Chez Ilona, N° 03, Rempart des aristoteliciens (Astaroth)

Au cour de sa promenade matinale, Terwagne se retrouva dans le parc et s'assit sur un banc, fermant les yeux, rêvant que lorsqu'elle les rouvrirait Zel serrait à côté d'elle, lui tennant la main.

Au bout d'un moment, fut-il court ou long, elle n'en avait aucune idée, elle sentit quelqu'un prendre place près d'elle, et ne voulant point sortir de ce rêve tout éveillée où elle était, elle décida de faire comme si elle dormait.

C'était sans compter sur la main qui frôla la sienne, faisant un instant son coeur s'arrêter de battre. Le rêve était-il devenu réalité? Zel était-il de retour?

Elle tourna sa main à elle vers le haut et emprisonna dans les siens les doigts qui venaient de la frôler. Ensuite seulement elle souleva ses paupières.

Oh! Euh... C'est... vous! Pardon! J'ai cru... oh! vraiment, pardon!

Elle s'emmêlait tellement dans ses mots qu'elle ne pensait même pas à relacher son étreinte.

Astaroth sentit soudain une forte pression sur sa main. Il resta ainsi jusqu'a ce qu'elle ouvre ses yeux. La confusion regnait dans ses paroles. Il sourit.

" Pouvez vous me rendre ma main s'il vous plait"

Elle le lacha doucement

" Veuillez m'excuser, mais c'est moi qui n'aurait pas du vous surprendre de la sorte
Vous n'avez pas froid? le jour se leve a peine, venez chez moi, je vais vous preparer une bonne tisane pour vous rechauffer"

Il l'aida a se lever et l'emmena devant chez lui

" Les dames d'abord"

Il sourit

Rouge de confusion, elle lui lacha la main et le suivit, sans même y réfléchir, se laissant emporter. D'ailleurs, si elle s'était mise à réfléchir, sans doute serait-elle partie en courant, se cacher, disparaitre...

Lorsqu'il s'effaca devant la porte pour la laisser entrer avant lui, elle n'osa refuser et le précéda à l'intérieur. Il faisait chaud, et une vague de chaleur douce l'envahit immédiatement.

Soudain, elle se remmémora ses doigts autour des siens, et profita qu'elle lui tournait le dos pour demander en souriant:

Est-ce une coutume de cette ville de chercher à surprendre les demoiselles qui rêvent sur les bancs? Parce que si oui... et bien, j'évitrais à l'avenir de m'installer là pour rêvasser.

Enfin, non que je n'aie pas... enfin... non, rien! Je n'veux pas dire que je vous en veux... mais...

Pff! Ca y est, je recommence à bégayer.

Il sourit en la voyant confuse à nouveau

" Une coutume? non, mais je voulais vous reveiller, vous alliez attraper la mort a rester assise ici "

Il referma la porte derrière lui pour stopper l'entrée du froid.

" Vous qui vouliez visiter une vieille forge, vous y etes, demandez moi se que vous voulez, je vous dirai se qu'il faut savoir, mais ne preferez vous pas une tasse de tisane bien chaude? "

Elle se tourna enfin vers lui, avec un sourire triste.

La mort? oh non, je ne pense pas! Figurez-vous que visiblement la Mort ne veut pas de moi! Tout comme Zel!

Mais merci tout de même de vous préoccuper de ma survie.

Sentant les larmes s'apprêter à perler sur ses paupières, elle se dirigea vers le feu, faisant mine de vouloir se réchauffer les mains. Pourtant, malgré le froid du dehors, celles-ci n'étaient pas froides du tout. Elles étaient même plutôt chaudes, depuis quelques minutes. Sans doute à cause de sa gêne.

Vous savez, il ne faut jamais dire à une demoiselle qu'elle peut vous demander tout ce qu'elle voudra. C'est une grosse prise de risque!

J'accepte le thé, Sir Astaroth. J'ai un peu soif... l'émotion sans doute.

Il sentit comme un malaise qui planait sur elle, mais il poursuivit

" Une prise de risque? "

Il accompagna Terwagne dans la grande salle et la fit s'assoir sur le canapé devant la cheminée. Il se rendit dans la cuisine pour servir les tisanes. et revint aupres de Terwagne. Il lui donna une tasse

" Tenez, attention c'est très chaud"

Il la regarda un instant et revint sur se qu'elle venait de dire

" Si la mort ne veut pas de vous, sachez qui ici vous etes la bienvenue, si personne ne veut vous héberger, je vous propose mon toit pour vous proteger du temps, ma cheminée pour vous rechauffer, ma nouriture pour vous nourir et mon lit pour vous reposer"

Santant que ses derniers mots allaient a nouveau laisser place a un malaise, il reprit aussitot

" Bien evidement, je prendrai le canapé pour dormir "

Il sourit et a son tour prit une tisane, il souffla dessus et la porta a se bouche.

Elle lui sourit à son tour, puis prit le temps de souffler légèrement sur la tisane avant de lui répondre.

Oh, et bien, je suis hébergée déja. A l'auberge du Havre! J'ai suivi vos conseils, et ceux de Dame Icefly.

Mais je vais vous dire, ce n'est pas de nourriture, ni de toit, ni de lit que je manque... Ce sont ses bras à lui qui me manquent cruellement.

Oh oui! Ses bras!

Elle se tut alors un long moment, buvant sa tasse par petites gorgées, c'était très chaud, mais très bon.

Et soudain, allez savoir pourquoi, tout en pensant à Zeltrveler, elle se rappella à quel point il était jaloux et possessif, ses craintes lorsqu'il savait qu'elle avait passé un moment seule en taverne avec un autre homme.

Que se passerait-il si il revenait maintenant et apprenait qu'elle était ici? Il ne lui laisserait même pas une nouvelle chance, c'était certain! D'un bond elle se leva, comme si une mouche l'avait piquée.

Je dois y aller! Pardon, mais la forge ce sera une autre fois!

Elle se dirigea vers la porte, puis fit volte-face, voulant tout de même s'expliquer.

Je sais que vous ne comprendrez pas, mais contrairement à vous avec Joie, je continue d'écrire chaque jour à Zeltraveler, chaque jour matin et chaque jour soir. Je continue à espérer son retour, même si il ne répond à aucune de mes missives.

Et aujourd'hui, j'ai le préssentiment que je vais recevoir une réponse! Je n'sais pas dire pourquoi, mais oui, je le sens.

Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle sortit et disparut dans la rue.

Astaroth se leva pour la retenir, mais a peine eut il le temps de se lever qu'elle avait deja filer. Il se precipita à la porte, mais il ne vit plus personne. Il sortit un nstant et chercha dans les rues adjacentes, mais il ne la trouvait pas. Il rentra en soupirant.

Deux jours s'étaient écoulés depuis son départ précipité. Deux jours au cours desquels elle avait appris la mort de Zeltraveler, ce qui l'avait encore plus anéantie.

Elle avait croisé Astaroth à la taverne depuis cette visite éclaire chez lui, mais il n'avait pu rester, et elle n'avait eu le temps de lui dire tout ce qu'elle aurait voulu... Ou plutôt, elle avait tellement parlé d'elle sur ce peu de temps, qu'elle en avait oublié de lui demander comment lui allait.

Ce matin, alors qu'elle avait prévu de rendre visite à Dame Ysabeau pour la remercier de tout, voulant rattrapper son manque d'amabilité, elle fit un détour par la demeure d'Astaroth et glissa une missive sous sa porte.

Citation :

J'espère que vous allez mieux.

Je m'excuse d'être aussi égoïste dans ma douleur, et parfois si difficile à comprendre.


Terwagne.

Depuis qu'elle avait reçu sa missive, elle était non pas inquiète, mais curieuse de savoir ce qu'il regrettait d'avoir dit la veille, ce qu'il voulait lui dire au juste en tête à tête... Cela l'avait rendue nerveuse... Alors elle avait attendu, longtemps, dans la Taverne "Le Bonheur retrouvé".

Frizt était arrivé, lui avait tenu compagnie, en lui parlant de Joie, et elle elle n'avait pas osé lui dire que la dernière personne dont elle avait envie de parler en ce moment c'était bien d'elle... Elle ne la connaissait pas, et ne la connaitrait sans doute jamais.

Depuis le matin elle hésitait à se joindre à un groupe de voyageurs arrivés le matin même et qui repartaient le soir pour Tonnerre.... Tonnerre! Cette ville qu'elle rêvait de visiter depuis si longtemps!

Et ce soir, après avoir reçu la missive d'Asta, l'avoir attendu en s'inquiètant de savoir ce qu'il regrettait avoir dit, avoir écouté Frizt parler durant plus d'une heure de celle qui avait brisé le coeur d'Asta, elle n'en pouvait plus! Non, elle détestait ressentir ce qu'elle ressentait au fond d'elle-même et sur quoi elle ne savait même pas mettre de nom.

Elle prit une feuille, rédigea quelques lignes et alla glisser la "lettre" sous la porte du numéro 3.

Citation :

Cher Astaroth,

J'ignore ce que vous vouliez me dire, et cela me rend nerveuse... Beaucoup plus nerveuse que ça ne le devrait. Vous êtes devenu très rapidement très important pour moi, et je vous estime beaucoup, vraiment.

Cependant, j'ai besoin de... Je ne trouve pas les mots, désolée. Même par écrit vous me faites bégayer.

Je suis au "Bonheur retrouvé", je vous y attendrais jusque 23h15, mais ensuite je prendrais la route pour Tonnerre. Je ne peux pas vous expliquer sur papier pourquoi...

Souriez! Vous êtes bien plus beau quand vous souriez!

Je reviendrais et je vous promets de ne pas dormir dehors et de manger.


Terwagne.

Citation :

J'avais promis de vous écrire, et je tiens toujours mes promesses, n'en doutez jamais.

Je suis arrivée entière à Cosne, soyez rassuré. Enfin, pas vraiment entière, puisqu'une partie de mon coeur est resté à Sancerre, mais en tous cas sans encombre sur les routes.

Je vous envois toutes mes pensées, en espérant que le vent vous les portera.


L'Alizée.

Astaroth attrapa le pigeon au vol. Il deroula le message et le lit. Un leger sourir apparut à la lecture de la missive. Il prit a son tour un parchemin et de l'encre et redigea une reponse.

Citation :

Très chère Alizée

Je suis ravit de vous savoir en bonne santé et arrivé sans emcombre. J'atends avec impatience votre retour.

Astaroth

Comme il se l'etait dit, Astaroth passa la plupart du temps chez lui à reflechir sur lui même. Il ne sortit pas de chez lui afin d'etre seul, que personne ne vienne l'interompre dans sa quète spirituelle. Les jours passaient et le temps lui parraisait bien court pour mediter. Les nuits passaient et c'est toujours ce même rêve qui revenait, mais la bataille se faisait moins sanglante, comme ci les deux jeunes loups a force de se battre commençaient a trouver un terrain d'entente avec quelques differents qui les obligeaient à se battre.

La veille, un pigeon avait déposé une missive chez lui venant de Terwagne lui annonçant qu'elle était bien arrivé a Tonnerre. Il sourit, mais une crainte traversa son esprit, Et si elle décidait de rester là bas. Mais il se souvint des paroles de Terwagne "Je reviendrai, je le promet". Il décida donc de lui faire confiance.

Ce jour ci, Astaroth avait besoin de sortir, prendre l'air et parler un peu. Il decida donc d'aller rejoindre ses amis a leur lieu de predilection, le Havre. Il se couvrit chaudement et sortit dans la rue.

Citation :

Cher ami,

Enfin! Enfin de vos nouvelles!

Je n'ai pas beaucoup de temps pour vous écrire, mais sachez que je suis sur le chemin du retour et que demain je serais à Sancerre.

Je pense beaucoup à vous tous, et j'espère vraiment que vous-même allez mieux.


L'Alizée.

Astaroth se reveilla serrein, plus tourmenter par son passé et moins effrayé par l'avenir. Son rêve semblait etre fini, les deux loups ne se battaient plus et semblaient cohabiter sur le même territoire. Depuis quelques jours, Astaroth avait trouvé la signification de se rêve, les deux loups le representaient dans le passé et dans le futur, et le combat était son présent. Sa retraite chez lui lui avait permis de mettre un terme à la souffrance du passé sans l'oublier et de se diriger vers l'avenir. Vivre pleinement avec des souvenirs, voila le resultat finale de sa quète.

Il se leva et descendit dans la grande salle pour remuer les braises encore chaudes de la veille, puis il se rendit dans la cuisine pour se preparer un petit dejeuner. Un peu de pain et de miel, avec une bonne tisane bien chaude pour se rechauffer. Alors qu'il dejeunait, un pigeon arriva à sa fenêtre. Il lui ouvrit et prit le parchemin attaché à sa pate. A la lecture, il se mit a sourir. Il prit un parchemin et de l'encre et commença a rediger une reponse.

Citation :

Très chère Alizée

Votre retour me ravit, et je suis content que vous vous soucier de mon état de santé. Pour ma part, je vais bien, les deux loups ont finis de se battre et je me sens plus serrein. Et vous, comment vous portez vous, j'espère qu'il ne vous arrivera rien sur le chemin du retour.

Attendant votre retour, Astaroth

Il attacha le message à la pate du pigeon et le renvoya à son propriétaire

Une fois les taches menagères accomplies, Astaroth se rendit à sa forge et se mit a travailler tout souriant à l'aiguisage des haches demandées par la mairie

Une franche rigolade au Havre. Après avoir travaillé toute la matinée sur les haches que la mairie avait commandé, il fit un tour au Havre, et il n'a pas vraiment été déçu, bien au contraire.

Il revenait avec son corbeau blanc sur son épaule, tout en riant, il se passait dans la tête ce qu'une jeune femme venait de lui dire à la taverne. Il était l'élue. Son corbeau blanc semblait etre un messager divin se posant sur l'épaule de celui qui n'a que du bon en lui pour sauver le monde. Il ne pouvait s'empecher de rire. L'élu de quoi? allez savoir, mais c'était l'élu. Avec ceci en tête, il rentra chez lui en riant a haute voix. Les autres habitants devaient vraiment se demander ce qui devait lui arriver pour rire autant.

Profitant d'une petite pause pour se restaurer, Astaroth sortit de sa forge pour aller dans la cuisine Il mit de l'eau à bouillir pour se preparer une tisane.Il alla ensuite à la cheminée pour remuer les braises encores chaudes et y mettre une buche. Au passage il entendit cogner à la porte. Il alla ouvrir se doutant de qui cela pouvait être.

Ravis de vous revoir Alizée, comment allez vous?

Il lui fit signe d'entrer se rechauffer pres de la cheminée et de s'assoir sur le canapé

Voulez vous une tisane?

Elle le fixa un instant, sans dire un mot, sans bouger d'un cheveu, remplissant juste ses yeux de son imagine, puis elle lui sourit, simplement.

Bien, je vais bien... Vous avez l'air d'aller bien vous aussi.

Elle se décida enfin à entrer, et alla se placer près du feu, regardant les flammes danser. Rien que le fait de les voir la réchauffait.

Volontiers, pour la tisane, merci.

Astaroth sourit et se rendit hativement dans la cuisine pour servir les tisanes. Il revint dans la grande salle avec deux tasses qu'il deposa sur la petite table devant la cheminée. Il lui tint une tasse en lui signalant que celle ci était chaude puis il s'assit aux cotés de Terwagne.

Effectivement, je vais bien, comme je vous l'ai signaler dans mon dernier courrier, les loups ne se battent plus, je me sents serrein, près à affronter l'avenir. Et vous, comment ç'est passé votre voyage? Tonnerre est un belle ville? Je suis content que vous soyez revenu ...

Le sourire aux lèvres tout en parlant il se rendit compte qu'il ne faisait que parler sans lui laisser le temps de repondre.

Pardon, je parle je parle mais je ne vous laisse pas parler

Il se tut pour laisser Terwagne s'exprimer.