N°143,rue de la poire:Chez Bragon et Maybee

Maybee n'était déjà plus elle-même, la tentative de ressaisissement échouait devant un Bragon de plus en plus séduisant. Même si le compliment sur sa compagnie avait été un peu maladroit et l'avait fait sourire. Et dire qu'elle s'etait juré de ne plus jamais fondre devant un homme, celui-ci avait réussi à la faire revenir sur sa promesse...

Maybee? Et si on prenait juste cette tisane et que nous allions nous promener? La forêt est belle à cette époque, la vie y pétille...

Ces dernières paroles la ramenèrent un peu à la réalité.

Et si nous laissions tomber la tisane, de toutes façons elle est froide maintenant, et que vous m'emmeniez voir "votre" forêt, pour que je la voie par vos yeux?
Il est vrai qu'il est agréable de se promener et votre compagnie est des plus charmante également. ajouta-t-elle dans un sourire accompagné d'un clin d'oeil.
Elle saisit donc la main de Bragon, ils descendirent les marches menant à la porte d'entrée, qui fit office de sortie pour l'occasion, passèrent la porte pour se diriger vers le bois, non sans avoir échangé quelques furtifs baisers...

Après avoir fait quelques pas, Maybee eut une idée (si si ça lui arrive de temps en temps), et pourquoi ne pas profiter de la fraîcheur du soir, après la balade, pour manger à l’orée du bois ? Elle s’arrêta donc brusquement, mais Bragon, lui continuait, et comme il lui tenait la main, elle faillit tomber tête en avant et bras en l’air. Heureusement il s’aperçut à temps qu’elle s’était arrêtée.
- attention à vous Maybee!

Il la rattrapa in extremis lui évitant de justesse un bain de boue.
- Merci, j'ai franchement cru que j'allais me noyer dans la fange
- Comme un joli petit cochon???
- Oui, et là, ma compagnie vous aurait rappelé celle de votre chère Pasiphaé... dit-elle en lui faisant un clin d'œil et je ne sais pas si cela vous aurait plu !

Après un petit débat sur le bovin, Bragon la releva et elle en profita pour l’embrasser, histoire de le remercier et de se faire pardonner de l’embêter trop souvent avec Pasiphaé.
- J'avais pensé à une chose, d'où mon arrêt soudain.
- Oui? Vous ne voulez plus aller vous balader?
- Si, au contraire ! mais si on faisait demi tour, pour préparer de quoi faire un casse-croûte à manger après la balade, histoire de profiter de la douceur du soir et d'un coucher de soleil.
- C'est une bonne idée! je passe prendre une couverture pour s'asseoir et de la cochonnaille, il doit me rester une bonne bouteille aussi!

Ils firent donc demi tour pour arriver au 51. Ils entrèrent et se dirigèrent vers la cuisine.
- alors? que prend-on?

Maybee se dirigea vers le placard qui lui servait à entreposer les denrées qui ne nécessitaient ni le sel, ni le frais, et y trouva du saucisson, du pâté, un beau compliment sur ses cheveux, un petit bisou et un fou rire.
Elle chargea Bragon de prendre la miche posée sur une étagère, pendant qu’elle irait chercher un linge dans l’armoire afin de mettre la nourriture dedans.
- la miche? celle là?

Maybee jeta un coup d’œil, il y en avait une à moitié entamée, et une deuxième entière.
- allez, soyons fous, prenons les deux !
- la moitié sera suffisante, ça ne mange pas de pain une ballade en amoureux! dit il en lui faisant un clin d'oeil.
- et si on a une grosse faim?! hein?! répliqua-t-elle en riant ça creuse de marcher! et l'air frais aussi, donc on prend les deux.
- j'en ai chez moi aussi...

Maybee se dirigea vers la grand armoire, ouvrit le tiroir du bas…
- il vous en restera pour demain matin comme cela.
- oui, c'est vrai…
- à moins ... non, il vaut mieux en laisser
- "à moins" quoi? dit- elle en prenant le linge, puis elle se redirigea vers Bragon.
- que vous ne déjeuniez pas ici demain matin…. dit-il tout bas

Cette remarque lui valut un petit bisou, elle lui répondit tout bas aussi, qu’ils prendraient tout et qu’ils verraient le reste demain, de toutes façon ce ne sera pas perdu. Elle faisait l’inventaire de tout ce qui avait été posé sur la table lorsqu’il rajouta une phrase de trop, maladroit qu’il pouvait parfois être.
- parce que vous pouvez déjeuner au Havre aussi...
- je ne relèverai même pas ! rétorqua-t-elle en regardant Bragon d'un œil noir.
Puis elle prit le panier sous la table et disposa le tout dedans d'un air très contrarié.
- je crois que je vais aller la faire toute seule cette balade, moi, et je vais prendre la direction d'Aupic, voir Mentaig…

Bragon se pencha alors vers Maybee, souriant, l'air coquin. Elle lui répondit en prenant le panier et s'en allant, le laissant là tout seul comme un idiot.
- Maybee? ma Possible
- oui?… Dit elle en se retournant.
- il faut prendre du vin chez moi, et une couverture...
- pourquoi? vous m'accompagnez à Aupic?
- ah non.... elle nous mettrait dans des ailes opposées!

Maybee rit alors aux éclats , revint vers Bragon, lui fit un petit bisou, et ils sortirent enfin de la maison de la bouchère.
Il détacha Pasiphaé pour la ramener chez lui, puisque c’est là qu’ils allaient afin de compléter les provisions. Ils arrivèrent à la forge, et le maître des lieux lui fit visiter son « antre ». D’abord la chambre de Dibi et Saya, pour enfin arriver dans son « alcôve ».
- alors, une bouteille, on se découpe un bout de jambon? une salade, pour digérer... deux trois carottes, pour la couleur des gambettes...
- ouiiiiii ! mais… une bouteille?
- deux?
- oui, c'est mieux, la soirée va être longue et la balade nous aura donné soif.
- deux bouteilles alors... dit-il en attrapant deux dame Jeanne.
bon, la couverture de voyage, une bonne couverture, qui permet de s'asseoir sans se piquer les fesses, une cordelette, le couteau.... et on est paré!
- une cordelette?
- ben oui, si il pleut on replie la couverture par dessus...
- pas bête!
- vous êtes sûre d'avoir déjà pique-niqué?
- oui, mais par beau temps uniquement donc pas besoin de cordelette.
- le temps varie, le repas ne dois pas en être gâché, et la nuit sera longue.

Sur ce, ils prirent la direction des bois au sud, vers la petite clairière... clairière que Bragon décrivit à Maybee, et déjà ils arrivaient à la sortie de la ville. Le Sergent salua les vigiles qui les regardaient d’un air étrange, la Douanière fit de même, il en profita pour fusiller du regard le Jean Guy qui souriait de voir la douanière ainsi accompagnée et elle pour se redresser et prendre un air sérieux (si c'etait possible)... Une centaine de pas après la sortie de la ville, ils quittèrent le sentier. Maybee commençait à regretter d’être femme et de devoir porter des robes, tant pis pour le qu’en dira-t-on, la prochaine fois elle partirait en braies. En arrivant à la lisière du bois, Bragon se retourna vers elle.
- ça ne va pas votre robe...
- oui, c'est ce que j'étais en train de penser... c'est joli mais vraiment pas pratique
- avec les ronces, ça ne va pas..... grimpez sur mes épaules!
- non!
Bragon s’accroupit tout de même.
- donnez moi votre couteau !
- allez!
- non!
- n'abimez pas votre robe! elle est si jolie!
- oui, mais si je monte sur vos épaules, à défaut des ronces, je vais gagner les branches!
- c'est plus facile à éviter.. dit-il alors qu’elle réflechissait à une autre solution
- bon alors donnez moi la cordelette

Il la lui tendit et se retourna. Après l’en avoir remercié, elle la prit, remonta sa robe, plia la cordelette, la passa entre ses jambes, enfila les deux extrémités de la corde dans le milieu, l’enroula autour de sa taille et la noua.
- voilà c'est fait, et puis cela ne servait à rien de vous retourner! tant pis pour la pudeur, et pour l'allure, mais c'est plus pratique!
- ho! c'est rigolo comme tenue! mais attention à vos jolies jambes!

Ils continuèrent à avancer, Bragon devant, tâchant de tasser largement les ronces et Maybee, le suivant en regardant où elle mettait les pieds.
- un peu plus loin, le bois est clair, vous marcherez mieux
Il venait de finir sa phrase lorsque Maybee sentit quelques chose se faufiler justement entre ses pieds, ce qui l’effraya et la fit sursauter.
- AAAAAAAAAAA
Bragon se retourna vivement alors qu’elle se précipitait dans ses bras.
- holà! qu'y a t'il? un bisou? déjà??? mais ne criez pas, je vous en donnerais bien sans cela!
- mais c'est pas drôle! dit-elle en le regardant et reprenant ses esprits. Je ne sais pas, ça s'est faufilé entre mes jambes, ça m'a fait peur.
- un campagnol peut être....
- non, non, c'était long, un peu comme un serpent
- un sanglier? je ne le croirai pas....
- pffff, mais nooon !
- la cordelette???
- nenni
- bah, elle a sans doute eu plus peur que vous vous savez... d'ailleurs, on ne la vois plus.....
- peut être, mais cela donne vraiment une drôle de sensation, très désagréable.
- avec le raffut que je fais, c'est tout de même curieux... bien avançons, avant que ça ne refroidisse

Ils repartirent donc, quittèrent les ronciers. Le bois devenait parsemé de mousse et herbes fines, les arbres se faisaient plus haut, plus larges, plus espacés. Ils arrivèrent alors à une clairière au milieu de laquelle un petit tertre dominait. Maybee resta sur place, coite de stupéfaction devant le spectacle qui s’offrait à elle…
- c'est magnifique! réussit-elle tout de même à dire.
Bragon se retourna alors en souriant.
- vous aimez?
Elle lui répondit en hochant de la tête.

En bordure de la clairière un immense chêne apparaissait derrière le tertre, en s'approchant, ils devinèrent des pierres dressées à l'entour.
- voilà Maybee...le plus joli coin, le plus tranquille de la forêt. Ce grand chêne là, veille sur elle.
A ces mots, elle sourit et le regarda.
-un peu comme vous non?
- je n'ai pas son talent…Il veillera sur nous aussi.
Elle sourit, embrassa son Aimé, il lui rendit son baiser et, se retournant, d'un geste ample, étala la couverture.
- asseyez vous Maybee... je m'absente deux instants.

Elle s'approcha de la couverture et posa le panier, pendant qu’il se dirigeait vers l'orée de la clairière. Il s'accroupit, se retournant pour regarder Maybee s'affairer à sortir les denrées du panier. Puis il revint, la main en coupe et quelques branches sous le bras.
- tenez! le dessert!
- oh ! des fraises des bois ! dit-elle en les prenant et en les ajoutant à coté du reste.
Bragon fit rapidement deux trépieds encadrant la couverture, et s'assit. Pendant ce temps, Maybee avait retiré la cordelette qui retenait sa robe.
- alors, mangeons et conversons!
- d'accord! j'espère quand même qu'il ne pleuvra pas! et que vos trépieds ne serviront que pour nous protéger de la fraîcheur de la nuit !

Et ils devisèrent longuement, divisant provisions et opinions, enfin la nuit s'approcha à pas de velours, le chien laissant place au loup. Le coucher de soleil fut splendide, le spectacle que leur offraient les étoiles le fut plus. Cette nuit fut leur, Morphée les surprit et c'est le froid du petit matin qui les sortit de leurs doux rêves.

Oulaaaaa ma tête! j'me suis pas mise à la verveine assez tot hier... ouf, je vais quand même réussir à ne pas avoir recours à la bourrache de Mentaïg, allez courrache, euh, courage ma fille faut assumer maintenant... Neiiiiiige, miaule pas si fort s'il te plait, c'est pas gentiil! je sais qu't'as faim, moi aussi, alors attend un peu...

Il faut dire que la veille la soirée avait été bien arrosée, histoire de fêter le retour d'Aryan ainsi que celui de Saya.
Maybee avait repris le dessus et sa nature était revenue au grand galop... pour le malheur d'Arma et Varg qui en avaient légèrement fait les frais (comment cela on n'a pas la même définition de "légèrement"?! eh! ça aurait pu etre pire!) et surtout pour celui des braies de Varg, toutes neuves... Sacrée Aryan! enfin, désormais, les deux jeunes femmes savaient quoi penser de ces deux là!
Malheureusement pour le crâne de la pauvre Maybee, les bières avaient défilé, un peu comme les deux p'tiots gars, et elle avait oublié de les compter... du coup ce matin, elle avait droit à un bon mal de tête avec les cheveux qui poussent à l'interieur. La journée devait tout de même reprendre son cours, heureusement, en ces temps de retraite spirituelle, les voyageurs étaient moins nombreux, et heureusement aussi, elle avait déjà préparé quelques lettres de bienvenue d'avance..parce qu'aujourd'hui, elle aurait été bien incapable d'écrire une ligne avant un bout de temps. Pour le reste de la journée, elle aviserait après, en fonction de son état...

Apres la douane, petit détour au Havre... arf... pari idiot à assurer jusqu'au bout...

En tous cas, je suis l'arracheuse officielle de dents et de braies de Varg! sa recouseuse de braies aussi... et sa briseuse de bourses également! ça je le revendique haut et fort... mouarf, va falloir que je taille cette barbe aussi! et deux jours, ce n'est rien, hein! dit-elle en se touchant le menton...

D'un crochet fin, et d'un tour de poignet, la serrure fut vite ouverte. L'homme entrait et saisissant ustensiles, se mit en veine de faire poussière et ménage, de nettoyer l'âtre. Il chantonnait. A l'entrée, il avait déposé sa lourde hache de guerre, bien peu utile en ce genre d'exercice.

Une fois fini, il déposa sur la table un petit bouquet champêtre et un petit billet.

Citation :

Bienvenue chez vous Petit coeur, je me suis permis de mettre un petit peu de gaité sur votre table avant de pouvoir la partager avec vous.


Bragon, à qui vous manquez.

Sur la porte un petit message:

Citation :

Merci Dame Maybee pour tous ces presents, mais ça me gêne alors plus de cadeaux avant que je vous en fasse d'accord?
Vous êtes bien généreuse et je ne veut surtout pas abuser.
Je vous souhaite une bonne journée, et si Ysabeau va mal faites lui savoir que tout comme vous, je la soutien. Montebourg

Ysabeau arriva, un peu essoufflée, devant la maison de Maybee

toc toc, il y a quelqu'un ? Maybee, tu es là ? je viens t'aider pour la tarte ...

Maybee était sur le point de succomber aux yeux doux que lui faisaient les mûres lorqu'elle entendit frapper.

ah bhein tiens! ça doit etre Ysa! juste à temps!

Puis elle se mit à dévaler les escalier pour ensuite ouvrir à son amie.

Gagné! entre Ysa! je t'attendais, on a failli ne pas la faire cette tarte... j'allais succomber aux charme de ces petits fruits des bois...

Après avoir gravi les escaliers, les deux amies se retrouvèrent dans la cuisine devant la table.
Maybee sortit tout le necessaire, le disposa sur la table et le montra à Ysa.

Alors voilà! la farine, le beurre, les mûres, l'eau, sinon j'ai du lait et des oeufs en plus s'il en faut. tu me montres comment on fait une tarte au mûres? je regarderai et noterai en même temps, j'ai peu de mémoire tu sais!

sur ce, elle sortit parchemin, plume et encre, et se ne se mit pas trop près de la cuisinière pour ne pas la déranger et éviter de renverser l'encre dans la préparation.

Ysabeau sourit. Elle se mit immédiatement au travail.

dans une jatte, elle mélangea la farine et le beurre coupé en petits morceaux, puis ajouta du sel, du sucre,un oeuf battu.

Tu as de la cannelle May ?
May fouilla dans son buffet, et sortit un bâton de cannelle. Ysabeau le réduisit en poudre et l'ajouta au mélange. Elle pétrit pâte jusqu'à obtenir une boule homogène, ajoutant un peu d'eau pour obtenir la bonne consistance.
Ensuite, je mets la pâte au frais May, sous un torchon propre.

puis elle fit cuire les mûres avec du sucre et un peu d'eau, ajoutant une cuillère de poire, pour le parfum... dans une casserole, sur le feu de cheminée, jusqu'à ce qu'elles forment une purée onctueuse qu'elle laissa refroidir tranquillement. Elle reprit la boule de pâte, l'étala avec le rouleau à pâtisserie que May avait été chercher (au moins pour une fois, il aurait une utilisation traditionnelle !), et en disposa les deux tiers dans un moule. Elle y versa la purée de mûres refroidi, et découpa des lanières dans la pâte restante, qu'elle disposa sur la purée. Puis vivement, elle dora le tout au jaune d'oeuf

Et voilà May ! plus qu'à enfourner pour trois quart d'heures, et nous allons nous régaler crois-moi !

Ysabeau répondit à son amie :
Faire confiance au temps... oui, j'y pense, attendre... C'est sans doute la sagesse. Mais c'est minant tu sais. Non, je ne perds pas espoir, mais j'ai peur, May. Je ne sais plus ce que l'avenir me réserve. Si tu savais comme nous étions bien ensemble, comme c'était doux de l'entendre...
Elle secoua la tête

Essayons de faire face !
Elle finit la tarte en se pourléchant les babines, accompagnée par Maybee.
Puis les deux amies se dirigèrent bras dessus dessous vers le Havre, afin de vider quelques chopines et de discuter avec Ice...

Ce matin Maybee fut sortie de ses doux rêves par un bruit à la fenêtre, c'était une colombe qui grattait au carreau.
Elle lui ouvrit et reconnu le bel animal paré à son col d'un ruban rouge, comme la passion qui avait brûlé autrefois entre l'expediteur et la destinataire. Elle lut la missive, tremblante d'émotion.
Si la veille avait renforcé ses certitudes, le pli de ce matin venait les ébranler une nouvelle fois, mais elle devait se tenir à ses résolutions. Il repartait une nouvelle fois, ne pouvant l'attendre sauf si elle décidait de le rejoindre. Elle prit donc la décision de lui répondre cette fois, et s'attela à la tâche.

mmmm, alors... ma belle, va falloir etre ferme, etre au dessus de tes sentiments, et écouter la voix de la raison.. Bragon tient à toi, toi aussi, alors?!

Citation :

....,
Quand nous nous sommes revus, tu as reveillé en moi des souvenirs que j'avais mis du temps à effacer. J'avais décidé de me construire une carapace, de ne plus aimer, sauf peut-etre toi si tu me revenais. Le destin en a voulu autrement... Je réapprend à aimer, et je veux réussir à briser le mur que j'ai dressé entre moi et les sentiments, pour lui...
Je ne te rejoindrai pas cette fois ci, pars sans m'attendre, ne m'attend plus comme je ne t'attendrai plus.

Elle défit le ruban rouge et le remplaça par un bleu, elle voulait retrouver la sérénité... que son coeur soit entierèment à celui qu'elle avait choisi, ainsi que son esprit. Maybee renvoya la colombe à son propriétaire, une larme coula le long de sa joue, une page venait de se tourner, il était temps de laisser les brêches de la carapace s'agrandir...

Ce matin May s'etait levée de très bonne heure, elle avait décidé de se remettre à vivre comme elle l'entendait, et tout cela commencerait par une balade en foret pour se dégourdir les jambes et l'esprit. Elle remarqua une cabane perchée dans l'un des arbres du coeur de la foret et se promit d'aller y mettre les pied un jour, histoire de bavarder avec le propriétaire qu'elle ne connaissait surement pas. elel adorait les cabanes haut perchées, c'était un vrai havre de tranquilité... enfin le moment n'était pas aux rêveries ce matin, elle avait encore à faire... Elle cueilli un panier de mûres ça et là et rentra enfin chez elle. Là, un pigeon l'attendait, c'était Ysa, son coeur se serra en lisant la missive. Elle renvoya le pigeon à son amie, accompagné d'un message et d'un gros bisou.
Puis elle sorti la recette de la tarte aux mûres, tous les ingrédients necessaires à sa confection, et se mit à la préparation.

mouarf... elle ne ressemmble à rien... enfin pour le moment ce n'est pas cuit... on verra après... Neige! ôte tes sales pattes de là!! c'est pas paour les chats! ah bhein bravo! t'avais besoin de jouer avec la farine! maintenant que le bol est tombé y en a partout! aller ouste! noooooooon! pas les.... oeufs... trop tard...
bon, bhein c'est pas tout de suite que je pourrais voir Ysa, saleté de minette!

Fin de semaine chargée s'il en était... Ice était partie se reposer un peu à Noirlac, lui confiant les clés du havre, elle était également de garde avec le groupe de Bragon, puis celui d'Ysa.. à peine avait elle réussi à trouver un peu de repos, calée au fond d'un fauteuil, celui d'Ice, au Havre.
Elle avait commencé un châle en laine, pour les jours où une certaine tavernière avait des dérèglements de température interne alors qu'il faisait un froid de canard... enfin... elle se débrouillait toujours mieux en tricot qu'en cuisine, au moins un point positif... son essai de tarte aux mûres avait été une vraie catastrophe, Ysa et Valatar en avaient fait les frais par leur gentillesse extrème.

Norf de norf, dit elle en s'étirant, ce soir ça va etre dur de monter la garde... vivement demain que je puisse dormir de tout mon saoul! encore une journée comme ça et je tombais! Allez! en route pour un deuxième tour de ronde! c'est partiiii!

Maybee avait enfin fini son tour de garde, exténuée et chancelante, elle arriva devant la boucherie, retourna le pannonceau pour annoncer un

Citation :

Fermé pour la journée

et placarda sur sa porte un mot qu'elle avait prit soin de rédiger la veille, entre deux petits sommes.

Citation :

Amis, ennemis, chiens, chats, vaches, cochons, poulets et volatiles de toutes sortes,
Prière de ne pas déranger la propriétaire de ces lieux, aujourd'hui, je dors!
merci d'avance, Maybee

(suivi de la traduction pour les animaux sachant lire)
cui cui piou piou (traduction à laquelle j'ai ajouté: attention au chat, je ne l'ai pas nourri aujourd'hui!)
meuh meuh
ouaf oauf
miaouuuuu

Puis elle entra chez elle, ouvrit la lucarne jouxtant la porte pour faciliter les allées - venues de Neige, laissa la porte se fermer derrière elle alors qu'elle montait les escaliers menant à la cuisine puis à la chambre. Elle se jetta sur le lit, sans prendre soin de se déshabiller, Morphée venait de la rattrapper après trois jours de poursuite.

Elle se leva en fin d'après midi, encore fatiguée, fit un tour au Havre où elle vit ses amies et entrevit son Aimé... trois jours à se croiser... Elle avait hâte que cela se calme. Et après quelques heures en taverne, Morphée (eh oui encore lui) vint frapper à sa porte et l'emmena au doux pays des rêves.