94 rue de la poire - Chez feue Icefly, Vulcaine et Ezack

Ice sortait du Havre où Lems était venu la rejoindre. Elle l’avait attendu afin de visiter ensemble sa nouvelle demeure. C’est avec un pincement au cœur mais un sourire aux lèvres que Ice franchit le seuil de la porte, portée dans les bras de Lems.

La maison était vaste, bien plus grande que Ice ne l’avait imaginé. Donnant côté rue, son échoppe y trouverait bon emplacement. A l’étage, bien sur la pièce de vie immense et claire avec une belle cheminée de pierre. Ice n’en finissait pas d’ouvrir les fenêtres découvrant peu à peu chaque pièce de la maison. Une grande chambre qui serait la sienne, une autre juste en face qu’elle comptait bien aménager afin installer son atelier de peinture. Un peu plus loin, la merveille des merveilles, une pièce ornée de dorures, avec de grands miroirs sur les murs et en son milieu un grand cuvier. Sur l’un des murs une autre cheminée avec un gros chaudron pour faire chauffer l’eau. Restait une autre petite pièce, une chambre peut-être, mais Ice ne savait pas encore à quel usage elle la destinait.

Lems et Ice redescendirent contemplant un instant le mur qui allait bientôt être démoli en partie pour y installer une grande porte de communication entre leurs deux maisons. Oui il ne resterait plus qu’une simple porte entre eux à présent.

Les deux aimants retournèrent au Havre partager un repas simple préparé par Ice et gardé au chaud près de l’âtre. Puis ils se quittèrent pour encore quelques jours. Mais Ice était à nouveau confiante, une nouvelle vie commençait et les deux n’était pas encore à cours d’imagination pour passer leur temps.

Ice pris une grande couverture et quelques coussins et décida de passer sa première nuit au n° 100 en espérant qu’aucun fantôme ne vienne troubler son sommeil . Et puis elle devait être sur place pour accueillir l’artisan qui allait venir s’occuper de la porte du bonheur le lendemain.

Un bruit sur le volet semblait intriguer Icefly. Un oiseau semblait heurter le volet. Intriguée, un peu nerveuse, Icefly s'approche et entrouve le volet. Elle voit alors huits doigts sur le rebord de sa fênêtre, et un manche en bois massif.

- C'est pas trop tot! Un peu plus et je tombais d'épuisement!

Une traction, et le visage de Bragon apparait devant elle.

- Surprise!!! Alors? installée? Humm, tu es peu vêtue là! Tu vas prendre froid!

Ice relevant la couverture devant elle et la serrant très fort sursauta et poussa un cri d’effroi en voyant apparaître la tête hirsute de son ami Bragon

Non mais tu sais pas qu’il y a des portes pour entrer dans les maisons ! tu m’as fait une de ces peurs là. Je croyais vraiment qu’un esprit malin cognait à la fenêtre. Aller emmène ta vieille carcasse. J’espère que tu as pris des munitions sinon je vais vite au Havre.

Bragon tout sourire, sort de dessous son manteau une bouteille de génépi et tout fier la brandit devant Ice. Tadammm !!

Ce matin Maybee avait remarqué que la maison qui lui faisait face allait enfin etre habitée, en effet que de remue ménage! Elle se dit qu'apres sa journée aux champs elle irait saluer sa nouvelle voisine.
Cependant son travail avait pris plus de temps que prévu et elle était un peu fatiguée, elle accueillerai sa nouvelle voisine comme il se doit mais trinquerait avec elle plus tard. Elle déposa donc une petite caisse et un petit mot devant la porte d'Ice :

Citation :

Bonsoir Ice, désolée de ne point venir arroser votre nouveau chez vous ce soir, nous trinquerons ensemble une autre fois, veuillez cependant accepter ces modestes bouteilles de champagne et de blanc, je sais que votre cher Lems a de tres bonnes bouteilles de poire pour les accompagner ... J'espere d'ailleurs vous croiser prochainement au havre. Amicalement. Dame Maybee de la maison d'en face

Ysabeau s'arrêta devant la nouvelle maison d'Ice. Elle était heureuse pour ses amis de voir qu'enfin leur projet avait abouti. Quelle belle histoire que la leur...
Ne voulant point déranger les habitants des deux maisons, elle glissa un petit mot sous la porte

Citation :

Chère Ice, cher Lems, bravo pour ces deux maisons qui bientôt n'en feront plus qu'une... Quand pendez-vous la crémaillère ? Je serais ravie de visiter ce bel endroit.
Je vous laisse à votre installation, à très bientôt...
Ice j'achèterai le blé pour la mairie en fin d'après-midi. J'espère que le tien sera parmi mes achats, si tu veux en être certaine mets-le à un prix que je puisse reconnaître (je vais acheter 20 ou 25 sacs)

Ne pouvant pas aller en taverne de la soirée, Miséri en profita pour écrire un petit mot à son amie Ice.

Citation :

Ma chère vilaine lacheuse,

Mais que vais je faire maintenant quand je n'aurais plus de sucre pour faire mes gâteaux ?
Je plaisante bien sûr et je vous souhaite à toi et Lems de vivres heureux.
Je viendrais vous embêter de temps en temps ^^
Je te ferais un énoooorme gâteau pour la crémaillère si tu veux !
Prennez bien soin l'un de l'autre mes amis.

Enormes léchouilles

La jeune femme s'en alla ensuite retrouver la chaleur de son lit pour y rêver de son doux poivrot.

Tous les clients du Havre étaient rentrés chez eux à présent. Ice épuisée par une longue journée, bien trop longue referma la porte de la taverne derrière elle et entra dans sa grande maison froide où le temps semblait figé, ou tout semblait attendre qu’un seul être y vienne déposer la vie.

Ice n’avait plus vu Lems depuis plusieurs jours, sans lui à ses côtés ses forces diminuaient. Elle avait un combat à mener et avait besoin du réconfort de son tendre amour.
Elle s’assit dans un coin de murs, repliant ses genoux sous le menton et pensa, pensa fort à lui espérant que ses pensées lui parviennent. Revenez, revenez vite mon amour, j’ai tant besoin de vous.

Deuxième nuit sans sommeil, deuxième nuit où chaque seconde parait plus longue qu’une heure. L’attente du jour qui se lève comme un espoir. Demain il allait encore falloir tenir, demain il allait peut-être venir……

Ice était inquiète. Lems ne passait même plus ses nuits dans sa maison, il ne donnait plus signe de vie, pas même un pigeon venait apporter à Ice un signe de lui.

Ice avait un mauvais pressentiment, c’était comme tout s’écroulait autour d’elle. Les heures, les journées de bonheur qu’ils avaient passé ensemble s’effaçaient peu à peu de sa mémoire pour laisser place aux idées les plus noires. Elle n’arrivait même plus à descendre au Havre, tout lui rappelait l’homme qu’elle aimait tant. Quand elle y passait ce n’était que quelques minutes, minutes à guetter la porte, à espérer. Elle n’affichait plus ce petit sourire que Lems avait toujours vu sur ses lèvres. C’est en cachant ses yeux brillants de larmes qu’elle se présentait devant la clientèle. Ne voulant leur infliger ce spectacle, elle repartait rapidement se terrer chez elle, restant là prostrée, dans le noir sans même allumer le feu qui apporterait pourtant un peu de vie dans sa demeure. La vie ne valait plus la peine d’être vécue sans Lems. Il était sont TOUT, elle plongeait dans le néant…

Ice se prépara tranquillement ce matin. Les portiers avaient encore décidé de fermer les portes et de cacher les clés. Elle fit un tour au marché et se mit au travail dans sa boutique. Ses gestes devenaient automatiques. Son esprit était ailleurs.

Demain serait le grand jour, celui du retour de Lems. Enfin c’est ce qu’il lui avait écrit. A force d’attente elle n’y croyait plus vraiment. Ce jour elle l’avait attendu si longtemps, elle avait espéré à tant de reprises le voir entrer au Havre et lui annoncer qu’il restait enfin. Mais à chaque fois qu’elle l’avait croisé c’était pour l’annonce d’un nouveau délai. Ice s’était résignée. Elle avait appris à vivre sans lui, tout au moins s’était-elle habituée à une vie solitaire. D’ailleurs elle se montrait à peine ces derniers temps, l’envie de voir du monde n’y était plus. Peut-être Lems arriverait-il à lui redonner le goût de la vie.

Autant elle avait attendu ce moment, autant elle le redoutait à présent. Il avait du changer, elle avait changé ! Arriveraient-ils encore à se comprendre ? Leur complicité serait-elle encore intacte ? Leur amour serait-il toujours aussi fort ? Ice avait l’impression que les voies de son cœur étaient à nouveau refermées. Lems saurait-il faire preuve de compréhension ? Saurait-il la séduire à nouveau ? Toutes ces questions tournaient et retournaient dans la tête de Ice.

L’esprit ailleurs, son couteau de bouchère entre les mains, un moment de trop longue inattention……… Aïe !!! je me suis coupée !

Les habitants de Sancerre reçurent une lettre envoyée par le maire...

Citation :

Mes chers concitoyens,

Une terrible épidémie de consomption vient de s'abbatre sur le Berry. Le duc vient de m'envoyer tous les détails, et cela n'a rien d'encourageant. Je vous demande instammant de faire le test afin de savoir si vous êtes contaminés. Je vous invite à vous informer très rapidement de vostre etat de Santé, car l'épidémie doit à tout prix être endiguée. Les malades seront redirigés par les sergents de police et les infirmières vers un campement en dehors du village. Le duché a prévu dans les jours à venir de mettre à disposition des malades un hospice.

Courage,

Hugoruth, Maire de Sancerre

[HRP]Pour savoir si vous êtes atteints, rendez vous ICI Il vous suffit de vous inscrire sur ce forum, puis de suivre les instructions. Si vous êtes atteints, et que vous souhaitez jouer le RP, rendez vous sur la halle de Sancerre où je vais mettre en place le campement de Sancerre.

Bon RP à vous !

Ice avait de quoi s’occuper aujourd’hui. Il lui fallait tout d’abord ranger sa maison et la nettoyer de fond en comble, puis la décorer un peu afin d’accueillir leurs amis le lendemain pour leur soirée de fiançailles. Elle commença par tout ouvrir en grand, vida la cheminée de ses cendres puis fit le grand ménage. De temps à autre elle filait du côté des appartements de Lems pour veiller à ce qu’il se repose le plus possible. Il ne faudrait pas qu’il soit épuisé le lendemain. Quand il ouvrait les yeux quelques minutes, elle lui préparait un bol de potion dont elle avait le secret et dont Lems se régalait, ceci afin de calmer sa toux et de lui permettre de mieux dormir. Ice s’inquiétait de plus en plus des effets de la maladie sur son tendre amour. Lui qui avait déjà tellement fait pour elle, elle ne pouvait lui rendre la pareille se sentant complètement impuissante devant la consomption. Tout ce qu’elle pouvait faire c’est lui procurer quelques moments de bonheur, essayer de le faire rire, essayer de lui faire oublier quelques brefs instants qu’il cheminait doucement mais sûrement vers une fin tragique. « Pourvu que Mentaig trouve vite, très vite maintenant le remède qui saurait le remettre définitivement sur pieds »
Ice courait de temps à autre au marché, vérifier si son étale se vidait un peu. De ce côté aussi elle avait un gros souci. A vouloir maintenir les prix du marché, elle avait maintenant un stock de viande impressionnant. Si ça continuait il allait falloir prendre des mesures. Aussi elle passait de temps à autre par la mairie consulter les offres d’emploi. Mais rien ne lui convenait. La journée était très pauvre en annonces diverses. Faudrait-il une fois de plus qu’elle travaille ses carcasses et augmenter ainsi encore un peu son stock ?
Mais sa préoccupation principale était Lems, que rien ni personne ne pouvait lui faire oublier ne serait-ce qu’une minute. Lems amaigri, Lems à bout de force, Lems qu’elle pouvait à peine approcher sous peine de tomber malade aussi. L’épreuve les rapprochait encore un peu plus, leur amour se renforçait de jour en jour, leur complicité était à son paroxysme. Plus rien même pas la mort ne pourrait les séparer à présent. S’il arrivait malheur à Lems, Ice le suivrait certainement de peu se noyant dans ses larmes. Ice s’en remis à Aristote. Elle pris le chemin de l’église afin d’aller prier de toutes ses forces pour que celui qui faisait de leur vie sur terre un enfer leur accorde un répit. Ice fit brûler un cierge tout en ayant une pensée pour tous ceux qui ne sortiraient pas vainqueur de cette bataille. Puis elle retourna près de Lems endormi, s’assit près de lui au bord du lit, lui prit la main et le regarda longtemps dormir. Qu’il était beau, qu’il était grand à ses yeux. Elle l’aimait tout simplement.

une rivière, un dame aux cheveux bruns allant chercher l'eau à la rivière. Les enfants ne jouaient pas dans la rivière. La dame avait le dos courbé et peinait à revenir. Se retournant, ses traits tirés en disaient long sur son tourment. Pénétrant dans la demeure, elle poussait la porte d'une chambre. La dame fixa l'homme allongé dans son lit, la mine défaite presque absente. Dans son regard, il voyait sa propre déchéance un peu plus chaque jour.

Ice ! Ice !

lems se réveilla en sursaut, il était tout trempé dans le lit aménagé par Ice. Il avait dormi une grosse partie de la journée. Ice était là près de lui. Son visage le calma quelque peu. Il la regarda longuement, lui tendit la main. Son rêve était comme réel. La fatigue était plus forte. Il se rendormit, la main de ice dans la sienne soufflant un "je vous aime mon coeur".
L'homme était au plus mal. Lems savait que son sort n'était plus entre ses mains. Tous les espoirs étaient dans les remèdes des médecins et auprès de Aristote.

Revenue dans la chambre, Ice commença par lire le parchemin et détailla le contenu du panier. Ces herbes elle les connaissait bien elle aussi, mais n’avais jamais voulu mettre personne dans les secrets de son passé, même pas son cher et tendre amour.

Ice inspecta chaque brin d’herbe, se remémora leur propriété. Ses yeux se mirent à briller. Mentaig venait de déposer devant la porte le seul espoir qu’il leur restait. Ice leva les yeux au ciel et remercia Aristote de l’avoir écouté. Elle se tourna vers Lems toujours endormi. « on va vous sortir de là mon amour, tenez bon encore un peu, ne m’abandonnez pas, j’ai encore tant d’amour à vous donner »

Puis Ice pris un parchemin et écrivit quelques mots à l’attention de Mentaig

Citation :

Ma chère Mentaig

Je te suis infiniment reconnaissante d’avoir passé tout ton temps à la recherche d’un remède et de t’être déplacée jusqu’ici afin de déposer le panier devant chez Lems, seulement mes souvenirs sont bien lointains et je ne sais plus comment utiliser tes plantes ; infusion, décoction….. je te remercie si tu pouvais m’éclairer. Si tu as un peu de temps, tu peux passer chez moi, Lems est au plus mal et je ne peux le laisser seul. Sinon tu peux toujours m’envoyer un pigeon m’indiquant la marche à suivre.

Je te remercie encore mille fois, mais fait vite je crains que chaque minute ne soit comptée maintenant.

Ice

Ice ouvrit la fenêtre siffla un pigeon et accrocha le parchemin à la patte du premier venu. Elle souleva le petit volatile jusqu’à hauteur de sa bouche et lui murmura « vole ! vole le plus vite possible ! le sort de nos vies est entre tes ailes. » Elle le libéra et s’en retourna près de Lems pour une interminable attente.

Au campement pour les malades était parvenu un pigeon qui tira Mentaïg de sa torpeur.

Citation :

je crains que chaque minute ne soit comptée maintenant.

En courant à perdre haleine chez Ice, elle se répétait ces mots écrits à toute vitesse.

Mais pourquoi ne suis-je pas entrée ? S'il arrive quoi que ce soit à Lems, je... Non ! Il va guérir !

Elle redoubla de vitesse, et parvint hors d'haleine chez Ice. Cette fois, elle n'hésita pas. Elle cogna du poing à la porte, attendit la réponse de Ice.

Ice se précipita dans les escaliers et ouvrit la porte à Mentaig.

Entre vite, il ne se réveille pratiquement plus. Il est si faible.

Ice pris Mentaig par la main et la tira dans les escaliers jusqu'à la chambre.

Voilà, il est ici. Regarde par toi même et dis moi ce que je peux faire pour t'aider

Essoufflée, à demi traînée par Ice, Mentaïg franchit une volée de marches et se retrouva dans une chambre.
Lems reposait dans un lit aux draps bien tirés, tout frais, mais déjà moites. Ses yeux creux, son souffle court et rauque, eurent paradoxalement raison de toutes les craintes de la jeune femme.
Son état a considérablement empiré depuis hier, se dit-elle. Pourvu que...
Elle s'approcha et s'assit sur le lit, tout en s'adressant à Ice, d'une voix rendue sèche et brève par l'urgence :
Fais bouillir de l'eau. Tu sais reconnaître les plantes ?
Ice ayant acquiescé d'un signe de tête :
L'aunée, les lichens, le lierre, le plantain, en infusion. Une demi-once en tout, à parts égales.
Elle regarda Ice droit dans les yeux et ajouta :
L'autre plante, la cinquième...
Elle vit la frayeur dans les yeux de son interlocutrice, mais poursuivit :
En décoction : une demi-heure, une once pour deux pintes d'eau bouillante... Non, attends !... une once et demie.
Sans plus se préoccuper d'Ice, elle revint à Lems :
Je sais que vous pouvez m'entendre, Lems. J'ai une peur bleue de me tromper du tout au tout, je ne vous le cache pas. Mais on n'a plus le choix. Alors, mon vieux, battez-vous !
Sous ses doigts qui tenaient une main décharnée, elle perçut un frémissement, et accentua un peu sa pression.
Ce serait quand même dommage de ne plus remettre ces braies presque neuves, non ?
Tout en épongeant la sueur qui perlait au front de son patient, elle attendit le retour de Ice.

Ice s’activa aussitôt, triant et mesurant, plongeant chacune des plantes dans un petit chaudron d’eau bouillie. Les gestes que Ice croyait avoir perdus revinrent d’eux même. Ice pris la cinquième plante, la regarda un instant, la reconnue, hésita, regarde la jeune femme assise près de Lems, puis faisant totalement confiance à Mentaig, elle la plongea dans un autre petit chaudron dans lequel elle avait mesuré deux pintes d’eau bouillante.

Quelques instants plus tard les préparations étaient prêtes.

Voilà Mentaig, c’est bon ! Maintenant reste à les lui faire avaler et ça ne va pas être simple

Elles relevèrent Lems sur des coussins et Ice laissa Mentaig lui apporter ses soins.

Il fallut plus d'une heure aux deux jeunes femmes pour faire absorber à Lems la quantité de tisane requise, cuillerée à cuillerée. Elles durent s'interrompre à plusieurs reprises, pour le laisser se reposer. L'effort que lui coûtait le simple fait d'avaler l'épuisait.
Par moments, d'affreuses quintes d'une toux caverneuse le secouaient, le laissant à court de souffle, et Mentaïg voyait alors les traits de Ice se creuser, ses yeux s'agrandir.
Quant à elle, elle n'était plus que lutte. Oubliés, les doutes, la fatigue, l'angoisse. Elle menait un combat, et le gagnerait. L'évidence de la chose lui rendait tout son calme, toute sa lucidité.
Les draps trempés de sueur et de potions renversées furent changés. Comme toujours quand elle devait faire face à une atteinte des poumons, Mentaïg satura l'air de vapeurs de thym.
Désormais, il fallait attendre.
Si tout se passe bien, Ice, chuchota Mentaïg, sa toux va changer, dans un premier temps. Et puis il va dormir. Il faut attendre. Quand sonneront mâtines, nous lui redonnerons de ces potions. Dors un peu en attendant, si tu veux. Tu dois te reposer pour pouvoir t'occuper encore de lui.