Chez Ilona, N° 03, Rempart des aristoteliciens (Astaroth)

Astaroth, la corde entre les mains fut surpris des deux cotés à la fois. Apercevant Terwagne dans sa demeure, il se pressa de deposer la corde sur la table.

" Non non, attendez, ce n'est point pour vous mais ..."

Il s'arreta un instant puis se retourna vers la porte

" Excusez moi, Je crois que Ysa est devant ma porte"

Il ouvrit la porte et laissa entrer Ysa.

Ysabeau entra chez Astaroth.
Tout de suite, elle vit la corde sur la table. Terwagne était là elle aussi, sans doute était-elle entrée par la forge, la porte de derrière était souvent ouverte. Ysabeau s'en voulut de ne point y avoir pensé.
Asta ? Que fais-tu ici tout seul ? Pourquoi n'es-tu pas au Havre ? et qu'est-ce que c'est que cette corde ? et...
Les mots se pressaient, pour cacher son inquiétude. Elle vit le mot sur la table, reconnut l'écriture de Joie.
Elle s'en empara, le lut. Puis elle regarda Asta dans les yeux.

Toi, je sens que tu allais faire une bêtise... Tu crois vraiment que c'est une solution ? Tu crois vraiment qu'on allait te laisser faire ?

La porte se mit à grincer. Dans l'encadrure de la porte, une sihouette imposante mais fluide fit son apparition. Le vieil homme releva la tête doucement, la barbe un peu givrée, les cheveux plus blancs encore. Ses yeux passèrent des chevilles d'Ysabeau (qu'elle avait forts jolies) au regard d'Astaroth vers la dame, et à la corde...

Qui veux tu attacher de la sorte Astaroth? On attache pas les dames avec ces liens vois tu! Et vous Ysa? vous participez à ce truc à trois? Ah ben, c'est pas joli joli tout ça!

Puis l'homme pris la corde entre ses mains, la soupesa....

Astaroth ne savait plus ou se mettre. Ysa d'un coté, Terwagne de l'autre qui tentait de s'éclipser et, Bragon qui semblait avoir compris quelque chose. Quoi donc? allez savoir.

" Mais non, c... c'est pas se que vous croyez, en... enfin pas se que vous croyez Dame Terwagne et toi aussi Bragon, m... mais enfin..."

Il ne trouvait plus les mots et d'un coup se mit à pleurer toutes les larmes de son corps

A peine avait-elle fait trois ou quatre pas en arrière qu'un homme plus qu'imposant arriva, dévisagea les trois protagonistes, et fit allusion à une espèce de jeu... hum... de jeu!

Terwagne se mit alors à rire, sans pouvoir se retenir.

Pardon, vraiment, excusez-moi, c'est un rire nerveux... juste nerveux.

D'ailleurs, je vous laisse, je suis tombée au mauvais moment, je ne comprends plus rien... Déja que... Enfin, voila... Je... Aurevoir.

C'est à cet instant que le Sir Astaroth se mit à bégayer lui aussi, puis fondit en larmes. Terwagne ne savait quelle attitude adopter.

Elle finit par s'approcher de lui, lentement, et posa sa main sur son épaule.

Ma main est sans doute moins réconfortante que la vôtre, pardon.

Restez donc Terwagne, vous n'estes point de trop... je vous l'assure...

Ysabeau vit Bragon entrer... très bien, ils ne seraient pas trop de
trois... trois, tiens tiens ?... Elle ne put s'empêcher de sourire. Mais tout d'un coup Asta se mit à pleurer.
Elle s'approcha de lui

Asta... Asta... pleure, n'aie pas honte. Cela soulage, cela fait du bien...
Elle l'enlaça.
Nous sommes là, Asta, la vie continue. Tes amis sont là, ne te décourage pas. La vie est parfois cruelle, mais elle nous fait aussi de beaux cadeaux. N'est-ce pas, Bragon ?

Elle regardait le vieil homme qui soupesait la corde...
Bragon, dites quelque chose...

Ben que dire.... Moi quand j'ai le moral dans les chausses, je vais m'aérer la tête au milieu de mes amis les plantes. Sinon,j'aime bien les bras de Maybee, c'est pas mal ça aussi.... Tu veux un gros calin Astaroth?

Le vieil homme regarde alors la belle dame qui reculait doucement. Sans un mot, il chasse la corde de la table et l'envoie dans les pattes de la gente dame.

J'ai encore fait une anerie moi....

Astaroth était éffondré. Comme lui venait de dire Ysa, il ne se retenait plus, les larmes coulèrent le long de sa joue pour ensuite se perdre sur l'épaule d'Ysa.

" Ysa peux tu m'expliquer pourquoi je ... "

Il eut a peine le temps de finir sa phrase qu'il entendit un bruit sourd, il se retourna pour voir se qu'il en était et apperçut dame Terwagne allongé sur le sol. Il se precipita pour voir s'il ne lui était rien arrivé de grave.

" Vous allez bien?"

Regardant les deux perdus ensemble, bragon ne pu réprimer un léger sourire. "Ils sont dans les meilleurs bras qui soient...." pensa t il... Ramassant la corde, il s'en alla discrétement, emportant cette corde, il avait des vaches a attacher....

Ysabeau regarda le vieil homme passer la porte, emportant la corde. Bonne idée se dit-elle, elle lui fit un sourire.

Se retournant, elle vit Asta et Terwagne, quelque peu emmêlés... Elle s'approcha.
ça va vous deux ? Ne pleurez pas Terwagne, ça va aller... Rien de cassé ?
Et toi, Asta, ça va ?
Elle prit le bras de Terwagne, l'aidant à reprendre l'équilibre.
Puis elle s'en fut chercher dans la resserre une bouteille de poire et trois verres.
Les amis, on va faire un truc à trois. Qu'en dites-vous ?
Elle versa la poire dans trois verres.
Venez là. Trinquons, et oublions nos peines... La vie continue, la vie nous fera d'autres cadeaux...
Asta, Terwagne... santé !

Astaroth aidé d'Ysa retint Terwagne et l'aida à reprendre son équilibre. Il regarda Ysa partir et revenir avec une bouteille de poire et trois verres. Elle servit les verres. Astaroth prit deux verres et en tendit un à Terwagne. Astaroth trinqua avec Ysa et Terwagne, mais sans grandes convictions.

" Santé "

Jamais elle ne s'était sentie aussi gênée qu'à ce moment-là. Fort heureusement la Dame vint l'aider à reprendre son équilibre, mettant ainsi fin à ce contact physique aussi brusque qu'improvisé.

Elle disparut ensuite pendant un très bref instant, pendant lequel Terwagne murmura quelque chose qui ressemblait à...

Pardonnez-moi, je suis maladroite, vraiment...

Dame Ysabeau reparut ensuite avec une bouteille et servit un verre à chacun. Sans savoir que faire pour ne plus commetre d'impair, Terwagne prit son verre en main et le porta à ses lêvres, buvant le contenu d'une traite afin de pouvoir partir le plus vite possible.

Ysabeau regarda Terwagne qui avait toujours l'air aussi embarrassée et gênée.
Ne craignez rien, dame Terwagne. Vous êtes chez vous ici à Sancerre, et nous sommes vos amis. N'est-ce pas Asta ?
Elle se tournait vers Asta, qui restait silencieux.
Asta... si nous parlions ? Je vois bien que tu n'es pas dans ton assiette. Je vois bien que le moral n'y est pas.
Si tu as envie de parler, Asta, tu sais que je suis là.

Astaroth vit Terwagne boire son verre rapidement. Il se tourna vers elle.

" Excusez moi, je ne voulais pas vous effrayer. "

Il porta son verre à la bouche et le descendit cul sec a son tour. Puis il se tourna vers Ysa.

" Discuter? mais de quoi? tu as lu toi meme le message de Joie, c'est trop dur, je craque."

Il baissa la tête et repris aussitot

" Pardonne moi Ysa, j'allais faire une grosse betise, j'ai pas pensé a t'en parler avant, je suis nul, je sais pertinement que vous autres vous etes la, mais que veux tu, j'agis souvent sans reflechir, et aussi merci a vous deux d'etre intervenue"

M'effrayer? Oh non, non! Vraiment, vous ne m'avez pas effrayée! Pas du tout, d'ailleurs!

Juste... Enfin... Ne pensez pas que je me sois jetée dans vos bras, voila! Pas que ça n'aie pas été agréable, mais bon... Ce n'était pas voulu... Je cherche d'autres bras, ceux que j'ai perdus, pas les vôtres..

Elle se perdait elle même dans ce qu'elle racontait, et pour reprendre l'ascendant, elle attrappa la bouteille et reremplit les verres vides, essayant de ne pas avoir l'air d'écouter les propos échangés entre le Sir et l'autre Dame.

J'ai lu le message de Joie, en effet, Asta... Tu as fait tout ce que tu pouvais faire pour la retenir. Elle a pris son envol, c'est son choix. Respecte-le. Je pense qu'il est préférable pour toi de l'oublier, Asta. Je sais que c'est dur, je sais que cela peut te paraître impossible. Nous sommes là pour t'aider, pour t'entourer.
Elle s'interrompit, regarda Terwagne qui remplissait les verres, sourit. Elle se dit que peut-être, la vie... Elle reprit
Asta, la vie continue. Elle ne s'arrête pas...

Astaroth prit le deuxieme verre servit par Terwagne, et le descendit d'un coup. Il repassa les paroles d'Ysa dans sa tête sans arret, " la vie continue, la vie continue, oublie la, c'est son choix" Elle a surement raison, mais comment l'oublier?

" Ysa, je suis d'accord avec toi, j'ai moi meme dis ces paroles à Dame Terwagne ici presente. et je me rends compte que moi même je n'arrive pas a gerer une situation de ce genre. Je vous remerci d'etre passé, et je ne veux pas vous retenir plus longtemps, et puis j'ai besoin de rester seul".

Il vit les yeux d'Ysa qui le figeaient

" Ne t'en fais pas Ysa, je vais aller me coucher et demain je viendrai en taverne, je ne vais pas faire de betise, je n'essaierai meme plus d'en faire"

Même si elle faisait son possible pour ne pas écouter, Terwagne entendait bien les propos échangés, propos qui ne faisaient que raviver sa douleur à elle, qui se trouvait dans une situation bien similaire.

Elle avala le contenu du verre, et ne sachant trop comment s'y prendre pour s'éclipser, elle baragouina.

Je dois vous laisser, mon arbre m'attend... Enfin, ma couche... l'endroit où je vis... non, je dors... Enfin, je m'en vais.

Elle tenta bien de sourire, mais n'y parvint pas, ses yeux s'embuaient, et elle ne voualit pas que ses larmes coulent dans cette maison.

Sans plus attendre elle tourna le dos et franchit la porte.

Ysabeau se leva, regardant Asta.
Bonne nuitée Asta. Pense à la vie... Vis le présent, ne te retourne pas. Tu verras, tu n'oublieras pas, mais les souvenirs se feront peu à peu plus doux... J'ai connu cette souffrance Asta, tu le sais, et je l'ai surmontée. La vie a suivi son cours...
Je te laisse, tu as besoin de repos, et moi-même...
Elle sourit, s'approcha d'Asta et lui fit un bisou.
A demain Asta, repose-toi.

Elle remit sa cape, ouvrit la porte, et s'en fut dans la nuit glaciale.

Astaroth écouta les dernières paroles d'Ysa. Celles ci le reconforta quelque peu, puis il racompagna les deux jeunes femmes à la porte. Il regarda les silouhètes disparaitre dans le noir de la nuit. Puis il referma la porte pour ne plus laisser le froid entrer. Il alla remettre une buche dans la cheminé et raviva les flames. Il monta ensuite à l'étage et s'engoufra dans sa couette. Il resta les yeux ouvert, pensant a toutes sortes de choses.

Le soleil commençait à se lever, les lueurs de celui ci traversaient les rideaux et vinrent éclairer le visage d'Astaroth. Les yeux toujours ouverts et rouge comme s'il avait pleuré toute la nuit, il se leva et marcha descendit les escalier, aussi vif qu'un zombie. Il arriva dans la grande salle et alluma un feu dans la cheminée. Il jeta un coup d'oeil sur la table, il vit le dernier message de Joie qui l'avait mit dans cet état. Il attrapa la lettre, et d'un jeste vif, il le lança dans la cheminée. Les flammes entamèrent le parchemin, et réalisant que ce message etait la derniere chose que Joie lui est donné, il precipita sa main dans le brasier pour recuperer le message. Le message devint presque illisible, mais il s'efforca d'eteindre les partie encore chaude du message. Il redeposa le papier sur la table, puis se rendit dans la cuisine d'un pas lourd. Il se restaura et alla s'habiller un peu plus chaudement pour sortir. Il voulait prendre l'air, penser a autre chose et soudain les paroles de la voyante lui vinrent à l'esprit "oublie la, oublie la, un autre grand amour viendra". Il sortit de chez lui et s'enfonça dans les rue et ruelle de la ville

Enfin, enfin Astaroth avait put dormir. les faibles rayons du soleil lui chauffaient le visage. Il se redressa et s'assit sur son lit. Il resta ainsi quelques minutes. Une question lui passa soudain par la tête. Partir, ou ne pas partir? Mais il prefera ne pas penser à ça pour le moment. Il se leva et fut figé sur place par le froid qui regnait dans la maison. Il se pressa pour s'habiller et descendre dans la grande salle pour raviver les braises dans la cheminée. Il alla dans la cuisine pour se restaurer un peu, puis il se rendit dans sa forge. Il alla ralumer le fourneau et pour concerver la chaleur, il alla fermer la porte. Mais il apperçut une silouette qui lui semblait familière. Il regarda aves insistance et vit la silouhette s'assoir. Il s'approcha d'elle et reconnu Terwagne. Elle avait les yeux fermés, peut etre revait t elle d'un passé heureux. Voulant la surprendre, il s'assit doucement aux coté d'elle et lui effleura legerement la main.