Eh oui, je ne pensais jamais en arriver là mais je pars. Ce lieu m'aura vu grandir, prendre confiance en moi. Il m'aura vu vivre bien des aventures, mais tout à une fin. Je ne pensais jamais fermer ma maison, ni rendre les clés du conseil, imaginant que j'aurais toujours l'envie de venir y donner mon avis. Mais ce n'est pas le cas.
L'envie, je l'ai perdue ce soir. Alors je m'en vais, fermant ma maison à clé et libre de toute obligation envers Sancerre. Cette ville que j'ai tant aimé et pour qui j'ai tant fait. Cette ville qui, malgré tout, reste au fond de moi comme ma ville de coeur. Mais les choses changent. Le vent tourne à Sancerre et de partout, mon départ était souhaité. A ceux qui me pensent intéressé par le pouvoir et pas par le sort commun, je ne dis rien, sinon que leur action ne va pas toujours dans le bon sens, mais que je leur reconnais le mérite d'essayer. A ceux qui, par vengeance, oeuvrent pour faire triompher des valeurs qui n'ont jamais été celles de Sancerre, à savoir la corruption, le copinage, le bellicisme, je dis qu'ils font erreur et que le jour où Sancerre sera pillée, brûlée, séparée du Berry, il sera trop tard pour regretter. Sacrifier Sancerre sur l'autel de la vengeance n'est pas une chose à faire.
Pour plagier quelque chose que j'aime beaucoup " C’est ainsi que sombra le Sancerre libre, sous le sceau de la trahison."
Alors en conclusion, je voudrais dire à vous, Sancerrois, que les voix agréables ne sont pas les meilleures, ni pour vous ni pour Sancerre. Gardez-le en mémoire... Même si je sais que les choses sont d'ores et déjà entendues.
Adieu, Sancerre. J'aimais ta liberté passée, j'abhorre ta servilité future à l'âcre goût de vengeance.