N°143,rue de la poire:Chez Bragon et Maybee

Milieu d'après midi, temps froid, sec pour une fois, levieil homme rentrait du champ de dame blondinettelise, une fois n'est pas coutume, il avait délaissé la forge. Le travail de la forge souffrait de la conjoncture. Il n'y avait bien que les bouchers qui travaillaient chaque jour pour plus de trente écus (bon, d'accord, j'exagère, c'est bien moins, et puis pas tous les jours), et les meuniers aussi.... Ils bénéficiaient du blé peu cher, et en faisait de la farine onéreuse, alors que les boulangers faisaient du pain à bas prix.... Les sancerrois partageaient bien les richesses, en commençant par leur propre poche.

bref, revenant du champ, il passa par le lavoir pour se débarbouiller, faisant hurler les jeunes filles qu'il prenait un malin plaisir à arroser; surtout cette petite brunette au regard malicieux, elle avait dans les yeux le feu de son intelligence, et des ses mains la douceur des battoir qu'elle fichait sur le linge... Brrrrr, effroyable!

Donc, il revenait sur Sancerre, en trainant un peu. Il passa par le Havre sans s'arrêter, et frappa à l'huis en face. Maybee lui devait une leçon de chose, sur l'entrainement physique, le travail musculaire, et la technique du taton...

¨Petitcoeur? vous êtes là?¨

Souriant, Bragon entra, non sans placé une pièce devant le visage de Maybee.

Merci brave dame... je souhaiterais voir la mäîtresse de maison...

Enlaçant Maybee, il regardait Aryan s'extasier devant les chatons. Qu'il était joli ce tableau. Une jeune demoiselle attendrie devant la fragilité de ces boules de poils, un sourire affiché comme la sottise de Menefer sur son visage (en fait c'est un compliment hein, ça veut dire que comme le sottise de Menefer est flagrante, on voit bien le sourire d'Aryan).
De sa main un peu hésitante, elle n'osait à peine les toucher, mais ainsi elle touchait la tendresse naturelle du vieil homme, qui ne pu s'empêcher alors de déposer un baiser sur la soyeuse chevelure de son aimée.

Oui, on mangera ce gateau plus tard. Les occasions n'en manqueront pas.

Bragon s'accroupi tout près de Maybee, l'entourant de ses bras.

Il sentait son amour attendri devant la fragilité de ces petites bêtes, il s'attendrissait.

May et Bragon avaient été retardés à Cosne. Ysabeau en était fort marrie, mais Ice lui avait justement fait remarquer :

Citation :

Laisse-les donc en amoureux, ça fait du bien...

Oui,elle ne voulait pas paraître importune, elle ne voulait pas qu'ils sentent son regard... elle ne voulait plus qu'on lui dise qu'elle rechutait. Non, plus ça. Elle garderait ses états d'âme pour elle, désormais. Elle serrerait les dents.

Elle dépassa le beffroi, la douane attendrait. Il était urgent qu'elle passe chez sa soeur où Neige devait avoir grand faim.
Elle sortit la clé de sa besace, ouvrit la porte.
Neige était là, attendant. Elle sourit, prit la petite chatte dans ses bras, se réchauffa un instant contre sa douce fourrure vivante.
Vite, elle passa à la boucherie, il restait encore des chutes de viande. Elle les coupa, les mit dans une écuelle, remonta dans la salle de vie, suivie de Neige. Elle posa l'écuelle près du panier où les chatons dormaient comme des anges, et versa un peu de lait dans un petit bol, juste à côté.
Neige se mit à déguster...

Puis elle nettoya la cheminée, remit quelques bûches, du petit bois, et alluma le feu. Elle ne savait point quand Maybee rentrerait, mais sait-on jamais ?
Elle s'assit un instant, rêveuse. On était bien, chez Maybee. Elle pensait à sa maison, vide... si vide...
Non, pas d'états d'âme. Pas rêver, pas penser...
Vite, à la douane ! et peut-être ensuite, un moment au Havre...

Une malle sur le dos, Bragon ouvrit la porte de cette "nouvelle" demeure. Voilà, le pas était fait, il avait un "Chez Nous"
Les odeurs, il les connaissait, et pourtant, il lui semblait qu'il y avait un nouveau parfum, un parfum accueillant, plus encore que d'habitude. Il porta la malle à l'étage, la glissant sous le lit, comme Maybee l'y avait autorisé. Ce foyer lui semblait encore plus chaleureux, car elle l'acueillait maintenant, à demeure. Fini les escapades nocturnes, maintenant, il était ici chez lui, officiellement. Non pas que ça est une importance particulière, plutot, affective. Elle l'accueuillait à demeure.

C'est en pensant tout celà qu'il ficha un simple clou sur le mur, près du lit... Un simple clou, ici, Chez Nous... Pour y suspendre "Faucheuse".

Steph arriva chez Maybee en sifflotant. Arrivé devant la porte, il frappa doucement. Toc, toc.

Hou ! Hou ! Etes vous la Maybee ? J'espère que vous m'avez gardé quelques crêpes et du cidre !

Ai-je bien entendu crêpe et cidre ?
Gal sourit, se lechant les babines.
Vous allez bien ?