209, rue de la Porte Vieille, l'hermitage de Bragon

Un petit tour à la forge, un petit tour en amoureux.
Près du fourneau, près du soufflet, pour être deux
A la chaleur, à la douceur, au plaisir d'être encore ensemble
Pour retrouver les sourires et jeux qui leur ressemblent
Un petit tour par la forge, un petit tour en amoureux.
Pour toujours ici aussi, dans la chaleur de l'ouvrage, se sentir Deux.

un minuscule moineau arriva à tire-d'ailes, du fin fond du Bourbonnais-Auvergne. Il tournoya dans le ciel de Sancerre, hésita un instant au-dessus de "Chez Nous", mais la vue de chats dans le jardin lui fit peur. Il s'en alla donc à l'autre bout du village, et se posa doucement devant la porte de la forge... Il avait au bec une fleur, une seule, une petite fleur bleue... et à la patte un minuscule rouleau de parchemin.

Citation :

coucou, je pense à vous.
Ysa

C'est pour moi!

Bragon traversa la place du marché rapidement, le bras droit haut levé, hélant un homme à l'allure particulière. Son tablier de cuir était rougi de poussières rouge orangée, sa chevelure, maintenue dans un linge qui fut blanc, etait noué en une queue courte, et rasée au ras des oreilles. Des braies de cuir grossier, c'était un homme du cuivre. Bragon l'avait fait venir, pour livrer des feuilles. Enfin, des feuilles... d'une brassée de coté, et un doigt d'épaisseur, celà faisaient des feuilles assez lourdes qui était dans une charettes gardée par trois hommes en armes.

Bragon les amena jusqu'à la forge, déchageant les trois lourdes feuilles, et tendant une bourse bien garnie au maitre des feux. Ce dernier vit les formes de bois.

Vous voulez faire ça? Mais à quoi ça sert?

Norf, si j'en savais quelque chose. Il s'agit d'une commande, d'une dame à qui je ne peux le refuser. Je vais devoir repousser le métal, afin de faire cette marmite, étanche. Ca ne va pas être aisé. Ca resemmeble plus à de l'ofèvrerie, mais bon, pour les yeux de cette dame, tout doit être réalisé.

Par chez nous, nous avons de bon repousseur, et des rétameurs, qui pourrait faire telle chose.

Ah, c'est bien gentil. Si je suis en échec, je ferai alors appel à vous.

Bragon s'affairait. A l'aide d'une fausse équerre, il avait reproduit les formes intérieures du modèle dans un pièce en bois. C'était la partie la plus simple.... Habile du ciseau, le vieil homme avait su saisir les contours des formes simplifiés. Car il lui fallait dissocier certaines formes afin de pouvoir réaliser cet ensemble...



A l'aide de ces modèles en bois, il créa des talons de fer, qui servirait à déployer le métal, plus doux, le cuivre allait se coucher sous la pression des coups répéter du prolongateur du marteau. Les talons fichés dans un billot, Bragon s'assit, une feuille de cuivre à la main, et commença par le fond.



Peste soit de cet ustensile! Le marteau venait de glisser sur le pouce tenant le repoussoir.



Petit à petit, la feuille s'incurvait, mais avant, le forgeron commença à travailler les bord, pour reprendre le fond...puis repris le manège, tapotant plus qu'il ne frappait le métal, amincissant par endroit, donnant des angles, des bord francs. Un moment délicat fut de repousser des oreilles, pour permettre la fixation d'une poignée. Enfin, la cuve principal pris forme, ressemblant au modèle créé par son aimée.



Vint le moment de la deuxième partie, la passoire... chose assez simple en soit que de percer, puis extruder une partie sur laquelle il fixerait emmanchée une feuille fine et roulée formant un tube, matée à la superposition des formes. Puis à l'aide d'une aiguille, perforer le fond fut assez simple....



Le tour de main pris, la partie supérieure fut aisée., même si c'était loin d'être une oeuvre d'art, au moins les trois pièces s'emboîtaient sans force, mais n'étaient pas trop disjointes. Cela ressemblait à l'oeuvre en bois, et aussi, au dessin de Maybee...



Une pièce de bois, percé d'une tige, fixée sur les oreilles, matées avec précautions, voilà qui permettrait de tenir la chose... Venait alors le moment de vérité... Etait-ce étanche? Un essai avec de l'eau le prouverait.



C'est ainsi que Bragon du s'y reprendre à trois fois pour parfaire l'étanchéité des oreilles, par lesquelles fuyaient systématiquement la vapeur. Une fois fait, il lustra le cuivre de sable fin, puis de toile épaisse, pour obtenir une pièce luisante. Fier de son oeuvre, il l'apporta à son libre amour afin qu'elle essaie de faire son breuvage.

Ici, comme sous la porte de chacune des autres habitations de Sancerre, une lettre officielle fut glissée par la main tremblante de Terry, le visage livide, le coeur battant un peu trop vite, à cause de la course qu'elle faisait, mais aussi en raison de ses craintes.

Citation :

Chers amis,

Depuis quelques jours, des rats sont retrouvés morts un peu partout, dans nos rues, nos maisons, et ce sans raison apparente.

Dame Mentaig et moi-même pensons que tout cela n'augure rien de bon, et qu'il est envisageable que nous ayons à faire aux prémices de la peste. Rien n'est encore certain, donc nulle raison de vous mettre à paniquer, mais mieux vaut prévenir que guérir.

C'est pourquoi je vous invite toutes et tous à vous rendre au domaine de Baugy afin de vérifier que vous n'êtes pas malades.

Vous n'êtes pas sans savoir que si jamais il s'agit bien de la peste, celle-ci se propage à une vitesse folle, et que les rats morts sont vecteurs de contamination. Aussi, je vous conjure de ne les toucher sous aucun prétexte si vous en voyez. La milice a été avertie et traitera les cadavres d'animaux avec la plus grande prudence, les jetant au feu sur le terrain de soule qui a été réquisitionné à cet effet. Prière donc de ne pas vous rendre là-bas, sous aucun prétexte.


Terwagne,
Maire de Sancerre

(HRP : Pour savoir si vous êtes contaminé, il vous suffit de vous inscrire sur ce forum et de suivre les instructions dans l'Antre de la puce. Le RP quant à lui se déroule sur la gargotte (ICI).

Bon amusement à ceux et celles qui participeront.)