Forum de la mairie de Sancerre RR
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 TRAGEDIE

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Ysabeau
Conseiller municipal
Ysabeau


Nombre de messages : 8487
Date d'inscription : 26/07/2006

TRAGEDIE Empty
MessageSujet: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 17:55

bragon

( Ce rp suivra les évènements de l'éradication, ou de la réintégration de Icefly. Il n'est en aucun cas une tribune pour revendiquer. Il s'agira d'un rp, d'accompagnement d'un évènement qui nous importe. Participant, sollicitez vos interventions par mp s'il vous plait. Merci de respecter le rp, la mémoire d'Icefly, personne intègre, et la décision de l'inquisition.)


Dans l'après midi du 13, des troupes à l'allure patibulaire avaient investis Sancerre. Leur tenue de cuir noir inspirait la terruer à qui osait les regarder. Le soleil même se perdait dans le noirceur de leur allure. Ils avançaient sans un bruit sans un mot. Animaux savants poussés par leur maître.

Ils dirigèrent immédiatement vers Le Havre, la taverne si connue du Sancerre, taverne connue dans tout le royaume, taverne de la maman des tribuns, taverne de Icefly. Ils scellèrent tout les biens, sans un mot. Leurs mains gantés, habiles à la manoeuvre ne laissaient aucun son à la pose des chaines, le noir de leur tenue absorbait autant le son que la lumière, l'ombre de l'ombre elle même.

Ils laissèrent juste un mot sur le comptoir. "VA ETRE ERADIQUEE"

Ils attendirent la nuit pour mettre la touche finale à leur oeuvre. Avant l'aube, ils saisirent le corps d'Icefly, l'emmenant sans un bruit, et fermant le Havre, emportant avec eux la pancarte même de la devanture.

Bragon avait regardé la scène, ne trouvant le sommeil. Oh le vieil homme avait bien essayé de s'interposer, mais un doigt noir l'avait figé sur place. Quel était cet étrange pouvoir qu'avaient ces ombres sur l'homme?
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Johanora

La Baronne de Lignières se trouvait au Havre , entourée de ses amis Sancerrois lorsqu'ILS pénètrèrent dans la taverne.

La jeune femme n'avait d'abord pas compris , elle en avait traité un ou deux de face de moule lorsqu'ils avaient commencé à se saisir des biens de son amie Icefly. Sans effet. Impassibles , impitoyables , une fois leur sale besogne accomplie , ils avaient disparus emportant les effets de la tavernière.

La voix de la jeune fille s'était alors fait entendre.

M'enfin en voilà des façons. Ils n'ont pas même salué! Verrat chauve!
Oxyure grouillant ! Face d'enclume! Résidu d'anchois !!

Ice , pourquoi ont il pris tes affaires? Ces truands ne perdent rien pour attendre , je les enverrai à la potence! Non mais genre! Troubler notre soirée et dérober tes biens! Pov' types!

M'enfin qu'avez vous??


On lui montra alors l'écriteau Va être éradiquée . Johanara blêmit et elle sentit des perles salées poindre à l'orée de ses grands yeux lagon.

On passa tout de même la soirée à rire , dans une ambiance bonne enfant. Chaque fois que la rousse Baronne s'indignait ou larmoyait , le brave Bragon était là et lui rappelait de son oeil sombre qu'il fallait que cette dernière soirée soit le plus gai possible. Elle étouffait alors ses sanglots ,réprimait sa rage et se forçait à faire bonne figure devant son amie.

Puis l'heure du départ sonna. Etreinte, mots doux , souvenirs ...

Serait elle là demain matin?

Hélas , à l'aurore , la taverne avait été rasée et Icefly avait disparue.

Johanara resta seule un moment devant la place déserte , le vent faisant tournoyer ses cheveux. Quelques instants passèrent et elle sentit une présence dans son dos.

La jeune fille continua pourtant de fixer d'un oeil morne les quelques traces qui subsistaient du Havre. Pourquoi fallait il s'attacher aux choses et au gens puisque la vie finissait toujours par les arracher à nous?
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Icefly

L’après midi ensoleillé voit Ice s’étirer à sa fenêtre. La douceur du printemps commence à se faire sentir, les cheminées ne fument plus en journée, les silhouettes ont laissé retomber leurs capuches dans leur dos. Quelques pigeons attendant une secrète mission roucoulent sur la placette. Ice sourit à la vie.

Soudain le bruit sourd de bottes marchant en cadence se fait entendre tirant Ice de ses rêveries. Elle peigne rapidement ses longs cheveux noirs dont la petite mèche rebelle ne veut décidément pas tenir en place, un collier de perles fines fera l’affaire pour maintenir le tout et donner un reflet irisé à sa chevelure. Il est temps de redescendre au Havre. Déjà quelques clients sont là, tous regardant avec des yeux effarés les ombres de la garde inquisitrice rebroussant chemin.

Tiens étonnant, ils n’ont pas l’air d’avoir embarqué quelqu’un ! s’exclama Ice

Les regards des clients se tournèrent vers elle, regards effrayés qui aussitôt se braquèrent sur un parchemin déposé sur le comptoir. Suivant le chemin tracé par les pupilles affolées, la main tremblante de Ice s’en empare. Fébrilement elle lit les quelques mots tracés à l’encre rouge et en majuscules. «Vous allez être ERADIQUE ».

Le restant de l’après midi fut une lutte que Ice entama dans le brouillard de son avenir incertain. Elle savait trop bien ce que voulait dire ces quatre mots assassins. Tant de pauvres gens les avaient reçu avant elle. Certains s’étaient battus et avaient obtenu gain de cause, mais le Roy et ses conseillers étaient sans doute las d’entendre sornettes et il ne prêta qu’une oreille distraite aux explications, allant même jusqu’à l’accuser de faits qu’elle n’avait jamais commis.

Si la vie de Ice lui paraissait dérisoire depuis pas mal de temps, en cette dernière soirée entourée de ses amis et de son tendre Tryphon, elle en mesurait maintenant toute l’importance. Les perdre aurait été un grand vide qu’elle emporterait dans l’au-delà. Les heures s’égrainaient, Ice les décomptait une a une, puis les minutes. Restée seule avec Tryphon pour ces derniers instants, elle se leva, caressa le bois du comptoir, sourit en regardant les chaises autour de la longue table, imaginant encore certains visages souriant de bonheur le nez dans leurs chopes. Elle posa une main sur le bâton ornant le manteau de la cheminée, témoin d’un passé heureux, en détailla du bout du doigt la fine sculpture. Tryphon la regardait ne pouvant en supporter d’avantage mais respectant son cérémonial. Il était homme discret sur ses sentiments, mais Ice savait qu’il était prêt à se sacrifier par amour pour elle. Voyant son air embarrassé, elle retourna près de lui pour profiter de leurs derniers instants de bonheur et d’intimité. Sans un mot elle lui glissa la clé du Havre au creux de la main, sans un mot, juste un regard pour tout échange, pour se comprendre.

Le bruit des bottes de cuir avançait à nouveau. Ils étaient à présent dans le patio, prêts à entrer dans le Havre. Ice serra la main de Tryphon, le suppliant du regard. La porte s’ouvrit à la volée, déversant son flot d’immondes créatures répugnantes de noirceur d’aspect et d’esprit dans ce havre de paix. Sans ménagement ils la saisirent et lui ligotèrent les poignets, la poussèrent avec force vers la porte lui arrachant au passage son collier de perles qui tomba au sol. Déjà la porte claqua derrière eux, laissant un Tryphon seul et désemparé au milieu de cet espace vide.

Ice allait finir le peu de temps qu’il lui restait à vivre au fond d’une cellule glacée et humide, avec pour seule compagnie celle d’un rat qui aurait bien aimé qu’elle s’endorme pour la grignoter. Elle attendrait ainsi les yeux dans le vague mais le cœur auprès de ceux qu’elle aime jusqu’à ce que le bourreau vienne la chercher au petit matin.
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Ysabeau

La veille

En fin d'après-midi, dans la taverne de Whoopie, Ysabeau devisait avec Aldebbarant. Cet homme avait le pouvoir de la faire sourire. A plusieurs reprises, elle souffla sur sa tisane, ce qui avait le don de le mettre en joie.

Tout à coup, une mésange vint chanter à son oreille. C'était celle de Ice.

Viens profiter du Havre, il n'y en n'a plus pour longtemps...

Une boule d'angoisse la prit à la gorge. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Le Havre allait fermer ? Que... Vite, elle prit congé d'Aldebbarant, lui signalant qu'elle était appelée, et courut comme une folle vers le Havre. Ice était là. Elle lui montra le parchemin déposé sur le comptoir, les mots funestes, les mots de honte : Vous allez être ERADIQUEE

Elle se précipita dans les bras de Ice, joignant ses pleurs aux siens. Comment était-ce possible ? Comment l'Inquisition avait-elle pu s'en prendre à son amie, à la tavernière de la plus célèbre auberge de Sancerre, voire du Berry, celle où le prince de France était né ?

Ice, Ice... pas toi, pas toi..

Les sancerrois arrivèrent, bientôt Aldebbarant vint les rejoindre. Bragon et Maybee aussi, et d'autres encore... La peur se lisait sur tous les visages, mais ils s'efforçaient de plaisanter, de rester gais, que cette dernière soirée soit un souvenir de gaité... C'est ce que voulait Ice, c'est ce que voulait Bragon. Les tournées se succédaient, les chopes s'alignaient...

Un peu plus tard elle dut partir, un travail important l'attendant à l'échope.

Bien plus tard dans la nuit, elle revint. Il n'y avait plus que Bragon, Tryphon, et Ice... Ice... Elle la regarda longuement, pour n'oublier aucun de ses traits, aucune de ses intonations. Le collier de perles brillait doucement dans ses cheveux, à la lueur des bougies. Comme une étoile...

Ils parlèrent encore, longuement... Puis elle les laissa, s'en retournant chez elle, le coeur serré. La nuit fut courte.

Au matin


L'aube poignait à peine quand elle se leva, la gorge serrée. Vite, elle enfila bas, braies, chemise et chausses, vite, elle se nourrit, vite, elle alla à la bergerie s'occuper de ses moutons, et vite, elle courut vers le Havre.

Arrivée rue Saint Arnvald, en face de l'église, elle blêmit. Du Havre, il ne restait rien que quelques pierres noircies, que quelques poutres fumantes.

Elle pleura. C'était toute une partie de Sancerre qui s'effondrait, tout un passé enseveli.

Au bureau de la douane, elle eut confirmation que Ice avait été emmenée dans les geoles de l'Inquisition.

Elle rédigea son rapport, puis prit des parchemins, et écrivit aux grands Inquisiteurs, pour demander la grâce de son amie. Elle savait bien qu'ils étaient assaillis, qu'ils ne répondraient peut-être jamais... Mais il fallait tout tenter.

Elle écrivit même au Roy, implorant sa clémence.

Elle s'en fut au pigeonnier, attacha les messages, et regarda les oiseaux s'envoler vers le tribunal.

Ice...
Po Potib ! Po potib ! Po potib !s'écria-t-elle
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Simon Gallup

Montée de la colline de Sancerre. Aube rouge.

La mule fume dans le froid, le col penché par l'effort tout au long de la longue montée.

A demi assoupi, le lieutenant , ayant voyagé toute la nuit, s'en revient de Cure.

On dira ce qu'on voudra, c'est quand même mieux que Noirlac.


Il fut tout étonné de trouvé la porte vieille entre ouverte . Surtout à cette heure ci. D'ordinaire, une arrivée si matinale se conclue par moultes lassantes palabres avec le veilleur de nuit, sourd-dingue magistral tendant son unique oreille vers le pauvre voyageur qui s'égosille en contre bas du rempart.

Simon descend, frissone, releve son col, et s'en va pousser la lourde porte humide, pressé de rejoindre Amélia, une tisane fumante, et la chaleur du foyer.

Il sursaute quand il se rend compte d'une présence , silencieuse, derrière la porte.

Haute silhouette entièrement noire, vetue de cuir. Une lourd manteau sombre, une capuche dissimule à demi un visage blafard, joues glabres et creusées, les yeux vides de sens.

Il se tient immobile, une main gantée posée sur le paumeau d'une lourde épée, l'autre cachée par un pan d'étoffe.

Sa bouche, fin sillon comme ouvert par une lame, laisse passer un souffle regulier bien que trés lent, qui forment un halo de buée autour de lui.

Ce n'est point un empaillé: il y a de la vie la dedans. Bon point.

- Bonsoir... Simon Gallup, lieutenant de la prévotée de Sancerre... le garde n'est point la? vous l'attendez ? qui êtes vous ?

L'homme reste muet, tournant juste son regard absent vers Gallup, qui a grand mal à ne pas se retourner, tant il en est à se demander si c'est bien lui que la gars zieute ou bien quelque chose de vague à l'horizon.

- Excusez moi, mais... je vous cause la ! vous savez ? bonjour, au revoir, comment vous allez ? et les enfants ca pousse ? fais frisquet ce matin, il fera meilleur demain.. vous savez , avec des mots qu'on entends ?

Donc; Je vous demande qui vous êtes et ce que vous faites ici ?


Gallup instinctivement verifie la présence rassurante de son épée sous sa cape, même si la stature du zigue, qui le domine d'une bonne tête, l'incite à une sacrée circonspection.

Il hésite à reculer et à heler les marechaux de gardes, mais deux autres personnages du même accabit sorte comme par maléfice de l'ombre.

- Passez chemin, ce n'est point votre affaire aujourd'hui... detaille une voix étrangement métallique, froide, ou chaque syllabe se détache, claire, précise, tranchante.

Le lieutenant soudain a la tête qui tourne, une sueur glacée . Il palit, les jambes soudain faibles, le sol se dérobe. Souvenir ressurgissant du passé. Une fois il avait recu une visite, entendu le même timbre de voix. Il avait senti le souffle du vide sur sa nuque, frolé le précipice.

Pour qui étaient-ils la cette fois ci ?


Des cris, des lueurs. Le lieutenant se met à courir vers le centre ville, passe le beffroi, debouche sur la place de l'église. De l'autre coté devant le Havre, tumultes, cris et.... d'autres hommes en noir.


Dernière édition par Ysabeau le Dim 13 Avr 2008 - 18:25, édité 1 fois
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Ysabeau
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MessageSujet: Re: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 17:58

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Mentaig

[Castel des Ambassades, fin d'après-midi.]


Dame Mentaïg ! Dame Mentaïg !


Bajoues
frémissantes, souffle court, Bacchus, huissier du Castel des
Ambassades, se précipita sans frapper dans le bureau de la Chancelière,
selon une habitude qu'elle avait de long temps renoncé à lui faire
abandonner. La jeune femme ne s'en émut pas outre mesure. Un rien
faisait perdre au brave homme le peu de sérénité qu'il parvenait à
rassembler, entre deux chopes de bière ou deux verres de poire.

Oui, Bacchus ?

Le
ton était soigneusement contrôlé, pour ne laisser passer aucune trace
d'exaspération ou de résignation. Le temps qu'il s'explique, on en
avait pour de longues minutes.

Dame Mentaïg ! Ya plein d'pigeons ! I' sont comme fous, ça 'rrive de tertout.

Oui, oui, Bacchus. C'est souvent comme ça, le vendredi.


Mais
non, Dame Mentaïg ! C'est pas des pigeons d'ailleurs ! I' viennent tous
de Sancerre. Faut que vous étiez y voir, Dame Mentaïg. I' faut !


Mentaïg releva la tête. Des ordres ? Des supplications ? Voilà qui ne ressemblait pas à Bacchus.

Hum... Je n'ai pas vraiment le temps, Bacchus. Mais apportez-moi donc ici tous ces messages, je vous prie.

La
vénérable moustache de l'huissier se mit à pendre lamentablement.
Descendre deux étages, récupérer des dizaines de messages, ... et
surtout remonter ! Pas simple, quand on dépasse les soixante livres.
Mentaïg profita du silence revenu pour se concentrer sur sa tâche en
cours : revoir les termes du traité de paix avec le BA, pour tenter de
comprendre ce qui avait pu amener l'archevêque à s'imaginer qu'il
pouvait composer à sa guise les délégations.

Mais, à son corps
défendant, elle sentait monter une sourde angoisse. Des pigeons qui
arrivaient tous ensemble, tous de Sancerre, et à la Chancellerie, qui
plus est, pas dans son bureau d'adjointe à la Mairie, ça posait
question. Elle n'eut que le temps de rouler et ranger le traité.
Bacchus revenait, les mains pleines de petits parchemins. Mentaïg en
lut un, au hasard, puis un autre, encore un autre.

Elle sentit ses mains trembler, son coeur s'accélérer. Elle refusait de croire ce que ses yeux lui disaient.

Ice
va être éradiquée... Des envoyés de l'Inquisition sont partout... Ice
va être éradiquée ... l'Inquisition ... éradiquée ... éradiquée ..
.

Elle eut l'impression que son bureau se transformait en toupie. Ses doigts s'agitèrent, fébriles, au milieu des parchemins.

Bacchus...

Malheureux comme les pierres, l'huissier se dandinait d'un pied sur l'autre.

Bacchus, demandez mon coche, vite ! Je file à Sancerre.


Elle poussait tous les parchemins dans sa besace, se réservant de les lire en chemin.

Si quelqu'un se présente, faites comme de coutume. Demandez l'accréditation, donnez les clefs.

Oui, Dame Mentaïg... Mais qu'est-ce que ... ?


Une erreur, Bacchus. Une lamentable erreur...


Pour elle-même, elle ajouta :

Ca ne peut être qu'une erreur... oui, une erreur.


Et elle se précipita dans les escaliers, pour rallier Sancerre au plus vite.
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bragon

Mais laissez moi au moins la voir!

Chaque jour, c'était la même ritournelle. La même voix si neutre, si froide.

Veuillez passer votre chemin monsieur. Nous faisons parler la Vérité.


Mais de quelle vérité s'agissait-il? Il y avait tant de vérité de par ce monde. De l'autre coté, dans le monde de ces hommes si froids, il devait en avoir encore bien plus, faites de statistiques et de recoupements, placés sous le jugement au final d'un homme, à la construction même d'un homme.

L'homme est tellement faillible. Bragon le savait tant. Combien de fois lui même s'était il trompé dans ses jugements, dans ses évaluations, dans ses recoupements d'informations? Pourtant, la méthode était usée, avait maintes fois raison. Il suffisait d'une fois pour une injustice.

Il ne restait que l'attente.

Sur la place publique, le buché avait été dressé, serrant plus le coeur du vieil homme et de chaque Sancerrois à chaque buche posée, à chaque fagot monté. Pourtant, la encore, le vieil homme prêtait la main. Amenant lui même certains fagots, plus secs et serrés que les autres en apparence. Il tenait lui même à agencer certains d'entre eux, argumentant du savoir faire de la forge. Souvent, on le voyait compter, recompter les fagots et buches, mesurer les distances du mur au bucher, du bucher à la foule, marchant à grandes enjambées d'un bout à l'autre de la place, et prenant des notes sur un parchemin toujours vierge, trempant sa plume dans un liquide d'un jaune translucide.

Puis le vieil homme essayait à nouveau de pénétrer dans les cachots, pour la voir, pour la soutenir dans l'attente.

Mais laissez moi au moins la voir!


Chaque jour, c'était la même ritournelle. La même voix si neutre, si froide.

Veuillez passer votre chemin monsieur. Nous faisons parler la Vérité.
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Mentaig

Il avait bien fallu se rendre à l'évidence.

Quand Mentaïg était parvenue à Sancerre, la fable était dite. Plus de Havre, plus d'Ice.

On lui dit qu'elle avait été emmenée dans quelque geôle où nul n'avait accès. La jeune femme connaissait cela. Visage plus fermé que jamais, elle ne s'attarda pas à tenter de voir Ice, de fléchir les geôliers, d'approcher les hommes en noir qui sillonnaient Sancerre. Elle savait l'inutilité de tous ces gestes.

Par acquit de conscience, elle se rendit néanmoins dans son bureau de la Mairie. Là, penchée sur ses parchemins, elle lut et relut la Loi du Royaume, cherchant vainement laquelle Ice avait pu enfreindre pour mériter son sort. Convaincue, plus que jamais, qu'il ne pouvait s'agir que d'une erreur, elle écrivit. Cela non plus ne servirait à rien, elle s'en doutait, mais tout devait être tenté.

La nuit et les jours qui suivirent furent lourds. Sans Ice, Sancerre vivotait. Hugo et Terwagne avaient ouvert une taverne, dans la maison voisine de celle détruite par le feu, "au Havre de Ice". Mentaïg n'avait pas le coeur de s'y rendre, pas plus d'ailleurs que dans les autres tavernes. De brefs passages, tout au plus.

De toutes ses forces, elle repoussait les souvenirs de son propre passage par les geôles de Marmande. Il ne fallait pas les laisser revenir. C'était du passé. Il ne devait pas lui voler les forces dont elle avait besoin à présent.

Puis il y eut ce jour où l'on commença à monter un bûcher, sur la place.

Mentaïg n'osait plus se rendre à la Mairie. Elle avait repris, en attendant le retour de Ice, la charge de tribun. Dans son esprit, c'était clair : Ice allait être libérée, elle reviendrait, on lui rendrait ses biens, elle reprendrait ses fonctions à la Mairie.

Mais ce bûcher...

Elle dut cependant se faire violence, et traverser la place. Mais ... mais que faisait donc Bragon ?! La jeune femme n'en crut pas ses yeux. Il aidait à la confection du bûcher !

Son premier mouvement fut la colère. Une colère noire, qui monta en vagues lourdes et faillit lui faire perdre toute retenue. Elle parvint de justesse à poursuivre sa route, la tête haute, le regard fixé vers la porte du beffroi, qu'elle crut ne jamais atteindre.

Dans la solitude de son bureau, elle laissa ses pensées se remettre en ordre.

Le vieux forgeron avait ses raisons. Elle ne voyait pas bien lesquelles, mais il en avait forcément. Irait-elle les lui demander ? Non. Ce n'était pas prudent. Une idée se dessinait, à grands traits. Oui, ça ne pouvait être que cela. Une seule solution : agir comme si elle n'avait pas compris.

Ce n'était pas le plus simple à mettre en oeuvre.
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Icefly

Ice du fond de sa cellule entendait les acclamations des villageois mécontents se presser sur la place, autour des cachots de Sancerre. Elle pouvait distinguer plusieurs voix dans ce chaos, qui dominaient le bruit général. Oh non ce n’était pas les voix de ses amis les plus proches, ces derniers trop anéantis ou trop affairés à vouloir tenter tout ce qu’il était possible de faire pour la sauver. Ice le savait bien, peut importait la manière qu’ils allaient employer pour la sortir de là, mais ils feraient tous preuve de soutien à son égard. Elle savait certaines de ses amies proches du Roy lui-même, et ne doutait pas que déjà elles eurent entrepris les démarches de sa dernière chance. Mais allait-il les écouter seulement ? N’allait-il pas une fois que ces grandes dames eussent passé les portes de son château, oublier purement et simplement le cas de la pauvre petite gueuse qu’elle était.

Mais comment avait-elle pu en arriver là ? Depuis toujours elle s’était dévouée à la cause du royaume, prenant chaque vagabond au cas par cas pour lui apprendre à marcher sur la bonne voie. Son rôle lui tenait tellement à cœur qu’elle avait voulu qu’il en soit ainsi dans tout le royaume. Alors après des jours de travail acharné, n’ayant pas dormi de plusieurs nuits pour parvenir rapidement à boucler son projet, elle avait ouvert l’assemblée des Tribuns et s’était découvert auprès d’eux une nouvelle famille. Désormais le surnom de « maman des tribuns » ou « notre mama » la faisait sourire. Elle les voyait se succéder à ce poste difficile, mais était fière de voir que tous le faisaient avec le plus grand dévouement. « Ses petits » devaient s’inquiéter de ne plus avoir de ses nouvelles. La plupart ne devaient pas savoir encore qu’elle était là, dans cette geôle glacée, à attendre qu’on la traîne sur le bûcher comme une vulgaire sorcière.

A bout de forces, chancelante, elle voulu regarder ces visages familiers, ces visages qu’elle connaissait tous pour les avoir accueillit au moins une fois soit dans sa taverne, soit dans son bureau à leur arrivée.

La minuscule ouverture donnant sur le monde extérieur était obstruée en grande partie par de larges barreaux de fer, ne laissant filtrer qu’un faible ray de lumière. Elle était si haute que même sur la pointe des pieds Ice avait du mal à parvenir à voir ce qu’il pouvait bien se passer dehors. Elle rassembla tout ce qu’elle pu trouver dans sa cellule, la paillasse, un seau, un gobelet de métal et pu enfin se hisser en équilibre instable à la hauteur du seul lien qu’elle avait encore avec le monde.

Sa première vision fut celle des hommes en noir repoussant la foule violemment malgré leurs insultes et leurs crachas. Puis ses yeux se posèrent sur l’immense tas de fagots que quelques hommes empilaient en se traînant lamentablement comme des forçats mis à l’épreuve d’un travail trop pesant pour leurs dernières forces. Elle distingua la haute stature de son frère Bragon parmi ces hommes. Elle le regarda quelques instants aligner les fagots méticuleusement, s’attardant sur chacun d’eux comme s’il avait un message à leur faire passer, comme pour leur demander la clémence, leur demander d’éviter de faire souffrir trop sa petite sœur lorsque leur feu viendrait lécher son corps. Démence passagère d’un pauvre fou désespéré.

Ice vit aussi passer Mentaig en coup de vent qui marqua un temps d’arrêt avant de traverser la place et de s’engouffrer rapidement par la porte du beffroi. Même si le caractère souvent froid et les paroles incisives n’avaient de cesse d’agacer Ice, elle savait aussi que Mentaig pouvait faire preuve d’une grande humanité. Un voile de nostalgie passa devant les yeux de Ice, le souvenir de leur dernière entrevue au Havre. Mentaig avait prononcé des paroles qui resteraient sans doute à jamais gravées dans son cœur. Un homme s’amusait de leurs paroles prononcées en écho et fit la réflexion qu’elles auraient pu être sœurs. Mentaig ne le repris pas comme à son habitude mais se contenta d’un « ça aurait pu ». Ice en fut profondément émue.

Le gobelet qui retenait le pied de Ice bascula et elle du s’accrocher aux barreaux pour ne pas tomber. Lentement en un mouvement contrôlé, elle lâcha prise et rapidement remis chaque chose à sa place pour le cas où un garde viendrait à entrer dans sa cellule et la surprendrait à avoir un regard au dehors. Elle colla l’oreille contre la porte, aucun bruit ne filtrait. Ice s’assit dans le coin le plus sombre de la minuscule pièce, dos au mur. Il ne lui restait que ses souvenirs et un infime espoir.
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Simon Gallup

Son poste de police réquisitionné, accès bloqué aux geôles.

Le vieux prophète, l'ivrogne des marais, qui , chassé sans ménagement de la cellule de dégrisement au beau milieu de la nuit, cri à qui veut l'entendre que jamais on ne l'aura traité aussi mal, et que je cite: " vous n'êtes tous que de foutu fils de sal**es !!!!". Partout la rumeur: c'est pour Icefly. Eradiquée....

Le lieutenant tente de gagner son bureau, de trouver un responsable, mais, passé sans ménagement un des hommes en noir, se heurte à un mur , aussi inattendu qu'impromptu, qui bloque l'accès au service de la prévoté !!

Sur la place, Delicieuse et ses kilos, en petite tenue de nuit, fulmine ( on aperçoit même quelques coquins frisottis dépasser de sous la courte étoffe diaphane, au gré de ses élans rageurs ):

- C'est mon bois !!! vous n'avez pas le droit !! voleurs !! malotrus ! poilistes ! Ramenez ça tout de suite où vous l'avez pris, vauriens, sacs à défection ! Crevures, vomis de rat malade ! scrofuleux ! Parisiens !!!!!"

Les fagots s'empilent, le désespoir aussi. Les premières lueurs au dessus du Morvan, à l'est.

Tout autour, ils sont la, stoïques, le visage neutre, se contentant de contenir les vindicatifs, sans même s'émouvoir des insultes et des crachats.

- de l'eau ! arrosez les fagots, faut leur pourrir le bûch..., gouaille un finaud, mais qui tombe en arrêt devant Bragon qui ... prête la main à l'édification ! ???
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Ysabeau
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MessageSujet: Re: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 18:02

Ysabeau

Samedi soir


Ysabeau, ne reculant devant rien, avait envoyé son plus beau pigeon à Paris, au château du Louvre... L'animal traversa le Berry, et remonta difficilement vers la capitale. Il arriva enfin, se posa à la fenêtre du bureau royal. Un serviteur vint détacher le message, et le porta au Roy. Ysabeau sollicitait une entrevue.

Sa Majesté répondit... L'entrevue était accordée.

Quand elle vit le pigeon revenir, elle rompit le sceau royal, ouvrit la lettre...

Citation :
Je vous attends.


Trois mots seulement. Trois mots, mais qui redonnaient espoir, un minuscule espoir.

Elle sortit, prit un coche. Dommage, elle avait dû rendre son cheval le matin même... Mais le coche était tiré par de forts chevaux, et nul doute qu'il arriverait à temps, à temps...

Au passage, sur la place, elle vit les hommes en noir. Elle frissonna. Des hommes édifiaient le bûcher, sous les regards désespérés de Gallup, et les invectives de Délicieuse. Le bûcher...

Le coche allait bon train. La route défilait, forêts du Berry, paysages de l'Orléanais, puis de la France... Bientôt, les murs de la capitale se dressèrent. A l'Octroi, elle montra la lettre Royale.

Le coche s'arrêta devant le Louvre.

Ysabeau descendit, montra à nouveau la lettre. Un garde la conduisit au bureau de Lévan III, Roy de France, et l'annonça.

Dame Ysabeau de Sury sur Léré. Cette dame a demandé audience à Vostre Majesté.


Faites entrer

, répondit le Roy.

Elle entra, tremblante, intimidée.

Elle salua profondément, et dit d'une voix où perçait une grande émotion :

J'ai sollicité une audience, pour vous parler de mon amie Icefly, de Sancerre. Elle est actuellement dans les geoles de l'Inquisition. Elle va être brûlée dans les tout prochains jours. Elle a été accusée de sorcellerie.

J'implore sa grâce, Vostre Majesté. Ice est l'une de celles qui donne âme à Sancerre. Elle se dévoue depuis des mois au poste de tribun, accueillant avec le sourire les nouveaux venus, elle a même créé l'Assemblée des Tribuns. Elle est propriétaire d'une taverne, le Havre, qui fut le lieu de naissance du fils de la Princesse Armoria. Tous ses amis, dont je suis, peuvent témoigner de sa gentillesse, de sa gaité, de son attachement au village et au Royaume. Elle ne peut être une sorcière...

Sire... Pensez à Sancerre, pensez à nous tous, pensez à Ice...

Le Roy écoutait, attentif. Il lui parla de certains rapports, qui indiquaient que Ice aurait eu des cousines, une famille peut-être pas tout à fait irréprochable... Ysabeau continua, plaida sans relâche.

Le Roy sourit, et dit ces trois mots

Je vais regarder

Puis il lui fit signe que l'entretien était terminé.

Ysabeau s'inclina, et repartit en se répétant ... je vais regarder... je vais regarder... Un espoir, un minuscule espoir, auquel il fallait se raccrocher comme à une branche d'arbre lorsqu'on tombe à l'eau.

Elle s'en retourna vers Sancerre.
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bragon

Putain de clébard tires toi de là !

Qu’est ce qu’il a le chien m’sieur ? Pourquoi qu’y veut boustifailler les fagots m’sieur.


Il est attiré par l’extrait de betterave, le sucre, parce que le sel de potasse, ça m’étonnerai que ça l’attire….


[hrp]ceci n'est pas la recette du fumigène, ne l'essayez pas[/hrp]

Qu’est ce que tu dis m’sieur ?


Hein, rien rien, je rêve, je songe… Tu sais, ce n’est pas une mince affaire de préparer un bûcher comme ça…

Bragon espérait que l’enfant n’avait pas tout compris. Un joli mélange que cette préparation. Une recette qu’il tenait d’un magicien de la cour. Une petite chose dont il avait imprégné des mèches, insérées délicatement des les fagots qu’il amenait et disposait soigneusement, près des bûches aux flammes les plus vives. Et puis, il y avait aussi ces drôles de bûches, avec des pastilles de cires, placées plus prêt du poteau sur lequel sa frangine allait être attaché. Il y avait passé des nuits, dans l’ombre, pendant que d’aucun râlait qu’il fallait agir. Des bûches creusés, emplies d’eau, et bouchée à la cire, afin qu’elles fondent rapidement, et protègent des flammes Icefly, le temps nécessaire… Le temps, il allait manquer le temps. Il allait falloir être rapide et précis.

Maybee avait retrouvé les plans des explorations estivales, les avaient transmis à Tryphon. Tout Sancerre oeuvrait dans l’ombre.

Ils voulaient un bûcher, soit, ils l’auront. Mais un beau bûcher, construit avec soin, pour un beau spectacle, digne des représentations de la cour, mêlé du talent des Illuminateurs.
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Prophete

Un long filet chaud et humide, coula sur l'arriere de la cuisse, et se perdit dans les hautes bottes de cuir noir.

Prophete ressentit un frisson de plaisir remonter sa colonne vertebrale, peta un coup, secoua sa noueuse, et lui fit regagner ses apartements.

Son regard sanguinolent remonta pour observer l'homme en noir qui n'avait pas bronché, les yeux fixés sur la foule.

- Boudiou... y sont completement envapés c'ieu bestiaux... on y pisse d'sus qu'y s'en rendent pas compte...

Il sorti une fiole d'on ne sait où, se jeta une lampée de poire derrière la cravate, et s'éloigna en zigzaguant...

A vingt pas, Gallup, de moins en moins optimiste, regardait bragon finir son bel ouvrage.
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bragon


Traînée, portée, insultée, Perlette était malmenée au bûcher par des gaillards robustes au visages impassibles. Elle traversait une foule au milieu de laquelle traînait Cetnik qui insulta Perlette.

« Sorcière, je l'avais dit! Sorcière! »


Une large main se posa sur son épaule. Au bout de la main, le visage impassible d'un vieillard.

« Sot, Notre Patrie n'est pas celle de la haine, mais celle du courage. Vois comme le patriote par le sang versé sais tenir sa langue, et agir, plutôt que de cracher sur celle qui t'a nourri. Cette dame là, a du répondre à la question, voit comme elle est encore belle. Cette dame là a attendu maints jours en cachot, torturée par la noirceur et le silence, voit comme elle est digne. Et toi? Tu hurles? Tu baves une haine de choses que tu ignores? »

Puis le vieil homme disparut dans la foule, laissant Cetnik a ses pensées revanchardes.

Perlette hissée sur le tas de bois si bien agencé fut attachée de sangle de cuir. Un homme entama un discours que n'entendait pas Bragon, parlant de famille trop nombreuse pour être honnête, faisant fi de l'investissement personnel de Icefly pour sa ville. Enfin, la messe était dite.

La première torche s'approchait du dernier domicile de Icefly quand son frère surgit en hurlant debout sur Cheval Diramamaire.

Par les cornes du Borak, par la malemort et le fiel qui pisse des braies du malin! Toi le branquignole qui manie la parole et le tison, je te défie à la soule! Icy, maintenant!

Bragon se jette alors sur le chef des Tout Noirs, le plaquant sauvagement en poussant un HUUUUU
Se relevant d'un bond, il se place dos à l'équerre, se rue vers le suivant! Deux hommes se ruent vers lui pour le maîtriser. Secoué de rires le vieil homme hurlait:

Les flammes de l'enfer ne brûleront pas Icefly, son âme est pure! Regardez, déjà les nains poilus envahissent le berry, demain, ils coasseront à vos fenêtres, habillés de jaune, de vert. Ils viendront vous chatouiller les pieds, vous léchouiller les arpions!

Tremblez!

Cinq hommes durent se coller au forgeron pour le maitriser, alors que le bucher commencait à flamber, laissant entrevoir un rideau de flamme, suivi d'un épais brouillard de fumée, dégageant une odeur particulière, et crissant par moment!

Les bois du Berry refusent de vous servir! Les bois du berry ne brûlent pas sur ordre!!! Ahahahahahaha!!!

Le visage hilare de Bragon était en larmes, son corps était secoué de soubresauts, tentant de renverser la poigne qui le dominait.

Bragon avait à peine eut le temps de voir la silhouette de son aimée surgir du souterrain, derrière le bucher, masquée par les fumigènes si patiemment cachés dans les fagots, et protégée de la chaleur des flammes, par les buches évidées . Le destin était en marche.

Le feu avait rapidement pris sur les premiers fagots, bien secs, amorçant les mèches fumigènes de hautes flammes donnait l'illusion, alors que les premières cires laissaient couler l'eau retardant le feu, et protégeant Icefly. Bragon riait de ce stratagème, pourvu que Perlette en soit protégée.
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LéIce

Le ciel est maussade, il plane une atmosphère des plus étranges. Le temps suspend son vol, attendant le dénouement.

Rien ne présageait que si bel ange rejoigne son étoile, renvoyé par son créateur, si tôt, trop tôt.

Les nuages tournoient dans une bataille sans fin. Petits, grands, blancs, noirs, légers et lourds, le ciel se déchire dans un vacarme assourdissant, ahurissant.

De son ciel voilé, une étoile observe la pièce tragique.

Un oiseau de mauvais augure hante le ciel Sancerrois, chassé par colombes et autres mésanges. Le nombre est pour elle, mais la force implacable de l'oiseau noir est incommensurable.

Tout se déchire soudain. Les éclairs se déploient en de grands arcs illuminant un instant la scène. L'oiseau déploie ses longues ailes. Les monstres hurlent, leurs cris retentissent par delà le Berry, montant jusqu'aux hauteurs inconnues de la voûte céleste.

Les ténèbres s'emparent de la funeste cité, maudite et orpheline.

Mais qu'ont ils fait ?
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Ysabeau
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MessageSujet: Re: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 18:06

Miserificelle

Ce n'était pas faute d'avoir essayé...

Malgré tout son amour pour son amie, Miséri n'avait pas réussit à la sauver.

Plus tôt elle s'était imaginée haranguant la foule pour sauver Ice du bûcher mais désormais toute force la quittait.

La jeune femme se sentait honteuse de n'avoir rien su faire...

Un flot intarissable de larmes s'écoulait le long de ses joues alors que les flammes montaient vers un être qui l'avait aimé et qu'elle aimait.

Miseri sentit ses forces l'abandonner, ses genoux céder, et elle finit rapidement à genoux dans la terre poussiéreuse qui faisait les rues de Sancerre.

Le corps secoué de spasmes et de sanglots, Miséri se cacha le visage entre les mains et hurla comme une démente face au spectacle qui lui déchirait littéralement le cœur.

Icefly...

De nombreuses personnes entouraient Miséri de leur amitié mais Ice restait malgré tout celle qui comptait le plus.

Elles avaient vécues tant de choses ensembles...

Et cette amitié partait maintenant en fumée...

Plus rien n'importait en ce moment.

Le monde autour d'elle n'existait plus.

Il ne restait plus que la chaleur du bûché qui lui léchait la peau comme pour lui rappeler l'horreur que vivait Icefly, les larmes mélangées à la poussière et le son lointain de la voix de Bragon...

Bragon...

Elle savait que désormais il lui restait Bragon et Camaris, son Nours d'amour, sur qui elle pouvait s'appuyer pour se sortir de cette douloureuse épreuve.

Et ses autres amis bien sûr.


Mais tout ceci lui semblait tellement loin...

Tout ce qu'elle désirait c'était que le cauchemars s'arrête avant qu'elle ne devienne folle de douleur...

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Simon Gallup


Allons bon, v'la le druide qui nous pète une pile. Il donne la main pour monter le bûcher et v'la qu'il invective comme un.... hey ! mais c'est pas normal toute cette fumée ! on n'y voit plus rien. La purée de pois ! un goret n'y retrouverai pas son auge, même à l'odeur allechée. Il y a maléfice, chausse trappe et faux semblant. Le Brag' n'est point braqu' et à de l'idée....

Gallup se tourne vers les quelques personnes suffisamment proches pour l'entendre sans qu'il se mette à brailler comme un âne:

- psssst.... détournez l'attention de ces noirs cochons, faites n'importe quoi, tout ce qui vous passe en tête ! Dansez la chenille, foutez vous à poil, tapez leur dessus, n'importe quoi ! faut les occuper !

Puis, arrachant une pelle des mains d'un badaud hagard ( de l'est ), il se précipite vers le morbak le plus proche du bûcher:

- Gaffe mec , bouge pas ! y a une guêpe !

et il lui plaque un grand coup bien à plat en travers de la gueule.

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Icefly

Elle avant entendu des murmures derrière la porte de sa cellule, puis le « clang » caractéristique d’une serrure qui s’ouvre. Elle avait lentement relevé la tête, espérant encore voir arriver un visage familier. Deux silhouettes noires étaient entrées et l’avait relevée du coin sombre dans lequel elle était recroquevillée. Lui maintenant fermement les mains derrière le dos, ils l’avaient poussée hors de sa geôle. Ice sentit un frisson lui parcourir le dos. Elle comprit. Le verdict était tombé sans que l’on la questionne plus avant. Sans chercher à connaître qui elle était ni si la famille qu’on lui reprochait lui appartenait réellement. Mais qu’importait maintenant, ses amis eux savaient, et son étoile avait plus que jamais, cet éclat bienveillant sur elle.



Après avoir longé le long couloir éclairé par quelques torches, les gardes postés à l’entrée de la prison se regardèrent un instant, retenant un soupir puis poussèrent la lourde porte donnant vers la liberté. Si Ice en ce jour funeste n’avait plus la liberté de son corps, il lui restait néanmoins la liberté de l’esprit, son esprit qui allait rejoindre ceux et celles qui s’en étaient allés avant elle. Cette pensée lui décrocha un faible sourire sur les lèvres, mais une immense joie dans le cœur. En ce monde comme en celui qu’elle allait rejoindre, elle ne serait jamais seule. Plissant les yeux au contact de la lumière du jour, Ice vit tout d’abord le bûcher qui avait été érigé pour elle, un énorme bûcher qui semblait bien trop grand pour une si petite dame. Puis son regard balaya la foule et croisa celui, désespéré de ses proches. Ils étaient tous là pour l’accompagner dans son dernier voyage.

Elle releva la tête et marcha dignement jusque sur la plateforme au centre du bûcher. On lui ligota les bras autour du pilori avec des chaînes, ses chairs étaient meurtries mais tellement moins que son âme, que la douleur n’avait pas d’emprise sur son corps. Ses yeux ne cessaient de balayer la foule, elle voulait emporter avec elle un souvenir qu’elle avait eu avec chacune des personnes présentes. Elle n’était ni triste, ni heureuse, simplement soulagée que cela finisse. Ses traits étaient à présent détendus, si elle avait pu leur crier de ne pas s’inquiéter, que ce ne serait pas long, à peine douloureux, comparé au chagrin qu’elle avait eu de son vivant. Elle remarqua quelques absences, et ses pensées allèrent vers elles. Parfois la souffrance terrasse au point que l’on ne supporte pas même de respirer, alors assister à la fin de celle qu’on aime est au-delà de l’envisageable.

Déjà les torches allumaient les fagots. Une épaisse fumée s’élevait, tourbillonnante, enveloppante, presque bienfaitrice. Les poumons de Ice s’en emplirent. Les flammes devaient maintenant commencer à monter le long de ses jambes, mais bizarrement elle ne ressentait qu’une chaleur supportable. Elle devait sans doute commencer à sombrer dans l’inconscience, la fumée respirée devait anesthésier son esprit. Pourtant…… elle senti quelque chose dans son dos, contre ses mains, les flammes n’avaient pas de consistance, alors qu’était-ce ?......

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Mentaig

Au petit jour, Mentaïg s'était endormie, assise à son bureau de la mairie, la tête sur son bras replié. La plume avait échappé à ses doigts. Quiconque fût entré à ce moment eût été frappé par l'étonnante douceur de ses traits, dans le sommeil. Des restes d'enfance y traînaient encore, sur le velouté de la joue, dans la fossette au coin des lèvres, sur le front bombé, que la coiffe dérangée par les mouvements de la dormeuse ne recouvrait plus.

Il y eut du bruit, dehors. Une petite foule s'assemblait, bruisselante, coulait de ruelle en rue pour converger vers la place.

Le coeur battant à tout rompre, Mentaïg se releva d'un bond, émergeant d'un coup du sommeil.

Ice !

Paralysée de terreur, elle entendait les bruits, en bas. Le dernier recours tenté par Ysabeau auprès de Sa Majesté avait échoué. Rien compris ! Il n'avait rien compris ! Muré dans Son Louvre, comment aurait-il pu comprendre ? Ice allait être brûlée vive, comme ces femmes de Marmande, trois ans plus tôt. Un pauvre fou, dont elle reconnut la voix, se mit à hurler :

Sorcière, je l'avais dit! Sorcière!


Mentaïg blêmit. Ses jambes se dérobèrent sous elle. Agrippés à la table, ses ongles se brisèrent. La douleur la fit se redresser. Un éclair de colère brilla dans les yeux verts, colère contre ce roy qui refusait de comprendre, contre le boucher sanguinaire qui criait "Sorcière" sans savoir, et surtout contre elle-même.

Allait-elle rester là, à se lamenter sur un sort auquel elle avait échappé de justesse ? Allait-elle pleurer des heures encore dans la solitude alors qu'on brûlait Ice ?

Mil maloz Doue maloz ruz ! Foei ! *

Elle se rua dans l'escalier. Il ne serait pas dit qu'elle aurait laissé Ice partir sans l'accompagner jusqu'au bout.

Sur la place, les hommes en noir formaient un cordon infranchissable. Le bûcher flambait déjà. Mentaïg chercha le regard de celle qui aurait pu être sa soeur, à travers une fumée de plus en plus dense. Une alarme se mit soudain en branle dans son cerveau.

Pas normal...

Non, ce n'était pas normal, toute cette fumée. Un bûcher, c'est fait de bois sec. Des fagots qui s'enflamment d'un coup, des rondins coupés de trois ans qui prennent le relais. Un bûcher, ça ne commence à fumer vraiment que quand tout est fini, quand le corps juché au sommet n'est plus qu'un sicot tordu.

L'esprit de la Chancelière fonctionnait à toute vitesse, son visage redevenu totalement impassible le disait assez.

Soudain, un cheval surgit au galop, monté par un homme debout. Bragon... Bragon qui se lançait, seul, contre la multitude des hommes en noir.

- psssst.... détournez l'attention de ces noirs cochons, faites n'importe quoi, tout ce qui vous passe en tête ! Dansez la chenille, foutez vous à poil, tapez leur dessus, n'importe quoi ! faut les occuper !


Une pelle surgit à deux pas de Mentaïg, frappa en plein visage un des gardes, qui s'écroula, estourbi pour le compte. La jeune femme éclata de rire. La sombre gaité qui la prenait aux heures de danger venait de s'emparer d'elle, et sans plus réfléchir elle se déchaussa. Sa tête heurta rudement un estomac. Un de ses sabots, manié d'une main trop grande pour sa minuscule propriétaire, s'abattit sur une nuque, l'autre rencontra un nez. Des hurlements montèrent de partout.

D'an emgann ! **


Elle criait pour elle-même, pas pour les autres. Personne ici ne comprenait sa langue, mais en cette heure, elle n'en connaissait plus d'autre.

Bec'h da marmouz du ! ***


* #çç@/"~~{^@# ! Honte !

** Au combat !

*** Sus au mauvais singe !

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Delicieuse

La mastarde n'avait retenue qu'une bride des instructions, celle qui a coup sur enflammait ses sens à fleur de gras. Prise d'un de ces élans hormonaux qu'on ne maîtrise point elle fit passer sa nuisette par dessus de ses épaules, et jetant la frele étoffes sur le casque d'un des gorilles, se mit à gambader nue au milieu de la place, lourdes mamelles virevoltantes , la panse ballotante, chairs blanchâtres et gélatineuses, ondulantes comme la mer par grand vent, cuissots larges et violacés.

Hirsute, quasi démoniaque au milieu des fumées épaisses, la trogne écarlate, elle saute sur un autre garde et le plaque au sol, à califourchon sur sa cuirasse sombre et hurle un "Honore moi , créature !" du plus bel effet.

Son époux n'est pas en reste !

Le chétif, fulmine, et se jette sur ce qui dépasse de la pauvre victime. Il s'acharne sur lui, crachant, griffant, lui arrachant cheveux et barbe noire par poignées , en l'enjoignant, je cite , " De lâcher sa femme ( sic )"

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Augustin Fleur

Quatre gardes sortent en courant du poste de police, mis sous sequestre .

Le probleme d'un gars qui coure, c'est qu'un fois sur deux il ne regarde pas ce qui vient à gauche, et encore moins à droite. Et à droite, c'est un carosse qui deboulle à bride abattue par la porte César. Le moins attentif d'entre eux fini la nuque brisée sous les sabots des chevaux emballés, avant de passer sous la roue avant droite.

la cariole verse, et s'en extirpe un petit être torve.

- z'est un zgandale ! vous êdes izi gez moi ! ze suis le seul habilidé à evvegduer une mise à mort ! z'est mon buffet à moi !

Il gesticule, tente d'arracher une torche des mains d'un garde, qui cherche à se debarrasser de la teigne crispée qui s'agrippe à sa jambe.

Autre étourderie courante : la cape !

C'est joli une cape. Racé, stylé. Ca pose son égo.

Et ca prend feu , aussi, accessoirement, quand on se débat pour la possession d'une torche. Le malheureux, en flammes, disparait en hurlant dans les volutes grises.

Le bourrel, d'une roulade, évite le plat d'une épée, plonge sur un aggresseur, et lui mort sauvagement le mollet droit. De ses poches, s'échappe ses petits compagnons, fidèles rats dressés, complices de ses geoleries, qui sautent sur un autre des molloses royaux comme des sauterelles sur un champs de blé.

Faufilés à travers manches et braies, ils griffent, pincent, et mordillent de leurs dents accerées les parties les plus tendres de l'interessé, qui se tort en tout sens, les yeux fous.

Pour resumé: c'est un beau bordel !
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Ysabeau
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MessageSujet: Re: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 18:10

Terwagne

Un jour comme tant d'autres, si ce n'est que sa tête lui faisait de plus en plus mal, que les petites étoiles apparaissaient de plus en plus devant ses yeux, et que cette impression que son corps allait la lâcher était de plus en plus forte chaque jour. Elle s'était bien gardée d'en parler avec Hugo, qui avait sans doute déjà bien assez de soucis en ce moment, cela allait passer, quelques symptômes dus à la fatigue, rien de plus...

Le plus étrange, c'était ce goût de métal en bouche, de plus en plus persistant, et qui lui coupait toute envie de manger. Ce jour-là, bien décidée à le remplacer par un autre, elle était allée boire, un peu trop, voir beaucoup trop, espérant que le calva ferait partir cela, mais non!

Du coup, elle hipsait, et en plus pas d'amélioration! Quoique... Les étoiles qu'elle voyait devant ses yeux étaient un peu plus grosses, et les vertiges plus forts. Elle émit un petit rire nerveux, se disant qu'au moins ces étoiles et ce vertige-là avaient une cause qu'elle connaissait.

Dans son panier, avec lequel elle était passée sur le marché avant d'aller en taverne, il n'y avait pas grand chose, mais il lui semblait bien lourd. Une bouteille de calva et une poêle, c'était pourtant pas tant que ça!

Bref, passons, le décor est assez installé, elle cheminait, clopin-clopan en chantonnant :

"Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbes
La mort faucha les autres
Braves gens, braves gens
Et me fit grâce à moi
C'est immoral mais c'est comm' ça

La la la la la la la la
La la la la la la la la

Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'viv..."
(Brassens au cas qu'où)

Les dernières syllabes restèrent dans sa gorge. Elle venait de déboucher sur la place où il y avait un... un bû.. un bûcher! Cette chose immonde sur laquelle son amour était mort sans qu'elle puisse le voir une dernière fois, lui dire...

Tétanisée, elle était soudain tétanisée! Incapable de faire un geste, les yeux fixant cet autel de malheur sur lequel quelqu'un allait périr.



ICE !!!!!


Le cri lui échappa, mais ne dut être entendu par personne alentour, couvert par un autre cri qui s'éleva pratiquement au même moment : Bragon! Qui incitait les badauds à agir!

Agir? Oui, agir... Ce qu'elle n'avait pas pu faire pour Zeltraveller, puisqu'absente, elle pouvait aujourd'hui, du moins essayer.

Sans plus se poser de questions, elle attrapa d'une main la bouteille qui était dans son panier, et de l'autre la poêle. Et une poêle, croyez-moi, ça peut faire de sacrés dégâts! Il suffit de regarder le nez de Hugo pour s'en rendre compte, il ne s'en est jamais vraiment remis, des coups de poêle infligés par la main de son possesseur.

Laissant le reste de ses petites affaires tomber sur le sol, la demoiselle se mit à frppaer avec ses deux armes de fortune dans tout ce qui était vêtu de noir et ressemblait de près ou de loin à des ombres de la loi... Et bing, et bang, les coups pleuvaient... Il ne restait plus qu'à espérer que Gallup ne soit pas tout de noir vêtu ce jour-là, et ne passe pas à proximité, car elle n'aurait sans doute pas vraiment fait la différence, dans l'état d'ébriété où elle se trouvait, mais aussi et surtout de colère.

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maybee

*Deux jours avant*


Tremblante, elle regardait Bragon faire son ouvrage, patiente, elle lui jeta un dernier regard et partit faire un dernier tour de la ville. Non pas à l’extérieur, elle en connaissait chaque recoin, chaque détour de ruelle, chaque mur… non, là il s’agissait d’autres rues, plus sombres, plus terrifiantes, et moins connues. Certes elle les avait parcourues cet été, mais le souvenir n’était pas resté gravé, les péripéties vécues avaient été belles mais le prix à payer en avait été fort. Et ces rats ! Ces satanés rats ! Maudite engeance !

Ice, c'est vraiment pour toi...TRAGEDIE Color

Un frisson lui parcouru l'échine et un haut le coeur suivit, non, décidément, elle n'aimait pas les rats... Elle écarta cette pensée et se rendit vite chez sa soeur.

-Ysa, lâche tout, j'ai besoin de toi.


Sans un bonjour elle entra dans l'échoppe, fort heureusement vide, ferma la porte à clef et tira le rideau. Ysa, l'air étonné, accourut tout de même de l'arrière boutique et s'assit au comptoir sur l'invitation de May qui était en train de deployer une carte de la ville.

- Bonjour quand même, désolée, mais c'est trop important.


- Bonjour sista, mais c'est quoi ce plan? tu comptes déménager?


- Ysa... regarde la carte, ce n'est pas celle des rues de la ville mais celle des souterrains, je vais avoir besoin de ton aide... pour ça et pour tout le reste .

Elle lui expliqua le plan pensé par Bragon, lui expliqua pourquoi il aidait à monter le bûcher, enfin, elle rangea la carte et se rendit dans l'arrière boutique avec Ysa, il y avait du travail...

*Jour J*

Sur la place les badauds accouraient, ce genre de spectacle amenait toujours du monde. Maybee et Ysa avaient revêtu leurs plus beaux atours pour saluer une dernière fois leur amie. Chacune dans une belle robe de velours, coiffure relevée, adressant de charmants sourires aux gardes quand les autres leurs crachaient dessus. Chacune balayait du regard la place, en en faisant le tour, repérant chaque point stratégique, chaque garde. Enfin Ice arriva, encadrée d'hommes en noir, fière et digne. Les deux soeurs venaient de se rejoindre, May serra la main d'Ysa en voyant leur amie, il était temps pour elles de partir après un dernier signe à la prisonnière. Coupant la foule, elles se rendirent à la boucherie, dans la cave se trouvait un soupirail, mince accès aux boyaux de la ville que seules leurs deux frêles silhouettes pouvaient traverser. Là, elles défirent leur robes, laissant apparaître bottes noires et vesture d’homme de la même couleur, annonciatrice de mort. Epées en place, ne restait qu’à cacher leurs visages féminins sous des heaumes, les premiers forgés par Bragon.

Elles prirent une grande inspiration, et torche en main, coururent à travers le chemin balisé et appris par cœur les jours précédents, il n’y avait plus de temps à perdre.

Un ray de lumière, une échelle, vite escaladée, un problème au faît… après être sorties du souterrain qui accédait à une ruelle contiguë à la place les deux jeunes femmes stoppèrent net, un garde venait de s’y poster.

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Terwagne

Au fur et à mesure qu'elle frappait, de toutes ses forces, comme rendue folle par le bien que ça lui faisait d'enfin se défouler, son ivresse s'en allait. Les maux de tête étaient là, mais elle n'y pensait pas vraiment.

Et bing! Et bang! Et encore bing! Et re bang! Et un corps qui s'effondre, frappé à la nuque, elle marche dessus, tant pis, il n'avait qu'à pas se trouver là celui-là!

Devant elle, un autre supôt... Surtout qu'il ne tente pas de la désarmer, parce qu'elle n'est pas d'humeur! Mais alors vraiment pas d'humeur! Levant son bras comme si elle voulait allait puiser de la force là en haut, elle s'écria :

Poussez-vous de mon chemin, ou je vous...


Son bras redescendit, prêt à laisser la poêle faire son oeuvre, mais... ( Enfin, May...)

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maybee

Le corps du garde venait de s'effondrer sans que May n'ait eu le temps de comprendre ce qui se passait, dommage, elle lui aurait bien fait son numéro de charme...

- Ysa, reste en arrière, surveille la ruelle, et use de tes charmes s'il le faut, surveille et veille sur la carcasse.

Main sur la garde d'Anonyme, elle s'avança...

Poussez-vous de mon chemin, ou je vous...

haaaaaaaaaaaaaaaaa! non Terry!! ne fait pas ça!!!!


Elle eut à peine le temps de bloquer le poignet de son amie avant de prendre un coup de poêle au coin du nez. Elle souleva le heaume.

Terry, regarde c'est moi, May! je vais aller délier Ice, reste avec Ysa, elle va avoir besoin de toi bientôt. Regarde derrière elle, il y a une carcasse de mouton, on l'a déposée hier, vous l'amènerez sur le bûcher.


Terry, s'exécuta, armée jusqu'aux dents, rage au ventre, rejointe aussitôt par Ysa.

pendant ce temps, May profita de la fumée et du "beau bordel" ambiant pour se glisser sur le bûcher, Ice commençait à ressentir les effets de la chaleur.

Elle avait passé la journée de la veille à aiguiser le fil d'Anonyme, le poids de l'arme n'aurait pas suffit à trancher les liens, alors, patiemment, elle l'avait affutée.

D'un coup sec et tranchant elle abattit l'épée sur la corde, Ice était encore consciente, faible, mais consciente.

- Appuie toi sur moi, Ice, on va te sortir de là...


Elle descendirent du bûcher, Ysa et Terry avaient amené la brebis. Elles substituèrent l'ovin à Ice, comme à Aulis Artémis avait substitué une biche à Iphigénie. On venait de sacrifier une brebis, comme dans les temps anciens on sacrifiait un bouc pour lui faire une ode, ce jour-là c'était pour sauver une amie précieuse.

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Icefly

Ice entendait une voix à présent, une voix tout près d’elle, une voix sortie des flammes, la voix de Maybee son amie Appuie toi sur moi, Ice, on va te sortir de là...

Mais comment cela pouvait-il être possible, elle l’avait aperçue quelques instant plus tôt parmi la foule. Elle avait bien cru entendre des cris et un remue-ménage inhabituel mais déjà prête à rejoindre le très haut et les étoiles, elle n’y avait pas fait attention. Maintenant, c’est le contact de May qui la sortait quelque de sa torpeur. Il se passait donc quelque chose. Suffocante et à demi-inconsciente, elle s’appuya contre l’épaule qui lui était tendue et se laissa entraîner les yeux mi-clos vers une destination inconnue.
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MessageSujet: Re: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 18:14

Ysabeau

Un mouton avait remplacé Ice sur le bûcher, un vieux mouton qu'Ysabeau avait fait abattre la veille, dont elle avait gardé la peau... Maintenant, il s'agissait de faire vite.

May était descendue du bûcher, soutenant Ice. Terry s'en fut rejoindre la foule, continuant à semer désordre et coups de poêle... La pagaille et la fumée étaient telles que nul ne vit les trois silhouettes qui s'éloignaient rapidement.

Elles gagnèrent la rue des trois piliers, prirent la minuscule ruelle qui rejoignait la rue des vieilles bouchères.

Ice s'appuyait sur May, à demi-consciente. Ysabeau prit la tête, et emprunta le souterrain qui débouchait dans la ruelle. A l'entrée, elles avaient préparé des torches, et un sac contenant des vêtements d'homme.

May aida Ice à enlever sa chemise de condamnée, et Ysabeau lui passa les braies, la chemise et les bottes.

Puis elle sortit des ciseaux de sa besace.

Je suis désolée, Ice mais il le faut... Je vais te couper les cheveux, il faut que tu aies l'air d'un jeune garçon.


Noooon ! Noooon ! Fais-moi un chignon, teins-moi en blonde si tu veux, mais pas ça, pas mes cheveux !

Désolée Ice, il le faut. Un chignon pourrait se défaire, et quand à la teinture, crois-tu vraiment que nous ayons le temps ? Le temps presse Ice, Bragon et les autres ne pourront pas tenir les bourreaux bien longtemps... Et quand on verra que ce n'est pas toi qui a brûlé sur le bûcher, mais un mouton...


Sans plus attendre, sans écouter les supplications de son amie, elle prit les cheveux, les enroula, et coupa d'un seul coup. La magnifique chevelure brune tomba à terre, comme un dernier sacrifice, comme si Ice s'en allait vers une nouvelle vie. Ice se coiffa d'un casque. Qui aurait reconnu l'élégante tavernière du Havre dans ce jeune homme imberbe ?

Ysabeau alluma une torche, mit les autres dans sa besace, et les trois jeunes femmes s'enfoncèrent dans les souterrains.

May les guidait de la voix, elle se souvenait parfaitement du plan des souterrains qui couraient sous le village. L'été précédent, tout le village avait participé à une chasse aux reliques...

Elles passèrent sous le château.

Les murs suintaient d'humidité, des frôlements leur disaient que des peuples de rats s'enfuyaient à leur approche. Heureusement qu'elles étaient bottées...

Bientôt, elles passèrent les remparts, puis furent sous les champs alentours.

Elles se dirigeaient vers le nord, le souterrain débouchait dans la crypte de l'abbaye de Saint Satur.

Elles montèrent l'escalier luisant d'humidité, et parvinrent dans la crypte.

Là, dans l'obscurité, une silhouette attendait.

Ysabeau frissonna... Et si c'était un garde ? Et si les bourreaux avaient eu vent de l'évasion, des souterrains ?

Mais May lui chuchota à l'oreille :

T'en fais pas ma soeurette, c'est une amie... C'est moi qui l 'ai prévenue, ça fait partie du plan... Rappelle toi pendant la guerre... la carriole... quand nous avions pu échapper un moment à nos régiments, nous retrouver sur les chemins... rappelle-toi...

Ysabeau sourit, bien entendu qu'elle se rappelait..

La mère Veille ? tu as retrouvé la mère Veille ? Oh May, quelle mirifique idée ! Qui ira chercher Ice dans la carriole de le mère Veille ?

Elle embrassa sa soeur, elle embrassa Ice, ravie... et elles allèrent rejoindre la mère Veille.

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Simon Gallup

La garde noire. Nombreux corps, un même esprit ? ce n'est plus vraiment le cas !

Le charme est rompu, et les cloportes courent en tout sens, paniqués, sous les coups et les invectives. La taverne municipale a été pillée de ses casseroles, poêles, et tisonniers qui forment de redoutables armes en des mains paysannes.

Des éleveurs ont été jusqu'à lâcher leurs animaux sur la grand place, ce qui ajoutent à la confusion. Un des noireaux dévale même la rue du sergent Galvane, chevauchant un énorme verrat de 400 livres.

Simon Gallup lui, est en fâcheuse posture. Il a voulu jouer de l'épée, mais pas doué et confronté à un adverssaire sur entraîné, il se retrouve acculé dans la forge de Shaigan.

Il ploie sous les coups, et son épée fini par se briser... une roulade desespérée lui permet d'éviter le coup de grace, et au moment où le garde noir lêve son épée pour en finir avec lui, Gallup tend le bras, empoigne une lourde masse qu'il fait pivoter d'un grand mouvement circulaire. Son assaillant s'affaisse, le genoux brisé net.

Un sursaut sur ses deux jambes, et le lieutenant, d'un autre coup de masse, lui défonce la boite cranienne dans un craquement sinistre, et exulte sous la decharge d'adrénaline, le coeur battant à tout rompre, hurlant sans même sans rendre compte

- et ouais mon pote ! j'suis forgeron, moi !! j'suis forgeron !! Oublie pas ça, où que tu soit à cet minute !


Il ressort - prudent, un peu échaudé par son aventure, et scrute l'épais nuage de fumée qui masque encore le bûcher.

- Pourvu que Bragon ait eu réellement un plan et que ça ait fonctionné !!


Il réalisa soudain qu'il venait de tuer un homme, se retourna, blême, et ne vit plus à terre qu'un tas de vêtements noirs informe, une cuirasse vide...

par quelle diablerie ? ils ne sont pas humains.... non....pas humains....

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Johanora

Johanara n'avait pas tout saisi . Quelque chose se tramait c'était certain! Ils allaient tenter de sauver Ice du bûcher mais comment?

Alors qu'elle s'apprêtait à poser moults questions , sa délicate oreille saisit quelques bribes de conversations.

psssst.... détournez l'attention de ces noirs cochons, faites n'importe quoi, tout ce qui vous passe en tête ! Dansez la chenille, foutez vous à poil, tapez leur dessus, n'importe quoi ! faut les occuper !

M'enfin! Hors de question d'ôter ses frusques! Mais rabaisser un peu son corsage , faire quelques effets de jambes , retirer l'épingle de sa lourde chevelure rousse et laisser ruisseler les boucles flamboyantes jusqu'à sa taille... Tandis que la Baronne , l'air innocent , feintait d'avoir perdu sa bourse , les gens commençaient à s'agiter autour d'elle. Elle vit passer une femme , poitrail à l'air devant elle , quelques chausses voler et une pelle passer tout près de son petit nez légèrement retroussé.

Misère! Une confusion et un désordre digne des plus grands bouges et taudis du Berry!

Qu'à cela ne tienne! La rousse continuait son manège , l'oeil vert et tendre posé tour à tour sur les gardes à proximité.

Messieurs...

Voix suave , main finement gantée qui remonte jusqu'à sa nuque , regard troublé et troublant...

J'ai égaré ma bourse! Sotte que je suis! Vous savez comment sont les femmes! Vous m'aideriez à la chercher?

Sourire enjoleur. Elle se baisse , son corsage baillant quelque peu sur sa gorge laiteuse , et fait mine de chercher...

Voilà nos benets accroupis près de la Baronne , cherchant la fameuse bourse comme si leur vie en dépendait!

La situation dégénéra rapidement. De la fumée , des cris , des coups qui fusaient d'un peu partout.

On la bouscula. On tira sur sa robe.

La main crispée sur son pendentif aux trois clés , angoissée à l'idée de le perdre dans la bataille , Johanara , apercevant sa filleule , se précipita sur elle , et prenant sa main , ne la lâcha plus.

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Terwagne

Son poignet fut intercepté par la main de l'ombre, et puis son prénom prononcé, juste au moment où le coup qui devait assommer l'homme en noir, ne fit qu'effleurer son nez. Et encore heureux d'ailleurs, au vu de qui était sous le heaume.

Norf! May! Qu'est-ce que...

Rapidement elle comprit ce que ses deux amies tramaient, et se rendit utile, portant le cadavre d'ovin jusqu'au bûcher avec Ysa, heureuse d'avoir l'impression de rendre service, pour une fois. La fumée ambiante les aida à effectuer la manoeuvre sans se faire repérer, et de toute façon, vu l'agitation qui règnait, plus personne ne faisait attention à personne.

Ce ne fut qu'une fois l'animal mis en place que Terry se rendit compte qu'il faisait chaud, qu'il y avait des flammes.

Le temps s'arrêta pour elle...

Elle était ailleurs... Un autre bûcher! Zel... Il avait été à cette place, mais il y était resté lui, il les avait senties grandir et lécher sa peau, ces fichues flammes! Elles avaient caressé et décomposé son corps! Elles l'avaient emmené là où Terry ne le reverrait jamais! Et sans doute dans ces hommes en noir, certains étaient présents ce jour-là...

Resserrant plus forts ses doigts autour du manche de la poêle, elle reprit ses esprits, ou plutôt sa rage la reprit. Plus de trace ni de Ice, ni de May, ni de Ysa... Portant son regard au loin, tentant de percer la fumée, il lui sembla les voir s'éloigner toutes trois, et elle poussa un soupir de soulagement... Ice était sauvée!

Etait-ce une raison pour cesser de frapper ces monstres qui lui avaient pris son premier amour? Elle décida que non! Alors, telle une furie, elle s'élança à nouveau dans la foule, cherchant à déverser le chagrin et la colère qui habitaient son coeur depuis cette époque.

Mais elle n'avait pas fait trois pas qu'une main agrippa la sienne. D'un geste brusque elle se retourna, tombant nez à nez avec sa marraine, Johanara. Cette fois, pas d'accolade, pas de bisous, juste quelques mots glissés à l'oreille pour lui signifier que Ice venait d'être sauvée.

Tirant ensuite celle-ci par la main, elle l'entraîna vers la sortie de la foule, frappant encore quelques capuches sombres au passage... Ca serait toujours ça d'extériorisé.
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MessageSujet: Re: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 18:18

La Mère Veille

Quelques jours plus tôt, alors qu'elle s’occupait à réparer corps et âmes sur un de ces trop nombreux champs de bataille, La Mère Veille avait vu foncer droit sur elle un pigeon casqué lui apportant missive. Un petit air de ressemblance avec Flip Flap un pigeon de Sancerre qu’elle connaissait bien, mais celui-ci portait dignement les couleurs d’une grande Dame du même village. Elle eu à peine le temps de baisser la tête que déjà le pigeon plongeait en piquet au beau milieu de la charrette, atterrissant bien malgré lui dans l’un des multiple tonneaux de poire ouvert sur la plate-forme de la charrette. Saisissant le malhabile volatile par une aile, la Mère Veille le sortit de là avant la noyade

Ola ! mon p’tit pépère ! c’est t’y pas un casque qu’il t’y faut porter, une bouée aurait été plus approprié à ta p’tiote mission ! si t’y veut t’abreuvager pas la peine d’y plonger d’dans. Pi de l’aigue serait meilleure pour toi.

Elle détacha précautionneusement le rouleau de parchemin imbibé de poire de la patte du pigeon et lut

Citation :
Notre très chère Mère Veille

Ice va monter sur le bûcher dans quelques jours sur ordre du Roy. Nous sommes désespérés. Nous avons besoin de vous de toute urgence pour la cacher et l’amener en lieu sur. Rendez-vous sous l’arbre cœur près de la marre aux crapauds au plus tôt
.

La missive n’était pas signée, mais la Mère Veille reconnu les armoiries d’Ysabeau sur le casque.

Va s’faire fertou par les charibaudes la pov tiote. L’a vraiment pas d’chance la gazoute. Norf ! le roy aurait tant fait d’aller ch’nasser plutôt s’occuper d’ça cette fois.


Sans plus attendre, la Mère Veille referma ses tonneaux et pris la route du Berry.

Aller Huuue mon Adélaïde ! faudrait pas la p’tite Ice saute l’barriau avant qu’on arrive.


En ce jour funeste la Mère Veille attendait dans l’obscurité de l’abbaye de St Satur. Des bruits, des voix de femmes commençaient à lui parvenir du fond de la crypte. Elle concentra son regard vers l’obscurité et les vit arriver.

Aller sortez vite de vot’ patrus, y’a pas d’temps à perdre ! ça se jaspine encore sur la place, tous les argousins doivent être là bas. Et vous en faîtes donc pas mes gazoutes, j’va passer tranquillou et ces brelots n’y verrons que du feu. J’va vous l’am’ner en lieu sur vot’ Ice, j’connais un village où y’a tout un tas d’exilés, elle s’ennuiera pas. Pi vous avez bien fait de lui enlever ses affutiaux, on sait jamais, mais c’est quand même d’mage pour ses ch’veux norf ! J’va quand même la cacher dans une barrique. Aller ! aidez moi à la gravicher là d’dans avant qu’elle fasse sa cacou, au moins elle gigassera pas.

Bon c’est l’moment, faut y’aller tout cotant, pi j’aime pas les au revoir qui traînaillent. J’vous envoie un pigeon dès qu’on y est mes gazoutes.


Aller Huuue mon Adelaïde ! et fais pas ta loche, plus vite on sera loin d’la rataille mieux ça vaudra.

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Ysabeau

Ysabeau et Maybee prirent chacune Ice sous un bras, et l'aidèrent à monter dans la carriole. La jeune femme était très faible, presque au bord de l'évanouissement. Les deux soeurs la portèrent presque jusqu'à une grosse barrique vide. Ysabeau lui dit :

ça va aller, Ice. Monte dans cette vaste barrique qui sent encore la poire. Ses effluves te feront peut-être dormir... et ainsi tu seras bien cachée.


Tu es en sécurité maintenant. Nul soldat de l'Inquisition ne pensera que la Mère Veille transporte une évadée...


May renchérit :

Maintenant, tu te tiens tranquille, tu ne bouges pas... La Mère Veille va t'emmener en lieu sûr. Et quand il sera temps, un chtit pigeon et on viendra te chercher mon amour...

Elles embrassèrent très très fort Ice, l'aidèrent à s'accroupir dans la barrique, posèrent le couvercle par-dessus, et descendirent de la carriole...

La mère Veille fouetta son bourricot, et la carriole s'ébranla.

May et Ysabeau restèrent longtemps, sous l'arbre coeur, près de la mare aux crapauds qui avait vu tant de choses, jusqu'à ce que la carriole disparaisse à l'horizon.

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Mentaig

Cela sentait la sueur, le bois mouillé, la peur et le ...

Le mouton grillé ?

Depuis combien de temps Mentaïg, sabots aux poings, était-elle en train de donner libre cours à une colère trois ans contenue, elle n'aurait su le dire. Toujours est-il qu'elle s'arrêta net, coiffe en bataille et narines palpitantes.

Le mouton grillé ? Mais alors...

Un cri de triomphe s'échappa des lèvres de la jeune femme. Sauvée ! Ice était sauvée.

Tout près d'elle, deux ombres passèrent, l'une tirant l'autre. Johanara et Terwagne. Elle leur emboîta le pas, soudain très lasse. La jubilation qu'elle éprouvait à l'idée du bon tour joué à cette Inquisition honnie ne parvenait pas à combler totalement le grand vide laissé par l'évacuation de toute cette colère.

Elle rattrapa les deux femmes à deux rues de la place, saisit une manche au hasard.

Terwagne ? Elle est sauvée ?


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Terwagne

Alors qu'elle et sa marraine se dirigeaient vers l'extérieur de la place, Terwagne sentit qu'on l'attrapait par la manche, et n'eut pas besoin de se tourner pour savoir qui avait fait ce geste. La voix qui accompagnait celui-ci, elle la connaissait, même si elle avait quelque chose de différent, aujourd'hui... Dame Mentaig.

Se faisant pivoter, elle lui glissa un faible :

Ice est sauvée, oui! Venez, sortons d'ici, l'odeur est immonde, et toute cette foule..

Lui adressant un petit sourire, elle reprit sa marche, fendant la masse comme elle le pouvait, ayant l'impression que si elle ne sortait pas de là très vite, elle allait s'effondrer sur place. Elle était de nouveau tremblante sur ses jambes, et sa tête l'élançait.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ysabeau

La carriole de la mère Veille avait disparu. Maybee et Ysabeau se regardèrent, se sourirent, tombèrent dans les bras l'une de l'autre. Ice était sauvée. Ice partait vers d'autres horizons, le temps que l'Inquisition l'oublie. Ice reviendrait, dès que possible. Ice reviendrait, le Havre renaîtrait...

Tu viens, ma sista ? il est temps de rentrer...



Elles quittèrent la mare aux crapauds, et s'en retournèrent vers Sancerre dont on apercevait les murailles à l'horizon. Nul besoin de reprendre les souterrains. Elles passèrent à travers champs, franchirent les murailles où nul garde ne les arrêta, tous étaient sur la place où le bûcher finissait de se consumer.

Sur la place, les badauds commençaient à s'en retourner. Le spectacle était quasi terminé. Le bûcher fumait encore, quelques ossements blanchis apparaissaient... Des ossements qui n'avaient rien d'humain.

Les hommes en noir étaient toujours là, certains affalés sur le sol, mais...

Ysabeau vit Terwagne s'éloigner, chancelante. La santé de son amie l'inquiétait. Elle lui avait parlé de ces maux de tête persistants, de ces vertiges... Mentaïg quittait également les lieux.

Elle murmura à l'oreille de sa soeur :

plus qu'à attendre, maintenant...
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MessageSujet: Re: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 18:22

Icefly

4 jours plus tard une tourterelles se posa sur la fenêtre d’Ysabeau, épuisée mais impatiente qu’on lui ouvre. A petits coups de bec répétés contre le carreau elle signala sa présence. A sa patte, accroché par un ruban de soie blanche, un petit mot à l’attention d’Ysa.
Citation :

Ma très chère Ysa,

Cela fait maintenant 4 jours que je vis en exil à Aurillac. Le temps loin de Sancerre me paraît une éternité. Pourtant j’ai trouvé des personnes fort sympathiques et même retrouvé de vieilles connaissances en exil elles aussi, mais rien ne vaut la chaleur de son foyer et du cœur de ses amis.

Aussi j’ai mis les bouchées doubles pour pouvoir me remettre sur pied, enfin façon de parler car j’ai plutôt regardé les autres manger pendant que mon ventre criait famine. Aujourd’hui je suis à bout de force, mourante et sans l’écu, mais mes efforts n’auront pas été vains et demain j’aurais de quoi entamer le voyage de retour. Aussi j’ai à nouveau un service à te demander à toi ma grande amie de toujours. Si tu pouvais venir à ma rencontre pour me soutenir dans ce long chemin qui sépare nos deux villages, je m’occupe de mon côté de me faire escorter jusqu’à ce que je te retrouve. Deux amis termineront le voyage avec nous, car je vous ramène une autre âme berrichonne perdue dans les volutes de fumée.

Une fois que la tourterelle se sera rassasiée, tu peux me la renvoyer avec ta réponse, elle saura où me trouver.

J’attends rapidement de tes nouvelles car tout est organisé pour un départ lundi.

Je t’embrasse fort ainsi que tous mes petits au village. Prenez soin de vous.

Ice


-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ysabeau

Toc toc... A la fenêtre, des petits coups pressés, répétés... Ysabeau qui travaillait à un mantel, finit par les entendre. Elle ouvrit la fenêtre, une tourterelle affamée entra en voletant.

Elle l'attrapa, détacha délicatement le message qu'elle portait, lui servit graines et eau.

Pendant qu'elle se reposait des fatigues du voyage, elle lut.

Ice était prête à rentrer ! Ice allait revenir !

Vite, elle prit un parchemin, de l'encre, une calame, et répondit.

Citation :
Chère, très chère Ice,

Quelle bonne nouvelle ! Enfin, tu vas pouvoir revenir !

Si tu savais comme les jours nous semblent longs, sans toi... Bien sûr nous te savions en lieu sûr, mais...

Evidemment je viens de chercher. Je pars dès ce soir, àcheval , comme ça j'irai plus vite... Et même j'y pense, je vais demander à Jade de venir avec moi, elle aussi a un cheval. A deux moins de risque sur les chemins...

Ice, je me réjouis de te revoir enfin...

Gros bisous...

Ysa, ton amie


Son message achevé, elle l'attacha à la patte de la tourterelle, et la regarda s'envoler vers sa maîtresse.

Puis elle courut chez Jade lui demander si elle pouvait prendre la route.

Jade ! Jade tu es là ? Ice peut rentrer... Je pars ce soir la chercher, tu veux venir avec moi ?

Oh Ysa, quelle bonne nouvelle ! Pour Ice que ne ferais-je pas ? Oui je viens, faudra juste que je trouve quelqu'un pour garder Peter, et que je prévienne mes clients... Mais compte sur moi.

Pour tout te dire je suis dans le même cas que toi. Je vais prévenir mes clients, et je pense que je vais confier Baastet à Maybee... A ce soir Jade !


Elle embrassa son amie, et s'en fut annoncer la bonne nouvelle en taverne, puis préparer ses affaires et prévenir ses clients. Il faudrait aussi qu'elle se rende chez sa soeur avec Baastet...

Dimanche de Pâques... Les cloches carillonnaient, et c'était comme un renouveau.

Elle se rendit à la messe, le coeur en fête... Ice allait revenir, Ice allait revenir...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ysabeau

Le soir était venu. La nuit tombait doucement sur Sancerre.

Ysabeau finit de prévenir ses clients, pansa et nourrit sa jument, alla confier Baastet, sa petite chatte à Maybee (après tout, la maison de sa soeur était sa maison natale...), puis se rendit en taverne afin de dire au revoir avant de prendre la route.

Elle fut entraînée à l'écu par le couple infernal... et évidemment, comme d'habitude, perdit quelques écus. Bragon la traita de sotte, pour couronner le tout. Sans commentaire, comment aurait-il pu savoir que : 1- le ramponneau, elle avait toujours du mal à en comprendre les finesses, 2- ce soir-là, elle pensait à la longue route qu'elle allait faire pour rejoindre Ice, et n'était guère concentrée sur le jeu, les calculs, les stratégies fumeuses ?

Pas grave... Ils se dirent au revoir.

Elle quitta l'écu, revint chez elle, enfourcha Amira, passa chez Jade qui l'attendait, et en route !

La nuit était claire, malgré les nuages et un froid mordant, le chemin dégagé. Les deux cavalières passèrent la porte sud, rempart des Abreuvoirs. Bientôt, elles furent dans la campagne.

Les chevaux avançaient d'un bon pas, le paysage défilait, des bruits furtifs leur indiquaient que des animaux s'enfuyaient à leur approche.

Elles entrèrent bientôt en Bourgogne.

Une clairière leur sembla un endroit propice pour établir leur campement. Un chêne majestueux, qui faisait penser à l'Arbre Coeur, une source non loin...

Elles descendirent de cheval, dessellèrent, pansèrent et attachèrent leurs montures, les laissant se nourrir d'herbe verte.

Puis elles ramassèrent du bois pour faire un feu.

Bientôt, les flammes claires et crépitantes montèrent vers le ciel obscur, donnant une chaleur fort agréable.

Jade et Ysabeau s'assirent près du feu, assises sur leurs capes.

Elles devisèrent un moment, puis sortirent de leurs besaces de quoi se sustenter, un peu de maïs, quelques miches. Bonne idée, Jade avait pensé à prendre un peu de charcuterie, et une bouteille de vin de Sancerre !

Elles mangèrent de bon appétit, réchauffées par le feu.

Au loin, le hululement d'une chouette, des frémissements dans les buissons. Mais elles n'avaient pas peur.

La nuit avançait. Demain, elles seraient dans un village, dans une auberge.

Ce soir, elles dormiraient sous les étoiles.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
jade

Le feu réchauffait Ysa et Jade, tandis qu'elle mangeaient de bon appétit !

La lune était haute, le silence de la forêt était agréable... seuls, quelques animaux se faisaient entendre, difficiles de deviner lesquels, mais sans doute avaient-ils plus peur qu'elles !

Jade rajouta un peu de bois dans le feu de camp, jetta un oeil sur les chevaux qui étaient tranquilement à leurs côtés, puis, s'allongea sur sa cape, tout en continuant de bavarder avec Ysa... le sommeil ne fut pas long à venir.

Demain, très tôt, elles reprendraient les chemins...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ysabeau

L'aube se leva, une fine couche de givre étincelait sur les arbres. La froidure, toujours... Décidément ce printemps nouveau-né avait des allures d'hiver.

Ysabeau et Jade, un peu frigorifiées, s'éveillèrent.

Le feu fut ranimé, elles prirent une boisson chaude dans laquelle elles versèrent un peu de poire, une bonne miche de pain, sellèrent les chevaux, et... en route pour Moulins !

Le chemin fut facile, aucune rencontre fâcheuse à part les miliciens.A la porte du village, Ysabeau montra le sauf-conduit qu'elle venait de recevoir.

Citation :
Votre Excellence,

J'ai bien reçu votre demande d'autorisation de passage pour votre lance.

Autorisation qui vous est bien entendue accordée pour la durée de votre présence en nos terres où je vous souhaite la bienvenue ainsi qu'un excellent séjour.

Qu'Aristote vous garde.

Cordialement.

Mativa de Maltaverne,
Duchesse Consort
Prévost des Maréchaux.


Les gardes laissèrent passer les deux jeunes femmes, qui se rendirent à l'auberge la plus proche afin de se reposer des fatigues de la route.

Chaque jour qui passait, un pas de plus vers Ice...

Ysabeau se demandait si son amie, partie de son côté, avait fait bonne route.
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MessageSujet: Re: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 18:23

jade

A Moulins, Jade avait rejoint Ysa en taverne, mais un peu tard...

Elles se réchauffèrent avec quelques verres tout en discutant avec les villageois présents. Puis, la fatigue et le souci de prendre la route le lendemain dès l'aube, les deux jeunes femmes regagnèrent l'auberge pour une bonne nuit de sommeil.

Ice ... les jours s'écourtaient ... bientôt, si tout se passe bien, Ice sera enfin avec nous ... pour son retour tant attendu !

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Icefly

De son côté Ice avançait aussi, revoyant chaque jour ses plans afin de voyager avec une plus grande sécurité.

Quelques jours plus tôt elle avait pris contact avec un escorteur par pigeon, mais l’homme fort occupé ne pouvait lui rendre ce service aux dates prévues. Ysa et Jade étant sur les chemins, il ne s’agissait pas de prendre du retard. Le hasard faisant souvent bien les choses, Ice avait rencontré l’homme dans une taverne. Assurément il était homme au grand cœur, faisant fi de sa propre vie pour la mettre au service des plus démunis et des plus faibles. Ice ne sut s’il fut touché par son histoire, mais l’homme ne mit pas longtemps à prendre la décision de l’accompagner au point de rendez-vous avec ses amis. Il mit les moyens les plus commodes à la disposition du groupe. Des chevaux, une escorte, Ice était enfin rassurée.

Elle ne passa que peut de temps en taverne ce soir là, se faisant discrète. Elle avait croisé dans la journée quelques personnes dont la curiosité et les activités ne lui disaient rien qui vaille. Sa soirée se passa donc à l’écart du village, dans une grange pour se tenir à l’abri du vent glacé que l’hiver laissait traîner encore. Tout en grignotant un morceau de pain sec, elle repensa aux personnes qu’elle avait rencontrées en BA, de vieilles connaissances retrouvées, d’autres qu’elle avait espéré voir, mais elle avait entamé une course contre le temps et le temps justement ne lui laissait que peu de liberté.

Ce soir là, loin de tout et de tous, n’entendant même pas le chant des mésanges, Ice se pelotonna dans une couverture, s’allongea dans le foin et rapidement sombra dans un sommeil sans rêve et sans étoile.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ysabeau

Après quelques heures de repos bien au chaud dans l'auberge, alors que je jour n'était point encore levé, Ysabeau et Jade reprirent la route. Les chevaux, reposés et nourris, avançaient rapidement. De temps en temps, Ysabeau murmurait à l'oreille d'Amira... L'aube poignait à peine quand elles arrivèrent aux portes de Montpensier. Nulle mauvaise rencontre, les chemins étaient sûrs, on le lui avait dit la veille dans la taverne.

A nouveau, elle sortit son sauf-conduit, et elles se dirigèrent vers l'auberge de la Douce Amazone qu'on leur avait recommandé.

Ysabeau était satisfaite. Le voyage se passait sans encombre... et bientôt, très bientôt, dans quelques heures, elles pourraient serrer Ice dans leurs bras.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ysabeau

Clermont... enfin, Clermont, et les retrouvailles !

A la taverne municipale, Ysabeau et Ice s'étaient enfin rejointes. Elle se jetèrent dans les bras l'une de l'autre, se couvrirent de baisers, de léchouilles, partagèrent quelques verres... enfin, pas trop parce que le soir même, elles reprendraient la route du retour. Elles échangèrent des nouvelles, parlèrent des amis, des rencontres...

Enfin...

Jade ne put pas venir les rejoindre, mais Ysabeau savait qu'elle pensait à Ice, elle aussi.

Ice rejoignit bientôt la lance, accompagnée du marin Gilhelm, dont Ysabeau fit la connaissance. Un bien agréable jeune homme, un peu sauvage, qui ne parlait que d'éclisses, de pont à laver, de vent marin et de noeuds... comme une bouffée d'air océanique dans la taverne.

Quelques clermontois aussi, Ysabeau eut le plaisir de faire la connaissance de Lanfeust, qu'elle avait rencontré dans les couloirs de l'ambassade, et d'un autre membre du corps diplomatique auvergnat, Fabien, qui s'en retournait vers Aurillac. Un homme fort courtois, avec qui il fut fort agréable de converser.

Mais la nuit avançait rapidement. Les jeunes femmes s'en furent à l'auberge, préparèrent baluchon, soignèrent les chevaux, et prirent quelques heures de repos avant de reprendre le voyage.

Chaque jour, chaque heure, les rapprochaient du but : Sancerre !

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jade

Jade avait enfin put retrouver Ice et rejoindre Ysa ! que de joie dans les retrouvailles! et elles s'en furent sur le chemin du retour, vers Sancerre !

Pleins de choses à se dire, mais la nuit tombée, elles firent halte en pleine campagne. Autour d'un bon feu, elles s'installèrent et tout en mangeant, continuèrent à bavarder gaiement tout en échangeant quelques confidences ... le bonheur de se retrouver tranquillement pour ensuite reprendre la route !

Enfin, la fatigue se faisant sentir, elles remirent du bois dans le feu, s'enroulèrent dans leur couverture, et s'endormirent rapidement.

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Ysabeau

Le voyage se poursuivait, sans encombre, sans mauvaises rencontres. Les cavaliers poursuivaient leur chemin vers Sancerre.

Ice, Jade et Ysabeau conversaient, heureuses de leurs retrouvailles. Elles parlaient de leurs amis, des rencontres qu'elles avaient fait sur les chemins, Ice parlait de ses amis du Bourbonnais-Auvergne, dont certains étaient chers à son coeur.

Le jeune marin qui les escortait, suivait discrètement, derrière, attentif à tous ceux qu'ils pouvaient rencontrer.

La route était moins longue, à plusieurs.

Au petit matin, ils arrivèrent sous les remparts de Cosne. Cosne, dernière étape avant Sancerre.

Les gardes les laissèrent passer, ils avancèrent dans les ruelles du village, les sabots des chevaux claquaient sur les pavés humides. Une petite pluie fine tombait.

Ils s'arrêtèrent devant l'auberge de la Belle Adèle, demandèrent une chambre.

Puis Ysabeau se rendit dans la taverne, pour retrouver Albator qui l'attendait.
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Ysabeau
Conseiller municipal
Ysabeau


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MessageSujet: Re: TRAGEDIE   TRAGEDIE EmptyDim 13 Avr 2008 - 18:24

Icefly

Retour d'exil

Ice était enfin rentrée à Sancerre au petit matin avec Ysabeau et Jade. Ses amies filèrent sans demander leur reste chacune dans leur maison respective pour prendre quelques heures de repos bien mérité.

Ice resta un moment à flâner sur la place, respirant l’air frais de la nuit. Les odeurs de son bon vieux village perché sur sa colline lui emplirent le cœur de bonheur. Aux premières lueurs de l’aube elle s’empressa de rentrer à la mairie et d’inscrire son nom sur le registre des habitants. Aurillac n’était maintenant qu’un lointain souvenir mais un souvenir emplit de douceur de d’amitié, le souvenir d’un BA bien plus hospitalier qu’elle n’aurait pu l’imaginer auparavant. Elle y avait laissé un bout de son âme, avait semé tout au long de sa route des petits grains de mémoire et espérait qu’un jour on lui rapporterait.

Baluchon sur l’épaule, elle courut vers le Havre que les flammes n’avaient réussi qu’à noircir. Elle avait préféré être seule, ouvrir la porte du temple de ses souvenirs ne pouvait être un instant partagé. La suie recouvrait tout, mais par on ne sait quel miracle, à peine quelques boiseries avaient été détruites. Ice jeta un regard circulaire dans la pièce. La longue table avait été épargnée bien qu’elle fut retournée sur le côté, son vieux fauteuil était toujours là bien en place non loin de la cheminée, quelques uns de ses tableaux étaient détruits, d’autres à terre, le bâton de pèlerin aux fines sculptures était à peine recouvert de poussière et brillait le long du mur, Augustin trônait fièrement sur une chaise dans un coin derrière le comptoir et semblait attendre ce moment depuis longtemps. Ice sourit et l’empoigna vivement, il ne s’agissait pas de traîner, les premiers amis arriveraient sans doute bientôt et elle voulait les accueillir dans un Havre propre et frais comme sa nouvelle vie.

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bragon

[totalement hrp]

le retour de Icefly à Sancerre boucle ce rp, que nous avons eu plaisir à faire.

D'un évènement malheureux, la solidarité, l'amitié entre les joueurs a permis de créer un évènement plus sympathique encore.

Je n'irai pas jusqu'à remercier le sort. Je ne jugerais pas non plus le fait, la cause, la sanction.

Il y a un arbitre, souvent il a raison, et heureusement qu'il est là.

Je remercie tous les acteurs de ce rp, je pense que la principale intéressée, investigatrice de ce rp, LJD Icefly se joint à moi pour ce remerciement.

La tragédie était le sacrifice d'une chèvre, nous n'ovons sacrifié qu'un mouton, désolé pour les puristes!

Si un vénérable censeur pouvait clore ce rp, nous l'avons sauvegardé sur le fofo non officiel de la mairie de Sancerre.

Cordialement,

LJD Bragon

Clos par le vénérable chef censeur en personne qui en profite pour remercier également les joueurs qui font de si jolis RPs
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