Bienvenue chez Alumette : n° 142 rue de la Panetterie

Alumette était en plein déménagement, bien qu'elle presque rien apporté avec elle, elle aimait se promener dans les pièces de sa nouvelle demeure, s'extasiant sur la modeste beauté de la maison.
Soudain, elle entendit quelqu'un qui se baladait dehors, et s'arrêter juste devant sa porte.

"tiens, aurais-je de la visite? je ne connais pratiquement personne ici."

Elle sortit et ne vit personne.

"Peut etre est-il parti. J'ai manqué une occasion de faire une connaissance."

Elen entendait quelqu'un qui s'approchait de la porte. Surpris et prit au dépourvu, il chercha un endroit où se cacher. Il se plaça derrière un mur de la maison sur le coté.

La porte s'ouvrit et une ravissante jeune femme en sortit. Elle resta immobile cherchant quelqu'un du regard. Soudain elle l'entendu dire.

Citation :

"Peut etre est-il parti. J'ai manqué une occasion de faire une connaissance."

Elle ne referma pas la porte mais rentra de nouveau chez elle. Qu'elle idée de ne pas avoir fermé la porte, maintenant comment va t il s'en aller. Il était obligé de passer devant pour s'en aller. S'il se faisait voir, elle pourrait croire à un voleur hors il était juste timide sur ce coup là.

Il tenta quand même a pas feutré.

Alumette se retourna sans fermer la porte. Peut-être le verrai-t-elle si elle se plaçait derrière la fenetre de la salle à manger. Elle avait une vue sur la rue et la porte d'entrée si elle se mettait dans l'encognure.

" Je verrai bien qui passera"

Elle attendit. Un moment, elle entendit des pas feutrés tout près de la porte. Sans un bruit, elle prit son baton, elle se dirigea vers l'entrée, et sortit vivement dehors.
Elle vit un homme de belle stature au devant de sa porte, qui semblait avoir un air timide.

" bonjour, je m'appelle Alumette. Comment vous appelez vous? Il m'a semblé que vous marchiez prudemment depuis tout a l'heure. J'ai cru qu'un voleur allait s'introduire dans ma maison. De toute façon , il n'aurait rien volé puisque je n'ai que ce bâton ! "

Alumette rangea vite son baton derrière elle et sourit gentiment à l'homme qui semblait encore surpris de l'apparition d'Alumette avec son bâton. C'était surtout le baton qui lui avait fait peur. ^^

Alumette sourit à l'étranger dont le nom était Elenchild.

"Excusez ma conduite, mais je me tiens sur mes gardes. Les rôdeurs ne sont pas bien loin.
Cependant, je vous prie d'entrer, si vous avez du temps devant vous. Allons boire à notre rencontre!"

Alumette le fit visiter sa humble demeure.

"Il n'y a vraiment pas grand chose. J'irai faire des emplettes pour aménager tout cet espace. Connaissez-vous certaines personnes qui pourraient m'aider dans la décoration?"

Tout en parlant, elle lui offrit de la bière.

"Désolé, je n'ai que ça en réserve !" ^^

Alumette réfléchissait en errant dans le modeste espace qui composait sa salle à manger.
Elle n'avait fait attention qu'à se nourrir depuis plus d'un mois, sans accomoder sa demeure de quelconque meuble. Elle n'en ressentait pas le besoin, préférant reculer les futilités ultérieurement.

Elle doutait également : son ex-fiancé devait la rejoindre à Sancerre début automne. Il était arrivé, cependant sa seule rencontre avec lui fut un désatre. Et leurs fiançailles avaient rompues. Elle ne lui pardonnerait jamais ce qu'il lui avait fait subir ce jour-là, et elle ne regrettait aucunement ce qu'elle lui avait infligé pour le punir. Entre eux, c'était la guerre assurée.
Jamais elle ne laissera la moindre trace qui pouvait la dévoiler dans cette maison.
Alumette épiait la rue à chaque instant. Une peur irascible la tenaillait, sans pouvoir l'extraire de son corps.

Après quelques instants de réflexion intense, elle reprit son travail à la faible lueur d'une bougie.

Ce matin, Alumette se réveilla de bonne heure.

Depuis trois semaines, elle se nourrissait convenablement et pouvait maintenant s'occuper d'affaires plus importantes aux champs. Elle n'avait toujours pas trouvé les fonds nécessaires pour continuer son élevage de moutons. Mais elle espérait bien pouvoir s'en offrir un pour les longues soirées d'hiver où il pourrait lui tenir compagnie de sa laine chaude au coin du feu. Alumette manquait de tendresse, énormément. Et un simple animal lui faisait redonner le sourire.

D'ailleurs, elle voulait déjà adopter le chat qui se baladait de temps en temps sur les toitures. Mais elle n'arrivait jamais à l'attraper par des morceaux de pain, qu'elle finissait de manger.

Revenant à la réalité, Alumette se dit également que l'hiver serait peut etre rude, et qu'il faudrait penser à se vêtir pour ne pas mourir de froid. Sinon, le travail aux champs serait des plus laborieux...

Au cours de ses promenades, Ysabeau était passée plusieurs fois devant le 142 rue de la panetterie. Mais bizarrement, elle n'avait jamais osé frapper ou laisser un signe de son passage.

Pourtant la jeune femme qui habitait là lui avait semblé sympathique.
Cette fois, Ysabeau déposa sous la porte un petit mot qu'elle avait rédigé chez elle avant de partir.

Citation :

Bonjour Alumette, permettez-moi avec retard de vous souhaiter la bienvenue dans votre nouvelle maison. Si je puis vous être d'une quelconque utilité, n'hésitez pas à frapper à ma porte, j'habite 17 place de la Halle. Mon échoppe vous est ouverte et je serai ravie de vous accueillir.
Je vous laisse ces quelques fleurs. J'ai reçu ce matin un cadeau somptueux... et j'ai le plaisir de vous le faire partager, je suis certaine que celui qui me l'a donné n'y trouvera aucun inconvénient.
Amitiés et je vous souhaite tout le bonheur du monde
Ysabeau

Avec le petit mot, elle laissa accroché à la porte un bouquet de cinq magnifiques roses rouges.

Alumette se réveilla ce jour-là fort tard. Elle n'avait pourtant pas bu la veille, et s'était couché de bonne heure sans aucune fatigue.

Elle ouvrit grand les fenêtres et alla entrouvrir la porte d'entrée.
Et découvrit une missive de Dame Ysabeau, dame respectable dans le village et fort généreuse et impliquée dans les affaires de son village.
Ne fut-elle pas surprise de voir qu'une telle personnalité puisse venir déposer cette gerbe de fleurs à sa porte et lui souhaitant la bienvenue, alors qu'elle ne s'était présenté qu'une seule fois dans son échoppe il y a bien longtemps !

Pourtant elle se demanda sur le sens de ce message : qui était donc le mystérieux étranger qui lui avait offert des fleurs, qu'ensuite dame ysabeau s'était séparé pour les offrir à une jeune inconnue nouvellement installée?

Elle se décida à aller faire un tour du côté de son échoppe. Elle fit vite fait le ménage de son domicile, mangea sur le pouce, et prit un petit châle pour se couvrir. Le temps se faisait frais, et elle devait vite se permettre d'acheter des vêtements pour l'hiver.

Alumette revenait de chez Dame Ysa, qu'elle avait trouvé magnifique.

"Voilà une personne qui mérite d'être dans la vie active de Sancerre ! Elle est mon modèle !" se dit-elle avec un grand sourire sur les lèvres.

En approchant de sa demeure, Alumette entendit indistinctement des petits frottements près du buisson. Elle tendit l'oreille pour mieux percevoir cet étrange bruit. Un petit miaulement se fit entendre.
Rassurée par ce mystère, Alumette s'avança vers l'endroit d'où venait ces petits cris étouffés.
En écartant les broussailles, elle découvrit une petite pelote de poils coincé dans les branches. Pour ne point l'éffrayer, Alumette tendit doucement sa main, et essaya tant bien que mal de soutirer l'animal de son piège.

"Bah alors, qu'est-ce qui t'es arrivé, p'tit chaton? tu t'es aventuré tout seul sans ta maman? Mais tu es tout maigre, viens boire un coup chez moi et te réchauffer!"

Elle l'enveloppa dans son châle, et rentra vite à la maison. Le temps se faisait sec et froid, et elle décida de chauffer sa maison un petit peu. Elle posa le chaton devant l'âtre (pas trop près non plus!) et s'activa à rechercher un fond de bouteille de lait. Alumette présenta la petite coupelle de lait devant le chaton, qui ne s'avança pas pour le boire.

"bon, je vais la laisser là, au cas où tu aurais soif. Mais attention, si tu ne l'as pas vidé d'ici ce soir, je t'obligerai à le faire, sinon tu vas être complètement décharné !"

Sur ce, Alumette s'assit devant son travail. Et de temps en temps, elle observait le chaton pelotonné dans son châle, en train de dormir.

D'un air attendri, Alumette ne pouvait se résoudre à le jeter dehors, une fois qu'elle l'aurait guéri.

"Qu'il est chou ! Tout de blanc et de noir vêtu ! hmmmm... j'ai envie de lui donner un nom...Autrefois, ma marraine appelait tous les chats Fifi... mais ca fait un peu ringard je trouve... Que dirais-tu de...Félix??!! Oui, c'est ça ! Felix !"

Contente de sa trouvaille, Alumette reprit son travail et se dit que pour l'hiver, elle avait trouvé un compagnon qui lui tiendrait chaud la nuit !

Alumette s'affairait à l'activité ménagère de sa maisonnette. Elle avait nourri ses ovins : elle adorait ses moutons, bien qu'il fallut qu'elle en envoie un de temps en temps à l'abattoir. Elle les rentrait tous les soirs dans la petite pièce juste en dessous de sa chambre. La chaleur des animaux arrivait jusqu'à elle, et par ce fait, Alumette n'avait pas trop froid la nuit.

Et depuis maintenant deux semaines, Felix faisait des cabrioles dans la maison, en poursuivant les souris qui attendaient les quelques miettes de pain tombées de la table. Ainsi Alumette n'avait plus à craindre les petites bestioles rongeurs. Felix avait repris des forces : chaque jour, Alumette lui donnait une soucoupe de lait, et l'avait soigné, et chauffé. Felix ne voulait plus quitter la maison, à part de temps en temps, quand il faisait ses promenades nocturnes.

Ce jour-là, Alumette faisait donc son brin de nettoyage quotidien, pendant que Mr Felix ronronnait près de l'âtre.

"Un joli tableau de campagne ! Une dame au ménage, le chat près de la cheminée qui dort, et les moutons dans le pré en train de brouter !"

Alumette adorait sa vie d'aujourd'hui, et pria pour que cela reste ainsi le plus longtemps possible.

Ce matin-là, Alumette se réveilla de bonne heure, et surtout de bonne humeur. Un rêve était venu envahir son inconscient : elle s'occupait tranquillement de ses moutons lorsque d'un seul coup, le ciel si bleu devint blanc comme neige. Des flocons se posaient délicatement sur la laine des moutons qui se transforma illico en douce étoffe. Alumette, surprise et émerveillée, se prélassait sur cet amas de tissus et ferma les yeux...

Ainsi donc, elle prévoyait que c'était enfin le moment venu. Elle prit son petit-déjeuner de miches de pain et de fruits accompagnés d'un verre de lait pour un repas équilibré, et après avoir nourri ses moutons (elle sourit à l'idée de voir ce rêve un jour prendre vraiment réalité), elle se prépara à se diriger vers l'échoppe qu'elle avait distinguée le premier jour où elle était venue à Sancerre : celle sur la place publique de Dame Ysabeau.

Après un dernier câlin à son Felix adoré, qui partit vite fait à la chasse aux souris dans la grange, elle partit d'un bon pas tranquille vers son rêve...

Alumette rentra chez elle de fort bonne humeur. Elle portait déjà sur elle les vêtements qu'elle s'était offert pour l'hiver qui venait, et qui s'annoncait rude.

"Une belle paire de bas blanc, et des braies d'une couleur cyan comme le ciel...bon, ce n'est pas tout, mais j'attraperai moins froid ainsi..."

Elle poussa la porte de sa demeure, retrouva Felix au coin du feu, et qui se dépecha d'aller frotter les jambes de sa maîtresse.

"Alors, Felix, comment me trouves-tu? Ne suis-je point belle?"

Alumette caressa le chaton qui ronronnait de plaisir, et se mit au travail de la journée. Ses moutons avaient besoin d'etre tondus.