Le dispensaire Saint-Roch

Le coeur d'emylia cessa enfin de battre, emy vit sa vie defiler devant aller, enfin sa pauvre vie, et puis peut etre que lahaut elle retrouvera nemo.

Les paupieres d'emy se ferma alors definitivement.

Emy, entrain de revenir a elle murmura: Merci mitaine merci...mitaine

D'un coup emylia se releva, ses yeux s'ouvrit elle crit:

Mitaine!!


Elle regarda sarra...

Emylia regarda Sarra et dit:

elle est si gentille, elle est formidable....Mitaine, merci

Emy dit a Sarra:

Ou suis je? mais,qui etes vous..laissez moi laissez moi!!

Sur le brasero, la cramaillote mijotait doucement. C'était la pleine saison du pissenlit, et il était hors de question de laisser passer cela. Mentaïg, les doigts brunis par les pigments des fleurs dont elle arrachait patiemment les pétales, considéra avec un soupir le monceau doré qui restait encore à traiter.

Je vais finir par demander aux nonnes de s'y mettre...

Mais les nonnes avaient d'autres chats à fouetter.
Un bruissement dans le vestibule, à travers l'entrebâillement de la porte, lui apporta une distraction bienvenue.

Tiens, quelqu'un attend, on dirait.

Sans la moindre culpabilité, elle sauta sur l'occasion de s'arracher quelques minutes à sa tâche fastidieuse, et se leva. Whoopie attendait, silencieuse, sur un banc du vestibule.

Bonjour, Whoopie ! Qu'est-ce qui vous amène ici ? Vous n'avez pas de soucis de santé, j'espère ?!

whoopie60 a écrit:

je voulais que vous m'examiniez...
J'ai un petit retard...

Whoopie souriait, mais on sentait percer chez elle une angoisse inhabituelle chez cette femme d'ordinaire si calme. Mentaïg sourit à son tour.

Venez par ici, nous en parlerons plus à l'aise.

Elle fit passer Whoopie dans son bureau, et signifia d'un regard à la nonne qui errait dans le vestibule qu'elle ne voulait pas être dérangée.

Asseyez-vous, Whoopie. Un petit retard, dites-vous ? Un enfant en vue ? C'est votre premier ?

whoopie60 a écrit:

oui..mon premier, mais je ne sais pas si c'est ça..enfin, je crois que oui...

Plus que ses mots, c'était toute l'attitude de Whoopie qui trahissait son incertitude, et aussi un peu d'appréhension. Son premier... Elle se croyait en route pour l'aventure la plus exaltante, certes, mais probablement aussi la plus dangereuse de toute sa vie. Elle savait, comme toutes les femmes, que le risque était grand.

whoopie60 a écrit:

Hooo mais j'aimerais tant que ce soit ça...

Nous allons voir ça tout de suite.

Pour une première visite, Mentaïg évitait toujours les examens trop poussés. Elle prenait le temps d'instaurer une relation de confiance avec sa patiente, se souvenait des sourires, des gestes de sa nourrice Koupaïa. De toutes façons, tant que l'enfant ne bougerait pas, on n'avait aucun moyen d'être vraiment sûr. Il se racontait depuis la nuit des temps que l'urine des femmes enceintes faisait germer un grain de blé si l'enfant attendu était un garçon, un grain d'orge si c'était une fille. Mentaïg n'y croyait guère. Elle avait souvent vu les grains germer, et l'espoir d'une naissance ne pas se concrétiser.
Elle se contenta donc de questionner adroitement Whoopie, d'observer ses cheveux, sa peau, qui avaient en effet pris cet éclat si particulier des futures mères, son corsage dont la nouvelle ampleur, bien qu'encore discrète, ne trompait guère, et finit par déclarer, sourire aux lèvres.

Il y a en effet de fortes chances que ce soit ça, Whoopie. Nous serons absolument fixées dans une ou deux semaines, mais je crois que vous pouvez d'ores et déjà préparer la layette.

Pour une fois, elle ne ressentait pas la pointe de nostalgie qui l'étreignait toujours d'ordinaire quand elle pensait à sa propre maternité impossible. Le petit Gabriel comblait ses instincts maternels. Aussi fut-ce sans arrière-pensée qu'elle ajouta :

Je suis très heureuse pour vous, Whoopie.

Whoopie rayonnait.
Ce n'était ni la première ni la dernière qui, sous le coup de l'émotion, lui plantait sur la joue un baiser sonore, et chaque fois, Mentaïg se laissait faire, mal à l'aise, mais ravie, au fond.
Ici, dans le calme de ce dispensaire, elle retrouvait le sens du mot "humanité", sa propre carapace se fendillait, elle se sentait pleinement elle-même.
Hélas, d'autres tâches l'attendaient ailleurs. Elle regarda Whoopie disparaître dans les jardins de St-Roch, et soupira.

Soeur Berthe ! Je dois sortir. Surveillez cette préparation, je vous prie, et la retirez du feu au moment précis où elle change de couleur. Vous pourrez me joindre au Château.

Mentaïg était préoccupée. Dans l'armoire aux poisons, les remèdes baissaient dangereusement. Il fallait absolument qu'elle consacre un peu plus de temps à en concocter. C'était la pleine saison de l'ortie, ne pas en profiter eût été criminel.
Une nonne vint la prévenir que, dans le vestibule, une jeune dame attendait depuis déjà un bon moment.

Whoopie ! Je suis confuse, vraiment. Excusez-moi, j'étais en train de rêver à ce que je devrais faire, au lieu de le faire vraiment.

Elle eut un petit rire, qui cachait mal son trouble. Sans le vouloir, elle venait d'énoncer la stricte vérité. Depuis quelques temps, elle passait plus d'heures à se dire qu'elle allait faire ceci ou cela que dans l'action.

Mieux vaut vivre sa vie que la rêver, Ma merc'h vihan !

La voix de sa nourrice résonna dans sa tête, et elle se reprit.

Entrez, Whoopie. Je suppose que vous venez chercher confirmation ?

Quelques questions, un rapide examen, et elle put annoncer :

C'est bien ça. Vous aurez un enfant début août, je pense. Il est bien installé, maintenant. Pensez à vous reposer un peu tous les après-midis, et à manger beaucoup de fruits ! C'est excellent pour lui, ... et pour votre char... euh ... votre teint !

L'impatience de Whoopie faisait plaisir à voir.

Je vous remercie beaucoup! Vraiment j'ai hâte d'annoncer à Skeleton, la date vers laquelle mon accouchement aura lieu.
Puis-je le faire de suite?

Bien sûr ! Allez vite lui dire, je suis sûre qu'il sera aussi ravi que vous ! Je suis vraiment très contente pour vous deux, vous savez.

Une ombre fugitive passa sur son visage, alors qu'elle se remémorait la perte toute récente de l'enfant de Gayala. Mais elle chassa vite ce souvenir.

Vraiment, très contente, répéta-t-elle. Prenez soin de vous, Whoopie. Et transmettez mon bon souvenir à Skeleton.

Whoopie était ravie. Mentaïg ne cachait pas sa joie pour elle et son aimé.

Citation :

Prenez soin de vous, Whoopie. Et transmettez mon bon souvenir à Skeleton.

Whoopie lui sourit et ne manqua pas de lui faire une bise.

Oui, bien sûr, je ferai attention et je ne manquerai pas de les lui transmettre.
Je vous souhaite une très bonne fin de journée. Au revoir et prenez bien soin de vous aussi

Whoopie sortit heureuse, direction la maison, espérant que skeleton y soit.
En chemin elle se surprit même à chantonner. Elle qui n'osait jamais le faire en lieux publics...

Comme souvent quand tout allait mal pour elle, Mentaïg s'occupait, au dispensaire, dans la pièce qu'elle appelait son laboratoire. Les plantes cueillies par ses aides ne manquaient pas, les religieuses avaient traité les plus courantes, la pièce bruissait de milliers de feuilles qui séchaient sur des fils tendus au plafond.
Le matin-même, une énième algarade avec la duchesse l'avait laissée en proie à un sentiment de totale inutilité. A quoi bon récolter des renseignements, en sachant que ça ne servirait à rien ?
A cela s'ajoutait l'absence de HdB, qui passait le plus clair de son temps à parcourir les bois d'Aupic, et celles de Valatar, retenu à Paris à l'Académie, et de Hugo, dont elle ne savait même pas à quoi il occupait ses journées.
Ici, au moins, au milieu de ses alambics et de ses braseros, de ses mortiers et de ses jarres, elle se savait utile. La morosité de ses pensées se dissolvait dans le décompte des gouttes d'amoniac, la subtile pesée de l'ellébore, le décantage du suc de digitale. La moindre erreur, et la vie de dizaines de personnes serait menacée.

Dame Mentaig Dame Mentaig vous êtes là c'est Skeleton......

La voix venait du vestibule. Skeleton ? Elle l'avait vu la veille, en taverne, avec Whoopie. Cette dernière poussait devant elle un ventre si énorme qu'une voyageuse l'avait surnommée "le cachalot". L'oeil exercé de Mentaïg avait décelé la modification des formes de la tavernière, la descente du ventre, annonciatrice d'une proche délivrance. Elle se précipita vers le bassin d'eau claire pour se débarrasser soigneusement les mains des traces de digitale, tout en répondant à travers la porte close.

Je suis là, Skeleton. J'arrive !

Les mains encore humides, elle rejoignit dans le vestibule le futur père.

C'est en route ?

Depuis ce matin ?!

Mentaïg avait un perdu la notion du temps, à vrai dire. Mais pas au point de ne pas entendre sonner l'angelus au clocher tout proche de St-Jean. Douze heures déjà, donc, que Whoopie était en proie aux douleurs de l'enfantement.
La jeune femme ne perdit pas de temps à signaler qu'on eût du venir la quérir plus tôt.

Allons-y !