17 Place de la Halle, Ysabeau, élégances sancerroises

Venerable citoyen Nombre de messages : 154 Date d'inscription : 14/10/2006

Meian avait envie de voir Ysa aujourd'hui. Il ne savait pour quelle raison mais il avait envie de la voir, juste pour boire un ou deux verres...
Il s'approcha de la porte et sonna (euh toqua pardon:silent: ).

Toc Toc Toc !

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Une nouvelle journée... Et comme d'habitude, il pleuvait, il pleuvait sur Sancerre.
Au marché, la houppelande avait été vendue la veille au soir. Micki avait eu la gentillesse d'envoyer un pigeon de remerciement, qu'Ysabeau lut avec plaisir. Il était toujours agréable de voir son travail reconnu.
Elle fut navrée d'avoir manqué la visite de Meian, il est vrai que l'après-midi elle n'avait point été chez elle.
Elle lut avec plaisir le petit mot de Joanna et se promit de lui répondre. Les témoignages d'amitié lui faisaient chaud au coeur.
Le bouclier était prêt. Elle mit en route les chausses promises à deux clients, et se dit qu'elle attendrait un peu avant d'avertir Hugo. Les écus de la houppelande lui permettant de tenir largement quatre jours...
Travail, travail. Sans penser à rien d'autre, comme elle se l'était promis. Travail...
Tout à coup, un pigeon toqua à la fenêtre... Elle ouvrit, et reconnut Flip Flap...détacha le message... Bragon... Bragon qui lui commandait les vêtements nécessaires pour devenir un lettré.
Elle sourit, il pensait encore à sa tisserande préférée. Elle lui répondit, attacha le message à la patte de Flip Flap et le laissa s'envoler vers l'hermitage. Puis elle retourna à ses chausses.

Venerable citoyen Nombre de messages : 193 Date d'inscription : 14/09/2006

Très heureuse de savoir qu'Ysabeau était de retour, Jade s'arrêta afin de lui laisser un petit mot :

Citation :: Bonsoir Ysa !
Je suis très contente d'apprendre que tu es bien rentrée et de te savoir à nouveau parmi nous. J'envisage moi aussi de partir en voyage et j'espère te voir bientôt.
Les lavandes sont fleuries et je te laisse ce bouquet, tu pourras le faire sécher si tu le souhaites...
je te fais de grosses bises,
Jade

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

La pluie, la pluie, toujours la pluie... Quelques rares éclaircies, et puis la pluie... Quand s'arrêterait-elle donc ? Enfin, une consolation, c'était bon pour le potager...
Ysabeau trouva le gentil mot de Jade et le bouquet de lavande. Joanna, Jade... ses amies pensaient à elle, elle en était réconfortée. Elle écrivit un petit mot pour Jade, elle lui porterait un peu plus tard.
Puis elle se rendit à la bergerie. 5 pelotes l'attendaient, mais un mouton était mort dans la nuit. Plus que deux... elle n'en rachèterait point avant son départ. Elle se dit donc qu'elle ne tondrait plus que tous les quatre jours, avec deux moutons seulement c'était plus prudent.
Légumes récoltés avec soin, elle s'en fit une fricassée pour le déjeuner. Légumes tout frais, odorants.
Enfin, à l'échoppe, elle mit en route le deuxième bouclier que lui avait commandé Hugo. Elle choisit trois peaux bien solides, qui ne craindraient point les coups. L'ouvrage avançait, Ysabeau se concentrait sur son travail, ne pensant à rien d'autre, chassant les souvenirs, chassant les oiseaux noirs qui venaient encombrer sa tête. Le travail, rien d'autre. Le travail, rien d'autre.
Et la solitude... mais cela c'était une autre histoire, une histoire à laquelle elle ne voulait plus penser, plus penser.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Un nouveau jour, un nouveau dimanche. Ysabeau se leva de bon matin, comme à l'accoutumée. Elle avait passé une nuit paisible, la première depuis quelque temps. Elle ouvrit la fenêtre, l'air frais du dehors entra dans la maison (frais, vraiment frais pour la saison...). Une rapide toilette, et elle décida d'aller se promener dans les ruelles du village. Tiens, une maison était occupée par un nouvel habitant, messire Khylo... Elle lui laissa un petit mot de bienvenue, continua sa promenade, cueillit quelques fleurs des champs au passage, et revint chez elle. Sur le chemin, elle souleva un rocher et y trouva cinq écus, quelle chance !
A la bergerie, plus qu'un mouton, solitaire... Elle caressa sa toison, espérant qu'il ne s'ennuierait pas trop... Mais elle ne pouvait acheter d'agnelets, elle était si proche de son départ à Noirlac... Sa hantise était de laisser ces pauvres bêtes mourir de faim.
A l'échoppe, les quatre boucliers attendaient. Elle vérifia leur solidité, les empila soigneusement et les mit dans une brouette, avant de prévenir Hugo pour une heure de transaction.
Puis elle se mit en quête d'un emploi... A la mairie, l'offre d'un ami, Gilberg voulait faire tondre ses moutons... elle sourit, postula vite... et eut l'agréable surprise d'être embauchée. Décidément ce dimanche s'annonçait beau.
Ysabeau savait que certains de ses amis s'inquiétaient pour elle. Elle se promit d'agir, de réfléchir, de se raisonner chaque jour, de faire en sorte que ces inquiétudes se dissipent. Elle le leur devait, elle se le devait aussi à elle-même. Ainsi ils pourraient retrouver la joie d'être ensemble, sans arrières-pensées, sans soucis.
Les cloches de l'église commençaient à sonner, elle se prépara à se rendre à la messe.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

La soirée en taverne de la veille... oh, la soirée en taverne de la veille... Ysabeau s'en souvenait vaguement, quand elle s'éveilla avec la bouche pâteuse, et un solide mal de tête...
Le Havre était plein, comme à l'accoutumée, elle n'avait donc pu y entrer. Elle alla au Bar Populaire, où elle retrouva des amis,dont Maleus, Nissac et Swip. La Bar fut vite plein, les conversations allaient bon train. Puis un des convives s'en fut, et le jeune Nicolas entra rejoindre sa belle. Ysabeau s'apprêtait à partir, la nuit s'avançait... Nicolas la retint, lui parla à nouveau de sa tenue,...mais au même moment une mésange... Et le jeune nobliau profita de l'assoupissement d'Ysabeau pour lui offrir verre sur verre. Bien faite ! Ysabeau s'était retrouvée bien faite, sans pouvoir se défendre... Elle avança une main tremblante vers la chope magique... se mit à la tisane, mais un peu tard...
Elle dut accepter l'aide du jeune fat pour sortir de la taverne... et ensuite, ne se souvint plus de rien.
Enfin, elle avait du moins rejoint sa maison.
Elle se leva, et partit aussitôt se rafraîchir dans les ruelles de Sancerre. Le travail attendrait...

Gayala arriva chez Ysabeau et ne voyant personne elle déposa son petit mot.

Merci pour votre mot ce matin. ça m'a fait plaisir, tant mieux si mon enseigne pait,c'était mon but. merci de votre proposition mais j'ai terminé mon installation...enfin!!! je vous souhaite une bonne journée, peut-etre qu'on se verra en taverne.
Gayala

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Rentrant de la taverne, Ysabeau trouva le petit mot de Galaya. Elle sourit, et souhaita beaucoup de bonheur à la jeune femme. La soirée avait été très drôle, les incongruités d'Ice, Miseri et Bragon l'avaient bien fait rire, même si parfois elle s'était sentie... presque de trop. Incorrigible...
La nuit fut un peu agitée, des miaulements de chats l'avaient réveillée bien avant l'aube. Mais Aristote en soit loué, elle avait pu se rendormir un peu.
De bon matin, elle s'en fut à la bergerie. Son dernier mouton, après la tonte, avait trépassé. La bergerie était vide désormais. Ysabeau en fut soulagée, bien qu'un peu triste. Au moins les pauvres bêtes ne mourraient point de faim durant son séjour à Noirlac.
Elle s'en fut enterrer la dépouille, il pesait lourd...
Puis, elle se dirigea vers la mairie pour trouver un emploi. Elle eut la joie d'être embauchée par Its_Me. Travailler, travailler... Ainsi apprivoiserait-elle la solitude, ainsi goûterait-elle sa liberté. Elle songeait à la conversation de la veille avec Varg, oui, c'était cela la solution. Rester libre, ne plus penser qu'à l'amitié, rien d'autre.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

C'était le jour du départ. Ysabeau ouvrit les fenêtres, la porte, laissa entrer l'air frais, bien frais pour un jour d'été. Elle rangea entièrement sa maison, balaya soigneusement le sol avec des genêts, nettoya la table et mit des draps frais au lit.
Puis elle prépara ses affaires pour son séjour à Noirlac. Elle était un peu triste de quitter le village et ses amis, mais elle n'en doutait point, cette absence loin du monde lui ferait du bien. Elle pourrait méditer, réfléchir. Et revenir, elle l'espérait fort, elle le souhaitait fort, ayant tué les dragons, ne donnant plus d'inquiétude à ses amis.
Ses affaires prêtes, elle s'en fut dans la forêt, cueillit un énorme bouquet de myosotis. Elle voulait faire une surprise aux habitants du village. En aurait-elle le temps ? Qu'en penseraient-ils ? Elle sourit.
Elle prit un rouleau de parchemin, écrivit des petits mots...L'encre lui tacha un peu les doigts, elle tira un seau du puits et se lava les mains.
Elle posa sa besace sur la table. Tout était prêt pour son départ.

Mais avant de prendre la route, elle irait un peu en taverne dire au revoir.

Maybee arriva devant chez Ysabeau et glissa un petit mot sous sa porte

Citation :: Chère Ysa, j'espere que ta retraite s'est bien passée, je voudrais te voir à ton retour, quand tu auras un peu de temps

puis elle rentra chez elle, non sans avoir fait un tour au Havre, histoire de se désalterer, le chemin avait été long entre les deux maisons:lol!:(oui je sais c'est une pauvre excuse, mais je suis incorrigible)

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Au matin, Ysabeau fut de retour à Sancerre. Sa retraite avait été reposante, propice à la réflexion. Elle se posait encore moult questions sur son avenir, mais doucement elle avançait... La vie, la vie...
Elle ouvrit la porte de sa maison. Il faisait sombre, l'odeur des lieux inoccupés la prit à la gorge. Solitude, apprivoiser la solitude... Sous la porte, un mot de Maybee, et un pigeon d'elle qui l'attendait au. Elle le lut, son coeur se serra. Incorrigible Ysabeau, incorrigible !
Elle écrivit vite un message, nourrit le pigeon, le renvoya chez Maybee. Puis elle se dit qu'elle avait peut-être été trop franche, trop sensible, trop sincère... Elle ne savait que penser.
Elle ouvrit grandes les fenêtres pour laisser entrer le soleil, puis partit vers la Mairie.
Peu d'offres d'emploi... L'été...
Elle patienta, revint chez elle, écrivit un nouveau petit mot à Maybee et sortit lui porter. La voir, converser avec elle, ne pas faire obstacle...
Au moment où elle quittait sa maison, une mésange entra, voletant de ci-delà... Bragon faisait coucou !
Bragon, son ami Bragon, celui qu'elle ne devait plus voir que comme un ami, un ami cher...
Quelques mots échangés, la chronique de ce qui s'était passé pendant son absence... Quelques mots d'amitié, une amitié qu'elle pensait avoir perdue.
Un peu de soleil, même si... mais non, ne plus penser qu'à cette précieuse amitié, qu'à cela. Quoi qu'il arrive.
Ysabeau roula le parchemin, et fila chez Maybee.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Enfin elle avait trouvé un emploi, chez Gallup qui plus est.
Ysabeau se mit à la tâche avec courage, Gallup ne serait pas déçu de son travail.
Puis , elle fit une pause, eut une longue conversation avec Maybee au mésangier...
Je dois faire face, je dois faire face... Ne pas être un obstacle, m'effacer... m'effacer... Ils ont le droit d'être heureux sans penser à moi... Une histoire commence, une belle histoire... Maybee, Bra... Elle réprima un sanglot. Mais Bragon lui avait dit : pas de nostalgie, pas de mélancolie...
Je suis incorrigible, vous le savez bien... je suis incorrigible, vais-je réussir à accepter ?
Elle se mit à la fenêtre et cria à tue-tête :
Mes amis, je vais avoir besoin de vous tous ! Besoin de votre amitié, besoin de vos paroles, besoin de vos visites ! Venez, venez, ne me laissez pas sombrer...

Maybee se préparait à sortir et se battait avec neige pour que celle ci sorte également,la bagarre enfin finie elle se dirigea à la halle voir où en était la vente de ses morceaux de viande.
arrivant vers la demeure d'Ysabeau elle l'entendit crier à l'aide, croyant qu'un malfrat s'etait encore introduit dans une demeure (c'était courant ces derniers temps) elle couru voir son amie, un peu dépitée de n'avoir qu'un chatoon et non un gros cerbere pour tout aide... on ferai avec! et puis elle avait été un peu rodée à la bagarre, meme si cela faisait longtemps qu'elle ne s'etait servie de ses poings et qu'elle l'avait fait contre ses freres pour jouer...
Se raprochant de la demeure, May entendit que ce n'etait pas un malafrat qui la tourmentait mais d'autres problèmes...
Elle toqua tout de meme à la porte.

Ysa, je suis là si tu as besoin de parler, même si je sais que je ne suis pas la personne qui t'apportera le plus grand réconfort... ma maison t'es toujours ouverte ainsi que la volière pour tes mésanges si nous sommes éloignées.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau ouvrit la porte et se jeta dans les bras de Maybee, laissant couler des larmes.
Pardonne-moi Maybee, c'est plus fort que moi. Merci d'être venue, merci de ton amitié.
Je sais que personne ne me laissera tomber à Sancerre. Mais je me sens si faible... et je m'en veux tellement d'être si vulnérable...

Ce n'est rien Ysa, cela arrive à tout le monde, et je te comprend. Cependant il faut que tu sois la plus forte possible et que tu retourne cette situation à ton avantage, profites de la nouvelle vie qui s'offre à toi, tu es désormais plus que libre,certes il n'est pas facile d'oublier, mais ne garde en toi de ces souvenirs que le meilleur. fais le deuil de l'ancienne Ysa, et forge toi une petite carapace que tu fera grandir au fur et à mesure du temps. Et regarde autour de toi, nous sommes toujours là pour toi, si tu en a besoin. Gaya fête sa nouvelle demeure demain, viens avec moi et je suis sure que tu t'amuseras, même un peu. Essaie un peu de te divertir, de penser à autre chose, meme si je sais que ce n'est pas facile, surtout avec moi en face de toi...
c'est pour cela que je vais te laisser, mais si tu as besoin, je te l'ai déjà dit, ma maison est ouverte, et si je ne suis pas là, tu sais où me trouver hein?! Wink

je suis juste en face en train de boire autre chose que de la verveine!

puis elle embrasssa Ysa et reparti vers la Halle.

Invité

De la rue, mathilde entendit la voix de Ysabeau résonnant contre les murs... Cette voix pleine de tristesse ne demandait que reconfort et amitié. Mathilde ne put résister, et elel se dirigea vers la maison de son amie...
Elle frappa..
- toc toc toc

-Ysa ? c'est mathilde. Tu as besoin de moi ? Puis je t'aider en quoi que ce soit ?

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau ouvrit à Mathilde
Merci Mathilde, ton amitié me touche beaucoup.
Je vais faire face, je m'en veux énormément de cet instant de faiblesse. Je ne recommencerai plus, je le dois à tous mes amis. Que Bragon et Maybee soient heureux ensemble, je ne veux plus être un obstacle.
N'hésite pas à me rendre visite, ainsi que tous mes amis. Cela m'aidera grandement.

Invité

-Si un jour tu te sentais triste, n'hésite pas a passer chez moi boire une tisane, ma maison te sera toujours ouverte. Je suis contente que tu sois rentrée !

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Promis Mathilde, je viendrai. Promis.
Ysabeau regarda s'éloigner son amie, un peu pensive, déterminée à se montrer raisonnable. Les mots échangés lui trottaient dans la tête, et aussi ce que Maybee lui avait dit.

Citation :: certes il n'est pas facile d'oublier, mais ne garde en toi de ces souvenirs que le meilleur

Le meilleur... elle ne l'oublierait jamais. Mais maintenant il lui fallait tourner une page. Définitivement. Pour ne plus faire du mal, pour ne plus blesser involontairement ceux qu'elle aimait.
Bragon, Maybee, soyez heureux. Ne pensez plus à moi, sinon comme à une amie... Ne pensez plus à rien d'autre qu'à suivre la route de votre coeur. Puisse-t-elle vous apporter la joie.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau s'éveilla. Seule. La veille, se rendant chez Galaya pour sa pendaison de crémaillère, elle avait vu Flip-Flap s'arrêter chez Maybee... Des mots lui trottaient dans la tête, solitude, solitude... Des souvenirs l'envahissaient, des beaux souvenirs, des doux souvenirs, Flip-Flap entrant dans son pigeonnier, mosts si doux échangés, partagés... Tourner la page, tourner la page...
Elle avait honte d'elle-même, honte de sa faiblesse, honte de ce qu'elle sentait poindre. Saurait-elle faire face ?
Le temps, lui avait dit Mentaig dans son boudoir, le temps...Elle avait passé un long moment avec son amie dans ce havre de paix. Un peu de douceur, des mots échangés, le calme... Peut-être passerait-elle quelques jours à Aupic, rester seule dans sa maison qui avait connu tant de bonheur lui pesait de plus en plus.
Elle se leva.
La journée commençait. Trouver du travail, aller à l'ambassade, ne pas penser. Ne plus penser. Etre heureuse du bonheur des autres. Réapprivoiser la solitude.
Les mots d'une chanson lui trottaient dans la tête...

Citation :: Je l'ai trouvée devant ma porte,

Un soir, que je rentrais chez moi.

Partout, elle me fait escorte.

Elle est revenue, elle est là,

La renifleuse des amours mortes.

Elle m'a suivie, pas à pas.

La garce, que le Diable l'emporte !

Elle est revenue, elle est là

Avec sa gueule de carême

Avec ses larges yeux cernés,

Elle nous fait le cœur à la traîne,

Elle nous fait le cœur à pleurer,

Elle nous fait des mains blêmes

Et de longues nuits désolées.

La garce ! Elle nous ferait même

L'hiver au plein cœur de l'été.

Dans ta triste robe de moire

Avec tes cheveux mal peignés,

T'as la mine du désespoir,

Tu n'es pas belle à regarder.

Allez, va t-en porter ailleurs

Ta triste gueule de l'ennui.

Je n'ai pas le goût du malheur.

Va t-en voir ailleurs si j'y suis !

Je veux encore rouler des hanches,

Je veux me saouler de printemps,

Je veux m'en payer, des nuits blanches,

A cœur qui bat, à cœur battant.

Avant que sonne l'heure blême

Et jusqu'à mon souffle dernier,

Je veux encore dire "je t'aime"

Et vouloir mourir d'aimer.

Elle a dit : "Ouvre-moi ta porte.

Je t'avais suivie pas à pas.

Je sais que tes amours sont mortes.

Je suis revenue, me voilà.

Ils t'ont récité leurs poèmes,

Tes beaux messieurs, tes beaux enfants,

Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine.

Eh ! bien, c'est fini, maintenant."

Depuis, elle me fait des nuits blanches.

Elle s'est pendue à mon cou,

Elle s'est enroulée à mes genoux.

Partout, elle me fait escorte

Et elle me suit, pas à pas.

Elle m'attend devant ma porte.

Elle est revenue, elle est là,

La solitude, la solitude...

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau avait trouvé un travail chez Hugoruth. Elle était heureuse de travailler pour un ami, qui de plus lui offrait un fort bon salaire.
Sa décision était prise. Mentaig lui avait généreusement offert son hospitalité à Aupic. La chambre d'amis était prête et n'attendait que son arrivée. Elle mit quelques affaires dans un baluchon, alla au potager, les légumes poussaient tranquillement. La bergerie était vide, elle n'achèterait point de moutons jusqu'à son retour définitif.
Elle ferma sa maison avec un pincement au coeur. Elle n'y reviendrait pas avant longtemps, pas avant d'avoir retrouvé la joie de vivre, pas avant d'avoir vraiment tourné la page, accepté la vie telle qu'elle s'offrait à elle.
Elle n'arpenterait plus les ruelles de Sancerre, pour laisser place à ce qui était en train de se construire. Pour ne plus être celle qui pleurait dans son coin ce qui ne reviendrait jamais. Pour ne plus peiner, pour ne plus être un fardeau.
Un dernier regard à la salle, à l'alcôve... et elle s'en fut vers Aupic.

Invité

Comme promis à Dame Ysabeau, Theodore se dirigea vers son echoppe. Elle etait bel et bien fermée.
Il se pencha vers une fenetre de celle ci en esperant apercevoir quelques vetements réalisés par une tisserante de Sancerre. Il aurait bien aimé comparer leur maniere de confectionner, lui meme etant tisserand.
Ne voyans rien, il decida de continuer son chemin.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Au matin, une silhouette chargée d'un baluchon sortit de la forêt. Elle s'arrêta au 117, ouvrit la porte. La maison sentait le renfermé, la poussière. Ysabeau ouvrit grand la porte, les fenêtres, pour que l'air et la lumière entrent à flots, redonnent vie à sa maison. Ysabeau était de retour à Sancerre, paisible, délivrée.
Elle ferait le ménage plus tard. Elle posa son baluchon, et se rendit tout d'abord au marché, acheta quatre agnelets nouveaux-nés qui peuplèrent à nouveau la bergerie, vide depuis si longtemps. Puis, direction la mairie, où elle eut la chance d'être embauchée très vite par Its_me.
Enfin, elle remarqua plusieurs pigeons, qui s'étaient installés dans les branches d'un poirier, attendant tranquillement son retour. Elle les appela, leur servit graines et eau, et détacha les parchemins qu'ils portaient à leur patte. Fidèles oiseaux, ils l'avaient attendue...
L'un des messages fit battre son coeur. Une réponse à l'annonce qu'elle avait laissé avant de partir, une réponse touchante... Un inconnu, mais cet inconnu illuminait déjà sa journée. Pas de précipitation cependant, elle allait lui répondre, mais elle voulait d'abord goûter les mots qu'il lui envoyait... et répondre, tranquillement...
Une vie nouvelle commençait. La retraite avait été profitable. A Noirlac, elle avait fait la rencontre d'un vieux moine crétois, qui lui avait conté les merveilles de son pays, les montagnes arides qui descendaient dans une mer turquoise et limpide, les sentiers caillouteux, la vie calme et paisible, le chant des cigales... et surtout, qui lui avait réappris à goûter le présent, à savourer chaque instant comme s'il était le dernier, sans songer à rien d'autre, sereinement... Goûter le présent, ce cadeau de la vie...
Ysabeau sourit.
Puis elle s'en fut dans les ruelles de Sancerre, prendre les nouvelles des uns et des autres, se promettant de les rejoindre en taverne dès que possible.

Bonjour Sancerre, bonjour mes amis !

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Sancerre était encore bien calme, en cette matinée... Ysabeau ne s'était point levée très tôt, n'ayant point de travail à chercher ce jour puisqu'elle travaillerait aux braies commandées par Krarth.
La journée commençait, paisible. Ysabeau ouvrit grand la fenêtre, et décida de s'attaquer enfin à un grand ménage... de fin d'été. La maison en avait grand besoin. Elle dépoussiéra table, tabourets et armoire, secoua sa couette et mit des draps propres à l'alcôve, passa le balai de genêts sur le sol.
A la bergerie, les agnelets se portaient comme des charmes, elle les nourrit, les abreuva. Bientôt ils lui donneraient leur laine...
Une nouvelle tâche l'attendait. La veille au soir, Mentaïg lui avait expliqué la fonction de douanier. Elle allait remplacer Maybee dans ce travail, ravie de se rendre à nouveau utile à son village.
Dans son archif, elle avait serré plusieurs messages, plusieurs lettres apportés par le fidèle Vol au Vent. Et ce matin, parmi les habitants, elle avait vu... Mais chut ! personne ne devait savoir... Un secret à ne pas partager pour l'instant, on le lui avait demandé et elle respecterait cette demande.
La vie continuait, paisible. La veille en taverne, peu de monde, et Bragon d'une humeur... massacrante. Heureusement Ice savait lui parler ! Peut-être le vieux bougon souffrait-il de manque, un seul être vous manque... Ysabeau sourit.
Mais le temps passait, il fallait qu'elle se rende au plus vite à la douane, puis à l'ambassade.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau ouvrit les yeux, entendant à sa fenêtre de petits coups de bec. Elle se leva, ouvrit la fenêtre... Deux pigeons l'attendaient, se chamaillant quelque peu. L'un deux fit battre son coeur, c'était Vol au Vent. L'autre venait de la Mairie...
Elle leur donna quelques graines, un bol d'eau, et les débarassa de leurs messages. Elle ouvrit d'abord celui de Mentaïg, fronça les sourcils. Une menace sur Sancerre ? Vite, vite, elle s'habilla, passa au bureau de la douane. Ne pas prendre d'emploi, attendre les instructions... En urgence, elle rédigea son rapport, signala toutes les arrivées, qui étaient nombreuses en cette matinée, puis s'en revint chez elle, où la seconde missive l'attendait. Le coeur en émoi, elle l'ouvrit... Les mots chantaient, les mots l'enivraient, des mots qu'elle avait cru ne jamais entendre à nouveau, des mots d'espoir, des mots... Ysabeau ferma les yeux, elle se souvenait de cette soirée en taverne, elle se souvenait de cette complicité, de ces regards, de la chaleur de leurs mains qui se rejoignaient... Elle saurait attendre, elle saurait laisser le temps...
Elle se rendit à la bergerie, les moutons avaient faim. Elle tâta leur toison, aujourd'hui serait jour de tonte. Elle décida de réserver ce travail à...
Ysabeau était heureuse. Elle qui avait cru ne jamais pouvoir retrouver cette joie-là, elle l'éprouvait à nouveau... Joie d'un présent illuminé.

... Tout à ses émotions, elle avait failli oublier la demande de Miseri... Demande fort bizarre sans nul doute, mais elle avait promis... Elle prit un des couteaux qui lui servaient à tondre ses moutons, en vérifia l'affûtage, et l'enveloppa étroitement d'un linge pour éviter un accident, puis le mit dans sa besace avant de se rendre en taverne. Miseri... quand donc son amie se déciderait-elle à revenir à Sancerre ?

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