Maison du charbon, chez Claire

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 1245 Date d'inscription : 11/03/2008

Claire n'eut pas le temps de réagir que déjà Paca, son forgeron préféré repartait.

- Ma commande reste d'actualité Paca, ce sera bien temps encore à ton retour. Reviens quand tu le souhaites d'accord ? Ma porte te reste ouverte, enfin je la ferme juste comme ça pour éviter que les bestioles n'entrent quoi...

Elle lui sourit et le grobisouilla.

- Reviens-nous vite vénérable forgeron et sergent !

La ptite brune s'appuya sur le montant de la porte et le regardait partir avant de se décider à ouvrir une missive reçue trois jours auparavant... elle reconnut l'écriture, c'était Thibalt...
Elle semblait retournée une fois de plus... elle avait envie de le voir, c'était sûr... mais du jour au lendemain, deux missives si différentes...
La pestouille ne savait plus trop, bien qu'elle avait eu une grande réflexion...
David qui était là, qui la réconfortait depuis quelques jours, qui avait accepté son état...
Et Thibalt qui avait au moins un aussi mauvais caractère qu'elle et qui savait toucher les gens en bien ou en mal...

Elle alla prendre une confortable position sur le fauteuil où elle avait prit l'habitude de dormir depuis quelques temps, relut encore et encore les deux missives...puis finit par se laisser emporter par Morphée, les deux missives dans la main.

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 1245 Date d'inscription : 11/03/2008

La douce chaleur naissante des premiers rayons de soleil de la journée vinrent chauffer la joue d'une brunette endormie qui s'éveilla doucettement.
Les rayons venaient éblouir ses prunelles azurées et la pestouille mit du temps à les ouvrir complètement.

Elle se leva enfin puis ramassa les deux missives qui avaient dû glisser de ses mains durant son sommeil et les reposa sur la table.
Thibalt, son fils et une amie à lui viendraient trouver gîte et couvert au 46, c'était le moins qu'elle pouvait faire... même dans l'incertitude.

Après avoir pris des vêtements propres, elle partit faire sa toilette et se démêla sa tignasse qui en avait grand besoin après la journée mémorable d'hier.

Elle prit ensuite un bout de viande qu'elle mit à mijoter avec quelques petits légumes puis attrapa une petite boite dans laquelle elle rangeait toutes les missives qu'elles recevait.
Elle la cala sous son bras puis alla s'asseoir sur le banc de pierres devant la maison et se mit à les relire...toutes, parfois, on distinguait un sourire, parfois un rire, parfois ses sourcils se fronçaient...

Elle les lut jusqu'à ce que le repas soit fin prêt. Après manger, elle devait se rendre chez son boulet d'amour, voir comment ça allait à présent...

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 1245 Date d'inscription : 11/03/2008

De retour chez elle, soulagée d'avoir vue Ary qui allait mieux, la brunette ouvrit toutes les fenêtres afin qu'un courant d'air envahisse la maison.
S'ensuit une séance de nettoyage que seule une bourrasque aurait pu égaler.
Elle voulait que tout soit parfait, elle avait déjà été jugée et pensait bien l'être à nouveau.
Tout fût nettoyé de fond en comble, les draps des deux lits, qui accueilleraient ses invités étaient propres et sentaient encore l'air ensoleillé de cette période estivale.

Elle finit par la chambre du haut... toujours. De longs mois étaient passés depuis le drame vécu par la brunette,Jimmy et Ary, mais certaines choses ne s'oublient pas.
Elle partit ensuite changer l'eau des brocs puis les reposa sur les chevets.

Passant la main sur son mini-ventre en regardant le travail accompli dans cette chambre où elle avait un jour, senti la vie la quitter, elle réalisait qu'une seconde chance lui avait été donnée, un miracle même...
Comment aurait-elle pu y mettre un terme ? même pour Ary...

C'est en se remémorant ce qu'il s'était passé que la pestouille songeait une fois de plus à la première missive de Thibalt... et ce, même si une seconde était arrivée un peu plus tard.
Il lui avait souvent dit qu'elle était complexe, mais elle ne disait jamais des choses sous la colère pour en changer le lendemain.
Elle était réfléchie même sous la colère ou tout autre sentiment.

Elle descendit puis s'assit dans l'imposant fauteuil, pensant encore à tout ça. Ne pouvant s'empêcher de comparer leurs façons de réagir, de parler...
Ils étaient le jour et la nuit...
Thibalt qui n'avait pas accepté de suite cette grossesse et qui avait décidé que c'était là leurs deux dernières missives échangées, et ces moments, ces soirées de longues discussions sérieuses ou dans la bonne humeur... le premier jour où elle l'avait mordu pour une provocation de sa part... et David qui avait pris la nouvelle avec le sourire et qui n'avait de cesse de lui montrer ses sentiments, pour elle, et pour le mini-ventre qu'il mesurait chaque soir, parce que la pestouille s'en amusait. Trop de dévouement ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus...
Il était rapidement devenu son "mon moi" tant ils se ressemblaient sur certaines choses.

Etait-ce cela que certains appelaient "impasse" ?
Quoiqu'il adviendrait, Claire était bien décidée à prendre le temps... pour tout...

Des pensées qui fusent... qu'elle haïssait ces moments là...

Elle se rendit dans le jardin, et s'agenouilla au pied du jeune chêne symbolisant Edwina. Elle amena sa main droite sur le tronc, et sa main gauche sur son ventre. Elle pensa à Jimmy, puis à Asta. Non, ces deux petits êtres n'auraient pas le même sort, c'était hors de question.

Une fine larme parvint à s'échapper de son oeil, elle comprit que du passé, elle en avait tiré les leçons, certaines...

Elle restait agenouillée, là, se laissant aller aux larmes quand le besoin s'en faisait sentir, souriant, pour les mêmes raisons en songeant à l'avenir... Là, au milieu... de ses deux enfants...en attendant l'heure de l'arrivée de ses invités.

Nouveau citoyen Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 09/08/2009

Une arrivée en retard pour des raisons assez complexes. Un enfant qui pleure pour on ne sait quoi, une chaleur étouffante forçant les voyageurs à chercher l'ombre. Bref, Thibalt, Pherea et Esteban étaient censés arriver à Sancerre au matin et c'est finalement en après-midi qu'ils avaient atteints les portes de la ville.

Durant toute la route entre Chateauroux et Sancerre, l'Aragonnais n'avait eu de cesse de repenser à tout ce qu'il avait pu dire à Claire au travers de ses courriers. Tant de mots et tant de dégâts. Tant de maux et si peu de compréhension de sa part. Il le savait, la plupart des problèmes qu'il pouvait y avoir entre Claire et lui était de sa faute. Mais bon... Il avait son caractère, fort et inflexible. Et pourtant il fléchissait. Pour elle? Sûrement. En tout cas, il avait fléchi comme il avait su fléchir quand il pensait que cela en valait la peine. Esteban n'était pas son fils, alors pourquoi ne pas tenter d'éléver celui d'une autre?

Pourtant, il savait aussi très bien que tout cela n'allait pas être des plus faciles. Elle ne lui avait pas pardonné, comme lui ne lui avait pas pardonné non plus le fait qu'elle le lui annonce d'une manière aussi plate. Une lettre, une lettre qui chamboulait tout alors qu'il se voyait déjà avec elle. Comment ne pas voir rouge durant quelques heures face à cela? Bref... S'annonçait maintenant un long séjour à Sancerre, de difficiles conversations ainsi qu'un long travail pour se remettre en confiance mutuellement.

Dans un long foulard habilement accroché autour de sa taille et de ses épaules se trouvait Esteban. Le petit, chapeau noir sur la tête, ne disait rien depuis quelques heures. Il dormait sûrement. Du haut de ses dix mois, son fils ne faisait pas d'histoire depuis un voyage qui devait lui paraître trop long. Mais ils étaient enfin arrivés. En passant les portes de la ville, Thibalt adressa un léger sourire aux gardes qui s'y trouvaient pour leur indiquer qu'il ne venait pas pour chercher des ennuis. De toute manière, avec son fils accroché dans un foulard autour de sa taille, personne ne pouvait le soupçonner d'être malhonnête. Un instant, il attendit sur place et regarda à droite et à gauche pour tenter de trouver Claire. Visiblement, la demoiselle était rentrée chez elle en voyant qu'ils n'arrivaient pas au petit matin comme prévu.

«On va directement aller chez elle. Je vais demander ma route.» dit-il à Pherea en lui indiquant un groupe de personnes qui discutaient.

Il s'approcha d'eux, leur demanda s'ils savaient la direction à prendre pour aller chez Claire et par chance ils le savaient. 46 ruelle des trois Barbeaux. Drôle de nom de ruelle... Sans discuter, ils prirent la route vers chez elle. Sancerre... Une ville qu'il ne connaissait que trop peu et qu'il souhaitait connaître. D'ailleurs, il savait qu'il rencontrerait surement les amis de Claire, ce qui ne pouvait qu'être une bonne chose dans la mesure où cela lui permettrait de comprendre un peu plus son univers parfois si particulier.

Après quelques minutes de marche dans le brouhaha de la ville, ils arrivèrent enfin au 46 ruelle des trois Barbeaux. Thibalt frappa à la porte et remit le chapeau du petit correctement. Pour une fois, et ce malgré le fait que s'en était un, il voulait que son fils ne ressemble pas à un pirate.

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 1245 Date d'inscription : 11/03/2008

La journée avançait, le soleil était haut dans le ciel quand la brunette, toujours installée dans le jardin entendit frapper.
Son sang ne fit qu'un tour... Etait-ce lui ? enfin eux ?...
Doucement elle se releva, la tête lui tournant un peu avec sa bonne idée de rester au soleil.
Elle frotta ses mains sur ses braies puis ramena toute sa tignasse sur sa nuque.

Comment allait-elle réagir ? comment allait-il régir ? Sans oublier son amie, qui l'accompagnait...
Elle passait vite fait ses mains sous l'eau finalement, inspira un grand coup et alla ouvrir franchement la porte, l'autre main posée sur son mini-ventre tout juste grossi de deux centimètres un peu passés. Trois mois, ça allait déjà bientôt faire trois moi que mini-ventre grandissait en elle.

Son regard se figea... ses trois invités étaient bien là, Thibalt en premier ... Elle eut ce sentiment de solitude à ce moment précis... Toute perdue, elle tenta de se ressaisir au plus vite pour leur adresser un franc sourire.

- B...Bonjour, à vous trois...

Une chaude suée vint perler timidement sur son front, est-ce la fournaise extérieure ou celle intérieure engendrant son malaise qui était en cause ?
Elle reprit cependant, la vois assez assurée.

- Soyez les bienvenus dans mon humble demeure, j'espère que vous vous y sentirez comme chez vous...

La pestouille avait rarement été si mal à l'aise et les laissa entrer pour qu'eux, par contre, puissent se mettre à l'aise, tout en préférant que Thibalt ouvre la bouche en premier...

Nouveau citoyen Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 09/08/2009

Continuant à ajouter le chapeau de son fils pour que tout soit parfait, la porte s'ouvrit soudainement et Thibalt releva les yeux. Claire... Voilà longtemps qu'il n'avait pas vu la jeune femme et on pouvait déjà apercevoir que son ventre avait un peu grossi. Bon sang... Le temps passait vite, et lui ne s'en rendait même plus compte.

- B...Bonjour, à vous trois...

Elle bafouillait et cela le rassurait. Lui aussi était très mal à l'aise. Son coeur battait bien plus vite qu'à l'habitude, d'ailleurs il avait presque l'impression qu'il allait exploser tant il battait fort. Durant tout le voyage, il avait cherché une façon intelligente et respectable de pouvoir lui adresser la parole mais tout tomba à l'eau. Il ne se sentait pas le courage de le faire, peut être aussi car il reprenait conscience du mal qu'il avait pu faire à Claire.

«Bonjour!» dit-il avec un sourire forcé pour cacher son malaise.

Elle les laissa entrer dans sa maison et Thibalt passa le premier et se rendit dans la première pièce qu'il vit:le salon. Il se plaça au centre de la pièce sans rien dire et regarda tout autour de lui pour découvrir un peu l'endroit où elle vivait. Visiblement, elle venait de tout nettoyer, ce qui l'amusa un peu du fait qu'elle ait fait tant d'efforts simplement pour eux trois. Il fallait maintenant trouver un sujet de conversation. Pour faire comme s'il pensait à autre chose, Thibalt regardait Esteban qui ne semblait pas préoccupé par le malaise de son père. Il dormait, voilà tout. Après tout, les enfants pour amadouer les gens, c'était utile non? Pirate... Même un petit chouinage histoire d'attirer l'attention et faire penser à autre chose. Il fallait qu'il se débrouille seul. Un peu gêné à l'idée de prendre la parole le premier, il regarda Claire un instant sans rien dire.

«Je... Enfin... Bref, c'est joli chez toi!»

Ce que c'était nul... Un instant, il pensa même se cacher le visage tant il trouvait cet abordage pitoyable.

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 1245 Date d'inscription : 11/03/2008

Les retrouvailles semblaient... des plus simples, un "bonjour", un sourire crispé, un "c'est joli chez toi" .
La Brunette ne se laissait pas démonter pour autant, quitte à poursuivre les banalités d'usage, autant aller jusqu'au bout.
Un regard bienveillant sur la dame qui l'accompagnait, un autre sur le petit Esteban dont elle avait beaucoup entendu parler et elle enchainait, il le fallait, le silence était des plus pesant.

- Mettez-vous à l'aise... soyez les bienvenus et dans cette maison, et à Sancerre. Si vous voulez me suivre...j'vais vous montrer vos chambres, vous choisirez chacun celle qui vous conviendra le mieux...

Les invitant à la suivre, la pestouille les conduisit d'abord à la chambre d'amis, attenante à la pièce de toilette.

- Voilà... ici ... la chambre d'amis, la petite porte au fond mène directement dans le jardin, le lit est assez confortable il me semble, j'ai mis une serviette propre sur la petite table, pour la toilette.

Elle ne leur laissait que peu de temps pour parler, parce que plus elle parlerait à présent, plus, peut-être, ils parleraient ensuite .

- Juste à côté, et bien vous pourrez vous rafraichir, le baquet pour les bains est neuf, il n'y a plus qu'à remplir...
La seconde chambre est à l'étage.

Elle les précéda puis les emmena sur la gauche, ouvrit la porte et le soleil qui inondait la pièce à cette heure les éblouit.

La pestouille peinait à regarder cette pièce, mais elle prit sur elle, ce qui lui permettait de conserver son sourire.

- Oh euh si vous vous trompez de porte...au pire vous aurez des draps à replier...

Elle retint un léger rire mais gardait l'espoir de finir par rompre le silence.

Voilà... faites votre choix... dans l'une et l'autre il y a la place pour installer un petit lit de fortune pour Esteban cher Thibalt, vous aurez remarqué je suppose ?
Bien... on peut aller prendre un petit verre, enfin tisane pour moi, pendant que vous vous mettez d'accord non ?

Leur adressant à chacun un sourire franc et sincère, elle descendit pour la énième fois de la journée ces satanés escaliers puis écarta deux chaises de la table tandis qu'elle partit en cuisine chercher une bouteille de poire dont elle leur servit un verre chacun, avant de prendre place elle-même, face à eux..

Nouveau citoyen Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 09/08/2009

Sans rien dire, Thibalt fit avec Pherea la découverte des lieux. Au fond de lui, il se moquait bien de savoir ce qui pouvait se trouver dans sa maison, l'agencement des pièces et la présence ou non d'un loup dans un de ses placards. Il aurait aimé jouer carte sur table, mais ça n'était pas aussi facile que ça en avait l'air. Et puis... Il y avait une invitée avec lui, ça n'était peut être pas des plus corrects que de la prendre à parti. Aussi, il visita chacune des pièces en cherchant à forcer un intérêt en voyant chaque pièce.

Voilà... faites votre choix... dans l'une et l'autre il y a la place pour installer un petit lit de fortune pour Esteban cher Thibalt, vous aurez remarqué je suppose ?
Bien... on peut aller prendre un petit verre, enfin tisane pour moi, pendant que vous vous mettez d'accord non ?

Pour Esteban, il semblait normal qu'il puisse avoir un petit berceau digne de ce nom. Thibalt, lui, pouvait tout à fait dormir dans un fauteuil sans que cela ne lui pose aucun problème. Il avait passé un séminaire à Noirlac et les lits étaient bien plus austères que les fauteuils de chez Claire... Comme elle devait se douter qu'il préférait laisser le confort aux demoiselles, Thibalt préféra ne pas le rappeler à l'hôte qui descendit les escaliers pour aller boire un verre avec eux.

Il prit place sur sa chaise et sortit Esteban du long foulard qu'il portait pour le prendre dans ses bras correctement. Il enleva son chapeau, bien plus étouffant qu'autre chose et recoiffa tant bien que mal la tignasse blonde de son fils. Le chapeau il le posa à côté du verre que lui avait donné Claire et qu'il avait remercié assez sommairement.

Gardant son fils contre lui, il but une gorgée de bière puis vit que le petit semblait lui aussi avoir soif étant donné qu'il cherchait à attraper le verre à chaque fois que Thibalt l'approchait de ses lèvres.

«Euh... Excusez moi Claire mais est-ce que vous auriez un verre, du lait et une serviette, s'il vous plait? J'dois faire boire le petit et ça risque d'être un peu sale...»

Hé oui... Pas de maman, pas de possibilité d'alaiter le petit. Alors il fallait lui donner à boire comme un grand tout en sachant qu'il n'en avait pas vraiment la capacité. Résultat, il en mettait partout... Thibalt avait néanmoins conscience que la discussion se ferait peut être grâce à Esteban et d'ailleurs, même s'il ne semblait pas le comprendre, le petit n'avait de cesse d'envoyer des sourires à la future maman.

Citoyen présent Nombre de messages : 31 Date d'inscription : 22/04/2009

Jean qui était en train de se promener dans le village passa devant la maison de Claire, du moins lui semblait-il. Il hésita quelques secondes, devait-il frapper ou pas ? Peut-être la dérangerait-il... Le diacre resta immobile devant la porte. Puis, il se dit que de revoir cette chère Claire ne serait pas déplaisant, sa compagnie lui plaisait, il aimait discuter avec elle.
C'est ainsi que le diacre frappa deux coups sur la porte et attendit.
Il en profita pour brosser d'un revers de main sa soutane.

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 1245 Date d'inscription : 11/03/2008

Claire esquissa un léger sourire, le seul qui semblait intrigué par la balade était le petit Esteban.
Ils furent bientôt attablés devant une pure poire Sancerroise, la brunette se contenta d’une tisane comme depuis presque trois mois maintenant.
Un silence pesant emplit de nouveau la maison…Claire n’aimait pas cela du tout, mais elle prenait sur elle…après tout, elle avait usé des paroles, elle déjà depuis leur arrivée.

Thibalt libérait Esteban de son couvre-chef. Ce petit était des plus souriants, c’était attendrissant, et force était de constater que si son père restait stoïque à tout juste prononcer quelques mots, heureusement que le môme était là.

Promenant ses prunelles azurées sur ses trois invités, la pestouille vit Thibalt ouvrir la bouche…peut-être dirait-il qu’il était content d’être là… ou toute autre banalité qui semblaient être de circonstance.
Il n’en fût rien, Claire désespérait mais prit tout de même avec un sourire faiblard la question de Thibalt.

- Du lait…du lait… mais… je crois pas… J’ai pas eu le temps d’aller au marché encore à vrai dire. J’ai demandé à Ary, elle pourrait me dépanner quelque peu… avec ses lardons, elle doit avoir de quoi faire, elle devrait nous rejoindre un peu plus tard si elle n’a pas oublié, j’en prendrais de toutes façons sur le marché tout à l’heure.

Sa réponse à peine achevée que la pestouille entendit frapper sur sa porte toute neuve.

- Pardonnez-moi…c’est ptêtre Ary justement…

Se levant en s’excusant, elle soupira de soulagement. Qu’importe qui se trouvait derrière la porte, ce serait un souffle salvateur dans cette maison.
Elle ouvrit la porte et laissa un large sourire de contentement se dessiner sur ses lèvres.

- Messire Bisac ! ça alors…quelle heureuse surprise ! Ou…frère ou père… ou autre chose ? Pardonnez ma maladresse mais j’avoue avoir beaucoup de mal avec les grades religieux… Norf ! Si ça s’trouve c’sont même pas des grades… J’suis trop habitée par l’armée sans doute…

Elle lui adressa un sourire confus puis baissa légèrement la tête, sa frange trop longue venant cacher ses yeux désolés.
Elle toussota puis retrouva de nouveau sa confiance.

Entrez donc j’vous prie, vous êtes le bienvenu ! J’ai des invités qui vont rester quelques temps, le moment pour eux de faire connaissance avec notre nouveau jeune Diacre.

Manière cavalière ou pas, Claire s’en foutait et tendit la main au Diacre pour l’inviter à entrer.
La porte refermée, elle recula une autre chaise de la table et le convia à s’asseoir d’un sourire non dissimulé.

Thibalt, Dame Pherea…hum petit Esteban, j’ai le plaisir de vous présenter notre nouveau Diacre, à Sancerre, …euh… dans le doute du titre, voici Messire Bisac.

Elle espérait qu’enfin les langues se délieraient avec l’arrivée du jeune Diacre à qui elle servit une poire également sans même demander si il préférait autre chose.

Que nous vaut le plaisir de votre visite ? C’est un réel honneur que de vous accueillir dans mon antre en tout cas.

La pestouille reprit place, une main sur son mini-ventre pour écouter la voix confiante de jeune Diacre.

Citoyen présent Nombre de messages : 31 Date d'inscription : 22/04/2009

Jean qui patientait derrière la porte, se trouva nez à nez avec Claire qui lui fit un large sourire. Conforté par cette attitude il sourit aussi et pénétra dans la demeure. Il fit une légère révérence à l'homme qui lui faisait face et un sourire à l'enfant qui l'accompagnait. Claire fit alors les présentations, ce qui eut pour effet de faire sourire le diacre. Ce dernier ajouta donc.

Je suis Jean Bisac, heureux de faire votre connaissance messire. Comme la dit Claire, je suis le diacre de ce village.

Jean se retourna vers Claire en lui disant.

D'ailleurs, à ce propos appellez moi "mon père" ou "Jean" tout simplement.

Il sourit et s'assit sur la chaise que lui tendait la jeune femme.
Jean ne buvait jamais, ou alors rarement, d'alcool, toutefois il ne dit rien à Claire de peur de la vexer, et prit son verre.
Il avait de plus, remarqué que Claire avait quelques peu "grossit" au niveau du ventre...notre chère amie attendrait-elle un heureux évènement... De ses quelques compétences d'herboriste Jean pourra, si elle le désire, lui préparer quelques potions ou décoctions afin que tout ce passe pour le mieux chez elle.
Et peut-être même que le diacre aura la chance de baptiser l'enfant. Il mit, cependant, fin à ces pensées, peut-être que Claire n'était pas enceinte, même si son ventre le laissait supposer...
Le diacre dit alors à l'intention de l'homme. Claire ne semblait pas trop bavarde aujourd'hui (ce qui est assez rare...).

Messire, que nous vaut le plaisir de vous accueillir, dans ce charmant village de sancerre, vous et votre fils ? du moins je présume qu'il s'agit de votre enfant.

Nouveau citoyen Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 09/08/2009

Alors que finalement personne ne semblait savoir comment aborder la conversation, on frappa à la porte et le Diacre du village entra. Thibalt se leva, son fils dans les bras, avec un grand sourire, enchanté de rencontrer le représentant spirituel de Sancerre et baissa la tête pour le saluer.

«Thibalt Dominguez, enchanté de vous rencontrer mon père.»

Il reprit place et, alors qu'il pensait que le Diacre allait plutôt s'adresser à Claire qu'à lui étant donné qu'elle était enceinte et qu'il aurait pu lui faire un sermon pour cela, c'est à Thibalt qu'il s'adressa.

Messire, que nous vaut le plaisir de vous accueillir, dans ce charmant village de sancerre, vous et votre fils ? du moins je présume qu'il s'agit de votre enfant.

«Hé bien... Je venais rendre visite à Claire. Disons que j'avais aussi quelques affaires à régler avec certaines personnes... M'enfin j'suis pas convaincu que cela vous intéresse beaucoup, vous savez.»

En vérité, la question du Diacre le mettait un peu mal à l'aise. Comme c'était un représentant de l'Eglise, il ne pouvait pas vraiment lui dire de se mêler de ses affaires mais comme il venait pour tenter de faire comprendre certaines choses à Claire, il ne pouvait pas non plus commencer à étaler sa vie sentimentale. Surtout devant un clerc... Bref, il força un sourire, espérant que le Diacre comprendrait que c'était un peu complexe.

«Vous êtes Diacre de Sancerre depuis longtemps?»

Citoyen présent Nombre de messages : 31 Date d'inscription : 22/04/2009

Bisac écouta attentivement la brève réponse du sieur Dominguez. Il esquissa un léger sourire. Cet homme avait marqué une légère hésitation avant de commencer parler, il était à peu près clair qu'il ne désirait pas raconter son histoire au diacre. C'était surement sa récente fonction qui devait le géner.
Voulant faire fis des apparences et des préjugés. Jean se permit d'insister.

Escusez mon audace messire, mais il me semble avoir remarqué une légère hésitation dans votre voix. N'y voyez aucun reproche, c'est juste que de mon statut de diacre vous êtes moins enclin à me raconter votre histoire, ce que je peux comprendre aisement. Laisser moi toutefois vous raconter une petite chose à mon tour.
Votre réticense vient donc du fait que je sois diacre...vous savez, je ne fais partir de cette caste d'hommes d'église qui voient le malin dans toutes les caractéristiques ou les actions des hommes. Certains membres de notre sainte Eglise, voient à leur manière le message transmit par Christos, dans mon cas, j'interprètre le message donné par le Livre des Vertus selon ma propre vision des choses, autrement dit, le seigneur ne nous dit pas "obéit" mais "décide" et c'est là qu'il peut exister une certaine différence.
Pour moi, la religion Aristotélicienne doit se baser sur un échange mutuel entre les personnes. Notre religion ne peut exister si il n'y a une discussion, les fondements même du dogme doivent être assimilés par le biai d'une discussion et non par l'apprentissage rébarbatoire de certains textes. Cette vision des choses est toute personelle.
Je voulais vous dire cela car sachez que vous pouvez me raconter votre histoire sans crainte, je ne suis pas ici pour juger, mon travail n'est pas de juger mes semblables, je laisse cette lourde tâche à notre Créateur...
Si je vous pousse ainsi à me conter votre histoire c'est seulement dans le but de vous aider et de vous apporter, dans la mesure de mes moyens, toute l'aide nécessaire, qu'elle soit morale, spirituelle ou encore matérielle et pour vous dire la vérité, je suis aussi d'un naturel curieux et votre histoire m'intéresse.

Bisac sourit en espérant que son petit discours est rassuré l'homme sur ses intentions. Le diacre ou tout homme d'église ne peut rejetter certains de ses semblables car ne sommes nous tous pas de créatures du même Seigneur...

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 1245 Date d'inscription : 11/03/2008

La pestouille restait assise au fond de sa chaise, faisant, comme à chaque moment de réflexion, tourner sa tisane entre ses mains...
Elle était heureuse de la visite du jeune Diacre, pas seulement parce qu'il était tombé...à pic pour rompre le silence que Claire ne supportait plus, mais parce que c'était la première fois qu'un homme d'église entrait dans sa demeure.

En tout cas, il savait faire parler les gens...Thibalt lui en avait dit plus en quelques minutes qu'il ne lui en avait dit à elle depuis son arrivée.

La brunette n'osait moufter, Bisac et Thibalt avaient trouvé là un point commun...hum comment l'appeler... la "Diacritude" ?
Elle retint un léger rire en pensant à ce mot, encore pure invention, comme elle savait si bien le faire.

Elle écoutait l'échange entre les deux hommes, avec un calme bien étrange qu'elle décida d'interrompre avec un besoin de sortir, les ptits malaises dus à la grossesse servaient à ça finalement, créer le besoin de sortir quand...
Elle agita sa main quelques secondes devant sa trogne pour créer une petite bise venteuse près d'elle puis se leva.

Elle leur adressa un sourire à chacun puis passa délicatement son index sur la petite joue d'Esteban.

Le prétexte fut vite trouvé...

J'vais au marché tant qu'il est encore temps. Besoin de lait pour le petit... et puis j'vais essayer de faire ramener un p'tit berceau...
Faites...comme chez vous... j'vous laisse la bouteille !

Un p'tit clin d'oeil, la brunette sortit vite pour d'abord reprendre ses esprits sur le banc de pierres sous la fenêtre de la cuisine.

Lison était rendue, les enfants dormaient et Aryan trainait derrière sa folle de vache. Celle ci devait avoir un très bon nez pour repérer les taureaux hors de Sancerre, elle tirait sur la corde, avait failli perdre Aryan.
Dame Tourbillon avait réussi à la mettre sur le droit chemin, ou du moins le bon chemin.

Arrête de jouer au martyr va ! Pas le moment de jouer aux courreuses de corne, j'ai b'soin de ton lait et fait pas ta tête de mule. On est déjà en retard.

Pour toutes réponses, un meuglement. C'est en soupirant qu'Aryan continuait de tirer sur la corde en direction de la ruelle des trois Barbeaux. Calire poussa un long meuglement et se mit à courir dans la rue, la vache trainait Aryan. Tout en hurlant à sa folle de Calire de s'arrêter, toutes deux s'arrêtèrent.

Oh bonjour mon boulet ! J'te ramène le lait, j'ai un peu de retard, elle ne voulait pas vraiment sortir de l'étable et elle voulait aller voir dans les prés.

Le jeune homme marchait dans la rue... Passant plusieurs fois devant la maison. Son hésitation se faisait ressentir... Frapper à la porte, ou rentrer en taverne ? Il ne s'était pas annoncé... Il n'avait pas prévenu de sa venue. Une missive aurait pu faire l'affaire...

Plongé dans ces pensées, il faisait les cents pas quand il entendit du bruit. Quelqu'un approchait. Se dissimulant dans l'ombre, il aperçut l'homme en soutane. Un diacre ou un curé, à n'en pas douter. L'homme s'arrêta devant la maison qui occupait son esprit, frappa, et la porte s'ouvrit. David se dissimula du mieux qu'il put pour regarder la femme qui ouvrait. Elle était là... Aussi belle qu'il la connaissait. Elle souriait, et invita l'homme à entrer, puis referma la porte, coupant la vision de David sur l'intérieur.

Quelques minutes passèrent, et la porte s'ouvrit doucement à nouveau. Celle qu'il appelait sa princesse sortit s'asseoir sur le banc de pierre. Il la regarda, assuré qu'on ne puisse pas le voir. Elle était pensive. Si différente de quand il y avait du monde autour d'elle. Tournant la tête, il entendit alors le meuglement d'un animal qui s'approchait. Il chercha la vache en question des yeux, et la trouva en train de trainer Ary. Il sourit, ne s'attendant pas à la voir, et se dissimula plus encore.

"Un peu de courage bon sang !" qu'il se répétait... Mais tout bougeait trop vite, comme s'il n'était pas du même univers. S'agitant nerveusement, il attendit patiemment, bien décidé qu'il serait plus fort que ses craintes... ou autres.

Nouveau citoyen Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 09/08/2009

Etrangement, alors que Thibalt était sûrement l’un des plus fervents croyants qui pouvaient se trouver dans la pièce, le Diacre tenta de le rassurer sur le fait qu’il n’était pas «Le genre d’Hommes d’Eglise qui voyaient le malin partout ». D’ailleurs, il n’en avait jamais douté. En tout cas, avant même qu’il ne prit la peine de répondre, sûrement car il ne savait pas comment le faire, Claire prit la poudre d’escampette pour aller chercher du lait pour le petit.

Comme il ne sut s’il devait ou non la retenir, l’Aragonais lui adressa un léger sourire pour lui faire comprendre qu’elle pouvait partir si elle le souhaitait. De toute façon, il comprenait que le prétexte du lait pour Esteban était sûrement un moyen pour elle de ne pas avoir à supporter des discussions trop… théologiques. Bref, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Tentant de faire abstraction de tout cela, il redirigea son attention vers Bisac et lui adressa un sourire un peu gêné.

« Vous savez… J’ai posé ma candidature pour être Diacre de Chateauroux alors ne croyez pas que ce soit contre les hommes d’Eglise ou quoi que ce soit… Je n’ai simplement pas envie de devoir vous raconter ma vie, sûrement car elle n’a rien d’intéressante… »

Effectivement, sur le coup elle n’avait rien d’intéressante. Des soucis de cœur, de famille peut être aussi mais aussi des soucis avec son travail et son dos qui lui faisait mal à cause de la marche accomplie. Bref, des soucis de vieux quoi… Et même si le Diacre ne semblait pas aussi vieux que lui, il devait sûrement déjà savoir ce dont il s’agissait. Les hommes d’Eglise… Ils étaient juste devins, voilà tout. En pensant à cela, il sourit un peu puis lui dit:

«Dites moi mon frère… Vous connaissez Claire depuis longtemps? Je veux dire… Vous êtes amis? »

Citoyen présent Nombre de messages : 31 Date d'inscription : 22/04/2009

Jean qui attendait la réponse du sieur Thibalt, assista un départ précipité de Claire avec amusement. Cette dernière prit la poudre d'escampette prétextant un besoin de lait pour le jeune garçon, ce qui en soit, était surement vrai.
Le diacre écouta donc le bref récit de l'homme, il sourit et dit.

Je vous comprends tout à fait et je vous prie de m'escuser si mon attitude a put vous paraitre déplacée.

Finalement, Bisac porta le verre d'alcool à ses lèvres et but une gorgée.
Il écouta la question de l'homme et lui répondit.

Hé bien, à dire vrai, on ne peut pas dire que je suis ami de longue date de Claire, toutefois, nous partageons certains points communs et je lui suis reconnaissant d'avoir prit ma défense récement pour une sombre histoire de politique. J'aime donc à penser que je fais partir de ses amis et en tout cas j'aprécie grandement sa compagnie.

Jean sourit à ses propos, puis, marquant un temps d'arret il dit.

Je pense que l'on vient de frapper,non ? Devons-nous ouvrir ou attendre le retour de Claire ?

Nouveau citoyen Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 09/08/2009

Un Diacre qui avait l’impression d’avoir des points communs avec Claire ? C’était une idée assez surprenante que Thibalt avait un peu de mal à comprendre. Depuis le peu de temps qu’il connaissait son hôte, il n’avait jamais eu le sentiment ne serait-ce que quelques secondes qu’elle pouvait ressentir une quelconque compréhension avec les Hommes d’Eglise. Mais bon… Leurs points communs devaient sûrement toucher sur quelque chose d’autre, alors. L’Aragonais préféra néanmoins ne pas trop s’en mêler, après tout ça ne regardait qu’eux.

« Je comprend tout à fait ce que vous voulez dire, mon Frère. La présence de Claire est une présence agréable. Ca n’est pas pour rien que je viens lui rendre visite, d’ailleurs! »

Apparemment, quelqu’un avait frappé à la porte. Thibalt, lui, n’avait rien entendu. N’étant pas chez lui, il ne préférait pas ouvrir.

« Je ne sais pas pour vous, mais moi je ne préfère pas ouvrir… Je ne suis pas chez moi… Ni dans ma ville, d’ailleurs… »

Citoyen présent Nombre de messages : 31 Date d'inscription : 22/04/2009

Bisac écouta attentivement Thibalt et c'est en haussant les épaules qu'il lui répondit.

Vous avez surement raison, restons ici et patientons tranquillement. J'ai surement dut rêver en entendant frapper. Il m'arrive d'entendre des bruits quelques fois.

Il sourit et prononca sur un ton un brin ironique.

Les voix du Seigneur sont impénétrables...

Buvant une nouvelle gorgée de vin, le diacre se leva et commenca à arpenter la pièce. Après avoir traversé la pièce en long, en large et en travers durant quelques minutes, il revint s'asseoir et recommenca à attendre.
Ciel que la patiente était une vertu dont il était dépourvu !
Pour vaincre cette attente Jean commença à tapoter la table du bout des doigts tout en se mordillant la lèvre...
Quelques minutes s'écoulèrent ainsi avant qu'un des deux hommes ne prennent la parole.
Brisant le silence il dit.

Vous l'avez peut-être remarqué, mais la patiente n'est pas ma principale qualité.
Au fait, peut-être me l'avez-vous déjà dit, mais comment se nomme votre fils ?

Jean avait dit cette phrase banale dans le seul but de relancer quelque peu la conversation, c'est vous dire l'imagination du diacre...

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 1245 Date d'inscription : 11/03/2008

Laissant ses pensées voguer à leur gré, la brunette avait le cerveau en ébullition.
Celui qu'elle avait attendu ici était enfin arrivé... mais rien, il ne disait rien, ne montrait rien. Autant Claire n'était pas très démonstrative de ce qu'elle ressentait, autant elle demandait le minimum, tout comme elle le donnait.
David lui était là...ses sentiments, elle les connaissait depuis longtemps déjà, mais toujours elle avait eu peur de lui faire mal sachant son passé.
Il lui montrait ce qu'il ressentait...ça oui...peut-être trop même, et elle le faisait souffrir, à le laisser la réconforter, le laisser mesurer la taille de son bidon qui commençait légèrement à s'arrondir. Il la faisait rire, même en cette période de doute.
Et Thibalt...la relation entre eux, si tant est que ce soit une relation, était basée sur la tendresse, mais ce, de façon épistolaire... Quand ils se voyaient, c'était des déchirements, des mots qui faisaient mal, n'importe qui auraient pu croire qu'ils se détestaient certainement. Et pourtant, c'est lui qu'elle attendait... elle l'avait dit à David.

Elle daigna enfin se lever pour aller chercher du lait et partir à la recherche d'un berceau quand elle vit une vache arriver, mais pas n'importe laquelle !
Calire, la vache par excellence, une p'tite laitière que la pestouille avait volée un soir pour offrir à Jélu et Ary, à la naissance des lardons.

"On l'appellera Calire pour penser à toi" Ary avait dit...
Claire se demandait encore parfois si elle faisait bien de prendre ça à la rigolade mais qu'importe, elle avait adoré l'idée et en riait encore.
Elle plissa les yeux... puis vit Ary essayant de suivre les ruades de Calire qui semblait déchainée encore... Claire se leva d'un bond et éclata de rire avant d'aller à la rescousse de son boulet.

Toutes deux elles réussirent à attacher Calire au gros arbre devant la maison.

Hé beh mon boulet ! tu tombes bien… j’avais justement besoin de lait, tu sais pour le petit Esteban, je t’en ai parlé… Thibalt, le petit et une de leurs amies sont arrivés enfin.

Elle prit le bras d’Ary pour lui murmurer :
je te cache pas que j’attendais des retrouvailles un peu moins insignifiantes… Jean Bisac est arrivé…on ne peut mieux, Thibalt parle enfin… tu sais que…pas un sourire, tout juste un regard…et la première phrase qu’il m’a dite avec un faux air intéressé de surcroît c’est « c’est joli chez toi »… la seconde était pour me demander du lait…
Bref les retrouvailles qui mettent à l’aise et qui te font te demander vraiment s’il est heureux d’être là… Et tu vois… je devrais avoir honte de dire ça, mais je regrette que David ne soit pas là… « mon moi » comme je l’ai toujours appelé… bin lui au moins n’a pas caché sa joie quand il m’a revue même si…

Un petit toussotement et la brunette pousse un peu Ary à l’intérieur.

Bon on va aller chercher de quoi donner un peu de lait au p’tit nan ?

Sans lui laisser franchement le choix elle fit entrer son boulet d’amour et retrouvait le sourire, enfin il y allait avoir de la conversation certainement !

Messieurs... euh... Madame... On vous interrompt ? Ary se joint à nous, c'est elle qui veille sur moi pour...

La brunette passa brièvement sa main sur son bidon naissant et sourit.

Alors nul ne tombe malade hein ! C'est mon ange gardien pendant au moins six mois encore !

Ary tu connais Jean Bisac ? notre nouveau Diacre qui nous honore de sa présence, ensuite euh Dame... Pherea c'est ça ? très silencieuse aussi, mais peut-être intimidée je ne sais... Et puis donc, Thibalt, que j'attendais impatiemment et dont j't'ai déjà parlé avec le petit Esteban...

Nouveau citoyen Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 09/08/2009

Les voix du Seigneur sont impénétrables...

En entendant cela, Thibalt adressa un léger sourire amusé à Bisac mais il ne répondit rien. Après cette remarque, quelques longues minutes se passèrent dans un silence religieux. Tandis que le Diacre marchait dans toute la pièce, l’Aragonais s’amusait avec son fils sans faire de bruit en lui remettant son chapeau sur la tête puis en l’enlevant, ce qui avait pour effet de faire sourire gentiment le petit garnement. Finalement, Bisac revint à sa place et Thibalt regarda en direction de la porte pour voir si finalement Claire ne revenait pas. Tout de même… Cela faisait peu de temps qu’elle était partie mais ça n’était pas très correct de laisser des invités seuls chez elle. D’autant plus que ces invités se connaissaient à peine.
Après quelques minutes de plus passées à attendre assis sur sa chaise, Bisac semblait dans l’incapacité de patienter plus longtemps et brisa le silence en faisant remarquer qu’il n’était pas très patient puis en demandant le prénom de son fils.

« Je ne suis pas quelqu’un de très patient non plus, vous savez… Mais les femmes savent se faire désirer, ça n’est pas un secret. A part ça, mon fils s’appelle Esteban. »

Visiblement, le Diacre cherchait à relancer un peu la conversation et Thibalt se décida à lui faciliter un peu la tâche.

« Et vous ? Vous avez des enfants ? Ou même une femme… Sans vouloir être indiscret, bien entendu! »

Alors que Thibalt commençait à se faire à l'idée que Claire n'allait sûrement pas revenir de sitôt, elle revint finalement en compagnie d'une demoiselle qu'il ne connaissait pas. Un instant, il eut presque envie de lui reprocher le fait de laisser ses invités seuls de cette façon là d'autant plus qu'il aurait très bien pu aller chercher le lait lui même et que, si il était impotent, il y aurait été quand même. Bref, il préféra ne pas se fâcher en compagnie d'inconnus et se leva avec Esteban dans les bras pour saluer Aryan juste après que Claire ait fait les présentations.

«Voilà donc la fameuse Aryan. C'est un plaisir de vous rencontrer.» lui dit-il avec un sourire sincère.

Elles s'étaient retrouvées, les deux amies parlaient.... Puis chuchotaient. Curieux comme il était, il aurait aimé pouvoir se changer en libellule, et voler prêt d'elles pour tout écouter. Mais ils était là, simple homme et percevait un mot par ci, un mot par là. Rien de suffisant à ses oreilles cependant. Voyant que princesse invitait Ary à l'intérieur, il se permit de respirer à nouveau. La vache elle, était toujours là... Bah... il aurait un peu de compagnie. Il s'approcha en catimini, bien décidé à frapper à la porte, et leva la main, poing fermé pour toquer. Une seconde de réflexion... Une seconde de trop. Il arrêta son mouvement, et se pencha pour jeter un oeil à l'intérieur... C'est qu'il commençait à y avoir du monde...

Rangeant ses mains dans ses poches, il se tourna et frappa violemment un caillou qui osait trainer là devant lui. Il se maudissait de ne pas avoir le courage de se tourner et de frapper à la porte du coeur de celle qu'il aimait. Se retournant malgré tout, il se mordait la lèvre et s'approcha à nouveau du carreau... Quelques secondes, pour être sur qu'elle soit là... Il voulait sortir de ce rêve qui commençait à l'entourer. En sortir, ou bien y entrer. Pas rester sur le perron. Il baissa la tête, comme à son habitude, cherchant la force de faire ce qu'il fallait. Il se retourna et regarda Calire, la vache dont il avait retenu le nom quelques instants auparavant.

Je dois y aller tu crois ? Tu voudrais pas taper à la porte à ma place non ?

Il soupira... Voila qu'il parlait à une vache... Il se retourna vers la porte, et frappa sans réfléchir trois coups secs, déjà hésitant à s'enfuir au loin.

Juste le temps d'un bonjour, le temps d'un rapide compte rendu et voilà qu'Aryan est poussé à l'intérieur de force, sans pouvoir protester ou lui dire qu'elle devait quand même s'occuper de sa marmaille.
Elle se retrouvait donc chez son boulet, l'air aussi glamour qu'une andouille avec Bisac, nouvellement Diacre et surement les amis de Châteauroux.

Ary tu connais Jean
Bisac ? notre nouveau Diacre qui nous honore de sa présence, ensuite
euh Dame... Pherea c'est ça ? très silencieuse aussi, mais peut-être
intimidée je ne sais... Et puis donc, Thibalt, que j'attendais
impatiemment et dont j't'ai déjà parlé avec le petit Esteban

Dame Courant les salua un peu gauchement, elle n'a jamais été à l'aise avec les inconnus et ni avec les hommes d'Eglise depuis qu'elle avait appris qu'elle était sûrement vouée aux Enfers.
Le grand blond se leva pour saluer Aryan, elle lui rendit un petit sourire et regarda l'enfant. Elle se souvenait de sa mission du jour, traire Calire pour le petit Esteban.

Contente de vous voir messieurs mais Calire ne va pas se traire toute seule. Et puis, il parait qu'il faut nourrir ce p'tiot, pas lui qui va la traire ...

Elle fonça vers la cuisine et attrapa le premier seau. Elle repassa rapidement tout le monde et file retrouver sa mélomane de vache tout en incendiant Claire du regard. Elle ouvrit la porte et tomba nez à nez avec David.

Aaah ... vous m'avez fait peur, bonsoir ... Claire t'a un invité ! Excusez moi, j'dois aller m'occuper de ma vache.

Elle retourna auprès de sa chère Calire et commença le long travail de la traite tout en écoutant ses meuglements mélodieux.

David n'eut pas à attendre une seule seconde que la porte s'ouvrit à la volée devant lui... Par quelqu'un qui ne s'attendait pas à trouver un homme devant... Il n'avait peut être pas toqué assez fort... Ary prévint Claire en criant qu'il y avait un "invité", et le jeune homme se décala pour la laisser passer, un seau à la main. Si il avait bien tout compris, elle était là pour traire la vache pour avoir un peu de lait. Sans réfléchir plus longtemps, il s'approcha de la jeune femme et de son animal, lui proposant silencieusement son aide. Il attendit en souriant, lui tendant une main pour l'aider à se relever. Il n'était pas machiste, seulement tant qu'à être là... Il n'avait pas vraiment la sensation d'avoir été invité... Il se fit donc un devoir d'aider, comme il pouvait, et ça en l'occurrence, il pouvait.

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