Le dispensaire Saint-Roch

Les souvenirs remontèrent à la surface; des souvenirs qu'elle avait mis longtemps à refouler.

Je me suis mariée pour la première fois à l'age de 15 ans. Et je suis tombée enceinte très rapidement. J'ai accouché de deux magnifiques petite filles. Nous habitions alors un lointain village dans le sud de la france, dont le nom m'échappe. La guerre a éclatée et...je n'ai pas su protéger ma famille. Mon mari et mes deux petites ont perdu la vie ce jour là...c'était l'année dernière, il y a tout juste un an. Je me suis retrouvée sur les routes de france, dénuée de mémoire et je suis arrivée ici. Mes bébés auraient eu 5 ans, samedi... Elle regarda Mentaig. Gayala savait ce à quoi elle pensait. Je sais ce que c'est d'élever un enfant. J'ai été préparé beaucoup trop tôt. Mais maintenant, je suis adulte; j'ai un métier et des responsabilités. Et puis je ne suis pas seule; Cetnik est un homme merveilleux, il saura m'aider, ainsi que mes amis et mes amies.

Mentaïg avait écouté jusqu'au bout, sans interrompre son interlocutrice. Elle hocha pensivement la tête. Sans revenir sur le douloureux récit, elle précisa :

Je n'ai jamais douté de votre capacité à élever un enfant, Gayala. Je voulais simplement m'assurer que vous aviez mené à terme votre première grossesse. Comme c'est le cas, c'est plutôt de bon augure pour celle-ci. D'autre part, il faudra nous assurer, quand il sera temps, que vous n'attendez pas de nouveau des jumeaux.

Elle se leva et reprit :

L'essentiel, à présent, c'est de vous reposer. Il se fait tard. Vous devriez aller dormir. Revenez me voir dès que vous voudrez, et au plus tard dans un mois.

Elle raccompagna sa patiente à la porte, et la suivit du regard, alors qu'elle s'éloignait dans la nuit.

Et moi, il me reste encore la patrouille de nuit à faire, se dit-elle. Ce n'est pas encore ce soir que je pourrai rentrer à Aupic.

Gayala arriva au dispensaire accompagnée de Marilou et frappa à la porte, la main sur son ventre.

Bonjour Dame Mentaig...dit Gayala en entrant. J'ai...J'ai mal au ventre depuis deux jours et là, c'est de pire en pire.

Hum...

Cela faisait un certain temps que Mentaïg n'avait pas suivi de grossesse. La plupart des femmes de Sancerre se passaient de ses services, préférant en appeler aux matrones. Mais depuis l'âge de douze ans, dans son Léon natal, elle avait assisté des dizaines de femmes, d'abord sous l'oeil vigilant de sa nourrice, matrone de son état, puis seule, avant cette terrible affaire qui l'avait jetée sur les routes.

Venez par ici, dit-elle en tirant le rideau qui séparait la pièce de la salle où elle s'isolait avec les patients. Vous nous attendez, Marilou ?

Elle aida Gayala à s'installer, et l'examina attentivement. Non qu'elle fût véritablement inquiète, mais la jeune femme avait besoin d'être rassurée. Ayant perdu ses deux premiers enfants, elle devait être encore plus anxieuse que la plupart des futures mères.

Tiens...

Mentaïg reprit son examen, préférant être sûre de son diagnostic. Puis, consciente que Gayala attendait le verdict avec angoisse, elle sourit et l'aida à se rasseoir.

Tout va bien, Gayala. Rassurez-vous. Mais il va vous falloir du repos. Beaucoup de repos, même...

La jeune femme leva sur elle un regard interrogateur.

Je crois bien que, cette fois encore, vous en attendez deux. Ces douleurs que vous ressentez, c'est tout-à-fait normal. C'est le nid qui se met en place, et comme il y a deux oisillons qui poussent les murs, ça tire ! A dire vrai, je ne suis pas sûre à cent pour cent qu'il y en a deux. On vérifiera la semaine prochaine. Mais je crois bien avoir entendu deux coeurs.

Elle sourit encore devant la mine ébahie de Gayala.

Il va falloir vous faire aider. Du repos, du repos, et encore du repos. Je sais que ce n'est pas évident, et j'ai un peu l'impression de vous donner des conseils que je ne suis jamais ! Mais essayez quand même de les suivre. Je suis sûre que Marilou et Whoopie accepteront de vous donner un coup de main.

Elle laissa Gayala digérer la nouvelle, et revint vers Marilou.

Marilou, je crois que votre amie va avoir besoin de vous, dans les jours à venir !

marilou plonger dans ces pensés sursauta au son de la voix de mentaig ...

elle sourit a mentaig et lui repondit

biensur pas de soucis ,je serais la pour mon amie et l'aiderais autant que possible .
mais dites moi dame mentaig ,se n'ai point grave ? je me fais tellement de soucis ...
gayala ma fais peur ,de la voir si pale ,et elle n'arrete pas de travailler...


attendant des reponse marilou se tordit les mains anxieuse

Gayala revint auprès de son amie, l'air hagard mais heureux. S'adressant à Mentaig elle lui dit: je vous promets de me reposer le plus possible mais...ce n'est pas chose aisée, surtout en ce moment. je dois travailler, je ne suis pas du genre à rester sans rien faire. Puis elle prit la main de marilou et lui dit en souriant: ne t'en fait pas tant pour moi, ça ira. Puis s'adressant de nouveau à Mentaig: mais comment cela se fait-il que j'ai si mal au ventre? la dernière fois, j'avais mal mais pas autant?

marilou pris la main de son amie rassurer te ecouta les deux femme pour comprendre ce qui se passer ..
un sourire se dessina sur ces lèvres et elle seras fort la main de son amie

D'accord. je vous remercie, je ferai de mon mieux pour suivre vos conseils.Au fait, n'hésitez pas à passer à la maison, à l'occasion; nous nous ferons une joie de vous recevoir. Elle sourit puis se dirigea vers la sortie accompagnée de Marilou. Puis elle sortit et se dirigea vers la taverne...Viens, Mari, je te paie un verre, pour fêter ça.

marilou salua mentaig et lui promis de prendre soin de son amie ,et sorti avec celle ci en direction des taverne

En fin de matinée, Gayala était passée en taverne. La jeune femme supportait mal sa fin de grossesse, seule, sans nouvelles du père des enfants à naître. Mentaïg lui avait recommandé de passer au dispensaire, par précaution. Aussi ne fut-elle pas surprise de la voir sur le banc, attendant qu'on lui ouvre.

Entrez donc, Gayala, c'est ouvert. Vous connaissez le chemin. Je me lave les mains et je vous rejoins.

Tout en se préparant, elle fit un rapide calcul. Il s'en fallait d'un bon mois avant que les enfants ne fussent prêts à venir au monde. Elle rejoignit Gayala, l'interrogea sur ses symptômes, l'examina attentivement.

ça bouge bien, là-dedans, dit-elle enfin. Mais vous ne pouvez pas continuer ainsi. Porter des jumeaux, ce n'est pas une sinécure. Déjà pas facile de les mener à terme, alors si vous persistez à vous surmener, ils vont finir par arriver trop en avance.

Elle réfléchit quelques secondes.

Il faut que vous cessiez tout travail, et que vous passiez vos journées allongée, le plus possible. Je sais que Cetnik n'est plus là, pour l'instant. Vous ne pourriez pas demander à une amie de venir s'installer chez vous ? Ou l'inverse ?

Gayala sourit à Mentaig.
Oui, ils bougent beaucoup! Mais je vous assure que depuis la dernière fois, je ne fais rien, ou juste le minimum. c'est vrai que lorsque je suis rentrée de retraite, je me suis mise à faire le ménage, et ça m'est arrivée d'autres fois mais dès que je sens que je ne peux plus, je ne force pas et je m'allonge aussitôt.

Elle réfléchit quelques instant.
Whoopie n'a pas de maison pour le moment, mais je pourrais voir avec Marilou, je pense que ça ne posera pas de problème.

Son sourire s'effaça bientôt et elle parut préoccupée.
Si seulement j'étais sûre que Cetnik pourra être là pour l'accouchement...

Elle regarda de nouveau Mentaig.
J'ai commencé à réfléchir pour des prénoms, si ce sont des garçons...il me tarde de les tenir dans mes bras...

Mentaïg sourit à son tour.

Ne soyez pas trop pressée ! Deux enfants à la fois, ce n'est pas double travail, mais pas loin. Ce serait bien que Marilou vous aide, en effet. Elle sait ce que c'est, son petit n'est pas si vieux.

Les mains croisées dans son giron, elle contempla un instant la taille arrondie de Gayala, avec l'oeil d'une femme, cette fois, et plus seulement celui d'une matrone. Un bref instant, elle se perdit dans des pensées qu'elle chassa d'un soupir.

Ne souhaitez-vous pas écrire à Cetnik ? Parlez-lui des prénoms qui vous tentent, demandez-lui son avis... Je ne sais pas... Peut-être cela l'inciterait-il à revenir plus vite ?

Amélia s'approcha du bâtiment. Elle entra dans le hall et demanda au garde si madame le maire était présente. Celui-ci lui répondit que la dame, fort occupée, n'était pas encore passée. Amélia soupira. Tant pis, elle passerait plus tard.
Avant de partir, elle griffona quand même quelques mots à l'intention de Mentaig:

Citation :

Dame,


j'aurais aimé vous voir tantôt car depuis plusieurs jours je ne me trouve pas très bien. Je suis épuisée, n'ai envie que de dormir et n'arrive plus à manger. La simple vue de la nourriture me donne un haut le coeur. J'espère n'avoir point avalé quelque chose d'avarié. Je pars marcher un peu en forêt et repasserai plus tard.

Amélia

La jeune femme ressortit, caressa l'animal qui l'attendait et lui murmura à l'oreille : "allez viens, on va se balader..."

Mentaïg passa au dispensaire, comme tous les jours, profitant de sa ronde de maréchal.
Un billet l'attendait sur la table du grand vestibule. Elle le lut tout en se rendant dans la pièce où elle rangeait les plantes les plus usitées.

Hum... A première vue, ces symptômes sont ceux de... Mouais... Ou alors...
Bref, ça peut être tout et n'importe quoi. Il faut que je voie Amelia.

Elle rangea le billet dans sa bougette, préoccupée : trop de tâches en cours, une fatigue de chaque instant, et le sentiment de plus en plus prégnant de n'avoir jamais assez de temps pour ses concitoyens.
Elle vérifia rapidement le contenu de l'armoire, puis lança à la vieille femme qui servait de factotum au dispensaire, et que tout le monde appelait familièrement Mèregrand :

Si Dame Amelia repasse, dites-lui que je tâcherai d'être là dans la soirée, entre complies et matines. Sinon, qu'elle m'envoie un pigeon ou une mésange.

Et sans attendre la réponse, elle reprit sa ronde.

[HRP : je pense pouvoir me libérer entre 20h30 et 21h30 ce soir. Demain, j'aurai du temps. Mais lundi et mardi, je suis absente toute la journée. J'effacerai quand vous aurez lu. /HRP]

Lems vit ysa arriver. Il se remit droit sur son séant et referma son manteau sur lui. Puis il se passa la main sur le visage comme pour effacer cette image qu'il renvoyait et qui l'horrifiait presque parfois.

Se raclant un peu la gorge de manière peu habituelle pour lui et fort peu élégante, il réussit néanmoins à s'éclaircir la voix.

Prenant un air enjoué

Ah Ysa ! Comment vas tu ? tu viens voir Mentaig ?
il semble qu'elle ne soit point là. Aussi devrais je peut estre repasser plus tard, ne crois tu pas ?

en lui même, j'ai promis à ice de passer après tout mais pas d'attendre.