Chez Ilona, N° 03, Rempart des aristoteliciens (Astaroth)

Elle avait commencé à mettre cuire, il ne fallait plus que patienter un peu pendant que ça mijotait, lorsque Asta l'appela. Elle posa le couvercle sur la marmite et se rendit auprès de lui.

Trinquons à ce que vous voulez, Asta!

Elle leva son verre puis en y trempa les lèvres, prenant son temps.

Alors, comment allez-vous? Mieux j'espère!
Le pire ça doit être l'ennui, je me doute bien.

Vous devriez en profiter pour vous mettre à la poésie.

Elle émit un petit rire, pour lui signifier qu'elle plaisantait, puis but une nouvelle gorgée.

Où est la vaisselle? Que je dresse la table, ça devrait être bientôt prêt.

Il rit lui aussi.

La poésie... sachez que j'y ai pensé pas plus tard qu'hier.
Sinon je vais, je vais, je ne sens plus de douleurs dans les membres voila pourquoi je me permet de les faire travailler un peu pour ne pas perdre l'agilité que j'avais autrefois. C'est la blessure que j'ai au ventre qui me tiraille le plus maintenant.
La vaisselle?

Il tourna le tête vers le meuble contre le mur.

Dans le vaisselier. Mais je vais vous aider

Il avait voulu se mettre à la poésie? Voila qui la surprenait pour le moins.

Et bien, vous devriez essayer, si vous y avez pensé... Vous me les lirez la prochaine fois que je viendrais.

Pour la table, asseyez-vous, j'm'en occuperais bien toute seule.
Vous devriez nous resservir un verre plutôt.

Elle prit ce qu'il fallait dans le meuble, dressa les couverts, puis alla vérifier la cuisson, qui en était arrivée à terme.

Elle revint quelques instants plus tard avec la marmite et rempli les deux assiettes avant de s'assoir.

Suivant les ordres de Terwagne à la lettre, il alla s'assoir et resservit deux plein verres de poire. Elle apporta la vaisselle et le repas. Une bonne odeur de viande cuite se rependait dans cette maison qui sentait le renfermé. Elle se disait pietre cuisinière, mais elle se sousestimait. Elle s'assit en face de lui. Il prit son couvert et porta un morceau de viande à sa bouche. Les yeux se mirent à briller tellement c'était fameux. La viande fondait dans la bouche. Il avala sa bouchée

Délicieux, vraiment délicieux...

Il regouta un morceau, puis un autre, et encore un autre

Vous etes une fine cuisinière.

Elle commença à manger elle aussi, elle avait grande faim pour une fois.

Contente que ça vous plaise.

Le reste du dîner se passa dans une ambiance très détendue et très agréable, ce qui changeait fortement de leurs rapports habituellement si tendus.

Elle débarassa ensuite la table, fit la vaisselle tout en papotant de choses anodines, les dernières nouvelles des habitués du Havre par exemple, puis elle revint s'assoir dans le canapé où lui même avait déjà pris place.

Et bien, voila une bien agréable soirée, Asta! Ca aura rompu un peu votre solitude.

Après ce delicieux repas, il tenta de decharger Terwagne de la vaisselle, mais elle insista. Il prit alors place sur le canapé. Elle le rejoint peu de temps après et prit place à ses cotés.

Une très agréable soirée Alizée, très agréable. Je vous remerci d'avoir prit sur votre temps pour rester avec moi.

Il revint sur ce qu'ils disaient plus tot dans la soirée.

Comme je vous l'ai dit, j'ai recement pensé à me lancer dans la poésie, mais j'ai beaucoup de mal, c'est pas facile. J'ai en tête quelques vers, mais pas grand chose.

Il recita les quelques vers qu'il avait créé. Rien de spéciale, juste une petite succession de mots qui ne veulent rien dire. A l'avancement, il rougissait de plus en plus, honteux car incapable d'etre cohérent dans ses paroles. Il mit assez vite un terme.

Au fur et à mesure qu'elle l'écoutait, un sourire naquit sur ses lèvres, et ne tarda pas à s'y épanouîr.

Mais c'est loin d'être mauvais, Asta! Voila qui me surprend agréablement, vraiment!

Elle se rendit alors compte qu'il rougissait, ce qui lui rappela des instants de leurs premières rencontres, mais elle se retint de lui en parler.

J'espère que vous ne vous arrêterez pas en si bon chemin.

Vous devez être fatigué, non? Je vais vous laisser vous reposer.

Je compte bien continuer qur ma lancé. Du moins jusqu'a ce que je puisse retravailler à la forge. Mais je vais les ecrire, les mettres noir sur blanc.

Fatigué non ça peut aller. Mais vous par contre vous avez l'air fatigué. Il est tard et il fait froid dehors. Montez à l'étage il y a un lit qui attend d'etre utilisé.

Il sourit, mais srendit compte que son invitation à rester n'était pas vraiment placée au bon moment. Première fois qu'ils se retrouvent et qu'ils discutent sans qu'il y est de tension entre eux, ce n'était pas le moment de faire une boulette. Il prefera completer son invitation.

Euuuh... enfin si vous voulez... Je vous propose juste le gîte pour vous remercier de m'avoir accordé ce repas en votre compagnie et d'avoir cuisiné. Enfin vous comprennez ...

Elle resta un instant silencieuse, se demandant non pas quoi répondre, mais comment tourner sa réponse. Elle ne voulait pas le vexer, ni qu'il pense qu'il l'avait offensée, et si elle refusait, ce n'était nullement par crainte de rester chez lui, mais...

Je ne peux pas, je suis désolée.

Pouvoir n'était sans doute pas la formule adéquate, mais elle n'en trouvait pas d'autre.

Disons que Hugo m'héberge, et que tout comme vous, il se fait beaucoup de soucis pour moi.

Or j'ai déjà délogé sans le prévenir l'autre soir, et je suis certaine qu'il n'a pas fermé l'oeil de la nuit, se demandant si il m'était arrivé quelque chose... Je ne voudrais pas qu'il s'inquiète à nouveau de ne pas me voir rentrer.

Mais merci beaucoup pour l'invitation, en tous cas.

Il garda son sourire, masquant sa desception, mais il comprennait la decision de Terwagne.

Dans ce cas, si Hugo s'inquiete je ne vais pas vous retenir de force ici, déjà que je vous ai enlevé l'autre fois.

Il continuait de sourire.

Mais sachez que ma demeure est et sera toujours a votre disposition si vous en ressentez le besoin.

Il l'accompagna jusqu'a la porte

Veuillez bien m'excuser, mais je ne peux aller plus loin, rentrez bien et faites attention a vous Alizée.

Puis il lui deposa un doux baiser sur sa joue et la regarda s'eloigner et disparaitre dans les rues de Sancerre. Il ferma ensuite la porte et s'installa comme à l'acoutumé sur son canapé apres avoir remit une buche au feu.

Les jours passent et se ressemblent tous.

Ce matin Astaroth se reveilla comme tout les jours, remit une buche dans l'âtre, comme tous les jours, mangea un morceau de pain, comme tous les jours, et resta assit devant la cheminée, comme tous les jours.
Il se rappelait les paroles du medecin.
"Votre jambe devrait etre réparée d'ici deux à trois semaines, votre bras par contre a été salement ammoché, un bon mois et demi pour que vous retrouviez votre dextérité"
Cela faisait maintenant deux semaines qu'il était rentré à Sancerre. Il sentait vraiment un mieux dans sa jambe, mais la douleur était toujours presente, certes moindre, mais présente.Il préfera attendre avant de tenter le diable en retirant son atèle. La journée passa, passa, passa ...

Le coeur en écharpe, Ysabeau arriva devant le 3 rempart des Aristotéliciens, juste en face des jardins de la Fronde. Les jardins étaient encore couverts de neige... La nuit commençait doucement à tomber.
Elle s'arrêta, et frappa à la porte.

Asta ? tu es là ? je ne dérange pas ?

La maison était silencieuse. Elle décida d'attendre, et pour patienter, alla s'asseoir dans le jardin, essayant d'oublier la douleur.

Au son de cette voix, Astaroth sourit. Il reconnu cette douce voix qui l'avait a plusieurs reprise reconforté dans les moments difficiles. Il prefera ouvrir lui même plutot que de repondre d'entrer. Il se dressa sur ses deux pates arrière, s'aida du rondin qu'il avait garder de coté, et s'avança vers la porte. Il ouvrit.

Tiens Ysa, comment ... vas ... tu?

Un visage qu'il connaissait deja. Il s'avança vers elle et s'assit à ses cotés.

Je connais ce visage Ysa, tu ne me trompera pas la dessus, allez raconte moi

Ysabeau entra, la mine défaite.

Asta... je suis contente de te voir. Tu vas mieux ? tu te remets ? Racontes...
Mais bientôt elle s'arrêta. Les larmes lui montaient aux yeux.

Asta... j'ai cru pendant deux jours, deux jours merveilleux... J'ai cru que mon coeur s'ouvrait à nouveau, j'ai cru que j'allais connaître la joie, le bonheur auprès d'un homme.
Il s'appelait Albator,il venait de Cosne... Cosne, comme Leo... Il s'était installé à Sancerre, il avait pris un élevage de cochons, choisi la maison à côté de la mienne...
Il m'avait dit son amour, m'avait enivrée de douces paroles... J'ai reçu de si beaux poèmes... il m'a donné une améthyste, regarde comme elle est jolie

Elle montra son pendentif

Et puis... à la mi-journée... il a décidé de quitter irrévocablement les Royaumes... Parce que... c'est ma faute Asta, c'est ma faute...

elle éclata en sanglots irrépressibles

Oui oui, je vais mieux, je...

Il n'eut pas le temps de finir qu'Ysa se laissa aller, elle déballa ce qu'elle avait sur le coeur. Il l'écouta, attentivement. Puis elle se mit a pleurer. Son premier reflexe fut de la prendre dans ses bras avec son seul bras valide.

Ysa, oh Ysa, ce n'est pas ta faute, pourquoi ce serait de ta faute?

Il ne trouvait pas vraiment les mots pour la reconforter, puis sans savoir vraiment pourquoi, quelques mots sortirent de sa bouche.

L'aimais-tu vraiment?

Un instant de silence avant de réaliser ce qu'il venait de dire

Enfin, c'est pas ce que je veux dire..., enfin si, mais sans vouloir le dire

Il la relacha de son etreinte et la voyant tenir le pendentif, il lui prit la main et lui fit lacher prise sur l'objet pour le prendre.

Elle sentait un réconfort à sentir autour d'elle les bras d'Asta. Elle essuya ses yeux, et reprit.

Ma faute... parce que j'ai voulu lui donner des conseils... Tu vois, ce matin, il s'était égaré dans les ruelles, il ne retrouvait plus sa maison. Je lui a montré le chemin, je lui ai dit ce qu'il fallait faire... et il a eu l'impression, je ne sais pourquoi, que je le traitais comme un gamin, que je voulais le dominer... Loin de moi cette pensée Asta, tu me connais, est-ce que je suis une dominatrice ?
Elle eut un pauvre sourire

Alors... il a effacé son nom, il est sorti du village... et il m'a dit qu'il quittait les Royaumes.
Pourtant... je me sentais bien avec lui, oui je crois que je l'aime, oh pas comme j'aimais Leo, pas comme j'aimais Bragon, et puis c'est trop récent... Mais oui, je sentais mon coeur s'ouvrir comme une fleur au soleil...
Il m'a envoyé de si jolis poèmes... dit des mots si tendres... Je ne puis croire qu'il va nous quitter, il était si heureux de s'installer à Sancerre...

Elle laissa Asta prendre le pendentif.
Il est joli,non ?

Astaroth ne comprennais pas tout. Ysa avait proposé son aide à cette personne, l'avait guidé et servit de guide dans cette ville.

Et donc tu pense que c'est ta faute. Tu l'as aidé, c'est lui qui a balayé ton aide avec son bras. Tu lui a tendu la main et il l'a rejeté. Tu n'as pas à t'en vouloir, tu as fais ce qu'il te semblait bon, et pour te dire, j'aurai fait comme toi.

Puis un oeil sur le pendantif.

Une bien belle Améthyste oui, mais...

Il chercha ses mots avant de poursuivre.

mais il vaudrait mieux que tu laisses l'améthyste ici, ne la garde pas près de toi, elle va te faire souffrir.

Puis il déposa l'améthyste sur la table, hors de portée d'Ysa.

Elle laissa Astaroth déposer le pendentif sur la table. Une pierre, la faire souffrir ? Peut-être...
Pour se donner une contenance, elle alla prendre deux bûches dans la resserre, les mit dans la cheminée et attisa le feu.
La flamme s'éleva, claire et chaude, lumineuse. Elle regarda un instant le feu crépiter, puis revint s'asseoir à côté d'Asta.

Mais je t'ennuie avec mes histoires, Asta...
Et toi ? tu ne te morfonds pas trop, reclus dans ta maison ? Tu as besoin de quelque chose ? N'hésite pas sourtout... Si je peux t'être utile...

Elle se pencha à son oreille et lui murmura
Je garde un minuscule espoir... Ce soir j'irai au Havre, il ne voudra point partir sans me dire adieu... un minuscule espoir...et puis, la vie continue, n'est-ce pas ?

L'ennuyer, elle pensait l'ennuyer, il réagit au quart de tour

Nullement Ysa, Tu ne m'ennuie pas du tout.

Elle se pencha vers lui et lui murmura quelques mots à l'oreille. Elle se redressa.

Tu as raison Ysa, tu doit garder espoir, et puis si c'est vraiment ce qu'il a choisit, et puis ne parlons pas d'espoir, parlons plutot de moral et d'envie de vivre. Le plaisir de voir ses amis...
Je dis ça car je me rattache à ça depuis plus d'un mois maintenant, et si ce n'etait mon état physique pour me miner le moral, tout irai bien.

Il lui sourit, voulant lui montrer que ce qu'il dit, il le pensait vraiment. Il se leva difficilement et se deplaça vers le vaissellier. Il prit deux verres et sortit une bouteille de poire.

Je n'ai que ça à te proposer Ysa, je n'ai pas d'Iceberg ni même de vin d'arabie.

Il marcha, une main tennant les verres, la bouteille sous le bras et sa "canne" dans l'autre main et alla s'assoir sur le canapé. Il posa les verres et la bouteille, la déboucha, humma les vapeur qui s'en degageait et rempli les deux verres. Il tendit le verre à Ysa pour qu'elle le prenne et prit ensuite le sien qu'il tendit vers elle pour trinquer.

Te laisse pas aller... Santé.

Santé, Asta, et que tu puisses vite, très vite, revenir au Havre... Ne t'inquiètes pas, j'adore la poire !

Elle leva son verre, trinqua avec son ami. Un léger sourire lui revint aux lèvres...

Son choix... oui, c'est son choix et je le respecte. Peut-être n'était-il pas fait pour cette vie, Asta, il a eu peur, tout est allé trop vite, trop brusquement.
Je ne vais plus penser qu'à mes amis. L'amitié est bien plus solide que des amours éphémères comme des papillons qui ne vivent que quelques jours...
Tu ne crois pas ?
... A propos... je voulais te dire... Mentaïg ne va pas bien. Elle s'est enfermée chez elle. Elle ne veut plus répondre, je crois que quelqu'un l'a blessée, profondément blessée.
J'ai laissé un mot sous sa porte, je ne sais pas si elle le lira... J'en ai parlé à Hugo...
Je suis inquiète.

Elle termina son verre. La nuit était tombée depuis bien longtemps. Les étoiles brillaient dans le ciel, comme des petites lumières d'espoir. Elle se leva.
Il se fait tard, Asta. Je vais regagner mon logis... Mais je reviendrai te voir, promis ! et tiens, je t'apporterai un gâteau à la cannelle... et une bouteille d'iceberg, j'en demanderai à Ice.
Bonne nuitée Asta, et prends soin de toi...

Elle embrassa son ami, et s'en fut vers le 17 place de la Halle.

Un sommeil profond. Rien de tel qu'une bonne sieste après un bon repas. Il s'endormit paisiblement.
Après ce bon dodo, il se leva. Il apperçut derrière la porte un pachemin qu'il ramassa et qu'il deplia. Il reconnu aussitot l'écriture de sa chère voisine. Il lu la missive une fois, puis la relut une autre fois, tentant de bien comprendre ce qu'elle avait écrit. Un large sourire se dessina sur son visage.

Moi parrain, parrain de Terwagne? mais bien suuuuur.

Il se rendit compte qu'il parlait au parchemin, il se sentit bête. Il sortit de chez lui appuyé sur son rondin de bois et alla à la porte d'a coté. Il toca, mais pas de reponses. Il n'avait rien pour ecrire. Il prit donc le parchemin de Terwagne, rammassa un morceau de bois dont le bout avait brulé et griffonna derrière la missive.

Citation :

J'ACCEPTE VOLONTIER

L'écriture était sale, mais il repondit avec les moyens du bord. Puis il se dit qu'une reponse simple pouvait valoir tous les plus beau discours.. Il glissa le mot sous la porte et rentra chez lui ou il reprit place sur le canapé devant la cheminée.

Petit résumé des quelques derniers jours en quelques mots...

Un baptème, une convalescence et un retour en taverne bien cours...

Pas de repos, pas de répis, la forge tournait. Au reveil ce matin la, une seule chose en tête, la production. Astaroth se leva de bon matin, comme tous les matins et descendit dans la cuisine. Il se servit une bonne tasse de thé et se rendit dans sa forge. Les premières haches de sa commande étaient terminée, il lui en restait deux. Il prit une hache et s'assit devant la meule. Il actionna la rotation de la meule et commença à aiguiser la hache. Le contact du metal contre la pirre engendrait un bruit assourdissant.

J'espère que les voisin ne se pleindront pas de l'heure

Cette idée le faisait sourire et c'est en souriant qu'il continuait à travailler