17 Place de la Halle, Ysabeau, élégances sancerroises

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 395 Date d'inscription : 02/05/2007

j'avais appris la séparation de ysabeau et bragon ,sa m'avais fais de la peine je lui fis un petit mot et le glissa sous la porte pour ne pas la dérangé.

Citation :: ysabeau je suis de tout coeur avec toi je comprend ta peine si tu a besoin de changer les idée n'esite pas de venir chez frizt.
amicalement joie.

.

Passant devant l'échoppe d'Ysabeau, Amélia s'arrêta un instant. Elle jeta un oeil par la fenêtre. Ysa avait l'air si triste... Amélia comprenait à cet instant la souffrance que son amie devait ressentir. Son amour à elle aussi était en train de s'envoler sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit pour le retenir.. Elle sentit les larmes lui venir aux yeux et se dit que dans cet état elle ne serait d'aucun secours à Ysa. Elle reprit donc son chemin, se promettant qu'elle repasserait plus tard...

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau avait lu les messages de ses amis. Elle était sensible à leur affection, à leur désir de l'aider.
Mais elle savait bien que c'est seulement en elle qu'elle trouverait le moyen d'atténuer sa douleur, que seul le temps, le temps... oh le temps, Bragon, notre éternité, rappelez-vous...
Elle écrivit un mot pour Joanna et sortit.

Venerable citoyen Nombre de messages : 193 Date d'inscription : 14/09/2006

Arrivée devant le n° 117, Jade s'arrêta, tout était éteint, il était si tard...
Alors elle écrivit quelques mots :

[quote]Chère Ysa ! je suis très absente mais je pense toujours aux amis ... je ne sais quoi dire car je comprends trop ton chagrin... je serai là si tu as besoin de quoi que ce ce soit, n'hésite pas.
Je t'embrasse, Jade.

Jade déposa le parchemin sur la fenêtre avec les premières roses qu'elle venait de cueillir et repartit, lasse, vers sa demeure.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

La pluie tombait doucement sur Sancerre, effleurant les feuilles des arbres comme des larmes, se posant doucement sur les champs assoiffés. La pluie tombait doucement.
En s'éveillant, Ysabeau trouva le mot de Jade. Encore une amie qui pensait à elle. Elle en fut touchée.
Elle se rendit à la bergerie préparer ses moutons pour la tonte. Deux morts encore... Décidément les jours n'étaient point favorables en ce moment. Elle sortit les cadavres, ils pesaient lourd, lourd comme son coeur était lourd.
Elle creusa, les enterra.
Puis elle se rendit au marché acquérir deux agnelets nouveaux-nés. Il lu restait deux moutons pour la tonte. Elle décida de ne rien changer, et envoya un pigeon a Bragon, espérant qu'il voudrait bien lui répondre...

Invité

Vannat se sentit un peu déplacée ici et n'osa point frapper, elle ne voulait pas déranger Ysabeau. Elle comprenait très bien cette souffrance qui avait été la sienne il y a...... une éternité maintenant.
Elle laissa donc un message

Citation :: Bonjour Ysabeau, je tenais à vous remercier de votre gentille attention lors de votre passage chez moi. Sachez que je suis de tout coeur avec vous, et même si l'on ne se connait que très peu, vous pourrez compter sur moi si besoin. Je vous laisse une petite bouteille. Au revoir.

Vannat s'en alla bien triste de savoir Ysabeau comme ça.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau lut le message de Van et en fut touchée. Toutes ces marques d'affection lui apportaient un peu de douceur, un peu d'apaisement. Elle s'en voulait de son accès de faiblesse, de cet égoïsme qui l'avait conduite sur ce toit avec l'envie d'en finir.
Maleus, Miseri, Mentaïg, Hugoruth, Amelia, Saya, Jade, Joanna, Bragon même... Elle ne devait pas les décevoir.
Sa peine était immense, la douleur toujours là. Mais il lui faudrait apprendre à la surmonter. Elle décida d'aller aider Mentaïg à lever le camp des malades, puisqu'il se vidait peu à peu.

Nouveau citoyen Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 11/05/2007

Deux ombres déjà toutes essoufflées se faufilent chez Ysabeau.

La première plonge dans les pelotes de laine
Pas là !

puis ouvre la grande armoire
Pas là !

La seconde sans se soucier d’Ysabeau qui la regarde jette un oeil au fond de la cruche de poire
Pas là !

Puis prenant un air coquin, plonge sous les jupons d’Ysabeau et en ressort avec un grand sourire
Pas là !

Puis se prenant par la main elles ressortent en trombe vers d'autres lieux à visiter

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau rit aux éclats devant l'intrusion de ces petites bêtes farceuses...
Palapala ! c'est quoi ça ! et puis laisse mes jupes tranquilles s'il te plaît, je suis une femme honnête moi... Non mais !
Mais merci d'être passées, un coup de vent frais dans ma maison...

Encore secouée de rire (que ça faisait du bien, de rire !), elle sortit. A la bergerie, Bragon avait bien travaillé. Six pelotes de laine attendaient, soigneusement roulées. Elle avait un stock suffisant pour travailler. Elle se dirigea vers son échoppe, Elle avait un mantel à faire aujourd'hui, il fallait être sérieuse et concentrée pour le réussir, grosse commande et elle se devait de satisfaire son client... Son avant-dernière commande, ensuite... La vie et son coeur lui diraient que faire. Elle avait pris des renseignements auprès de voyageurs, savait maintenant commment organiser un voyage. Elle allait laisser du temps au temps.

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 352 Date d'inscription : 30/12/2006

Profitant de l'entrée farceuse des palapala, Jelubir se glissa dans l'entrée pour déposer un remède pour retrouver la Joie de Vivre. Son effervescence, sa couleur et son goût suffisait à détendre le visage, arrondir la bouche et petiller les yeux. C'était un remède dont il partageait facilement la recette.
Il déposa donc un carton de bubulles avec ce mot :

Citation :: Chère Ysa,

Ces petites bubulles pour vous réconforter, avec ou sans poire !
J'en profite pour t'adresse mes Meileurs Voeux pour la réalisation de ton Voyage, quoique je préfèrerai ta douce et constante présence à Sancerre!

Jelubir

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Revenant de son échoppe où le mantel avançait, Ysabeau trouva dans l'entrée le carton de Jelubir. Elle sourit. Ses amis étaient là...
Elle se sentait mieux. Elle commençait à se dire que la vie continuait, que tout n'était pas fini, qu'elle retrouverait peut-être la joie. Après tout, l'amitié de Bragon était aussi chose précieuse... Et puis, ces palapala farceurs...

Elle sortit une bouteille, l'observa. Mais elle n'était pas chevalier du bouchon, et puis d'ailleurs, boire seule ne lui plaisait pas. Elle la reposa, et se dit qu'elle réunirait ses amis avant son départ, lorsqu'elle serait décidée.

Elle était furieuse contre l'inconstance d'Hugo. Ecouter son coeur... quand on s'était engagé... Quand on avait une aussi adorable fiancée que Saya... c'était honteux, lamentable, un gâchis monstrueux.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Un nouveau jour se levait sur Sancerre. Le ciel était gris, l'air très frais, trop frais.
Ysabeau ouvrit les yeux. Depuis quelque temps elle avait du mal à passer des nuits tranquilles, elle se réveillait souvent dans la nuit, les pensées tourbillonnant dans sa tête, pire que des palapala... Elle arrivait à se rendormir, mais le matin elle se réveillait lasse.
Elle secoua la tête. Elle ne devait pas laisser les idées noires l'envahir. Elle avait fait une promesse, une promesse qu'elle tiendrait, envers et contre tous. Elle devait regagner la confiance de Bragon. C'était son devoir, c'était son but.
La veille, elle avait longuement parlé avec Ice, au Havre. Elle avait tenté de la réconforter, elle n'était certainement pas celle qui pouvait donner les meilleurs conseils, mais une simple présence... Et puis, elles se comprenaient mutuellement, elles étaient comme des soeurs.
Plus tard, dans l'après-midi, elle repassa au Havre. Quelques mots, quelques phrases échappées de la bouche d'Ice flottaient encore dans l'air, comme un écho, comme une douceur. Ice semblait avoir retrouvé une certaine sérénité. Sans doute avait-elle compris le message de Lems... Ysabeau en fut heureuse pour elle.
Elle se rendit à son échoppe, mit sur son métier une chemise pour homme qu'elle tenterait de vendre au marché le lendemain. Tout doucement elle préparait son départ. Un voyage lui ferait du bien, elle en était maintenant certaine. Un éloignement lui permettrait de retrouver sa sérénité. Point la joie sans doute, mais du moins le calme.
Elle vit l'affiche de Lems à la taverne municipale. Elle sourit. Le Havre était encore ouvert pour la journée. On y ferait la fête, on y rirait, on se souviendrait de tous les bons moments. Merci Lems ... Elle se promit de s'y rendre.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau s'éveilla avec un léger mal de tête. La soirée de la veille avait été fort arrosée... Le ciel était encore gris. Elle avait encore en tête la voix de Lems, l'ambiance de la soirée, à la fois gaie et pleine d'émotion, les jeux, la course, sa première leçon d'escrime avec Bragon... Elle sourit, elle s'était sans nul doute rendue ridicule, mais tant pis.
Lems, Ice... Bragon... Il avait plaisanté, il avait joué, mais elle sentait bien l'émotion derrière ses facéties, l'émotion, la tristesse de quitter un ami si cher.... avait-elle regagné sa confiance, son amitié ? elle n'en savait rien. Elle ne savait plus. Et puis Bragon avait promis à Lems de veiller sur Ice, il serait moins disponible.
Elle préparait son départ. Et pourtant, Sancerre la retenait. Sancerre, son village, ses amis. C'était un déchirement de les quitter, de partir seule sur les routes... Et cependant, il le fallait. Il fallait s'éloigner un temps.
Elle avait proposé à Ice de l'accompagner, mais celle-ci avait refusé. Elle avait promis à un autre de voyager avec lui. Un autre... Ysabeau le pressentait, cet autre devait être Bragon, son meilleur ami, celui sur lequelle elle allait s'appuyer.
Elle serait forte. Elle ne demanderait rien. Elle tiendrait sa promesse, elle la tiendrait envers et contre tous.
Elle se rendit à son échoppe, plia soigneusement la chemise, et se rendit au marché pour la mettre sur les étals.
Puis elle alla à la mairie, point d'offres d'emploi lui convenant. Patience, patience...
Enfin, elle prit un parchemin, et écrivit un mot pour son amie Ice.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Dans l'après-midi, sous le ciel gris, Ysabeau s'était rendue au campement de Zivapa. Elle avait appris avec colère et tristesse que des galopins s'étaient permis de lui envoyer des pierres, que certains villageois voulaient la chasser. Et que le fils de l'ancien duc la toisait avec son mépris habitue!... Décidément il ne changerait jamais. Tout cela était indigne de Sancerre.
Elle connaissait cette femme qu'elle avait rencontré en Bourgogne, et qui ne faisait rien de mal.
Elle avait donc décidé d'aller la consulter. Elle qui se posait tant de questions, tant d'interrogations, peut-être les tarots lui apporteraient le signe qu'elle cherchait.

La consultation fut longue, Zivapa exerçait son art avec conscience. Ysabeau sortit de la roulotte, troublée et étrangement apaisée par ce que lui avait révélé la bohémienne. Elle avait reçu un signe, plusieurs signes même. Ils lui disaient tous d'aller de l'avant, de faire son choix, d'avancer... Et le moyen d'avancer, c'était le voyage. Voyage intérieur, mais aussi voyage bien réel. Ysabeau devrait quitter Sancerre un moment, pour se retrouver, pour faire le chemin vers sa liberté. Ainsi la réponse à sa question lui serait donnée un jour, un jour peut-être encore lointain, mais un jour...

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

La pluie tombait sur Sancerre, fine, drue. Il semblait qu'elle ne s'arrêterait jamais. C'était sans nul doute une bonne chose pour les champs et les potagers, un peu moins pour l'humeur. Ysabeau aimait tant la chaude lumière du soleil, qui donnait couleur à la vie. Ce matin, tout était gris. Elle secoua la tête, chassa les pensées tristes. Elle avait du travail.
A la bergerie, un mouton était mort. Elle alla l'enterrer, se rendit à la foire acheter un agnelet nouveau-né, nourrit ceux qui restaient. Elle tâta leur toison, il lui faudrait embaucher à nouveau pour une tonte.
Elle se rendit ensuite à l'échoppe. Il lui fallait un bouclier. Elle prit les trois peaux qu'elle avait acquis au marché la veille, les tâta, jugea leur souplesse et leur résistance. De la bonne qualité. Elle se mit au travail.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

La cloche de l'église sonna, annonçant la messe. Ysabeau arrêta son travail, prit une cape, s'enroula dedans, et partit vers l'église, affrontant la pluie qui continuait à tomber.
Elle écouta les paroles divines, le sermon de Lunaire. Elle était recueillie. Et brusquement, comme une illumination. Les cartes avaient parlé, Dieu lui parlait. Tout s'éclairait. Elle se sentait encore fragile, mais elle savait désormais quel était son chemin. Elle savait désormais quel lien l'unissait toujours à Bragon. Il fallait qu'elle lui parle. Il fallait qu'elle le voie avant la tombée du jour.
Elle quitta l'église, revint chez elle. Nouveau signe, un pigeon l'y attendait, un message de Bragon accroché à sa patte. Une commande de bouclier, pour un voyage à préparer. Un voyage avec Ice... Elle sourit, elle avait bien compris.
Vite, elle répondit, et regarda le pigeon s'envoler vers l'hermitage.
Puis elle retourna à son échoppe. Le bouclier prenait forme, les peaux bien tendues sur leur cadre. Demain elle en ferait un autre... Puis les leçons d'escrime, si Bragon le pouvait, et puis... le nouveau chemin de la vie.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Un nouveau jour... Ce matin-là le soleil brillait, réchauffait la terre, donnait couleurs à la nature. Un vent léger, comme une caresse, faisait frémir les feuilles des arbres. Les oiseaux pépiaient, au loin les coqs chantaient. Sancerre s'éveillait doucement.
Ysabeau ouvrit les rideaux de l'alcôve, se leva. Elle se mit un instant à la fenêtre, goûtant la douceur de l'air, la caresse du soleil. Elle ferma les yeux. La vie continuait, la vie...
La veille, elle avait pu parler avec Bragon, à la taverne. En le voyant, elle s'était bien rendue compte qu'elle n'était pas encore si solide qu'elle avait pu le croire la veille. Les souvenirs l'envahissaient, insistants, prenants... Mais du moins elle savait maintenant qu'il ne lui en voulait plus, qu'il ne voulait que son bien, qu'il attendait qu'elle retrouve la sérénité... Elle s'efforçait, de toute son âme, d'avancer sur la route de l'amitié, non point d'oublier ce qu'ils avaient vécu ensemble, mais de transformer, d'épurer, de ne garder de leur amour que la fine pointe, que l'essentiel... Une amitié profonde, une amitié qui durerait toujours, elle en était certaine. La route était dure, le chemin plein d'embûches. Mais elle le suivrait, envers et contre tous. Et peut-être, un jour...
A l'atelier, le bouclier de Bragon était prêt. Elle l'enveloppa soigneusement, et attendit son rendez-vous.
A la bergerie, encore un mouton mort. Ysabeau se dit qu'elle devrait sans nul doute retarder un peu la prochaine tonte...
Elle s'installa devant son métier, et commença une chemise pour homme. Il n'y en n'avait point au marché. Elle la vendrait peut-être à Sancerre, ou l'emporterait avec elle pour la vendre lors de son voyage...

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau se leva. Sa décision était prise, elle partait à la nuitée. Elle ne chercherait point d'emploi ce jour.
Elle sortit le cuvier, y étendit un linge, versa l'eau tiède. Elle s'y plongea, resta un long moment dans l'eau caressante. Elle voulait faire bonne figure pour son dernier jour à Sancerre, elle voulait se montrer gaie... Elle se lava, sortit du cuvier, se sécha, mit une robe dont la couleur d'un rose éteint rehaussait son teint. Elle s'aperçut qu'elle avait un peu maigri... Elle se coiffa soigneusement.
Puis elle prit deux verres de lait, et commença à ranger sa maison. Les fenêtres ouvertes pour laisser entrer l'air, elle plia les draps du lit, ferma l'alcôve, recouvrit la table d'un drap pour que la poussière ne s'y accumule point. Elle sortit de sa malle toutes les lettres qu'elle y conservait, les mit dans une cassette. Elle recueillit les cendres dans la cheminée. La vaisselle fut rangée, les restes de nourriture jetés sur le tas de fumier au jardin.
Elle s'en fut à la bergerie... ses moutons étaient prêts à être tondus. Elle embaucherait dans la journée.
Puis elle écrivit une lettre. Elle en pesait chaque mot, pour ne point trop décevoir celui à qui elle s'adressait. Elle l'enverrait à la nuitée, juste au moment de partir.
Elle avait fait des provisions de nourriture, miches et les légumes qui venaient d'être récoltés.
Elle calcula combien il lui faudrait emporter pour pouvoir continuer à s'occuper de sa bergerie, de son potager.
Elle sortit de la resserre les deux grandes échelles, les deux rames et la barque qui y étaient entreposées. Le voyage lui permettrait peut-être de les vendre...
Elle alla au marché, sa chemise n'était point vendue. Elle la retirerait dans la journée et l'emporterait également.
Une modeste carriole, un âne qui la tirerait... Ainsi voyagerait-elle.
Tout était prêt. Ysabeau regarda sa maison, si calme, trop calme. Son coeur saignait à l'idée de quitter son village, ses amis, le Havre qui venait de réouvrir... Mais il le fallait, il le fallait.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 1365 Date d'inscription : 12/01/2007

En route pour le marché, Mentaïg passa devant la maison de Dame Ysabeau, et eut envie de s'arrêter un moment pour bavarder avec elle. Elle appréciait sa calme conversation, ses avis apaisants.
A quelques pas de la demeure, elle s'arrêta. Une barque, des échelles, des rames avaient été tirées de la remise. Mentaïg ébaucha une course vers la maison, et s'arrêta net dans son élan. Cela ne pouvait signifier qu'une chose. Ysa était sur le départ.
La tête basse, la jeune femme fit demi-tour pour ne pas passer devant le 117. Un long détour la mena au marché, parmi une foule que le brouillard rendait chuchotante.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

La nuit était déjà bien avancée. Ysabeau était restée le plus tard possible au Havre. Elle avait dit au revoir à tous ses amis. L'émotion la prenait. Quitter Sancerre... c'était la première fois qu'elle allait prendre la route si longtemps.
Jazzette lui avait demandé de prendre en charge un mandat de ravitaillement de l'armée. Le voyage qu'elle avait préparé prenait une autre tournure... Elle ne pouvait refuser de servir le Berry. Elle espérait avec ferveur que la guerre n'éclaterait pas, ou qu'elle se terminerait vite...
Elle retourna chez elle.
Elle alla au pigeonnier, ouvrit la porte. Les pigeons s'envolèrent. Elle n'emporterait point de pigeon, elle se contenterait de répondre à ceux qui lui demanderaient des nouvelles.
Puis elle entassa barque, rames, échelles dans la carriole. Elle prit aussi la cassette qu'elle avait préparé. Ses réserves de nourriture, la chemise qu'elle n'avait point vendue au marché... Elle se retourna une dernière fois vers sa maison, son échoppe... et ferma la porte. Des nuages flottaient dans le ciel, quelques gouttes tombaient. Elle monta dans la cariolle, l'âne s'avança dans les ruelles, prenant la route de Bourges...

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Au petit matin, le claquement des sabots d'un cheval résonna dans les ruelles de Sancerre. Il était suivi d'une cariolle tirée par un âne, bien plus légère à tirer qu'à l'aller puisqu'elle était vide de tout son contenu, excepté une miche de pain. Ysabeau regardait les maisons, les ruelles, le paysage familier. Son coeur était à la fois joyeux, à l'idée de retrouver ses amis, et un peu soucieux... L'absence, la distance l'avaient fait avancer, certes. Mais elle était consciente de sa fragilité. Elle savait que l'amitié qu'elle offrirait à celui qui la lui demandait contiendrait toujours une part de ce qu'ils avaient partagé, une part de cet amour qu'elle lui avait donné et qu'elle ne pouvait point oublier. L'accepterait-il ? Le passé était le passé. Elle savait qu'il n'y avait plus d'espoir, seulement l'espoir d'une amitié profonde. Elle le savait, elle se raisonnait à chaque minute...
Une conversation au mésangier avec Ice, la veille, l'avait troublée. Il faudrait qu'elle lui parle à nouveau, pour éclaircir certaines de ses paroles. Pourquoi était-elle si dure, parfois ?
Toute à ses pensées, elle finit par rejoindre le N° 117. Sa maison, son échoppe... Elle sourit, arrêta son cheval de louage. Elle descendit, ouvrit la porte...
La maison était sombre. Ysabeau entra, ouvrit les fenêtres, le jour entra. La poussière s'était accumulée. Plus de trois semaines d'absence... Elle se promit de faire un grand ménage.
Elle se rendit à l'échoppe. Ses employés avaient bien travaillé durant son voyage. 46 pelotes, de quoi travailler à son échoppe !
Elle envoya un pigeon à Micki au sujet de la commande qu'il lui avait faite, mais décida d'attendre sa réponse pour se mettre au travail. La commande était d'importance et il lui fallait confirmation.
Enfin, elle alla à la bergerie. Deux moutons morts... Pas de chance pour son retour. Comme elle savait que, dans moins de deux semaines, elle se rendrait au couvent de Noirlac, elle décida de ne point racheter d'agnelets nouveaux-nés. La bergerie resterait vide pendant sa retraite, elle ne voulait point que ses moutons meurent de faim durant son absence. De toutes façons elle avait suffisament de pelotes...
Elle rentra dans la maison, et prit son premier repas, des légumes de son potager. Puis elle resta un moment, perdue dans ses pensées...

Adjoint au Maire Nombre de messages : 1365 Date d'inscription : 12/01/2007

La soirée en taverne avait été fort agréable. On avait arrosé dignement le retour de Dame Ysabeau. Si dignement que force était d'avouer que la dame n'était plus très digne !
Mentaïg préféra la raccompagner, pour lui éviter une chute ou une mauvaise rencontre dans les rues sombres que le sergent Gallup, cloué sur son lit au dispensaire, ne patrouillait plus.
L'une soutenant l'autre, elles arrivèrent toutes deux devant le 117.

Donne ta clef, Ysa, je vais ouvrir.

La pauvre Ysabeau n'était en effet plus capable de trouver la serrure. Mentaïg la pilota jusqu'à l'alcove, et elle s'effondra aussitôt sur le lit en bredouillant des phrases sans suite où il était question de bière, de Montbrisson, d'échelles et de barques. S'efforçant de ne pas éclater de rire, Mentaïg l'installa du mieux possible, lui retira ses chausses, et la recouvrit chaudement. A peine allongée, Ysa sombra dans le profond sommeil qui est, dit-on, l'apanage des enfants et des innocents.
Refermant doucement la porte, Mentaïg courut rejoindre la taverne, se promettant de passer le lendemain matin avec une bonne provision de bourrache !

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Au matin, Ysabeau s'éveilla, la tête douloureuse, comme si un forgeron l'avait prise pour son enclume. Elle avait passé une fort bonne soirée en taverne, ravie de retrouver ses amis...Fort bonne... et un peu, et beaucoup trop arrosée. Elle ne se souvenait même plus comment elle avait pu rentrer chez elle, se déshabiller, se coucher...
Elle se leva, le sang battait à ses tempes... Elle ouvrit la fenêtre en grand, l'air frais du matin lui fit du bien.
Incapable de rien avaler, elle se contenta d'un clairet bouillon de légumes. Puis elle passa à la bergerie, nourrit ses moutons,et se résolut à se rendre au marché acheter un agnelet qui tiendrait bien jusqu'à son départ... Qui vivra verra !
Enfin, elle rejoignit son échoppe, choisit 18 belles pelotes, tâta la peau qu'elle avait acheté la veille à Clelala, et se mit au travail.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Dimanche matin... Ysabeau se leva, se rendit à son échoppe pour plier soigneusement la houppelande qu'elle avait fabriqué la veille. C'était une belle pièce, la laine en était douce... Elle y joignit les doses de teintures adéquates pour que Micki puisse choisir la couleur la plus seyante pour la dame qui devrait la porter. La houppelande était assez vaste pour pouvoir acceuillir le vendre arrondi de celle-ci... Ysabeau sourit, cela lui plaisait de vestir une personne qui portait vie en elle. Elle enveloppa soigneusement son oeuvre, et attendit avant de la porter au marché.
Puis, elle se rendit à la bergerie. Surprise ! un de ses moutons, le plus vieux, était mourant... les autres avaient maigri... Aurait-elle oublié de les nourrir la veille ? Elle n'en revenait pas... Il est vrai qu'elle avait encore des relents de la beuverie... mais... enfin, elle leur donna double ration, espérant que cela leur ferait du bien, décida de remettre la tonte au lendemain, les laissant se reposer.
Puis elle prit trois des peaux qu'Hugo lui avait vendu la veille, et se mit au travail sans tarder pour faire un bouclier.
Elle travaillait, sans penser à autre chose qu'à son travail. Elle ne voulait plus ... elle ne voulait plus déranger, elle ne voulait plus être un fardeau.
Elle travaillait.

Joanna avait appris le retour d'Ysa, en revenant de sa balade matinale elle passa devant "les élégances Sancerroises" un bouquet de fleurs à la main accompagner d'un message, Joanna déposa le tout devant la porte de son amie.

Citation :: Chère Ysa,
Je suis ravie de voir que vous êtes de retour parmis nous, j'espère que votre voyage vous a apporter ce donc vous cherchiez et qu'il aura apaisser votre peine.
Dès que le temps me le permettra je passerais vous saluez. Je vous souhaite une agrèable journée, à bientôt.
Amicalement, Joanna.

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