendre l'air, fatiguer ses jambes et son corps entier pour cesser de penser.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Comme chaque matin, en avalant vite fait bien fait sa miche de pain, elle se repassait en mémoire la journée de la veille. Et quelle journée! Il s'en était tellement passé qu'elle ne savait plus dans quel ordre tout s'enchainait.

Elle repensa à sa brêve rencontre en taverne avec Maleus, que décidément elle trouvait de plus en plus étrange. Un jour on vous souhaite la bienvenue en vous offrant une bouteille, je suis on ne peut plus sympathique, le lendemain on vous envoit presque ballader, le nez plongé dans dieu sait quels dossiers. On vous sourit puis on vous dit "Partez si nous vous ennuyons" tout ça parce que vous avez regardé par la fenêtre en rêvassant, avant de se lever pour vous murmurer le contraire et partir en coup de vent... Vraiment il devait avoir un soucis de communication et de sautes d'humeur ce monsieur!

Ensuite elle avait passé un long moment en taverne avec des voyageurs, et sans savoir pourquoi au juste, elle avait amusé la galerie, jouant au troubadour poête qui parlait au vent, dansant et chantonnant par moments, alors que les quatre autres s'amusaient de voir autant d'ambiance... Un clown triste qui a peint un grand sourire sur son visage, tellement bien fait que les spectateurs n'y voient que de feu.

Pourtant, cet instant passé là-bas lui avait remis en mémoire les moments passés en taverne avec Zeltraveller dans toutes les villes qu'ils avaient traversées, lorsqu'il jouait de la musique et qu'elle même chantait, dansait, riait aux larmes, simulait l'orage qui entrait dans les lieux, laissaient s'envoler des rimes improvisées hors de ses lêvres, s'emballait parfois comme une vraie tempête dans une discussion sur l'art avec un inconnu qui parlait de rêgles dans la poésie et la peinture, de longueur dans les respirations, de tempo régulier dans la musique, de barrières loies à l'imagination et au ressenti... L'art ça se ressent, ça se vit, ça se respire et se sent, ça ne s'embarricade pas et ne se gave pas de freins.

La soirée, elle était allée au Havre, boire un verre avec Mentaig, Ysabeau et Icefly. Le sir Hugoruth était arrivé un moment après elle, et avait pris en cours une conversation où elle parlait de voyage de deux ou trois jours, et où lui avait compris qu'elle faisait ses adieux. Il lui avait alors murmuré une phrase qu'elle avait mal pris, tellement c'était maladroit une fois de plus cette façon qu'il avait de s'exprimer. Dit-on à quelqu'un dont on n'a pas envie qu'il parte "Oui, c'est ça, quittez cette ville! Oubliez nous tous! Enfin non, oubliez les tous, vous et moi ne nous connaissons pas!" ? Elle avait immédiatemment repensé à ce que lui avait dit Maleus, et lui avait lancé un regard froid en se disant que lui aussi, il avait un soucis de communication! Et là... Monsieur était sorti pour aller s'installer à la taverne en face!

Mentaig l'ayant fait remarquer à Terwagne, qu'il était juste en face, elle prit congé des autres et alla le rejoindre, énnervée de se dire que maintenant tout le monde devait penser qu'il était parti à cause de son regard froid à elle. Bon, c'était sans doute vrai aussi, mais tout de même!

Ils avaient ensuite longuement discutté, en dents de scie une fois encore... Elle lui avait expliqué le malentendu, il avait l'air heureux d'avoir mal interprété cette histoire de voyage, l'ambiance c'était améliorée, jusqu'au moment où il sortit encore une phrase dans le genre de toutes celles qui avait l'art de la mettre elle en colère... "Si j'essaie que vous restiez, c'est pour rendre service à cette ville. J'essaie toujours de retenir les gens dans le Berry"... Elle, fichue caractère il faut bien l'admettre, entendait "Vous n'êtes qu'un numéro au registre des gens de passage, et je fais mon boulot"... Vraiment il avait le don de l'énnerver lui aussi!

Pourtant, à bien y réfléchir, quand certaines personnes la mettait en colère, comme Maleus le matin, lui le soir, elle se sentait se soulever, sa verve verbale renaitre, le vent se réveiller, la vie reprendre, son sang rebattre plus fort dans ses veines... Elle vivait, elle cessait de juste survivre.

Ah oui, elle avait aussi papotter un petit moment avec Bragon... Bragon! Elle sourit en repensant à cette conversation. Quel étrange personnage...

Tout à coup, en repensant à cette conversation, un autre nom lui vint à l'esprit: Makasitomni! Elle n'avait pas répondu à sa dernière missive qui datait d'au moins dix jours! Elle le ferait ce soir, sans faute, cela allait encore lui prendre une heure tellement leurs missives ressemblaient à des discussions enflammées, toujours...

Pour l'heure elle avait deux autres lettres à envoyer, très brêve par manqque de temps, mais elle y tenait, juste un petit geste, une pensée, pas besoin de longs discours. Elle prit de quoi écrire et rédigea trois lignes pour l'anniversaire de Dame Icefly, puis trois lignes pour Astaroth. Elle voulait le féliciter pour sa promotion. Lettre très brêve, très sèche, mais lettre tout de même. Elle avait beau lui en vouloir, elle était polie.

Une fois cela fait, elle quitta sa demeure. Si elle trouvait du temps aujourd'hui, elle irait rendre visite à Dame Ysabeau, mais pour l'heure il fallait qu'elle trouve un emploi.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Elle chantonnait! Depuis la veille au soir elle chantonnait, ne s'arrêtait plus. Tout lui donnait envie de sourire, et même de rire par moments.

Il y avait bien une petite souris nommée rage qui avait pointé le bout de son museau lorsqu'elle était passée devant chez Astaroth en rentrant pour dormir, mais cela n'avait pas duré.

Au final, elle se dit qu'elle le plaignait plus qu'autre chose! Il était idiot assez pour vivre d'après ses cauchemards, et bien tant pis pour lui! Qu'il y reste dans ses analyses de songes!

Partir! Je vais enfin partir!
Prendre le large! Retrouver les joies du voyage!

Mon baton! Il ne faut pas que j'oublie mon baton!
Et puis il faut aussi que je passe au marché acheter de quoi manger au moins deux jours.
Oui, deux jours... Il a dit que le troisième jour nous resterions sur place pour travailler.

Oh! J'ai hâte! Hâte!

Oui, la cause de ce revirement soudain dans son état d'esprit, qui l'avait faite passer des larmes au rire, c'était bel et bien l'idée de voyager à nouveau.

Elle ouvrit le placard, prit la miche de pain qui lui restait, son baton, puis se dirigea vers la sortie. Le départ n'était prévu qu'en fin de soirée, mais elle avait des choses à faire en ville, alors elle n'était pas certaine de repasser ici avant de se retrouver à la sortie de la ville.

Sur le sol, la boite qui s'était ouverte en rentrant en collision avec le mur le jour de sa rupture avec Astaroth, trainait toujours, attendant que son regard la croise. Elle ne la vit pas, trop pressée qu'elle était de se mettre en route.

Citoyen acharné Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 26/09/2007

Citation :: INVITATION A LA FÊTES AU CHATEAU ABANDONNER A L’EXTREME OUESTE DE LA FORET DE SANCERRE QUI SE DEROULERA DE AUJOURD’HUI 26 AU MARDI 29 JANVIER 1455 (FORUM OFFICIEL)

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Anakin Vador De Sancerre

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Elle rentra du Havre en courant....

Jamais elle ne serait prête à temps, et il allait devoir l'attendre, et puis elle ne savait pas comment se comporter, ni... Ni rien d'ailleurs! Pourquoi diable avait-elle été lui demander ça! Vraiment elle devrait apprendre à réfléchir avant de parler des fois... souvent.. tout le temps.

Elle repensa à son invitation l'après-midi en taverne, lui demandant si il accepterait de l'accompagner à ce fameux bal dans la forêt, parce qu'elle avait promis de faire un effort pour y aller, mais qu'elle n'avait jamais été à un bal, qu'elle avait peur d'arriver seule, qu'elle allait encore se sentir différente, comme un oiseau perdu sur la terre ferme, comme une bouteille à la mer échouée au milieu des coquillages, ...

Il avait accepté, à sa grande surprise, et depuis elle se mordait les doigts.

Vraiment elle était idiote... Il avait dit "oui" pour ne pas la froisser sans doute, et puis était-ce des manières à faire? Les demoiselles n'étaient pas sensées inviter les messieurs, mais l'inverse! Pour sûr Zel lui aurait encore dit que décidémment elle avait des façons trop cavalières parfois...

Elle poussa un profond soupir en montant les marches quatre à quatre.

Elle se dépécha de se laver et de se vêtir, essaya de faire ressembler ses cheveux à quelque chose, mais c'était peine perdue, alors elle finit par les ébouriffer rageusement... Après tout, le décoiffé faisait tempête, ça ne lui allait pas si mal.

Elle sourit et redescendit pour l'attendre.

Seule dans le calme et le froid de sa salle de séjour, elle pensa à tout ce qui s'était passé dans sa vie depuis une semaine... Tout ce qu'elle aurait à annoncer comme nouvelles à Hugoruth quand il... La tristesse prit place un instant sur son visage.

Comme elle aurait aimé pouvoir lui annoncer qu'elle avait enfin un champs, qu'elle avait postulé à la place de conseillère aux festivités, qu'elle ne risquait plus de partir de Sancerre, qu'elle avait des projets, qu'elle avait de nouveau parfois l'envie de sourire... Toutes ces choses qu'il espérait pour elle avant le drame...

Elle s'efforça de faire partir le voile de douleur qui embuait ses yeux, et attendit que son cavalier arrive.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Et voilà, elle l'avait fait son choix, en sentant ses entrailles se déchirer, en se sentant on ne peut plus coupable, on ne peut plus mal, poussée par la pression, écoutant ceux qui lui disaient que fuir pour ne pas choisir entre ces deux hommes qui faisaient battre son coeur, c'était lâche, c'était repporter le problême, c'était rendre trois personnes malheureuses alors que deux d'entre elles pourraient être heureuses...

Elle avait fait son choix, oui... Et forcément il ne plaisait pas à tout le monde, forcément l'un des deux étaient malheureux, forcément!

Et elle ne se sentait pas mieux pour la cause, loin de là même... La douleur de cet homme qu'elle aimait, qu'elle voyait souffrir de sa faute, la rongeait, la faisait remettre en doute à chaque instant sa décision.

Et comme si ce n'était pas encore suffisant, il y avait certains regards de personnes extérieures à la situation qui en rajoutaient une couche, certains mots glissés aussi dans les conversations, et puis ces lettres de Hug... Ces lettres qu'il lui envoyait et qui... Elle n'aurait su dire au juste d'ailleurs ce que ces lettres lui faisaient! Il la comprenait si bien!

Maleus était parti ce matin, avec l'armée, pour dix jours, et elle se retrouvait encore plus perdue. Elle se disait aussi que le destin était bien étrange...

Elle et Hugo avaient passés deux jours ensemble après ses aveux, puis il y avait eu le drame, huit jours interminables pendant lesquels lui s'était battu entre la vie et la mort, elle tremblant pour lui.

Aujourd'hui, c'était Maleus qui partait, pile deux jours aussi après leurs aveux, s'absentant pour une dizaine de jours, la laissant tremblante d'inquiètude, en plus de tout le reste.

Mais pour couronner le tout, il avait fallu cette discussion au Havre, cette rencontre avec Dame Mentaig qui la détestait d'avoir fait mal à Hugo, qui la glaçait de son regard, qui avait pronnoncé quelques mots bien placés, juste suffisants pour fixer tout le monde sur son jugement, et elle avait fuit.

Elle était la mauvaise, voila, celle qui avait briser le coeur de Hugo, celle qui avait préféré un autre, celle qui était la cause de tout!

Elle rentra chez elle, clappa la porte, alluma une bougie ou deux, et puis se laissa tomber sur le sol, en larmes... Elle ne tiendrait pas, elle n'y arriverait pas!

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

La nuit avait été atroce, entrecoupée de réveils en sursaut, la gorge nouée, les mains crispées sur les draps, les larmes au bord des yeux...

Encore plus fatiguée que la veille, elle se leva, se prépara pour sa journée et descendit, se demandant pour la centième fois si elle devait écrire à Dame Mentaig ou non...

Elle repensait à leur première rencontre, auprès de l'arbre contre lequel elle avait voulu mourir en arrivant dans cette ville, après le départ de Zel, mais aussi aux lettres que celle-ci lui avait envoyées pour l'aider au moment où elle allait si mal, qui l'avait aidée à prendre sa décision de rester, qui... Oui, Mentaig et Bragon, c'étaient eux qui avaient sans doute dit les mots qu'il fallait quand elle avait voulu mourir, quand elle avait pris la route pour Tonnerre, quand elle était toujours vagabonde, fuyant elle ne savait même plus quoi.

Et aujourd'hui, Mentaig lui en voulait, et elle aurait voulu s'expliquer, lui dire que non, elle n'avait pas voulu faire mal à Hugo, non, elle ne se sentait pas bien de cette situation!

Seulement, lui écrire y changerait-il quelque chose? Vider son coeur sur un parchemin n'était pas si simple... Il fallait aussi que le destinataire soit ouvert à les recevoir ces mots! Elle doutait que ce fut le cas...

Elle poussa un profond soupir, ramassa son sac qu'elle avait jeté au sol en rentrant la veille, y glissa la main, et promenna un instant sa main sur l'objet que Maleus lui avait confié en partant. Un sourire illumina son visage. Jamais on ne lui avait confié quelque chose d'aussi personnel... Même Zel ne lui aurait pas prêté!

Sur l'appui de fenêtre, quatre missives l'attendaient, et elle se hata d'aller les chercher pour les lire... Une de Vins, ce troubadour qu'elle avait rencontré à Tonnerre et avec qui elle avait tellement rit, composant des rimes avec des chiffres pour se moquer d'un comptable, une de SamaelB, un voyageur rencontré à Blois, une de Maleus et une de Hugo...

Celle de Maleus lui tira un nouveau sourire, et elle y répondit de suite. Celle de Hugo lui tira de nouvelles larmes, et elle ne parvint pas à y répondre... Elle le ferrait plus tard...

SamaelB quant à lui reprennait la route, et Vins se réjouissait de la revoir, lui demandait où elle en était de son projet fou, celui dont elle lui avait parlé pendant des heures. Son projet? Nulle part! Elle l'avait poussé dans un coin de sa tête depuis... Un jour peut-être... Un jour sans doute...

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Un nouveau jour, une nouvelle pierre à l'édifice... Un édifice dont on se demande si un jour il sera achevé, et encore plus à quoi il ressemblera. Les pierres de bonheur se mélangeant aux pierres des difficultés, le tout tentant de tenir en équilibre.

Assise devant son bol de lait, elle réfléchissait à sa journée de la veille...

Elle n'avait pas compris comment cela se faisait au juste, mais l'armée n'était pas partie à la date prévue, ils ne partiraient que ce matin, et du coup Maleus était toujours à Sancerre. Ils s'étaient croisés briêvement l'après-midi, et cela ne c'était pas vraiment bien passé, pour ne pas dire carrément mal. Elle était partie énnervée, lui disant une phrase qu'aujourd'hui elle se repprochait un peu, mais c'est ainsi qu'elle l'avait ressenti sur le moment même, et elle avait tendance à toujours dire ce qu'elle pensait.

"Quand la médaille est gagnée, on la pousse sur un coin de cheminée, et elle n'a plus aucun attrait... Seulement pour celui qui l'a perdue."

Forcément il avait du être touché, et il n'avait pas tardé à lui écrire. Elle avait répondu, se décidant aussi par la même occasion à répondre à la missive de Hugo datant du matin.

Le reste de la journée c'était écoulé dans les champs, à travailler, et elle s'apprêtait à rejoindre sa demeure sans même un détour par la Sancerroise, lorsqu'un volatile lui apporta une missive qui lui tira un grand sourire, avant même qu'elle ne l'ouvre.

Makasitomni! Cela faisait tellement longtemps! Et puis... hum... c'était elle qui n'avait jamais répondu à la dernière...

Elle s'arrêta sous un porche, trop pressée de lire les mots tracés, et tout à coup ce fut comme si toute cette tristesse qui l'envahissait depuis des jours c'était envolée, comme si la culpabilité s'effaçait, comme si... Comme une lettre de Maka! Ca ne s'explique pas, ça se ressent, ça se vit. La lettre d'un véritable ami, ça n'a de comparaison avec rien.

Pressée de lui répondre à présent, de le faire avant que ne retombe la note qu'il venait de faire résonner en elle, elle poussa la porte de la Sancerroise pour lui écrire sur un coin de table.

Deux pas, peut-être trois, et elle fut soulevée du sol par des bras aimés, qu'elle avait espérés l'après-midi, et la veille aussi.. Maleus! Un Maleus souriant, sans aucune tristesse, léger comme le vent!

Ils avaient passé une bonne partie de la nuit ensemble, retardant encore et encore le moment des aurevoirs, puisque c'était sans aucun doute la dernière fois avant dix jours... Et puis aussi, parce que pour la première fois depuis ce fameux choix, ils étaient sereins tous les deux, se sentant à l'abri des regards, loin des repproches camouflés dans certaines phrases mesquines.

En rentrant chez elle, elle avait de suite répondu à Maka, ne voulant pas remettre à plus tard.

Elle avala son bol de lait, mit ses petites affaires dans son sac, et sortit pour aller sur le marché. Elle n'alla pas plus loin que la barrière, une nouvelle lettre l'attendait... Une nouvelle lettre de Maka.

Demi-tour, ouverture, lecture, sourire... Elle lui répondrait dans la soirée, là il fallait vraiment qu'elle file! Mais dès son retour, elle écrirait à Dame Ysabeau, elle s'était déja jurée de le faire la veille, à Maleus bien sûr, et répondrait à cet Ami, qu'elle n'avait jamais rencontré, mais qui était si précieux à ses yeux.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Bien des jours et des péripéties plus tard...

Le soir tombait... Elle n'était rentrée à Sancerre que depuis une journée, et déjà elle était à bout de nerfs. Mieux aurait valu qu'elle y reste dans cette attaque sur les routes, que jamais elle ne rouvre les yeux, que jamais...

Essuyant rageusement les larmes qui coulaient sur ses joues, pestant contre la cicatrice de son ventre qui comme de juste lui faisait mal à cet instant, elle déposa le seau qu'elle portait sur le sol, ainsi que les pinceaux.

Elle jeta sa besace sur la table, prit un seau dans l'arrière cuisine, et se dirigea vers la cheminée.

De la suie! Ysabeau m'avait dit ça... De la suie dans du lait de chaux... Ca donne du noir.

Rageusement elle fit remplit son seau de suie et de cendres, puis alla ouvrir celui qu'elle avait déposé en rentrant. A l'aide d'une vieille louche elle prit du lait de chaux qu'elle mélangea à la suie et aux cendres, puis se mit à badigeonner tout le mur qui faisait face à la porte d'entrée avec le produit obtenu.

Elle en mettait partout, s'en éclaboussait les cheveux, le visage et les bras, mais elle s'en fichait pas mal. Elle voulait que ce fichu mur devienne noir! Noir comme ses pensées! Noir comme... Noir comme la mortl!

Ensuite, elle attendit que ça soit un peu sec, et sortit un morceau de elle ne savait trop quoi hors de sa poche, mais dont le vendeur lui avait garanti que ça écrirait blanc, et se mit à tracer des mots sur le mur...

Quand elle eut terminé, elle se laissa tomber sur le sol, vide de toute énergie, comme un animal traqué qui fuit depuis des heures, épuisé, cessant d'espérer qu'il parviendra à survivre.

Une rencontre en taverne... Maleus. L'idée même de sympathiser de nouveau avec lui ne lui serait pas venu naturellement à l'esprit tant la rancœur était forte. Mais Maleus l'étonna. Pas une remarque, pas une critique, rien. Pas l'ombre de rancune à l'horizon. Quel comportement adopter en retour ?

Hugo avait choisit d'être aussi neutre que possible et les vieux réflexes revinrent, peu à peu. Le temps effacerait sans doute la rancune, une fois de plus. Puis Terry entra et un silence s'installa. Les paroles échangées avec Maleus tranchèrent par leur froideur. Puis la flûte dans les flammes, le départ précipité de celle qu'il était aller chercher à Cosne...

HIM sortit à sa suite mais il ne la vit plus. Il se dirigea vers sa chaumière, espérant l'y trouver. Parvenu devant la porte, il tambourina...

Terry, Terry... Ouvrez, je vous en prie...

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Quelques heures plus tard....

La flûte, dans les flammes... Juste la flûte dans les flammes...

Une autre flûte, d'autres flammes... Il le savait, elle le lui avait raconté, un soir... Zeltraveller, le bûcher, sa flûte à elle, et la sienne à lui...

Terminé, c'était terminé, elle n'allait plus essayer, elle voulait juste le rejoindre... Zeltraveller, son âme.

Elle se mit à lancer des morceaux de bois et de papier partout sur le sol, près du mur noir, et elle les alluma, avant de se placer au centre... Que les flammes l'emporte, qu'elles l'emmênent le rejoindre.

Rien, pas de réponse... Elle était là, il pouvait le sentir. Mais pourquoi refusait-elle d'ouvrir, de répondre, de donner signe de vie?

Terry, si vous entendez, ouvrez... Ne me laissez pas dehors, sans chemise...

L'heure n'était pas joyeuse, mais il ne put s'en empêcher, comme lors de l'accouchement princier. Mais très vite, il se dit que quelque chose n'allait pas. Il colla son oreille à la porte, mais aucun son clair ne lui parvint. Il alla à la fenêtre, écarta un volet qui avait été mal fermé et tenta de distinguer quelque chose... Il lui semblait bien distinguer du mouvement, mais il n'en était pas sûr...

Il retenta de toquer, mais au carreau cette fois...

Terry, c'est Hugo... Vous m'entendez ?

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

C'était lent à grandir une flamme, surtout quand on était impatiente de rejoindre le seul homme qui aie jamais été digne de l'amour qu'on lui porte, le seul qui... Zel, mon amour... Elle sentait les larmes couler, douloureuses, et ces satanées flammes qui ne se dépêchaient pas!

Soudain elle entendit frapper au carreau, puis la voix de Hugo...

Hugo qu'elle avait fait souffrir, pour Maleus.... Maleus qui était un être... Oh, il pouvait bien faire celui qui allait perdre toute envie de vivre si elle ne le choisissait pas, si elle le quittait! A voir ce qu'elle venait de voir au Havre, il était loin d'être déprimé.

Elle décida de ne pas répondre. A quoi bon de toute façon?

Une lueur... D'espoir, dans un premier temps. Puis une lueur jaunâtre, timide. Que se passait-il là dedans ? Une bougie, c'est ce que pensa HIM au début. Une simple bougie dont elle se sert pour s'éclairer, pour venir jusqu'à la porte, pour ouvrir.

L'hypothèse était réalisable, mais Hugo déchanta vite. Et si la lueur ne disparut pas, elle ne se rapprocha pas du tout de la fenêtre. Il avait même l'impression qu'elle grandissait, qu'elle se faisait plus intense...

Une flamme... L'idée traversa le crâne du néo-baron l'espace d'un instant. Pourquoi une flamme dans la maison, ça n'était pas possible... Et cette absence de réponse, lourde en inquiétudes. Que faire ? Etait-ce un début d'incendie qu'il avait sous les yeux ? Une braise avait pu s'échapper du foyer pour embraser un parchemin placé non loin... Il se décida à l'appeler une dernière fois. En l'absence de réponse, il prendrait ses responsabilités...

Terry, ouvrez... On dirait une flamme, dans votre entrée. Terry, répondez si vous m'entendez... Répondez moi...

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Il savait qu'elle était là, ça ne faisait aucun doute, sinon il ne s'entêterait pas à rester derrière la porte et à l'appeler, il serait déja parti.

Elle repensa à chacune des lettres qu'il lui avait écrites, depuis le départ, depuis bien avant Maleus, et puis encore après, jusqu'à encore quelques heures plus tôt... Hugo! Elle ne voulait plus lui faire de mal, elle ne voulait plus, non...

Pourtant, sans trop savoir elle même pourquoi, elle n'avait pas envie de lui répondre.

Elle ne pensait qu'à Maleus, au geste ignoble et plein de signification qu'il venait de faire... Lui écrire pour lui réclamer sa flûte qu'il lui avait confiée, et puis la jeter dans les flammes devant elle! Elle se rappelait de ce soir, où il lui avait confiée, et où elle avait dit "celle-là, j'espère ne jamais la voir brûler dans les flammes comme la mienne et celle de Zeltraveller"... Et là, il... Un cri de douleur s'échappa de ses lèvres.

Quand elle repensait à tout le mal qu'elle avait fait à Hugo pour cet homme! Pour cet homme qui lui disait que si elle l'abandonnait il se laisserait dépérir et qui maintenant buvait en plaisantant!

Elle ne répondit pas à Hugo. Elle n'était pas digne de ce qu'il voulait lui offrir, pas digne de son aide, elle qui avait pris Maleus pour quelqu'un d'extraordinaire, qui l'avait fait souffrir lui .

Un cri !

Aucun doute possible, il y avait eu un cri. Etait-elle en danger ? La réflexion passerait après l'action et bien qu'habitué à garder la tête froide en toutes situations, il sentit tout le stress, la panique, la peur de la situation lui retomber sur les épaules. Ces épaules qui n'étaient pas habituées, mine de rien, à supporter seules de grandes responsabilités. Mais il sentait bien que ce soir, il allait être seul, complètement seul pour supporter tout ça.

La porte était close, il lui fallait la forcer. En temps normal, il aurait plutôt tenté de crocheter la serrure mais là, le temps lui manquait. Enfoncer la porte, il ne voyait que ça. Un lieutenant de l'armée devait être en mesure de réaliser ça, pas de doute. Il prit quelques pas d'élan et vint se cogner...

Ahhhh

Sa plaie à l'épaule, celle qu'il supportait depuis la Cathédrale lui faisait terriblement mal. Il se mordit la lèvre jusqu'au sang et reprit, une seconde fois. Il sentait la chair se rouvrir mais il se décida à ne plus crier. Retirant d'un geste vif sa cape, il vint frapper une troisième fois cette satanée porte en bois. Pfff, il manquait de force... Et un mince filet de sang recommençait à couler de la plaie désormais rouverte. L'épaule ne lui servirait plus guère, il faudrait faire sans. Les coups de pieds étaient moins efficaces, mais ils terminèrent le travail. La porte, bientôt, céda.

Il pénétra comme il put dans la sombre pièce. Le mur était noir malgré la présence de blanchâtres inscriptions qu'il ne s'attarda pas à lire. Elle était là, devant un tas de boiseries et de papiers au dessus duquel s'élevait une flamme de plus en plus haute, de plus en plus chaude.

Terry, que se passe-t-il? Que faites-vous avec ce feu? Reculez, je vous en prie, vous risquez de vous brûler...

Que voulait-elle faire avec tout ça ? Le pire était à craindre, assurément. Elle semblait ne pas l'avoir vu, ne pas l'avoir entendu. Mais il continua, certain qu'elle l'écoutait malgré son apparence fermée.

Terry... Si véritablement vous m'aimez comme vous me l'avez dit à Cosne, comme vous me l'avez dit dans vos lettres, comme vous me l'avez fait ressentir lors de ce baiser échangé avant de monter en voiture, alors prenez ma main et sortons d'ici.

Il tendit la main vers elle, espérant qu'elle la saisisse.

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Elle entendit bien qu'il essayait de défoncer la porte, mais ne s'en préoccupa absolument pas. Il y avait peu de chances qu'il y parvienne, de toute façon.

Elle était obnubilée par les flammes qui enfin commençaient à grandir, qui bientôt l'emporteraient, qui bientôt la conduiraient loin de toute cette histoire de trio amoureux dans lequel elle les sentait tous les trois pris en otage, depuis bien trop longtemps de toute façon. Elle se disait que dans quelques semaines tout le monde s'en porterait bien mieux si elle disparaissait de toute façon... Hugo et maleus oublieraient qu'elle leur avait servi de "trophée" qu'ils s'étaient disputté, et elle elle serait près de Zel...

Lorsque la porte s'ouvrit et qu'il s'approcha, elle ne leva même pas la tête vers lui, l'écoutant cependant.

Enfin elle releva son visage, plein de suie et de larmes, et répondit.

Oui, je vais bruler... Oui!

Mais cela ne veut pas dire que je n'étais pas sincère, juste que... Je suis fatiguée de toute cette histoire, je suis épuisée, et je... Je n'en pouvais déjà plus à Cosne, de vous entendre me les dire ces choses, de les lire dans vos lettres et de me retenir de vous répondre! Oui, je les pensais, tellement même...

Je suis perdue Hugo, perdue... Et puis je...

Elle s'efforça de sourire.

Zel m'attend, je crois... Zel m'aimait plus que tout, je crois...

Zel m'attend, je crois... Zel m'aimait plus que tout, je crois...

Zel... Combien de temps encore cette histoire allait-elle l'empêcher de vivre? Pis, ce soir la nostalgie était si forte qu'elle semblait l'attirer vers la mort. Non, il ne la laisserait pas faire. Non, il ne le pouvait pas.

Il se redressa et fit un pas vers elle, la main en avant. Que pouvait-il faire de plus, à part la supplier... Il posa un genou à terre, puis le second. Il retira son mantel et le jeta sur les flammes qui se faisaient menaçantes. Le poids du vêtement ne suffirait pas à étouffer le foyer, mais cela ralentirait au moins la combustion.

Il se trouvait là, devant elle. N'importe qui l'aurait pris pour un pauvre vagabond... Torse nu, un filet de sang courant de l'épaule jusqu'à au bas du dos. Un sans logis, voilà ce dont il avait l'air dans toute cette suie et ce nuage de fumée.

Ecoutez-moi, Terry. Je ne vous laisserai pas faire ça, je ne le peux pas.
Je vous aime sincèrement, profondément et je donnerais ma vie pour que vous puissiez enfin être heureuse et si l'un des deux devait disparaitre, ce serait moi, qui suis déjà vieux et usé. Alors non, vous ne brulerez pas, Terry, vous ne brulerez pas.

Oubliez tout le reste, ne pensez qu'à vous. Pas à Maleus, pas à Zel, pas à moi... A vous. Je n'ose vous demander de penser à nous. De ne pas oublier ces instants mémorables passés ensemble. Moments qui en ouvriront bien d'autres...

Puis il se souvint. Elle lui avait demandé de jurer que jamais, au grand jamais, il ne devait plus la laisser lui retirer sa main de la sienne. Ce serment fait à Cosne, il se devait de l'honorer. Il se rapprocha d'elle, lentement. Toujours agenouillé, il lui prit la main, tout doucement.

Je vous ai promis de ne pas vous laisser me la retirer, vous vous souvenez? Le moment est venu de respecter mon serment.

Il lui tirait légèrement sur le bras, l'attirant à lui. Il était là et voulait qu'elle le comprenne... Le mantel achevait quant à lui de se consumer, relâchant des flammes diminuées à l'air libre.

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