17 Place de la Halle, Ysabeau, élégances sancerroises

Une blanche colombe, quelque peu épuisée par des lieues de voyage (parce que même à vol d'oiseau, ça fait loin, et que s'il n'y a pas de brigands, faut quand même se méfier des rapaces...) vint se poser à la fenêtre d'une jolie masure. Elle s'ébroua un peu et constata que la fenêtre était entrouverte, elle décida donc d'attendre la maitresse des lieux au chaud et à l'abri... enfin c'ets ce qu'elle croyait... Un chat avait guetté son arrivée et l'attendait de pied ferme au pied de la table où elle vint se poser ("oh! zai cru voir un 'rominet"). Après quelques minutes de bagarre, le volatile se posa extenué sur les hauteurs d'un vaisselier ("mais vi, mais vi, c'était bien un 'rominet").
A sa patte droite, la missive avait échappé aux griffes du greffier.

Citation :

Ma chère soeur,
J'espère que ton retour de Noirlac s'est bien passé, que tu t'y es bien reposée. Comme tu as pu le constater, Bragon et moi n'avons finalment fait qu'un bref retour à Sancerre, il faut dire que le voyage nous avit plu et que le retour en Berry a été difficile, car ce qui nous avait fait partir n'avait pas changé... nous avons donc finalement décidé de déménager sans savoir très bien où, et nous nous sommes finalement fixés à Moulins.
J'ai pu emménager presque immédiatement, mais Bragon, malgrè une bonne intégration dans la ville, a eu quelques déboires car il n'a pu s'installer, il a encore quelques affaire sà récupérer à Sancerre, et le BA a promulgué la loi martiale quelques jours après notre arrivée... Pendant quelques jours nous avons eu très peur pour lui, mais après d'âres négociations, il vient d'obtenir un droit de séjour et un laisser passer pour revenir chercher ses biens. Nous viendrons donc te saluer bientôt.
Et toi? Quelles nouvelles? Ary m'a écrit que vous comptiez partir quelques temps en voyage, qu'en est il?

Je t'embrasse

May, nouvelle moulinoisette

Baastet ! pas de ça ! bas les pattes vilaine...

Ysabeau éloigna la petite chatte qui regardait d'un air gourmand la pauvre colombe perchée sur le plus haut vaisselier. Elle avait reconnu Harmonie... Harmonie, la blanche colombe de sa soeurette chérie... May, May... Elle ramassa le message tombé par terre, ainsi que celui d'Angelo... Les lut tous les deux. Drôle de coïncidence... Maybee avait acheté le champ d'Angelo, comme un chassé-croisé...

Vite, le coeur battant, elle prit un parchemin, une calame, un peu d'encre...

Citation :

Ma soeurette chérie,

Mon séjour a été reposant... Mais la rentrée fut plus difficile. Oui, j'ai appris votre départ à tous les deux, oui, j'ai appris que Ice préparait activement le sien...J'en ai le coeur gros, tu me connais... Bien que je comprenne votre désir de recommencer une nouvelle vie, loin des affrontements politiques, loin des regards de ceux qui vous connaissent trop... Car c'est cela aussi, non, qui vous fait tous partir ? Tu sais May, Ice m'a dit clairement qu'il ne fallait pas vous suivre, ni elle, ni vous... Je le comprends, aussi. Même si j'en ai le coeur en écharpe, je respecterai vos désirs.
Je suis heureuse que tu aies pu t'installer, et que Bragon ait eu son autorisation de séjour. Je n'ai aucune nouvelle de lui, et je ne veux point le déranger.
Pour ma part... hé bien c'est un peu la routine, université, travail à l'échoppe... Whoopie vient d'être élue maire, oui je prévois de voyager avec Ary, mais elle attend de savoir ce que son tendre veut faire, lui n'a pas trop envie de quitter Sancerre...
J'irai à Bourges jeudi pour dire au revoir à Euphra qui nous quitte...
Voilà, je vis May, je vis...
Ah, le frère de lait de Mentaïg est arrivé, il s'appelle Gilliane, il est deux fois veuf, et il a un petit garçon... Un homme qui aime les roses, mais qui me semble avoir un coeur un peu... un peu d'artichaut, je te raconterai ça plus tard...
Voilà ma soeurette. Porte-toi bien, dis à Bragon que... enfin, que je pense toujours à lui, et donne-moi des nouvelles de temps en temps.
J'espère te revoir, mais... si tu veux seulement, si vous voulez.
Je t'embrasse très fort
Ysabeau, toujours sancerroise...

Elle appela Harmonie qui descendit du vaisselier en voletant, lui donna quelques graines et de quoi boire, puis roula la longue, trop longue lettre, et l'attacha à sa patte. La colombe s'envola sans plus tarder vers ce qui était désormais le village de Maybee, Moulins...

Gilliane Ar kalonyg et son fils se promenait dans les ruelles de Sancerre et après avoir demander leur chemin ils se retrouvèrent devant la maison de dame Ysabeau .Gilliane regardait la batisse a la fois inquiet et apeuré.

steren prononca une parole qui terrorisa son père:

"papa on frappe a la porte"

Gilliane regarda son fils ....

"non mon fils, je peux pas ...."

Gilliane déposa une unique rose au pied , de la belle demeure.

Dans l'aube naissante , le gerfaut royal du seigneur de Landivisiau ,Gilliane ar Kalonyg ,arriva dans la ville de sancerre.il avait une envergure de 1metre 20 , malgrès cela il se posa délicatement sur la fenêtre de dame Ysabeau .

De ses serres acérés , il détacha un joli parchemin de velin.

Citation :

Demat ma tendre Ysabeau,

J'ai dû partir précipitamment en Bretagne avec mon fils ,pour récupérer mes triplés , je n ai pu venir vous présenter mes respects avant mon départ, j'en suis fort contrit.

Malgré les froides nuits ,sur les routes , j'ai comme souvenir votre si joli minois

J'espère vous revoir a mon retour, afin d'apprendre le berrichon et faire de longues promenades

Une jolie rose fermait le parchemin,les épines avaient été retirées pour ne blesser personne

Le lendemain matin a l'aube , le gerfaut de gilliane quelque peu harasse par le vol se présenta a la fenêtre en cognant très légèrement.il portait un petit paquet fermer par un bouton de rose.

Dans ce paquet ce trouvait un petit foulard aux armes des Landivisiau

Citation :

Demat chère et tendre Ysabeau ,

Je pense à vous chaque soir, et vu la froidure des temps présents je me suis permis de vous offrir ce modeste présent et j'espère un jour réchauffer votre cœur .

je suis actuellement a Saint Aignan , je rentre rapidement en Bretagne , on me parle de combats violents entre l' Anjou et le Poitou , je ferai attention je vous le promet .Et je reviendrai m' installer en Berry .

Votre modeste GILLIANE

Le gerfaut très fatigué s'installa près de la fenêtre avant de reprendre son vol .

Ouvrant sa fenêtre dans un timide soleil d'automne, Ysabeau vit s'éloigner le gerfaut... Visite journalière ? Elle sourit, prit le petit paquet... Encore une rose magnifique.

Elle l'ouvrit, prit le foulard, en apprécia l'étoffe, douce et soyeuse, et les broderies aux armes de la famille de Gilliane. Landivisiau...
Puis elle lut le petit mot, qui la fit à nouveau rosir. Un prétendant donc, un nouveau prétendant.
Reviendrait-il comme il le promettait ? La veille, Ysabeau avait appris que son amie Mentaïg, la soeur de lait de Gilliane, était en train, tout doucement, de mourir. Gilliane survivrait-il à la mort de sa soeur ?
Sans doute, puisqu'il avait quatre enfants à chérir et à élever.

Elle se posait de questions, bien des questions. Attendre... oui, c'était la meilleure chose à faire. Attendre et voir venir...

Qui vivra verra, murmura-t-elle en souriant, pensant à son amie Aryan qui plaisantait lorsqu'elle disait cette phrase.
Elle plaça le parchemin dans un petit coffre où elle rangeait ses lettres, caressa doucement le foulard... puis s'en fut travailler à l'ouvrage qui l'attendait.

De bon matin le gerfaut harassé arriva sur la fenêtre de dame Ysabeau , et déposa un parchemin de vélin fermé par un bouton de rose .

Citation :

Norf tendre et adorable Ysabeau ,

J'espère que mon foulard vous aide à passer des nuits un peu plus chaudes.
Je rentrerais au plus vite pour apprendre le berrichon .

votre obligé

Ce petit mot était accompagne d'un petit acrostiche

Citation :

Yseut de tendresse
sourire enjoleur
adorable beauté
belle de jour
eternelle fleur
amour en trait d union
union possible

Le gerfaut se mit a piailler pour boire un peu d'eau avant de reprendre son vol.

Jelubir avait quelques pied de maîs à planter dans son champ. Il décida de le faire de très bon matin. Dans le froid de la nuit, ses membres s'engourdirent. Il fit alors un feu pour réchauffer ses vieux os fourbus et transis....et s'endormit !

Un rayon de soleil vint lui chatouiller les yeux. L'astre du jour était déjà haut dans le ciel sancerrois. Il avait rêver que de doux bambins, en nombre incroyable, s'amusait à grimper sur lui, comme sur un arbre. Il y en avait tellement que ses bras et jambes, transformés en branches, vinrent à ployer sur le poinds de la troupe joyeuse et babillante.

C'est le bruit du crac qui le réveilla complètement. La position du soleil dans le ciel le fit palir : le départ pour Chateauroux. Il courut à perdre haleine jusqu'au 163 de la rue Cornue, se maudissant de s'être endormi comme un bébé !

Toute la nuit Gilliane et son fils Trystan avaient travaillé tout au autour de la demeure de dame Ysabeau.

Gillianne avait déposé18 magnifiques bouquets composé de 18 roses rouges chaque une qui corrrespondait au 18 jours qu il avait mit pour revenir a Sancerre .

de plus un splendide chemin de pétales de rose allait de la la demeure de dame ysabeau a son bureau municipal.

un petit mot etait deposé sur la porte de la maison:

Citation :

demat ma petite rose,

Tous cela pour te montrer comment ton sourire a fait de mon coeur , un coeur de rose ......

passe une bonne journée a ton bureau

Gilliane

Au matin, après une nuit à peu près reposante (mais elle avait eu du mal à s'endormir... repensant à ce que lui avait dit Terwagne à Thauvenay), Ysabeau s'éveilla.
Toilette faite, repas pris, elle ouvrit la porte de sa maison pour se rendre à la bergerie.
Surprise !
Devant sa porte, des roses... des myriades de roses, des bouquets rouges et odorants...
Elle sourit, elle se doutait bien d'où venaient ces fleurs merveilleuses.
Un mot lui confirma ce qu'elle avait pressenti.

Citation :

ton sourire a fait de mon coeur , un coeur de rose

Tiens, il la tutoyait... Elle avait du mal à tutoyer, mais... il faudrait qu'elle lui en parle.
Gilliane... Il s'était installé à Sancerre. Il avait de grandes idées pour le village. Déjà, il faisait partie du conseil municipal. Elle le rencontrerait certainement à la mairie.
Gilliane... il avait souffert, ses enfants aussi. Puissent-il retrouver la joie de vivre ici, dans ce village.
Gilliane... le frère de lait de dame Mentaïg, l'amie perdue mais qui devait veiller sur eux.
Elle ramassa les bouquets, les installa dans tous les cruchons et pots qu'elle put trouver, la pièce de vie embaumait de leur parfum, leur couleur illuminait les murs.
Baastet... Baastet sauta sur la table, reniflant les fleurs, gourmande...
Défense de les abîmer Baastet, tu as ton pot d'herbe à chats...

Elle quitta sa maison pour la bergerie, nourrit les moutons qui restaient, puis partit au marché acheter deux agnelets nouveaux-nés pour remplacer le mort et celui que, la mort dans l'âme, elle avait dû se résoudre à abattre.
Son coeur... son coeur... elle ne savait trop. Laisser faire le temps. Elle songeait à sa devise favorite, celle qui faisait tant sourire Ary...
Qui vivra verra... Qui vivra verra
Vivre !

HDB n'avait pas rattrapé YSa en revenant de Thauvenay. Peut être avaient ils pris des chemins différents. En début de soirée, il se rendait chez elle pour essayer de lui apporter un peu de soutien quand il surprit le manège d'un homme et de son fils autour de l'échoppe.

Ysa n'aura manifestement pas besoin de moi pour se sentir mieux. Autant la laisser en paix.

Prenant Gripoil par la bride, il reprit le chemin d'Aupic.

(HRP : En décalage par rapport à Thauvenay, mais pas le temps de poster là-bas maintenant)


Un volatile qui avait du avoir du mal à trouver le chemin de Sancerre finit tout de même par arriver à son lieu de destination, exténué, mais portant toujours à la patte la missive qu'on lui avait confiée.

Citation :

Très chère Ysabeau,


Si mes propos avant de rejoindre Whoopie t'ont blessée, je tiens à m'en excuser, très sincèrement.

Tu sais que parfois je suis un peu tempête, et que forcément il m'arrive alors de m'exprimer de façon un peu "brute", trop sans doute même. Alors oui, en ce moment certains comportements me choquent, me révoltent, me mettent en colère, et réveillent en moi la tempête qui sommeille.

Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit, car je le pense bel et bien concernant certaines personnes et l'ambiance qui règne en ce moment, mais je voudrais que tu saches que ces mots ne te visaient en rien, loin de là, même. Je ne pensais pas que tu les prendrais pour toi, vraiment.

Comme je vous l'ai dit, notre décision à Hugo et moi était en quelque sorte pratiquement déjà prise, pour d'autres raisons, des raisons constructives, et l'état actuel des choses, la non-envie de continuer à observer les dégâts en ayant l'impression de parler pour les murs, ainsi que peut-être un besoin (pour ma part en tous cas) de s'éloigner avant d'exploser vraiment et de se disputer, comme il y a quelques temps avec Astaroth, ont accéléré notre décision, nous faisant cesser d'hésiter.

J'ai pour ma part beaucoup de mal à voir tout ce qu'on fait subir à Whoopie par moment, et je me connais, arrivera un moment où je ne pourrai plus retenir ma colère à ce sujet.

Toi qui comme moi a été Maire, Ysa, tu sais à quel point cela demande non seulement du temps, mais aussi à quel point on a besoin de soutien, de savoir que l'entièreté de l'équipage est derrière nous, même mieux, à nos côtés.

Il m'arrive de plus en plus souvent de ressentir une sorte de culpabilité de l'avoir incitée à se présenter à la Mairie, pour être franche, et si c'était à refaire, je ne suis pas certaine que je le ferrai à nouveau.

Alors je suis là, je regarde, je vois, je tente d'intervenir posément parfois, mais mes mots semblent muets, ou créent de nouvelles tensions avec certains, que pourtant j'apprécie tellement en temps normal.

Tout ce que je peux encore faire, c'est soutenir Whoopie, la conseiller quand elle me le demande, l'écouter quand elle a besoin de parler, mais tout cela je pourrai tout aussi bien le faire en étant ailleurs.

Pour en revenir à toi, je voudrais te dire que décidément non, je ne te visais nullement, et que tu es sans aucun doute parmi les gens pour lesquels nous hésitions à partir.


Amicalement,
Terry.

HDB éprouvait un mélange de joie, de tristesse, et de colère. Il était heureux de rencontrer une femme qui avait été aussi proche de Mentaig, triste d'avoir une si lourde nouvelle à lui annoncer, et il s'en voulait de ne pouvoir lui parler dans cette langue si chère à Mentaig, et qui aurait peut être adoucit l'annonce qu'il devait lui faire.

Dame, je ... je suis Homme_des_bois, HDB, ... j'ai...

Les mots ne venaient pas, le regard de la vieille dame le transpercait et il perdait tous ses moyens. Pourquoi ne trouvait il donc pas les mots?

Où est Mentaïg ?

La question était directe. Ysabeau regarda HdB, puis revint à la vieille nourrice.Elle garda le silence, le coeur serré. Comment lui annoncer, comment lui dire...
Koupaïa les regardait, attentive, avec quelque chose dans le regard qui... D'un coup, Ysabeau en fut certaine. Elle avait compris.
Un dernier regard à HdB, toujours muet, comme paralysé. Et elle se lança.

Mentaïg... hé bien, Mentaïg... cet été, il y a eu la peste, en Berry. Mentaïg a été touchée, ainsi que son cousin Valatar. Nous les avons cru guéris, nous avons cru qu'ils avaient vaincu les rats...
Et au début de l'automne...

Elle s'arrêta, les larmes montaient sans qu'elle puisse rien faire pour les empêcher. Discrètement, elle s'essuya les yeux.

Au début de l'automne, donc... Valatar était à Paris... et il a reçu un coup de poignard. Un coup mortel. Et Mentaïg... Mentaïg est tombée malade, gravement. Une rechute de la peste, ou une grande, immense fatigue, la peine de la perte de son cousin ? Nul ne le sait.
Bref... elle a rejoint le Paradis Solaire. Elle n'est plus de ce monde...
Je ne sais si elle a laissé un testament, des dernières volontés.
Vous la connaissez... Elle n'a pas voulu de cérémonie, pas d'obsèques. Elle repose à Culan, dans le caveau de famille des Cornedrue.
Voilà. Vous savez tout.

... Mais vous devez être lasse. Je vais vous préparer un lit.

Pour cacher son émotion, Ysabeau monta à l'étage, dans une petite chambrée attenante à la sienne, et mit sur le lit une couette bien chaude qu'elle enveloppa d'un drap de lin blanc, des oreillers, et alluma le feu dans la petite cheminée.