Chez Lems - n°95

ice va bien ma foi
elle est un peu fatiguée et je crois qu'elle est montée se reposer dans mes appartements à l'étage

oui je comprends et puis il faut qu'elle soit en forme pour demain
Vous lui donnerez le bonjour de ma part, je compte sur vous?

Après s'être restauré copieusement , Galvane alla saluer son ami.
Lems, je ne peux pas rester plus longtemps, désolé, mais ce fut un plaisir de venir.
Je te souhaites du succès pour ton affaire (t'inquiètes, on fera tourner la boutique )
Bonne soirée et à très bientôt.

Passant devant Bragon, Ice lui glissa entre les mains un énorme verre de poire.

Aller mon cher ami, tient, bois, il te faut au moins ça pour te remettre.
Ice fit un clin d'oeil à Bragon et alla saluer Miseri, sa soeurette Joanna et Galvane

oh mon amour, vous estes là.

et bien oui, je suis juste partie me mettre une belle robe pour la circonstance. Ice se penchant à l'oreille de Lems "c'est pour vous"

Merci de votre accueil cher Lems, mais il est tard je vais devoir vous
quitter.
Je vous souhaite une bonne et douce nuit à tous.
A demain dans votre Taverne

Joanna quitta la demeure de Lems.

bonne nuit miseri. peut estre à plus tard en taverne ^^

bonne nuit joanna ! et merci d'estre passée !

Ysabeau passa devant la maison de Lems, de retour de son bureau de la Mairie. Tout était calme, la nuit avait dû être agitée et joyeuse... Elle regrettait fort de n'avoir pu se joindre aux festivités, et laissa devant la porte un petit mot et un gros paquet.

Citation :

Mon cher Lems, je pense que la soirée d'hier fut une réussite complète, et que vous avez eu de nombreux visiteurs, et non des moindres. J'ai ouï dire que vous ouvriez vostre taverne ? Félicitations et bonne chance dans cette entreprise. Je ne sais trop ce qu'Otto en pensera , mais après tout vous avez le droit aussi d'ouvrir vostre commerce... Je vous laisse une bonne couette pour l'hiver, je l'ai faite avec soin sur mon métier, et j'espère qu'elle réchauffera vos nuits... Bonne journée à vous, et à bientôt !
Avec toute mon amitié

Ysabeau était inquiète en passant devant la maison de Lems. La veille il avait été bizarre, et ce n'était peut-être pas dû uniquement aux libations en taverne... Elle regarda par la fenêtre, le vit tourner en rond, en proie à des pensées funestes sans nul doute. Vite, elle écrivit un petit mot qu'elle glissa sous la porte.

Citation :

Mon cher Lems,
Nous avons tous nos dragons, nous avons tous nos pensées funestes. Certains plus que d'autres. Mais une chose est sûre, vous n'estes pas seul. Nous sommes là, nous sommes vos amis. Ice vous aime. Je sais qu'il ne sert à rien de vous dire que vous allez vous en sortir, que les cauchemars vont cesser. Mais je sais que quelque part, tout au fond de vous, il y a quelqu'un qui cherche à vaincre ces dragons. Et ce quelqu'un nous sommes avec lui. C'est tout ce que je puis vous dire. Je suis là, nous sommes là. Nous ne vous laisserons pas vous noyer.

Maleus se rendait compte que quelque chose n'allais pas chez Lems...
Il dessida d'aller frapper chez Lems histoire de savourer un bon calva bien de chez lui!

Bah alors Lems t'en fait une tete!
T'as un problème?
Laisse moi rentrer on va s'changer les idée autours d'une bonne bouteille de calva!^^

Bragon avait entendu parler de la crise de Lems. Il s'inquiétais de voir son ami malade. Il entra donc en la taverne et appela.

-Lems, tu es là? C'est Bragon! Tu fais quoi? Viens on se promène un peu dans les bois!

Bragon s'approcha d'Ysabeau.

-Il a quoi là, ma douce Ysabeau? Vous avez encore la forme? Après le dur labeur que vous avez abattu? Bon, si lems ne viens pas, nous irons tous deux...

Ysabeau embrassa tendrement Bragon
Hélas je ne sais point ce qu'il a vraiment mon ami. Je pense à une maladie de l'âme, ce sont les plus mystérieuses et les plus difficiles à soigner. Restons attentifs et montrons-lui que nous sommes là, c'est hélas tout ce que nous pouvons faire... et prier aussi, peut-être...

lems passa la journée en taverne. Ce matin, il avait vu la dame de son coeur ce matin et s'était ouvert à elle de son mal, égoïstement forcément.
Car il était sûr que personne ne pouvait comprendre, mais il fallait qu'il lui dise car il sentait sa perte irréversible. Au fond de son précipice, la dame lui tendait la main. Il ne pouvait l'attraper mais de voir cette main tendue lui faisait regarder vers le ciel, vers l'espoir.

La journée se passa comme tous les jours. La tête vide de ses pensées, lems accueillait les gens, discutait. Artaban son ami poète était de retour de son périple. Il voyait saya heureuse comme il ne l'avait jamais vue.
Mais les démons de lems rodaient, attendant le moment propice pour le désarçonner. Ce moment arriva le soir. Son amie très chère dame ysabeau était restée un long moment dans la taverne, inquiète, lems le savait. Elle était là avec Artaban mais à présent il n'entendait plus. Son regard se fixait et se perdait à nouveau. Lems était figé, il se voyait verser quelques larmes couler sur son visage, comme le dernier signe de son âme pleurant sur sa raison. Mais il y avait quelque chose de différent, il put murmurer quelques mots à l'attention de la dame de son coeur comme un appel. Lems trouva enfin la force de se retirer dans ses appartements, livide, marchant comme un automate, partant se cacher et ne point livrer ses tourments.
Des bouffées de chaleur l'envahissaient à présent. Ils étaient là. Lems n'était plus. La scène fut d'une violence extrême entre âme et corps. Un combat dont l'issue était incertaine se livrait en ce lieu.
Les mots sortaient tout seul de sa bouche
Mais que te veulent ils tous, hein ? tu me peux le dire ? Ils t'épient, ils veulent te nuire. Regarde ces gens qui se disent tes amis, ils viennent voir la bête, ils ne veulent pas ton bien. Le corps de lems se pencha par la fenestre. Regarde là, elle, ah dame ysa, plein de compassion
fainte à ton égard.
lems regarda par la fenestre, une lueur furtive anima ses yeux. Le combat était rude.
Nooon, mais le mot était silencieux. Lems lançait un appel à ysabeau, lems voulait taper à la fenestre et faire un signe mais l'autre ne le voulait pas et ne le laissa pas faire.
Les yeux de lems se révulsèrent. Là regarde, elle s'en va te laissant à tes maux, te laissant à moi. Tu vois tu es seul !
La forme immonde descendit sans bruit prendre le mot laissé par dame ysabeau. Lems lisait le mot, des larmes lui coulèrent. La forme ne lui laissa point de répit, se projetant violemment contre le mur de la salle de vie. Tout était renversé à terre, comme sa vie, comme son âme, sa raison semblait perdue.
lems n'était plus, il se sentait hâpé, il ne pouvait plus résister, il était las, si las. lems n'entendait plus rien ni ne voyait, seul cette voix dans sa tête. La fin du combat était proche.

En bas, pourtant une voix s'éleva! la forme se retourna brusquement. La voix avait porté jusqu'à l'étage emmenant avec elle à la fois doute et espoir. La forme fut immédiatement préoccupée. Non, pas lui! siffla t elle. De ce moment d'inattention, lems retrouvait de son esprit. Il recouvrait la faculté de s'exprimer. Si lui!, souffla lems, il est venu, il est là mon ami!
La voix en bas l'invitait en forest.
Oui la forest ... pensa lems, oui il est venu!
Des cris stridents fendirent le crâne de lems, le combat changeait de tournure, le corps de lems s'agitait dans la pièce couvert de sueur, marqué comme jamais, lems combattait les démons pour récupérer sa raison.
Puis, la voix de Bragon se fit absente, mais raisonnait encore quelque part dans la tête de lems. Lems fut nourri en cet instant de calme et de sérennité. Les démons étaient moins pressants pas toujours présents, il les sentait.

La passe avait été rude, lems était affalé sur son fauteuil et une discussion surréaliste s'engagea. Il était maintenant tard dans la nuit.
Pourquoi me faire cela? murmura lems
mais pour ton bien !
non, vous voulez me perdre comme vous avez causé la perte de ma mère. Je la revois encore vous combattre. Pourquoi faites vous cela ?
lems s'agitait à nouveau, les démons reprenaient vigueur, habilement
mais pour nostre bien !
comment cela pour vostre bien ? Lems se calma et marqua un temps. Alors donc, vous vous nourrissez de mes craintes et de mes tourments ? C'est cela que vous me dites. Alors plus je me bats contre vous, plus je me perds.

il n'y avait plus qu'une voix dans la pièce, celle de lems. Celui ci regarda en direction du coin où il avait l'habitude de faire ses écritures. Il prit la plume, ouvrit l'ouvrage à la dernière page. Il se replongeait dans son ouvrage au coeur de la forest, dans ce petit coin perdu de forest. Il voyait à nouveau le grand chêne, la dame de son coeur. La plume courait sur le parchemin, délicate et douce. Les pages se remplissaient à nouveau. Lems avait consommé deux bougies quand il reposa sa plume. Il soupira de contentement. Oui j'ai pu le finir. Oui, hurlait il dans la pièce. Je l'ai Finie ! il faut je le présente à ma douce et tendre à présent.
L'aube pointait au loin, les bougies étaient réduites à rien.

Lems regarda la pièce dévastée, il passa sur ses haillons en pièces, son corps mutilé mais qui ne le faisait pas souffrir, non pas ce soir.

Lems avait remporté une victoire, il le savait à présent. Il avait entraperçu un espoir pour se défaire de ses démons mais la bataille n'était pas gagnée.
Oui le repos, lems ferma les yeux.
Un souvenir lui apparut alors, fulgurant.
Son père était là. Il lui remettait un bout de parchemin. Il se voyait encore petit devant son père, ce père frêle et affaibli. Alors lems se souvint encore.
Un jour mon fils il sera temps que tu retrouves ce parchemin si tu ne veux pas te perdre. Et veille sur ta soeur, car le temps est venu pour moi de partir rejoindre ta pauvre mère. Le père prit alors lems sur ses genoux et lui cita quelques phrases écrites sur un bout de chiffon

Citation :

qu'est ce que le temps ?

celui qui file quand on voudrait qu'il s'arrête
ou celui qui passe trop lentement
ou encore celui là que nous partageons
au passé, au présent, au futur

le seul présent que je puis faire
est de donner de mon temps
mais celui ci s'égrenne temps après temps
réduisant mon présent
à une simple peau de chagrin

et il sera temps du chagrin
quand il ne sera plus temps
de partager mon temps
pour nostre présent

Alors lems mon fils, ne baisse jamais les bras. Car ton temps est venu maintenant. Veille sur ta soeur et ne regarde jamais en arrière. Le père brula le bout de torchon dans la bougie présente sur la table. Le père tendit alors le bout de parchemin qu'il tenait toujours dans sa main accompagné d'un bout d'étoffe.
Puis le père vint coucher l'enfant dans son lit, lui déposa un baiser sur le front puis s'en alla fermant la porte du petit et aussi celle de sa vie ce soir là.

Lems se leva et partit fouiller dans une petite boite oubliée depuis fort longtemps mais qu'il avait gardée sans jamais l'ouvrir sauf une fois. Il se dirigea sans réfléchir vers cette petite boite comme guidé. Il découvrit le parchemin, jauni, à peine lisible et le bout d'étoffe rongé par le temps.

Il récita le parchemin

Citation :

Mon fils,

un jour il sera temps pour toi de lire ce parchemin
mais tu ne le comprendras point
un jour pourtant, il sera temps pour toi de le relire
et alors de le comprendre pour savoir qui tu es
et te sauver toi même.

Quand tu te penseras perdu, rends toi en cet endroit
et présente ce bout d'étoffe marqué de nostre sceau.

la fin du parchemin n'était plus lisible
lems prit le bout d'étoffe et regarda l'emblême brodé.

Mais où dois je me rendre père ? je ne comprends pas !
lems relut le parchemin puis s'endormit en paix au petit matin.

Hugoruth passa en coup de vent devant la demeure de son ami Lems. Il y déposa ce petit mot puis repartit aussi vite qu'il était venu

Citation :

Cher Lems,
Tu m'avais demandé il y a quelques temps des nouvelles de Touraine. Sache qu'après avoir contacté mon ami Fransou, ancien duc, je peux t'assurer que la situation est apaisée. Le groupe incriminé est désormais hors d'etat de nuire. Le voyage dans ces contrées est donc possible, mais attention aux brigands malgré tout !
Amicalement,
Hugoruth