17 Place de la Halle, Ysabeau, élégances sancerroises

Invité

Leopol trouva quelques instants. Il passa chez lui prendre quelques affaires, il en profita pour rédiger une petite missive qu’il glissa sus la porte d’Ysabeau avent de se mettre en chemin.

Citation :: Ma douce,

Je vous écris ces quelques lignes pour vous annoncer mon départ pour l’abbaye de Noirlac. Depuis un moment je n’ai plus le temps de m’occuper de ma propriété, de mes animaux, de mes fonctions et plus grave encore de vous.

C’est pourquoi j’ai décidé de prendre un peu de recul et de méditer sur moi durant ces fêtes. Je pense revenir début janvier, si ma réflexion est terminée.

Je ne cesserai de penser à vous, à nous.

A bientôt

Leopol

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

La veille en début de soirée

Ysabeau avait eu la joie de voir Leo un moment en taverne, avant son départ pour Noirlac. Elle comprenait que son aimé ait besoin de repos, de réflexion. Elle avait pu le toucher, l'embrasser, se serrer contre lui, goûter sa chaleur, son parfum. Cela lui suffisait. Elle saurait l'attendre, elle saurait patienter. Elle le savait, il reviendrait.
Rentrant chez elle après une longue promenade nocturne, sous les étoiles, elle trouva un mot de Vannat. Dommage qu'elles n'aient pu converser plus longtemps dans l'après-midi... Elle se dit que la vie était parfois bien complexe, les sentiments bien compliqués.
Elle se coucha, pensant à ses amis, à sa sista qui allait elle aussi rejoindre Noirlac, à Bragon qui serait en peine, à Mentaïg surtout, à Mentaïg qui avait été profondément blessée par certaines insinuations maladroites. Elle se demandait comment parler à son amie, comment la réconforter, comment l'assurer de son admiration pour le travail accompli... et comment dissiper le malaise qui régnait au sein du conseil. Les pensées tournaient dans sa tête, l'empêchant de trouver le sommeil.
Et Terwagne... Terwagne qui avait perdu à jamais celui qu'elle aimait. Elle se promit de lui écrire.
La vie n'était pas toujours un chemin semé de roses, la vie parfois était faite d'incompréhension, d'agressivité, de luttes de pouvoir...
Ysabeau soupira, se retournant sous la couette... et finit quand même par s'endormir.

Au matin

Au chant du coq, dans la chiche lumière d'un matin d'hiver, dans le froid glacial, elle s'éveilla, resta un moment blottie dans la chaleur de la couette.
Mais il lui fallait se lever, aller au bureau de la douane puis au Castel des ambassades, et enfin commencer la robe d'Amelia et le chapeau de Varg.
Elle remit quelques grosses bûches sur les braises, dans la cheminée, attisa le feu, prit son premier repas (un bol de lait bien chaud, un peu de miel, du pain croustillant) et s'en fut dans les ruelles, vers le bureau de la douane.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

C'est d'une main rendue faible par son manque d'envie de faire quoi que ce soit, que Terwagne frappa deux petits coups secs contre la lourde porte.

Elle avait reçu un peu plus tôt une lettre de la part de Dame Ysabeau, et avait décidé de rendre visite à celle-ci.

En attendant qu'on vienne lui ouvrir, elle réfléchissait à ce dont elles pourraient bien parler, sans que cela resemble encore une fois à des pleurnicheries de sa part à elle.

En fait, elle détestait ce qu'elle était devenue elle-même depuis quelques temps, et plus encore l'image qu'elle devait sans doute donner aux gens, celle d'une femme qui se lamente, se replie, se referme sur sa douleur. C'était tout l'inverse de ce qu'elle avait été auparavant... Elle que Zel appelait la tempête parce qu'elle ne tenait pas en place, balayait l'ennui sur son passage, riait, dansait, bousculait les choses ennuyantes.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau était rentrée chez elle après ses travaux administratifs, tant à la douane qu'à l'ambassade.
Elle prit le tissu beige choisi par Amelia, l'étendit sur la table, regarda le carnet où elle avait inscrit ses mesures, et coupa une robe ample, à taille haute et manches longues.
Elle aimait à entendre le crissement des ciseaux sur l'étoffe, coupait avec précision le tissu.
Quand les pièces furent coupées, elle prit une aiguillée de fil et commença à les assembler. Elle chantait en travaillant, cousant à petits points solides et serrés.
Elle entendit frapper à sa porte.
Elle se leva, ouvrit.

Terwagne ! quelle bonne surprise ! Entrez donc, ne restez pas dans la froidure...
Elle s'effaça pour la laisser entrer.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Elle entra sans se faire prier, contente d'enfin quitter le froid. Aujourd'hui, le vent était particulièrement piquant.

Bonjour, Dame. J'ai reçu votre lettre, ce matin... Et comme j'avais un peu de temps... Enfin, du temps j'en ai à revendre d'ailleurs...

Elle avança de quelques pas dans la pièce, et aperçut le travail sur la table. Un sujet de discussion tout trouvé.

Oh! Ca a l'air bien joli ce que vous faites! Une commande ou c'est pour vous?

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau referma la porte, alla vite remettre quelques bûches dans l'âtre, et répondit
Oui, c'est une commande, d'une amie qui attend un heureux événement... Je lui confectionne quelques tenues plus adaptées à son nouveau tour de taille....

Elle sourit, rangea son ouvrage.
Mais asseyez-vous donc, je vais vous préparer une boisson chaude. Du lait au miel, ça vous convient ? Et j'ai un gâteau tout juste sorti du four...
Elle montrait le banc devant la table.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Oh! Une naissance! Et bien, elle doit être impatiente d'avoir vos confections.

Elle répondit oui de la tête quand la Dame lui proposa un lait chaud et du gateau, et s'assit sur le banc.

Ca sent bon en tous cas... Et ça ne m'étonne pas!

J'ai entendu parler en taverne du talent pour la cuisine de la plupart des Dames de cette ville. On m'a même dit que si je restais trop longtemps ici, je risquais de prendre du poids.

Elle sourit légèrement, et sans trop comprendre elle-même pourquoi, cela la fit penser à ses vêtements à elle.

Ce serait ennuyant, je ne rentrerais plus moi non plus dans mes...

Elle se rappella alors qu'elle ne les portait de toute façon pas, et tenta de se rattrapper en changeant de sujet de conversation.

Il parait aussi qu'on apprend à boire dans le Berry.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

A boire ? Mais oui, à boire... les berrichons sont en effet de forts buveurs. Avez-vous déjà goûté à la poire de Sancerre ? et à l'iceberg, une spécialité du Havre ? et le kawalva, vous connaissez ?
Tout en conversant, Ysabeau servait de belles parts de gâteau et remplissait deux bols de lait mousseux et tiède.
Voilà, goûtez vous m'en direz des nouvelles. C'est mon fameux gâteau à la cannelle, bien des sancerrois l'apprécient...
Elle posa un pot de miel sur la table, une cuillère
Si vous voulez sucrer vostre lait...

Elle regardait Terwagne verser le miel dans le bol de lait.
...
Elle se décida à parler.
Parlez-moi de vous Terwagne, si vous le voulez bien sûr, si je ne suis pas indiscrète. J'ai appris le grand malheur qui vous frappe. Parfois c'est soulagement que de confier ses peines...

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

Elle sourit en voyant le pot de miel. Elle adorait ça. Aussi n'hésita-t-elle pas à en verser un peu dans son lait. Ensuite, sans même y faire vraiment attention, elle mordit un morceau dans le gateau, qui était délicieux, avant d'enfin répondre.

La poire, oui, j'ai goûté. L'iceberg par contre, pas encore, non.

Il est délicieux votre gateau, vraiment.

Elle laissa ensuite planer un instant de silence, comme si elle cherchait ses mots, puis se décida.

Et bien... Il n'y a pas grand chose à dire de moi, au final.

Une jeune fille éprise de liberté, qui voulait voyager, ne pas avoir de point d'attache, et qui a rencontré l'amour. A lutté contre au départ parce que les liens du coeur étaient pour elle, dans sa tête, comme un frein à la liberté.

Mais l'amour ça ne s'explique pas, ça ne se commande pas, n'est-ce pas? Elle a donc fini par baisser les armes, accepter de l'épouser, et même de remonter s'établir avec lui dans le village où elle était née et qu'elle avait fuit très vite.

Ensuite, son amour, quelques jours avant leur retour au bercail et leur mariage, a fuit... fuit le bonheur... fuit la passion qu'il trouvait trop grande, la laissant aux portes de votre ville... enfin, en pleine campagne, mais pas très loin d'ici.

Elle l'a suivi jusqu'ici, espérant le faire changer d'avis, il a repris la route vers Montargis seul, pour revendre leur champs, et ensuite... et bien la suite vous la connaissez. L'inquisition, la sorcellerie, le bûcher.

Une jeune fille qui rêvait de liberté, et qui maintenant l'est à nouveau, mais en souffre atrocement.

Elle s'arrêta et but une gorgée, comme si elle hésitait à ajouter autre chose.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau écouta le récit de Terwagne. Quand elle se tut, elle la regarda sans mot dire, puis lui prit la main.

Je comprends ce que vous pouvez ressentir, Terwagne. Une douleur indicible, une douleur qui envahit tout...
Je compatis croyez-le, d'autant qu'il y a quelques mois, j'ai connu semblable souffrance... un jour, je vous raconterai.

Mais je pense à une chose... et si vostre amour ne vous avait quittée que pour vous protéger ? Et s'il savait que l'inquisition le poursuivait, et qu'il risquait de vous entraîner avec lui sur le bûcher ? Peut-être son attitude était-elle la marque de son amour pour vous...

Elle se tut. Elle se demandait pourquoi elle avait dit cela, en quoi cette supposition pourrait apaiser la peine de Terwagne.
Terwagne... Je veux juste vous dire... Je suis avec vous, et bien des sancerrois aussi. Vivez, résistez au désespoir. Vous verrez, peu à peu le temps fera son oeuvre... le temps... le temps apaise toute chose...
Vous pourrez venir chez moi aussi souvent que vous le souhaiterez, ma porte sera toujours ouverte.

Adjoint au Maire Nombre de messages : 554 Date d'inscription : 15/12/2007

La main qui se posa sur la sienne lui fit chaud au coeur, vraiment. Elle avait toujours été une personne pour qui le contact physique était bien plus important que les mots à certains moments, et ce geste qui parfois semble si anodin, de juste tenir la main a quelqu'un, la touchait elle profondément.

Elle releva son visage vers Dame Ysabeau et voulu la remercier, mais celle-ci commença à parler, et elle n'osa l'interrompre.

L'hypothèse de Dame Ysabeau sur la raison de la fuite de Zel lui fit un choc. Comment elle-même avait-elle pu être aussi aveugle pour ne même pas y penser à cette éventualité? C'était vrai, peut-être qu'il ne l'avit pas abandonnée, mais protégée!

Elle voulut répondre, mais la colère en elle venait de se transformer en quelque chose non pas de moins douuloureux, mais quelque chose de plus doux.

Et soudain, une des dernières lettres qu'il lui avait écrites lui revint en mémoire.

Citation :: Je vous aime et je vous aimerai encore demain.
Bien sur nous ne nous reverrons pas, mais si vous avez assez de memoire pour des détails gardez moi une place. La votre est réelle je le jure sur moi...

Pardon pour les larmes que je vous inspire et pardon pour la haine que vous ressentez, qui est un sentiment qui a le tort de faire le plus de mal à celui qui le porte. Je ne peux m'excuser de vous avoir rencontré et aimé car je mentirai.

Adieu gentil démon... jolie tempête... vous qui êtes pluie et vent.

Elle avala sa salive avec peine, puis remercia la Dame d'un petit sourire triste.

Je vous remercie pour vos mots, Dame Ysabeau, ils m'ont fait bien plus de bien que vous ne l'imaginez. Et je vous promets de revenir vous voir.

Mais pour aujourd'hui, j'ai déja bien abusé de votre temps...

Elle termina son morceau de gateau et sa tasse de lait, puis se leva pour prendre congé.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau travaillait sans relâche à la robe d'Amelia. L'aiguille glissait sur l'étoffe, la robe prenait forme peu à peu. Les côtés, les manches... délicat le montage des manches, il ne fallait point se tromper...
Bientôt la robe fut montée. Ysabeau finit de l'ourler, puis broda de délicates arabesques sur le décolleté et au bas des manches.
Elle l'installa sur la table, bien étalée. Elle lui semblait parfaite.
Elle la plia soigneusement, l'enveloppa d'une toile de lin, et la posa sur une étagère.
Elle sortit la pièce de lainage vert pour les braies, les tailla en comptant large pour le ventre... puis les ajusta soigneusement, cousant solidement des lacets qui permettraient d'ajuster les braies.
Comme elle cousait, on frappa à la porte.
Elle alla ouvrir, un gamin était là, avec un gros paquet.
C'est d'la part de dame Maybee dame... quelque chose qu'elle avait promis avant de partir pour Noi... je sais plus quoi, Noitruc quoi

Merci petit, tiens, voilà un écu et une belle part de gâteau pour te remercier...
Le gamin parti, Ysabeau ouvrit le paquet... Et resta béate d'admiration... Son costume d'ange... Le costume qu'elle avait demandé, en plaisantant, un soir, au Havre, May lui avait réalisé....
Vite, elle se déshabilla, enfila la tenue...

17 Place de la Halle, Ysabeau, élégances sancerroises - Page 20 Ysabeau2zc2

17 Place de la Halle, Ysabeau, élégances sancerroises - Page 20 Ysabeau2zc2

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Mais il fallait terminer les braies. Ysabeau enleva son costume, se promettant de l'emporter au bal du solstice à St Aignan, où elle avait fait une apparition, et se remit au travail.
L'ouvrage avançait sans problème, elle cousait à petits points serrés, les braies servaient pour travailler et devaient donc être résistantes et solides.
Le dernier point achevé, elle les posa sur la table... Apparemment pas de problème.
Elle les plia, les empaqueta dans un tissu de lin.
Puis elle reprit le paquet contenant la robe, déposa les deux vêtements dans un panier, et sortit pour les livrer à son amie.

Citoyen d'Honneur Nombre de messages : 352 Date d'inscription : 30/12/2006

Jelu se promenait par les rues de Sancerre. Noël approchait, les guirlandes illuminaient le village. Tout transpirait les prochaines agapes, les cadeaux sous la sapin, les petits anges au dessus de... petits anges ? Jelubir avait la berlue ? il vit un ange scintillant passant devant une des fenêtres de la maison d'Ysa ! norf, que fait cet ange ici-bas, à Sancerre ? Jelubir se frotta les yeux ; il avait sûrement rêvé !

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ce soir, c'était la Noël. Ce soir, on fêterait la naissance d'un enfant. Ce soir, on se réunirait dans les maisons, dans les tavernes, ce soir, on aurait chaud au coeur.
Ysabeau avait terminé ses travaux habituels, elle rentra chez elle, mit une grosse bûche dans la cheminée, et commença un grand ménage. Elle épousseta table, vaisselier, bancs et chaises, encaustiqua, frotta... Tout devait être propre, tout devait briller.
Elle mit une couette propre sur le lit, ferma les rideaux de l'alcôve.
Puis elle sortit d'un coffre des guirlandes de paille tresssée, des bougies, des chutes d'étoffes multicolores et commença à décorer sa maison.
Elle avait été cueillir des branches de houx dans la forêt, en fit un gros bouquet et une couronne.
Elle plaça le bouquet au milieu de la table, accrocha la couronne à sa porte.
Elle placa les bougies un peu partout, sur la table, au-dessus de la cheminée, à la fenêtre...
Elle se recula, jugeant de l'effet.
La maison était prête pour la Noël.
Elle sourit, avec juste un petit pincement au coeur... Leo passerait Noël au monastère...

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Matin de Noël, matin enneigé, matin de froidure et de cette lumière si particulière, quand la neige éblouit... Matin de Noël.
Ysabeau s'étira sous la couette, dans la chaleur de l'alcôve. Elle resta un instant là, songeant à la soirée de la veille, songeant à ses amis.
Puis elle se leva, se couvrant de la couette pour résister au froid, et alla mettre deux bûches dans la cheminée. Devant celle-ci, trois paquets qui n'étaient point là la veille, trois jolis paquets enveloppés d'étoffes chamarées, deux petits, un gros... Elle fut surprise. Qui donc était venu déposer ces trois cadeaux devant sa cheminée ?
Sur chaque paquet, glissé sous la ficelle qui les enveloppait, un parchemin roulé. Elle les ouvrit, chacun... Son coeur s'emplit de joie. Leo... Leo avait franchi les murs de Noirlac, Leo était venu chez elle, discrètement, pendant la nuit, et lui avait laissé ces marques de son amour. Ysabeau ne se sentait plus seule, elle sentait autour d'elle la présence de son amour, elle sentait son souffle sur son cou, elle sentait la douceur de ses caresses, la tendresse des mots chuchotés...
Trois cadeaux, trois preuves d'amour...
Elle prit un parchemin, y écrivit quelques mots, appela sa tourterelle la plus douce, lui attacha le message à la patte, et la regarda s'envoler vers Noirlac.
Puis, le coeur en fête, elle quitta sa maison pour se rendre à la mairie. Même le jour de Noël, il lui fallait se rendre au bureau de la douane.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Les jours passaient, les jours filaient, décembre touchait à sa fin. Toujours la neige dans les ruelles, blanc manteau qui assourdissait les pas, qui faisait la joie des enfants se roulant dans le tapis immaculé, glissant sur des planches transformées en luge, édifiant des bonhommes de neige...
Les jours passaient, dans le calme, dans la solitude... Mais aussi dans la pensée de l'absent. Ysabeau le savait, même si leurs corps étaient séparés, leurs âmes se rejoignaient, comme des oiseaux, elles franchissaient les murailles du monastère, elles se parlaient. Elle était avec lui et lui avec elle.
Et chaque jour qui passait, c'était un jour vers les retrouvailles.
La veille, au Havre, Ice avait chanté, accompagnée de sa harpe. Un chant doux, mélancolique et serein à la fois. Elle avait enchanté la soirée. Ysabeau fredonnait l'air, doucement, pensant à Leopol...
Les jours passaient, à l'échoppe le travail ne manquait pas, à l'université Ysabeau suivait attentivement les cours... La vie continuait. Les amis l'entouraient. Les tavernes étaient gaies, avec leurs lumières aux fenêtre.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

La veille au soir
Les soirées se suivent et ne se ressemblent point. Celle de la veille ne fut pas des meilleures.
Pourtant elle n'avait pas si mal commencé, Shaïgan était venu les rejoindre aux Délices, la taverne était pleine, le capitaine était pour une fois d'humeur badine, ce qui lui arrivait somme toute rarement. Mais cette humeur lui fit faire un geste inconsidéré, il avait déposé un baiser sur la joue de Mentaïg alors que celle-ci était en train de rédiger un mandat. Celle-ci s'en offusqua, le traita de maraud... et partit de fort mauvaise humeur, rabrouant au passage le pauvre Tryphon qui n'y pouvait mais. Ysabeau savait que son amie était à vif, depuis le départ de son aimé.
Plus tard, au Havre, ce fut au tour de Ice de se montrer d'une humeur exécrable, s'en prenant à un nouveau qui l'avait importunée, voulant mourir, boudant dans son fauteuil sans que nul ne puisse la dérider. Elle plongea même la tête d'Ysabeau dans l'abreuvoir alors que celle-ci lui avait lancé une boule de neige...
Ysabeau et Maybee se regardaient, un peu effondrées, un peu énervées. Bragon fit ce qu'il put... sans succès. Finalement il entraîna Ice au tripot, où il demanda aux autres de les rejoindre. La soirée se termina ainsi, aux prises avec les cartes. Comme à l'accoutumée, Ysabeau perdit... et s'en retourna chez elle, fatiguée, un peu triste. Voir ceux qu'elle aimait malheureux lui pinçait le coeur.

Au matin
La douane... les arrivées, les départs. Un départ... un départ surtout, non point d'un étranger, mais d'un sancerrois. Un départ, pour une destination inconnue, un départ pour on ne sait où. Un départ qui serrait le coeur.
Dans la nuit, discrètement, sans rien dire, HdB avait quitté Sancerre.

En fin de matinée May se présenta devant chez sa soeur, elle frappa... personne... Elle sortit donc de quoi ecrire et griffonna un petit mot pour sa soeurette.

Citation :: Ma chère Ysa,
J'etais passé récupérer Neige un peu plus tot que prévu mais tant pis, elle est bien au chaud chez toi... je voulais parler un peu aussi, mais tant pis, nous verrons cela plus tard.
gros bisous
ta sista.

Elle cala le mot entre la poignée et la porte et rentra chez elle.

Conseiller municipal Nombre de messages : 8487 Date d'inscription : 26/07/2006

Ysabeau et May sortirent du Havre bras dessus dessous. May avait décidé de dormir chez sa soeur, ainsi elle pourrait récupérer Neige. Du coup, Jade et Amelia s'étaient invitées aussi. Soirée filles, elles se promettaient de bien s'amuser.
La nuit était fraîche, quelques étoiles brillaient discrètement dans le ciel. Les deux jeunes femmes, bien couvertes avec leurs capes, marchaient à pas pressés, serrées l'une contre l'autre, parlant, riant... Ysabeau racontait à sa soeur l'inénarrable fête de la veille, au bar Populaire. Avec Mentaïg, Otto, Terwagne, Trypnon, Amelia et quelques autres de passage, elle avait ripaillé, festoyé, bu d'excellents vins, chanté, dansé... Une belle et vivante soirée, qui lui avait fait oublier la morosité de l'après-midi...
Elles remontèrent la rue st Arnvald, la rue des trois piliers, et arrivèrent place de la Halle. Ysabeau ouvrit la porte, et laissa sa soeur entrer.
Elle plaça la clé dans le pot de fleur, pour permettre aux autres filles d'entrer, remit quelques bûches dans la cheminée, et monta à l'étage, laissant sa soeur, épuisée, se reposer devant le feu.
Là, elle ouvrit l'alcôve, passa dans la petite pièce attenante, y prit des matelas qu'elle posa par terre. Trois ou quatre petits matelas qui seraient parfaits. Elle les recouvrit de draps, de couvertures, disposa des oreillers...

May ? tu peux monter ! c'est prêt !
Craignant la maladresse habituelle de sa soeur, Ysabeau redescendit cependant avec une bougie.
May ? tu viens ?

Venerable citoyen Nombre de messages : 193 Date d'inscription : 14/09/2006

Jade et Amélia sortirent du Havre ... ne sentant même pas la froidure de la nuit ... parlant et riant dans les rues de Sancerre .

Arrivées devant chez Ysa, elles frappèrent à la porte ....
hummmmmmmmmm....... bin c'est nous !!!!! on peut toujours venir ??????
*hips*

Les filles trouvèrent la clef dans le pot de fleurs comme convenu puis entrèrent. Ysa et May ne dormaient pas encore.

Chouette, on va pouvoir papoter un peu avant de dormir ^^
Et merci, de nous faire un peu de place...on s'est un peu incrustées... Embarassed

(on peut le dire, désolée ...)... mais je me sens si seule en ce moment....

La jeune femme s'installa avec ses amies pour la nuit, lançant un oreiller sur May quand même au passage... (j'ai pas pû résister ^^).

Venerable citoyen Nombre de messages : 193 Date d'inscription : 14/09/2006

May grogna dans son sommeil lorsqu'elle reçut le coussin lancé par Amélia...
norf ... murmura t-elle dans son sommeil ... boule de neige ? nan ... rhooo je rêve encore que je rêve .....

Amélia et Jade se regardèrent, et étouffèrent leurs rires, tandis qu'elles s'installaient sur les coussins laissés à leur intention.

Puis, après s'être installées confortablement, après quelques bavardages , elles s'endormirent...

Bonne petite soirée entre amis et surtout amiEs au Havre la veille, May avait envie de rester encore un peu vers sa soeure, elle lui demanda donc si elle pouvait dormir chez elle, c'était aussi l'occasion de recupérer Neige. Amélia et Jade s'étaient également invitée (chic, plus on est de fous...). Elle arpenta difficilement les rues la séparant de chez Ysa en compagnie de celle ci, alors quand il fallut gravir les escaliers...

May tu viens ? Ysa, déjà en haut attendait sa "sista"

Oui oui Ysa! j'ai juste un peu de mal à monter les escalier, entre la boisson et la fatigue tu sais... alors je fais attention, mais ça va hein! je ne vais pas tomber!

Elle parvint enfin au sommet des marches, y planta un drapeau et hurla "je suis le roi du moooooooooooonde", ah non.. ça c'est ce dont elle a rêvé pendant la nuit... donc, je reprends.. elle parvint en haut des marches et se dirigea vers l'alcôve.
Là, les deux soeurs installèrent matelas et couvertures puis se mirent à ronfler comme des sonneurs après avoir papoté un petit moment... comment ça une fille ça ne ronfle pas?! bin si, désolée de casser le mythe.. surtout Ysa, c'est dingue ce qu'elle peut ronfler! ...
Maybee parvenait enfin à s'endormir, après moults tours dans le lit, lorsque Jade et Amelia entrèrent...
Dans son demi sommeil, May reçut la boule de neige.. non.. l'oreiller d'Amelia sur la tête, elle grogna des mots incompréhensibles et retourna dans ses rêves en pensant que ça meriterait une veingeance.. la plus terrible des vengeances...
Au petit matin, ne retrouvant plus le sommeil, Maybee décida qu'elle ne devait pas etre la seule à ne pas dormir... elle se jeta sur Amelia et la reveilla en guilis...

(na! vengeance! bon, finalement j'ai eu 5 minutes pour finir.. à vous..)

HIhihihihi.... ah non.. non..hihihihi...ça c'est....hihihi...ça c'est pas du jeu...hihihi

Amélia fut réveillée par les chatouilles de May. La rousse jeune femme se tremoussait comme un vers et finit par échapper à la bouchère !

Elle se redressa les cheveux tout ébourifés (comment ça je suis moins glamour au réveil???) et lança un tonitruant :

J'ai faim ! Very Happy

Après quoi elle se prépara rapidement et s'en fut au marché chercher brioches, lait et miel pour ses amies.

» 18 Place de la Halle. Chez Leopol.
» Chez Darkangel51 au 212 place de la Halle
» 16 place de la Halle, chez Gilliane et ses enfants