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 Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille

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mentaig
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyLun 3 Mar 2008 - 19:31

Vendredi ! Mais....

Cinq jours ! Elle avait perdu cinq jours !
Une délicieuse odeur de gâteau à la cannelle envahit la pièce à l'entrée d'Ysabeau. Amélia prenait congé. Mentaïg eut tout juste le temps de lui lancer un "merci !" qu'elle disparaissait déjà. Elle avait abandonné pour elle sa fille toute petite, il n'était que temps qu'elle la retrouve.


Mentaïg... tu sais que tu m'as fait peur ? Pas de nouvelles... Comme si...

Elle ne sut que répondre. A mesure que le souvenir lui revenait, elle se rendait compte qu'elle avait lâché prise, à un moment. L'intuition d'Ysabeau ne l'avait pas trompée.

Tu crois que tu as repris assez de force pour... reprendre la gestion de la garde municipale ? Sinon, je peux encore m'en occuper tu sais...

Oui, Ysa. Je reprendrai dès demain, si Lio est d'accord.

Elle s'abîma quelques secondes dans des songes qui n'avaient rien de rose.

Cinq jours, Ysa ! J'ai perdu cinq jours ! Donne-moi des nouvelles, s'il-te-plaît. Que deviennent les autres ? C'est tellement long, cinq jours ! Est-ce que Lio se représente ? Où en sont les ducales ? Et le traité de paix ? Il est accepté ? Et surtout, surtout : est-ce que tout le monde va bien ?
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Ysabeau
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyMar 4 Mar 2008 - 9:11

Les questions se pressaient. Ysabeau sourit. Oui, son amie avait repris des forces.

Cinq jours, c'est long, en effet... Les ducales se poursuivent, dans deux jours nous aurons les résultats. Les débats... comment te dire ? Je n'aime pas trop l'attitude de George à vrai dire, il semble s'en prendre à tout le monde, même à ses alliés. Oui, Lio s'est représenté. Je pense qu'il sera réélu sans difficulté, malgré la présence d'un autre candidat, que je n'ai jamais rencontré en taverne...
Quand aux autres... Bragon et May sont sur le chemin du retour, Ice et Tryphon sont partis... sinon, tout le monde va bien, j'assure l'intérim au Havre. Tout le monde va bien, sauf...

Elle soupira, le coeur serré.

Je ne sais pas si... ça s'est passé avant ton absence... ou pendant... je ne sais plus, mais...

Elle s'arrêta un instant, s'essuya discrètement les yeux.

Leopol... il est rentré de Noirlac, très affaibli. Et... il est mort... Sans un mot, sans une explication. Sans doute a-t-il voulu m'éviter une peine, je ne sais. Mais... voilà. Décidément, Mentaïg, je crois que... je porte malheur.

Elle se reprit, sourit bravement.

Mais je t'ennuie avec mes états d'âme. Tu veux un morceau de gâteau ?

Sans attendre la réponse, elle s'en fut chercher un couteau, et découpa deux belles parts de gâteau. Elle en tendit une à Mentaïg.
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mentaig
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyMar 4 Mar 2008 - 13:30

En quelques minutes, Mentaïg se retrouva noyée sous une avalanche d'émotions contradictoires.
George... Oui, c'était bien à cause de lui qu'elle se retrouvait cloué au lit. Le souvenir lui en revenait.
Des retours, des départs...
Et Leopol...
Le visage de Mentaïg reprit aussitôt son immobilité marmoréenne. Son regard vert qui ne cillait pas se posa sur Ysa qui, de dos, découpait le gâteau. Elle se laissa pousser une part dans les mains, la mangea. Elle pensait à sa première rencontrer avec Leopol, au Castel des Ambassades, à sa courtoisie jamais mise en défaut, à la fragilité qui émanait de lui. Mentaïg n'en avait jamais su les raisons. Elle n'avait pas demandé. Quelque chose l'avait retenue, comme toujours : quelque chose que tout le monde ou presque prenait pour de la froideur, et qui n'était que pudeur.
Cette même pudeur la retenait, en cet instant, de murmurer à Ysabeau des paroles convenues de condoléances.


Décidément, Mentaïg, je crois que... je porte malheur.

Non !


Le mot claqua sèchement.

Non, Ysa, ne dis pas ça. C'est faux. Tu... tu...

Les mots lui manquaient. Elle qui n'avait dû la vie sauve, trois ans auparavant, à Marmande, qu'à son sens du verbe, elle qui avait mené à bien les difficiles négociations de St-Louis et de Bourges, amenant l'adversaire exactement où elle le souhaitait, se trouvait incapable d'exprimer cette chose si simple. Dire à Ysa qu'elle était porteuse de vie, d'espoir, que, sans elle, - et sans quelques autres - elle aurait baissé les bras depuis longtemps, qu'elle admirait sa capacité au don de soi, c'était au-dessus de ses capacités.
Elle mâcha sa dernière bouchée de gâteau, repoussa les couvertures.


Aide-moi, s'il-te-plaît. J'ai une masse de courrier en retard. Il faut que je réponde au plus urgent.
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Ysabeau
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyMar 4 Mar 2008 - 17:20

Ysabeau aida Mentaïg à sortir de son lit, lui apporta ses vêtements et se détourna tandis qu'elle s'habillait.
Une masse de courrier... Elle imaginait bien, oui. Le pigeonnier de Mentaïg devait déborder. Cinq jours... c'était énorme.

Pour aider son amie, elle s'en fut au pigeonnier, où effectivement les pensionnaires étaient nombreux, détacha les messages, nourrit et abreuva les oiseaux, et revint dans la salle avec les lettres qu'elle posa sur la table.

Voilà, Mentaïg. Tu veux que j'aille te chercher des parchemins, de l'encre, une calame ?

Elle attendait. Elle regardait son amie, ses yeux verts, si impénétrables parfois. Elle savait que Mentaïg n'exprimait que rarement ses sentiments, mais... elle savait aussi qu'elle était son amie. Elle ajouta :

Je tiendrai Mentaïg. Pour les amis, je tiendrai. Le temps... Le temps adoucira ma peine. Peut-être qu'après tout une vie solitaire, c'est mon destin. Finalement, nul n'a pu remplacer Bragon, tu vois... Et ça ne m'étonne qu'à moitié. Un premier amour... ça ne peut pas s'oublier.

Elle sourit doucement, se disant que le temps avait adouci cette épreuve-là, que Bragon était heureux, plus qu'heureux avec May, et que son amitié était précieuse.
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mentaig
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyMer 5 Mar 2008 - 11:43

Oui, faire confiance au temps.

Mentaïg dut s'arracher les mots de la gorge. "Faire confiance", il lui semblait que ce ne serait plus jamais possible.
La tête lui tournait encore un peu. Elle évita soigneusement de se tourner vers la bassine de cuivre suspendue à droite de la cheminée. D'ailleurs, elle devait être bien ternie, cette bassine, depuis le temps qu'elle n'avait pas été fourbie. Même ça, elle n'avait plus pris le temps de le faire depuis des semaines. Ou des mois ?
Elle tria rapidement le courrier apporté par Ysa. Une missive retint immédiatement son attention.


La paix est signée ?

Elle dut lire et relire pour s'en convaincre. Cinq mois et demi. Cinq mois et demi de dure bataille, contre les Baya, Altaran, Valzan, Theking, Pikattosai, Bitterly... Cinq mois et demi, sous trois ducs successifs, à subir quotidiennement les pressions, tant du clan des bellicistes que de celui des pacifistes revanchards. Et enfin, elle était là, cette paix.
Cette paix qui signait la fin de l'activité de Mentaïg à la Chancellerie. L'évidence lui en sauta à la figure. Que le FIER gagne les élections, et Aigurande serait Duc. Il aurait difficilement pardonné le refus de la jeune femme de figurer sur sa liste en place non éligible, il ne pardonnerait pas ce bâton mis dans la roue de son rêve d'agrandissement du Berry.
Que le PLB gagne, et c'est Bernold qui serait Duc. Avec lui, encore moins à espérer. Il appliquerait bêtement le programme julianiste, cherchant d'autant moins à en comprendre l'inanité que, d'une part, il n'était tête de liste que parce qu'aisément manipulable, d'autre part parce qu'il savait Mentaïg au courant de ses erreurs passées, et ne lui pardonnerait pas d'avoir refusé de l'oublier.
Elle allait se retrouver sans rien.
Mais au moins, elle avait gagné la paix, contre le Bourbonnais-Auvergne d'abord, puis contre la Touraine.
Pour combien de temps ?
Ysabeau lui apportait parchemin, encre, calame. Deux courriers n'attendraient pas plus longtemps. Il fallait remercier au plus vite les médiateurs, Son Eminence Aaron et Son Altesse Armoria, et elle s'y employa de toute urgence.


Citation :
Monseigneur,

Votre Eminence pardonnera la liberté que je prends de Lui écrire pour Lui exprimer ma reconnaissance.
Si le Traité de Février a enfin vu le jour, et été approuvé par 23 Conseillers sur 24, c'est en partie grâce à la patience sans faille de Votre Eminence.
Alors que des voix s'élèvent déjà pour dénoncer ce traité, je ne puis qu'espérer qu'elles seront vite étouffées par le sincère désir de paix des populations en présence.

Croyez, Monseigneur, que je suis de Votre Eminence la dévouée servante,

Mentaïg, Dame de Baugy, Chancelière du Berry, Secrétaire d'Etat pour le Berry

Citation :
Madame,

Votre Altesse pardonnera la liberté que je prends de Lui écrire pour Lui exprimer ma reconnaissance.
Le Traité de Février est enfin signé, après cinq mois de difficiles négociations, et j'espère de tout coeur qu'il est suffisamment complet pour éviter à l'avenir tout conflit entre les provinces du Centre.
Des voix s'élèvent cependant déjà pour dénoncer ce traité. L'avenir dira si nous avons oeuvré dans le bon sens ou non.
Soyez remerciée, Madame, de votre longue patience.

Croyez, Madame, que je suis de Votre Altesse l'humble et dévouée servante,

Mentaïg, Dame de Baugy, Chancelière du Berry, Secrétaire d'Etat pour le Berry

Pas encore de scel. Sa demande à l'héralderie n'avait toujours pas reçu de réponse.
Il y avait d'autres courriers, qui attendraient.


Ysa, je reprendrais bien une part de gâteau. Il est excellent !
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Ysabeau
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyMer 5 Mar 2008 - 18:22

La paix est signée ?

La paix... dire qu'elle avait oublié d'en parler... Oui, la paix était signée... Ysabeau regardait Mentaïg écrire, pensait que c'était pour elle l'aboutissement d'interminables nuits de négociations...
La paix... Même si d'aucuns protestaient, même si d'aucuns pensaient à fourbir leurs armes, la paix était signée.
Et Mentaïg y était grandement pour quelque chose, ainsi que Valatar, Hugo...
Elle admirait profondément le travail qu'avait accompli son amie à la Chancellerie. Elle espérait bien que malgré les querelles politiques, elle pourrait y continuer son travail.

Ysa, je reprendrais bien une part de gâteau. Il est excellent !

Elle sourit, découpa deux autres parts de gâteau, en tendit une à son amie.

Tiens, Mentaïg, et je t'accompagne... Quand je pense que j'ai oublié de te parler de la paix ! Faut-il que j'aie la tête ailleurs...
Tu sais ce qui m'a fait le plus plaisir ? C'est de pouvoir enfin accueillir les tourangeaux aimablement... Je dois te dire que cela me fendait le coeur de leur envoyer des messages les enjoignant de quitter le Berry. Pour moi, la douane c'est d'abord l'accueil...

Elle souriait, dégustant son gâteau. Un moment de calme, un moment de paix.


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mentaig
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyVen 7 Mar 2008 - 17:49

Quelques jours avaient passé.
Mentaïg avait reçu de Compiègne des nouvelles alarmantes. Son Altesse Armoria gisait, grièvement blessée dans un des assauts menés par les Quarante-cinq contre les Artésiens assiégés dans la ville.
En revanche, le cardinal Aaron lui avait répondu de sa main.

Citation :
Madame,


Ce fut pour moi un réel plaisir que d'œuvre pour le retour de la paix et de la concorde, cette dernière fut-elle fragile, entre deux duché du Royaume que j'affectionne tant.

Le débat aura été long et pénible, mais nous sommes arrivé au final à quelque chose de satisfaisant. Espérons que ceci tienne le plus longtemps possible et qu'il résiste aux élections et futurs élus.

Ce combat diplomatique fut pour moi très enrichissant, et j'espère que nous aurons, à l'avenir, l'occasion de nous revoir, qui sait, autour une nouvelle affaire diplomatique à régler.

Bien à vous.


Aaron de Nagan, Cardinal

Elle rangea soigneusement la missive dans son archif, persuadée qu'elle aurait, hélas, à revoir Monseigneur Aaron à bref délai. Peu de voix s'étaient élevées contre le Traité de Février, mais c'étaient des voix de poids.
Mentaïg passa la journée dans son bureau privé du Castel, à ranger tous ses dossiers personnels dans des caisses, que le fidèle Bacchus transportait à mesure à Baugy.
Le Duc d'Aigurande l'avait prévenue le matin-même. Dès qu'il serait élu duc, il la limogerait. Avec les honneurs, bien entendu. Il la remercierait publiquement, à grands coups de phrases creuses habituellement appréciées des bâsins. Il le lui avait laissé entendre bien avant, une semaine avant. Quand Messire Duc demandait "Ca te plaît ?" on savait ce qu'il avait en tête. Elle avait compris, mais avait enfoui l'information dans un coin de son cerveau, refusant, pour une fois, d'admettre l'évidence.
Ce Traité signait donc la fin de la carrière de la jeune femme. Peu importait. Elle était restée fidèle à ses convictions, fidèle à son idéal de paix, elle avait tenté, par tous les moyens, de préserver le Berry. On verrait bien...
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyMar 11 Mar 2008 - 9:56

"Ca te plaît ?"

Une nouvelle fois, le Duc d'Aigurande avait posé la question fatidique. Cette fois, cela concernait le Secrétariat d'Etat. Et cette fois, Mentaïg ne repoussa pas l'information portée par ces trois mots. Le jour où il serait de nouveau Duc, et même si, par hasard, il ne l'était plus, il ferait tout pour qu'elle perde aussi cela.
Rien compris. Il n'avait rien compris. Mais pouvait-on attendre d'un tel homme qu'il comprît jamais quoi que ce fût ?
Mentaïg secoua la tête, pour chasser cette idée stupide, inspirée par une colère qu'elle n'aimait pas. Après tout, s'il n'avait pas compris, c'est qu'elle avait été incapable de lui faire comprendre. S'il était enfermé dans sa carapace protectrice, elle devait bien reconnaître qu'elle en était au même point. Les écailles d'Aigurande, c'étaient l'ambition, pour lui-même et le Berry, et un esprit visionnaire trop en avance sur son temps. Celles de Mentaïg, c'étaient l'orgueil, le sentiment de ne rien savoir tant qu'elle ne savait pas tout, un perfectionnisme qui la poussait à voir la vie en noir et blanc, sans aucune nuance de gris. Tous les deux partageaient une solitude que l'un niait, et dont l'autre prétendait se moquer.

Le travail ne manquait pas. A la Chancellerie, il y avait toujours des clefs à donner, des accréditations à ranger, des rapports à étudier, des dossiers à monter. A la Mairie, si la tâche de Conseillère était d'une insoutenable légèreté par rapport à celle de Maire, il fallait cependant l'accomplir dans tous ses aspects. Au Secrétariat, c'était plutôt calme, ces derniers temps, mais cela ne durerait pas. La vague de maladies qui s'était abattue sur ses collègues toucherait bientôt la plage, et une autre fièvre, plus constructive, prendrait très vite le relais.
Mentaïg s'acquitta de ses tâches, comme on règle la facture du tisserand ou du forgeron.
Mais c'était mécanique.
Une mésange lui apporta un message d'Amelia, qui lui fit chaud au coeur, et auquel elle répondit aussitôt.
Puis il y eut un pigeon.
Toutes affaires cessantes, Mentaïg se rendit chez Ysabeau.
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Terwagne
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyDim 16 Mar 2008 - 15:31

Quittant la mairie, où elle n'avait toujours pas trouvé d'emploi pour la journée, elle était repassée chez elle prendre ce que le sieur Ruun lui avait apporté la veille au soir, et qu'elle avait promis à Dame Mentaig quelques jours plus tôt.

C'est toute souriante qu'elle arriva devant la porte du numéro 19, les deux fruits glissés dans sa besace. Deux petits coups frappés sur la porte, mais pas de réponse. Elle hésite un instant à s'en aller de suite, et repasser plus tard, et puis se dit que le mieux est sans doute de laisser un mot sous la porte.


Citation :
Bonjour,

Je suis passée pour vous amener les citrons, mais vous étiez visiblement absente.

Je repasserai plus tard, et les garde dans ma besace en attendant, pour le cas où je vous croiserais aujourd'hui.

Bien à vous.

Terwagne
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyJeu 27 Mar 2008 - 12:35

Elle resta un instant immobile devant la porte, le poing levé, hésitant à frapper contre le bois.

C'était vraiment bizarre, elle allait beaucoup mieux qu'en descendant l'escalier chez elle. Les tremblements avaient cessé, et les petites étoiles disparu. Il lui restait juste cette migraine, mais elle était supportable. Du coup, est-ce que c'était bien la peine de déranger Dame Mentaig pour si peu de chose?

Bof! Puisqu'elle était là, elle pouvait toujours lui rendre une simple visite de courtoisie, ça la rassurerait de voir qu'elle allait mieux que la dernière fois qu'elles s'étaient croisées en taverne.

Elle se décida donc à frapper deux petits coups secs contre la porte.
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mentaig
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyJeu 27 Mar 2008 - 13:11

Mentaïg se leva, ce matin-là, le coeur plus léger que depuis bien des semaines.
La veille, elle avait pris une décision, bien difficile : quitter le FIER. Elle y était entrée, un an auparavant, ravie d'intégrer un formidable projet, de prendre part à une construction qu'elle appréciait. Elle y avait été heureuse. Mais les temps changent.
Depuis quelques mois, elle luttait en vain contre une certitude qui peu à peu s'imposait : le FIER n'était plus qu'une coquille vide de sens. Les idéaux que d'aucuns y clamaient toujours haut et fort n'étaient plus là que pour attirer le chaland. Nul ne les respectait plus.
Elle avait quitté le FIER.
Et, alors qu'elle venait en taverne l'annoncer à deux amis, elle avait été en butte aux remarques aussi stupides que désobligeantes du sieur Crategos, un Conseiller tellement à la botte du duc d'Aigurande que ça en devenait pitoyable. Deux étrangers, une certaine Nemesiss, qu'elle ne connaissait pas, et le sieur Lliur, dont elle avait pu déjà apprécier à plusieurs reprises les vagues déclarations pontifiantes, l'avaient agacée. Ils arrivaient, croyaient tout savoir de la situation, et remettaient ouvertement en cause son travail.
Une bonne nuit de sommeil effaça tout cela. Comme le disait le grand-père de Bragon, "les brouettes, on ne discute pas avec, on les pousse". Et c'est exactement ce qu'elle avait fait : bouter hors de ses pensées ces brouettes encombrantes.
Mentaïg prit son temps, ce matin-là, pour boire du lait, faire une toilette moins rapide qu'à l'ordinaire, arroser soigneusement, avec de l'eau tirée au puits depuis la veille, les terrines dans lesquelles elle avait semé les graines des citrons offerts par Terwagne. Contrairement à toute attente, ça poussait. La jeune femme prenait plaisir à regarder, jour après jour, les toutes premières feuilles se déployer, chercher la lumière.
Elle s'apprêtait à sortir pour se rendre à la Mairie s'occuper du recensement quand deux coups furent frappés. Les visites étaient rares, au 19. Mentaïg y résidait peu, préférant autant que possible le séjour d'Aupic, voire de Baugy. Surprise, et vaguement inquiète, elle ouvrit.

Terwagne ! Bonjour !

C'était la première fois, à sa connaissance, que la jeune femme revenait chez elle, depuis cette nuit où elle y avait dormi. Ah non ! Elle avait voulu lui apporter elle-même les fameux citrons, et avait seulement glissé un message sous la porte, en l'absence de Mentaïg.
Son sourire s'effaça comme il était venu.
Terwagne avait les traits tirés, un peu figés, de celui qui souffre. Oh ! Elle faisait des efforts pour le cacher, certes. Mais Mentaïg était trop habituée à voir ce masque pour ne pas le reconnaître. Elle hésita une infime seconde. Après tout, le 19, ce n'était pas le dispensaire.
Elle ouvrit la porte en grand, et s'effaça pour laisser passer la visiteuse.

Entrez donc ! J'étais en train de m'occuper de mes citronniers. Venez voir comme ils poussent bien. Vous prendrez bien une tasse de verveine ? Ou un vin d'Arabie ?
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Terwagne
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyJeu 27 Mar 2008 - 13:25

Répondant par un sourire à l'invitation, elle pénétra dans la demeure, se souvenant de la première et unique fois où elle avait mis les pieds dans ces murs. C'était à peine quelques jours après son arrivée à Sancerre, alors qu'elle passait ses nuits au pied d'un arbre, attendant la délivrance. Dame Mentaig était venue la chercher, la secouer avec douceur, lui offrant un toit pour la nuit. C'était ce jour-là qu'elle avait commencé à remonter la pente, après le départ de Zel.

Il s'en étaient passées des choses depuis ce jour-là! Tellement de choses! Elle n'était plus la petite vagabonde qui voulait mourir de faim et de froid, elle était devenue une Sancerroise à part entière, et la vie avait eu son lot d'évènements, certains gais, d'autres tristes.

Elle chassa ces souvenirs dans un coin de sa tête, et répondit d'une voix qu'elle essayait de rendre joyeuse.


De la verveine, avec plaisir, oui. Ca me réchauffera, il fait un peu frais dehors.

Oh! Ils poussent donc, les citronniers! Je me posais justement la question hier soir, me demandant si ils avaient tout ce qui leur fallait en Berry pour se développer.


Tout en parlant, elle avait pris appui avec sa main, sans même s'en rendre compte, sur le dossier d'une chaise.
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyJeu 27 Mar 2008 - 16:18

L'eau frémissait doucement dans le chaudron posé sur le trépied. Mentaïg y puisa une louche qu'elle versa sur la verveine, dans le pichet de grès qu'elle réservait à cet effet.
C'était bon de faire soi-même ces gestes si anodins, qui à Aupic ou Baugy lui étaient interdits.

Oh! Ils poussent donc, les citronniers! Je me posais justement la question hier soir, me demandant si ils avaient tout ce qui leur fallait en Berry pour se développer.

Je ne pense pas qu'ils iront jusqu'à donner des fruits pleinement développés. Il ne fait pas assez chaud, ici. Mais si déjà j'arrive à avoir des fleurs, que je vous donnerai pour...

Elle venait de relever les yeux vers Terwagne, s'apprêtait à raccrocher la louche à sa place, dans la cheminée. Son geste s'interrompit en même temps que sa voix, l'espace d'un instant. Sa visiteuse s'appuyait de tout son poids à sa chaise. Elle reprit aussitôt, ne sachant toujours pas si Terwagne venait pour une simple visite de bon voisinage, ou pour faire appel à ses services :

... pour votre parfumerie, ce sera bien. Asseyez-vous, j'apporte les gobelets.

Les gobelets, du miel, un miche de pain frais, une jatte de fromage blanc aux herbes... Quatre aller-retours entre la table et le coffre ou la huche, sur le plancher neuf qui craquait au moindre pas, dans le silence doré de la pièce aux senteurs printanière. Mentaïg s'assit enfin, coupa de grosses tranches de pain, et joignit les mains sur ses genoux.

Vous êtes toujours aussi fatiguée, Terwagne ? L'organisation de ces festivités, ça prend du temps et de l'énergie, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyJeu 27 Mar 2008 - 16:41

Avec un soulagement à peine dissimulé, elle prit place sur la chaise, observant les allers-venues de son hôte, tout en jouant un peu nerveusement avec ses mains, comme chaque fois qu'elle ne savait pas trop par où commencer. Au bout d'un petit moment de silence, elle se décida.

Oh! Les festivités! Je crois que tout se passe bien, et cela me soulage, j'avais un peu peur de ne pas m'y être bien prise, au départ, mais ça me semble plaire.

Elle prit le temps d'un sourire, comme une transition, une respiration, puis reprit sur la véritable raison de sa visite.

A vrai dire, je ne crois pas que ça soit la fatigue qui soit la cause de mes légers malaises... Je n'arrête pas de dormir, depuis quelques jours, et même si mon repos n'est pas paisible, et bien cela ne change rien...

J'ai toujours ces maux de têtes qui arrivent sans vraiment de raison, accompagnés de tremblements, sans compter que j'ai soudain l'impression que je vais tomber là, vidée de toute énergie.

Peut-être est-ce juste le contre-coup de certains évènements, maintenant que tout est calme.


Tandis qu'elle parlait, son regard s'était porté vers le pot de miel.
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mentaig
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyJeu 27 Mar 2008 - 23:55

Mentaïg, les mains en coupe autour de son gobelet de verveine, écoutait attentivement Terwagne, tout en suivant des yeux ses gestes, ses expressions.

Peut-être est-ce juste le contre-coup de certains évènements, maintenant que tout est calme.

Hum...

Elle but une gorgée de tisane, pour se donner le temps de la réflexion. Oui, ça pouvait être lié à tout ce que Terwagne avait vécu, mais indirectement. La solution paraissait bien plus simple, finalement. Ces yeux cernés, malgré le sommeil, ces lèvres trop pâles, ce nez aux ailes palpitantes, ces regards aimantés par le pot de miel... On n'était pas au dispensaire, Mentaïg ne demanda pas à la jeune femme de se dévêtir. Mais elle aurait juré que, sous la chemise, au niveau de l'estomac, existait un creux assez profond pour y loger le poing.

Vous êtes sûre que vous mangez à votre faim, Terwagne ? Enfin...

La question était abrupte, trop, sans doute. Elle reprit, plus doucement :

Est-ce que ça passe, ces maux de tête, ces tremblements, quand vous mangez ? Et est-ce que ça revient moins d'une heure après ?

Elle se demandait comment Terwagne allait prendre toutes ces questions. Après tout, si elle était venue la trouver, c'était plutôt pour avoir des réponses.
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyVen 28 Mar 2008 - 11:12

La première question de sa vis à vis la laissa un instant perplexe, la bouche légèrement entrouverte, suite à la surprise. Mentaig croyait-elle que comme il y avait quatre mois, elle ne mangeait pas? Qu'elle voulait en finir avec la vie?

Elle but une gorgée, hésitant un peu à mettre du miel dedans, et écouta la suite des questions de son hôte. Questions qui la firent réfléchir un bon moment d'ailleurs, parce qu'elle ne savait pas vraiment... Elle n'avait pas pensé que cs malaises puissent être liés à son alimentation.

Au bout d'un moment, qui dut être assez long, puisque sa tasse était vide quand elle se décida, elle essaya de répondre.


Je mange, vous savez! Pas d'histoire d'envie de mourir ou d'économies à faire! Enfin, rien de tout cela!

Par contre, il faut bien que j'avoue que rien ne me fait envie, je n'ai pas d'appétit. Encore ce matin, j'ai pris une pomme pour dire de m'alimenter avant de partir, et après avoir mordu deux morceaux dedans, je l'ai abandonnée sur la table, cela ne me disait rien.


Brusquement elle s'interrompit, venant de se faire la réflexion que...

Norf! Maintenant que vous me posez la question, figurez-vous que pas longtemps après, je me suis sentie mieux, en effet.

Vous croyez que c'est lié?
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptySam 29 Mar 2008 - 0:45

Le silence s'installa. Terwagne buvait sa tisane à petites gorgées machinales, le regard dans le vague, si bien que Mentaïg se demanda si elle n'était pas justement au bord d'un de ces malaises qu'elle décrivait.

Je mange, vous savez! Pas d'histoire d'envie de mourir ou d'économies à faire! Enfin, rien de tout cela!

La réponse arriva enfin, au bout d'un temps qui parut interminable à Mentaïg. Terwagne était tellement à fleur de peau qu'on ne savait jamais si elle cherchait ou non un double sens à toutes les paroles de ses interlocuteurs. Et évidemment, elle en avait trouvé un. La voilà qui s'imaginait que Mentaïg avait pu penser qu'elle se livrait à un lent suicide !

Mouais... C'est ma faute, ma question n'était pas assez précise, se dit-elle.

Mais elle n'eut pas le loisir d'expliciter. Il semblait bien qu'elle avait touché juste, puisque Terwagne sautait d'elle-même à la conclusion.

Norf! Maintenant que vous me posez la question, figurez-vous que pas longtemps après, je me suis sentie mieux, en effet.

Vous croyez que c'est lié?


Mentaïg hocha la tête.

Oui, c'est ce que je pense. Même si vous n'avez pas d'appétit, vous avez faim. Votre corps vous rappelle à l'ordre. Vous lui donnez deux petits morceaux de pomme, et il se calme, mais il attend la suite ! Et comme la suite ne vient pas, il se fâche de nouveau.

Elle hésita avant de poursuivre. Une petite voix dans sa tête lui soufflait qu'il n'y avait là que deux jeunes femmes assises de part et d'autre d'une table, devant une tasse de tisane, dans une maison très ordinaire ; que ce n'était sûrement pas un hasard si Terwagne avait choisi de venir chez Mentaïg, plutôt qu'au dispensaire. Elle décida de l'ignorer, les conséquences seraient ce qu'elles seraient.

Je ne vais pas vous dire qu'il faut vous forcer, Terwagne. Vous le savez pertinemment. Je peux juste vous dire que votre corps va finir par s'habituer à ce jeûne que vous lui imposez, et qu'il ne vous enverra plus de signaux de détresse. Essayez plutôt de comprendre pourquoi rien ne vous tente.

Elle s'arrêta net. Elle avait failli ajouter : "Vous n'êtes pas heureuse, auprès de Hugo ?" Mais de quel droit aurait-elle posé la question ? Elle avait assisté aux premières rencontres, en taverne. Elle avait vu le désarroi de Terwagne, quand Hugo avait failli mourir sous les coups d'un pauvre fou. Elle avait compris, mais après coup seulement, sa fuite. Elle était depuis plusieurs semaines le témoin muet de leur histoire.
Mais il y avait eu cet homme, disparu dans les griffes de l'Inquisition.

Elle poussa vers Terwagne le pain coupé.

Servez-vous. Je n'ai pas envie de vous ramasser par terre dans la minute qui suivra votre départ.

Le feu baissait, dans la cheminée. Le prétexte était tout trouvé pour se lever, tourner le dos, ne pas laisser voir la compassion, l'affection naissante. Autant Mentaïg était connue, dans les milieux diplomatiques, pour l'excessive immobilité de ses traits, autant elle se savait incapable de masquer ses sentiments dans des situations plus personnelles. Et encore plus incapable d'admettre cette fragilité...
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptySam 29 Mar 2008 - 3:13

Elle écouta attentivement les paroles de Mentaig, se disant qu'en effet tout cela avait l'air on ne peut plus logique, au fond. Son corps n'était pas content et lui faisait savoir.

En elle, quelque part, elle fut tout d'abord rassurée de se dire que ce n'était réellement rien de bien grave, pas une de ces maladies dont on ne trouve pas la cause, qu'elle pouvait faire en sorte que ces crises disparaissent... Pourtant, la fin de la deuxième phrase de son hôte la laissa un instant en pleine réflexion.

"Pourquoi rien ne vous tente"... Et c'était exactement cela, oui! Et pas seulement au niveau de la nourriture, mais de façon générale. Elle se levait, avançait, vivait presque comme un pantin depuis quelques temps. Une chose en particulier l'avait frappée d'ailleurs... Elle n'avait même plus envie de voyager, pas plus que de jouer de la musique, ni d'apprendre à jongler, ni même d'écrire des vers. Elle répondait environ à une missive sur quatre, guère plus... Tous choses qui pourraient sembler anodines mais qui s'accumulaient, et allaient toutes dans le même sens... Elle n'avait envie de rien! Elle vivotait, sans plus de fièvre, sans plus de but. Elle n'attendait rien, n'espérait rien, ne projetait rien.

Elle regarda un instant le pain, hésitant, puis se décida à en prendre un morceau, qu'elle grignota en observant distraitement Mentaig s'occuper du feu dans l'âtre.

Dans sa tête, les réflexions s'enchaînaient... Elle aurait dû être heureuse, pourtant!

Tout allait bien avec Hugo : les disputes étaient calmées depuis un moment, leurs rencontres pleines de douceur, de passion aussi, chaque jour ils étaient impatients de se retrouver... Et puis elle l'aimait, elle le savait! Ca pour l'aimer, elle l'aimait, même si elle avait eu du mal à l'accepter elle-même au départ... Même si elle avait lutté contre cet attachement naissant, cette chose qu'elle considérait comme une faiblesse, une dépendance!

Cette époque faite de lutte constante contre l'amour était révolue, elle s'était laissée emporter par ses sentiments, arrêtant de tenter vainement de nager à contre-courant. Et leur relation pouvait à présent s'épanouïre... Alors pourquoi ce manque d'envie de tout? Et depuis quand?

Au bout d'un moment, elle se demanda si cela n'était pas apparu au moment de l'arrestation de Ice, lorsque toute la ville parlait de bûcher, d'inquisition, de procès? De tous ces mots qui lui avaient remis en mémoire, plus que jamais, son histoire avec Zel, sa disparition tragique, sa douleur à elle, son désarroi... Et par la même occasion cette certitude qu'aimer, s'attacher, c'était ouvrir la porte à la douleur ensuite, au chagrin, à tellement de choses qui vous tuent plus que la mort... Qui vous laissent tellement vide à l'intérieur.... Alors pourquoi avoir de nouveau envie d'être heureuse?

Une larme la surprit, s'écoulant lentement sur sa joue sans qu'elle l'aie senti naitre, et elle l'essuya rapidement du bout des doigts, avant que Mentaig ne se retourne vers elle.

Comme pour reprendre le contrôle d'elle-même, elle acheva le morceau de pain, et se leva, peut-être un peu brusquement à bien y réfléchir.


Je vous remercie, pour le pain, et puis... Je suis rassurée, je commençais tout de même à craindre un mal incurable, même si je me gardais bien de le dire, surtout à Hugo.

Sans trop savoir pourquoi, elle ajouta, sans doute plus pour elle-même que pour celle à qui elle parlait, dans un murmure :

Je l'aime énormément...
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyDim 30 Mar 2008 - 3:33

Les yeux de Terwagne étaient un tout petit peu trop brillants. Mais ceux de Mentaïg ne valaient guère mieux.

Trois ans... Plus de trois ans s'étaient écoulés, et les mots "bûcher" ou "Inquisition", quand on les prononçait devant elle, la laissaient livide. Elle ne parvenait à rester stoïque dans une cathédrale que depuis fort peu de temps. Et l'approche de la moindre soutane lui était pénible. Pour Terwagne, ce devait être un peu la même chose. Les circonstances étaient certes différentes. Mais la toute récente inculpation de Ice avait forcément ravivé des sensations fort peu agréables.

Je l'aime énormément...

On aurait dit qu'elle venait d'avoir une révélation. Mentaïg fit mine de n'avoir pas entendu. Evidemment, elle l'aimait. C'était tellement évident, depuis le départ, qu'elle avait tout fait pour se convaincre du contraire. Quand pareille tempête vous tombe dessus à l'improviste, on a tout du fétu de paille, et ça ne fait pas forcément plaisir. Mais on n'a pas le choix.
Etait-ce son enfance au bord d'une côte battue des vents qui avait appris à Mentaïg que le seul moyen d'apprivoiser l'ouragan, c'est de les laisser faire de vous leur jouet ? Un bateau ferle les voiles, et fait vent arrière, sans se préoccuper de la direction.
C'était ce qu'elle avait fait, quand elle avait rencontré HdB. Comme le bateau fait corps avec la vague pour ne pas être broyé par le vent, elle avait fait corps avec HdB, s'était laissée emportée par la violente douceur d'un sentiment partagé. La prégnante certitude que leur rencontre n'était que la réunion, décidée de tout temps, de deux moitiés séparées par quelque hasard imbécile, ne s'était jamais effacée. Elle la vivait au jour le jour. Et dès le début, elle avait toujours fait part à HdB de ses moindres doutes, de ses souffrances passées, de ses menues joies quotidiennes. "Mon âme..." Deux corps, une seule vie.
Mais Terwagne était d'une autre trempe. Elle avait lutté, au moins au début. Et maintenant encore, elle ne disait rien à Hugo de ses angoisses. Persuadée d'être au bord du grand saut, elle avait tenté de le lui cacher.
Mentaïg s'aperçut soudain que, depuis de longues secondes, elle fixait Terwagne sans ciller. Elle baissa les yeux vers la table, rassembla machinalement les miettes échappées au pain, en pétrit une petite boule avec laquelle elle joua tout en parlant à sa visiteuse de son habituelle voix sans timbre, pour débiter ce qui passerait sans doute pour des platitudes convenues.

Vous irez tout-à-fait bien quand vous cesserez de lutter contre vos sentiments, Terwagne. On n'est pas responsable de ce qu'on ressent. C'est là, et on fait avec, c'est tout.
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyDim 30 Mar 2008 - 21:46

Mentaig avait quitté la cheminée, lui faisant à nouveau face, et son regard s'était posé sur Terwagne. Il y resta longuement, à moins que ce ne soit une fois encore une impression qu'elle eut, que le temps ralentissait, s'arrêtait, que les minutes avaient cessé de s'écouler.

A quoi pouvait donc bien penser son hôte en la fixant de la sorte? Etait-ce le regard de celle qui examinait un malade qui était posé sur elle, ou bien celui de la femme qui l'avait accueillie lors de son arrivée à Sancerre? Etait-ce celui de quelqu'un qui vous étudie ou celui de quelqu'un qui vous juge?

Terwagne ne savait pas très bien... Mais lorsque ses yeux croisèrent ceux de Mentaig, elle sut que ce n'était pas le même genre de regard que celui qu'elle lui avait adressé la dernière fois qu'elles s'étaient croisées au dispensaire, quand Hugo avait repris conscience, ou encore plus les jours suivants quand elle avait quitté Hugo. Non, c'était plutôt le regard qu'elle lui avait vu un soir à la Sancerroise, il n'y avait pas si longtemps, lorsque toutes deux avaient parlé longuement de l'image que l'on donne aux autres de nous, de cette espèce d'armure que l'on se fabrique, consciemment ou non. Celui de ce soir-là, où Terwagne avait parlé de faiblesse, de peur.

Enfin leurs regards se quittèrent, Mentaig ramassa les mies sur la tables, puis adressa une dernière phrase à sa visiteuse, d'une voix monocorde, où aucune émotion ne semblait vivre. Pourtant les mots eux étaient plein d'un sens bien précis, et Terry le comprit bien.

Elle se contenta de lui adresser un petit sourire, en se dirigeant vers la porte, et répondit quelques mots juste avant de la franchir.


Encore merci. Pour tout...
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyMer 9 Avr 2008 - 2:44

Notes pour la rédaction d'un ouvrage destiné à apprendre à lire à Gabriel.

"procédé n°1 en vue de désinformation : présenter une version tronquée d'un texte réel, afin de le vider en partie de sa substance, tout en sauvegardant une apparence de vérité."

"procédé n°2 : présenter comme un simple rappel de la loi un texte judicieusement choisi, qui comme par hasard colle exactement avec la situation souhaitée, et induit dans l'esprit du lecteur que l'équipe en place a voulu lui cacher des choses."

"procédé n°3 : utiliser des termes connotés péjoratifs pour présenter la situation dont on souhaite la disparition ; l'opposer à une situation modèle, présentée à l'aide de termes mélioratifs"
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyLun 28 Avr 2008 - 16:13

Malgré le beau temps, malgré les jeunes pousses qui émergeaient peu à peu de leur cocon de terre, dans son potager, grâce aux bons soins de Bacchus, Mentaïg se sentait d'humeur morose.
Elle revenait du Château de Bourges, où l'appelaient fréquemment ses fonctions de Secrétaire d'Etat. Assise dans un coins de la salle des débats, où elle avait droit de présence, mais non de parole, elle avait écouté les Conseillers. Révoltée...
Le ton employé par certains, la brutalité vulgaire de leurs mots, la rancoeur imbécile qui émanait de chacune de leurs phrases, la dégoûtaient au plus haut point.
Assise à la table de l'unique pièce, dans la lumière que versait à flots la porte grande ouverte, elle ouvrit son petit carnet et nota :

"procédé n° 4 : répéter encore et toujours, à la moindre occasion comme sans occasion, le message que l'on veut faire passer ; ne pas hésiter à présenter comme vérité d'Aristote une chose fausse, que l'auditeur finit par percevoir comme évidente à force de répétition. Exemple : le Conseil précédent a fait perdre 60 000 écus au Duché."

"procédé n° 5 : employer un vocabulaire ordurier quand on parle d'un ennemi politique ; mettre les bâsins de son côté en utilisant le champ sémantique de la scatologie. Exemple : la m... laissée par X."

"procédé n° 6 : faire preuve d'une indulgence énorme quand on occupe un poste judiciaire, particulièrement dans les jours qui précèdent les élections ; classer un maximum d'affaires, à toute vitesse, en rejetant implicitement la faute sur la police."

"procédé n° 7 : technique dite "du coulage", qui consiste à noyer un post gênant sous une avalanche de posts inintéressants, mais qui ont le mérite d'être là."

"procédé n° 8 : quand un débat tourne à son désavantage, envoyer des gens dont on sait pertinemment qu'ils vont "déraper", afin de provoquer une clôture du sujet par la censure."


Dernière édition par mentaig le Lun 12 Mai 2008 - 16:43, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyVen 9 Mai 2008 - 14:34

Un tout jeune pigeon nouvellement nommé pigeon voyageur se posa sur le rebord d'une fenêtre. Il sautillait partout, apparement exité d'avoir réussi sa mission: porter son premier message. Et pas n'importe quel message. La jeune femme qui l'avait écrit d'une main tremblante avait semblé inquiète en l'attachant à la patte du volatile. Sur le parchemin, quelques mots d'inquiétude...

Citation :
Bonjour Mentaig. J'espère que vous allez bien. Comme vous le savez, je suis enceinte de bientôt trois mois. Tout se passait bien jusqu'à il y a quelques semaines. Mais j'ai quelques inquiétudes. Vous me connaissez, la grossesse, je sais ce que c'est. Je ne m'inquièterai pas pour une broutille. Je ne voudrais surtout pas vous déranger, j'aimerai seulement que nous nous voyons un jour, pas trop lointain. Je vous expliquerai alors ce qui m'arrive, du moins, si j'y parviens.

Je ne vous vois plus très souvent en ce moment, j'imagine que vous êtes très occupée avec vos fonctions. Et de toute façon, je suis moi-même occupée avec la guilde dont je suis sénéchal. Si jamais vous n'avez pas le temps de me recevoir, peut-être pourriez-vous m'indiquer quelqu'un? Malgré tout, je vous fait une confiance aveugle, je préfèrerai vous voir, vous.
Sur ce je vous souhaite une bonne journée, et j'espère à très bientôt.

PS: le pigeon est tout jeune, je viens de l'acheter, j'espère qu'il ne vous causera pas d'ennui avec le parchemin.

Amicalement,

Gaya.
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyLun 12 Mai 2008 - 0:41

Entre Baugy et Aupic, Mentaïg n'avait plus guère le temps de passer au 19. Elle s'y efforçait cependant, toujours plus sereine entre ces modestes murs sancerrois que dans les châteaux.
Ce jour-là, sur sa fenêtre, attendait un pigeonneau tout jeune. Il semblait un peu perdu. Première mission, peut-être ? Elle libéra l'oiseau de son fardeau, avant de lui ouvrir son pigeonnier, où il pourrait se restaurer, et prit connaissance du message. C'était un courrier de Gayala.
Mentaïg fronça les sourcils, vaguement inquiète.

Hum... Pas le genre de Gayala de s'inquiéter pour rien...

Elle avait peu de temps, aussi sa réponse fut-elle brève.

Citation :
Bonjour, Gayala.

Venez me voir quand vous voudrez, je vais être plus disponible cette semaine que la précédente. Vous pouvez passer chez moi, ou au dispensaire [hrp : mais au dispensaire, RP en cours avec Whoopie].
Amitiés,
Mentaïg

Elle choisit un pigeon chevronné. Il ne s'agissait pas qu'il rate sa cible !
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MessageSujet: Re: Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille   Chez Mentaïg, au n° 19 rue de la Porte Vieille - Page 16 EmptyLun 12 Mai 2008 - 22:26

Gayala ayant reçu le mot de Mentaig, prit ses enfants par la main et sortit de chez elle. Elle traversa plusieurs rues à pas lent, au rythme des enfants et arriva devant chez la guerisseuse peu après. Elle toqua à la porte en espérant que Mentaig soit encore chez elle. Soudain, elle fut pris d'une de ces crampes qui la faisait tant souffrir. Elle retint un cri pour ne pas effrayer les petits. La douleur était telle que la jeune femme en était pliée en deux. Heureusement, un banc près de la maison lui tendait les bras. Elle s'assit, ses enfants à côté d'elle la regardèrent. Elle avait les yeux fermés, le visage crispait par la douleur, ses mains aggripant les bords du banc autant qu'elle le pouvait. Il y avait beaucoup de force dans ces mains... des mains habituées au dur labeur de la forge et au maniement de l'épée. La douleur s'estompa un instant, lui permettant de reprendre son souffle. Elle rouvrit les yeux et vit le visage de ses enfants tournés vers elle. De ses mains, douces en l'instant, elle leur caressa la joue, leur sourit et leur dit d'une voix douce:

Ca va, les enfants. Ne vous en faites pas. Maman va bien.


Elle essuya une larme qui avait coulé malgré elle, par la douleur. Elle assit les jumeaux à ses côtés, sur le banc, et essayait de respirer le plus calmement possible, pour éviter à la crampe de revenir.
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