17 Place de la Halle, Ysabeau, élégances sancerroises

Deux voyageurs fourbus mais heureux avançaient à pas pressés dans les ruelles du village. Amélia et Gallup rentraient d'un assez long voyage et malgré leur fatigue ils ne prirent même pas le temps de s'arrêter chez eux déposer leurs affaires. Leur seule préoccupation était de retrouver leur fille. C'est donc couverts de poussière mais tout sourire qu'ils se présentèrent chez Ysa. Alix était belle, souriante, jouant avec le chat. Simon la fit tournoyer dans les airs tandis qu'Amélia la couvrit de bisous. L'enfant riait aux éclats.

Merci Ysa merci. Tu t'en es si bien occupée, elle semble si épanouie. Merci pour tout.

Et c'est dans les bras de son papa qu'Alix rejoignit sa maison, tandis que sa maman lui tenait la main...

Ayant échappé de justesse à la sentence finale de la Sainte Inquistion, je décide de partir quelque temps loin....très loin pour oublier ce dur moment et surtout faire oublier le nom de celui qui fut accusé de sorcellerie.

Je pris résidence quelque temps en Bourgogne, et puis une beau matin du 3 Avril, je décidais de reprendre la route en direction de ma douce aimée, ayant changé mon nom pour ne plus avoir à faire à ces juges.



Une nouvelle vie commence....Je suis maintenant Karlusius de La Garencière inconnu de tout le monde.....sauf Ma tendre et douce colombe que j'ai pu informer dans le secret.

Mon retour est proche....Très proche.

Les jours passaient, dans l'attente, dans l'espoir. Elle avait reçu un pigeon, il était retardé, voulait encore réfléchir. Aristote en soit témoin, Karl était parfois imprévisible et compliqué...
Mais peu importait, et peu importait aussi ce que lui disait Ice. Elle patienterait, le temps qu'il faudrait. Elle patienterait, et la vie lui dirait le chemin à prendre...
Le travail, les conversations animées en taverne, les beuveries, la chaleur des amis, cela suffisait à son bonheur, pour l'instant. Même si, parfois, en voyant les namoureux... un petit manque lui serrait un peu le coeur.
Et puis, elle avait eu la joie de voir Camaris, tout juste rentré de Chalon, et la joie plus grande encore de savoir qu'il comptait enfin s'installer à Sancerre... Misé, qu'elle serait contente son amie Misé !

Au matin, un toc toc à sa fenêtre, alors qu'elle était en train de se nourrir avant de partir au bureau de la douane.
Elle ouvrit, reconnut le pigeon de Karl, venu tout drout de Saint Aignan...
Le coeur un peu battant, tout de même, elle détacha le message, puis conduisit le volatile au pigeonnier pour qu'il prenne un peu de repos.

Citation :

Ma tendre Ysabeau

Je viens vous rejoindre

Je vous aime

Karl

Juste quelques mots, juste une promesse.La tiendrait-il cette fois, avait-il pu vaincre sa peur, son appréhension ? Elle sourit et se murmura sa phrase fétiche, celle qui faisait sourire Ary :

Qui vivra verra...

Les jours se suivent, et ne se ressemblent pas.
Ce matin-là fut gris. Ysabeau fit son travail à la douane, écrivit aux étrangers pour les accueillir.
Bientôt elle reçut une réponse, d'une voyageuse qui venait de Cosne. Les renseignements, habituels, mais une phrase la fit sursauter. Elle lut, relut...

Citation :

je suis une amie de l'ex Alabotor28 d'ailleurs il est a Castel dans un nouveau duché en peuplement

Karl... Karl était donc parti vers un de cesnouveaux Comtés, au sud du Royaume, loin d'elle. Très loin d'elle... Il n'avait point tenu sa promesse. A nouveau il avait reculé, à nouveau il avait laissé la peur parler. Nul pigeon, nulle explication, le silence. Et le mésangier fermé...
Elle prit un parchemin, une calame, de l'encre, et écrivit. Une lettre qui disait sa déception, sa blessure.
Elle le savait maintenant, il ne l'avait jamais aimée. Il s'était joué d'elle, de ses sentiments. Il l'avait trompée.
Ice avait raison, il n'était point digne d'elle.
Elle cacheta la lettre, attrapa un pigeon de la douane, lui attacha à la patte, et le regarda s'envoler vers... vers le lointain village de Castelnaudary, puisque c'était là-bas qu'il avait choisi de vivre.
Une histoire finie, avant même d'avoir vraiment commencé.

Adieu , Karl, adieu, Albator... je m'en remettrai... je fermerai mon coeur, plus de place pour l'amour désormais.

Puis elle sortit du bureau, et s'enfonça dans la forêt. Se retrouver sous les arbres la calmerait. L'ambassade attendrait... Sa maison attendrait... Tout attendrait...

Aufredy était très timide et se présenta devant la porte de Dame Ysabeau. Il avait pris ses vêtements soignés et sur la route, avait cueilli quelques fleurs. Il pris son courage à deux mains et osa frapper.

TOC TOC TOC

Aufredy, l'air un peu emprunté, pénétra dans la jolie maison bien tenue de Dame Ysabeau. Il trouva Dame Ysabeau très belle dans cette charmente robe.

Il était normal de vous offrir des fleurs qui vous ressemblent chère Ysabeau. Voulez-vous sortir prendre un verre ?

Aufredy prend le bras de Dame Ysabeau, il est fier d'avoir à son bras une si jolie femme. Il se permet de caresser la main d'Ysabeau, posée sur son bras.

Allons au Havre, en espérant qu'il n'y ait pas grand monde. Si malheureusement il y avait trop de personnes, nous pourrons chuchoter.

Ce soir là, en sortant de la taverne de Woop, la nuit était tellement douce que laurinel marcha dans les rues du village déambulant au milieu des habitations sanceroises. Sans savoir pourquoi... elle se retrouva devant la maison d'Ysabeau. Elle aurait bien voulu frapper à la porte pour voir si elle était là ? Mais il était très tard et ce n'était vraiment pas une heure pour une visite ! laurinel chercha dans ses poches et dans sa bourse. Elle finit par y trouver un morceau de papier et un crayon. laurinel griffonna rapidement quelques mots puis laissa le morceau de papier sous la porte.

Citation :

Chère Ysabeau,
Ce soir par cette nuit si douce, je marchais dans les rues guidée par la lumière des étoiles et je me suis retrouvée devant votre porte. Ce n'est pas un hasard... Vous voyez, je suis restée à Sancerre. Je ne sais pas pourquoi je suis restée mais vous y êtes pour quelque chose, soyez en sûre, et je tiens à vous dire MERCI. Je vous suis redevable... A très bientôt. laurinel

Aufredy, dans son petit tour du village, passa devant son amie Ysabeau. Il avait un peu honte de son comportement de hier soir et voulu s'en excuser. Cependant il n'osa frapper et griffona quelques mots sur un papier

Citation :

Chère Ysabeau,
je ne sais comment m'excuser pour mon comportement de hier soir. En effet, je ne sais comment faire pour réconforter une personne qui a de la peine. Ne voyez pas dans ma "gaucherie" un quelconque mépris de ma part. Sachez que vous trouverez toujours chez moi, une oreille attentive,
Bien amicalement,

Aufredy

Repartie chez lui, avec de la peine.

Des jours, des jours encore... Ils passaient, ils s'écoulaient, doucement, un peu monotones. Toujours du travail à l'échoppe, mais les clients se faisaient plus rares. Sans doute l'arrivée des beaux jours, moins besoin de se vêtir... Ysabeau compta les commandes qui lui restaient... Une petite semaine, presque deux, sans compter bien entendu les appels du duché, les cours à l'université...
Ce matin-là, le soleil éclairait Sancerre quand elle ouvrit sa fenêtre avant de partir pour la douane.
Elle jeta un oeil sur sa gauche, face au petit jardin qui lui faisait face... Tiens, quelque chose avait changé... Le 18, le 18 qui avait été la maison de Leopol... Le 18 semblait à nouveau habité...

Elle prit son premier repas, se rendit à la bergerie, nourrit ses moutons... En tâta deux, qui lui semblèrent dodus, et plus tout jeunes... Norf, il fallait songer à... bref. Elle eut un petit pincement au coeur, comme à chaque fois qu'elle faisait abattre ses bêtes. Mais c'était ainsi...
Puis elle sortit, et avant de se rendre à la Prévôté rédiger son rapport pour la douane et les lettres d'accueil aux nouveaux arrivants, elle passa devant le 18. Un écriteau flambant neuf était cloué sur la porte.

Citation :

Chez sieur Diehard, 18 place de la Halle.

Ainsi, c'était Diehard qui était devenu son nouveau voisin. C'était Diehard qui remplacerait Leopol dans la maison voisine. Elle sourit. Ce serait certainement un bon voisinage, elle appréciait beaucoup le jeune homme et son élégante moustache.
Elle s'arrêta un instant... puis retourna chez elle, ceuillit dans le jardin quelques fleurs sauvages qui y poussaient.