Maison du charbon, chez Claire

Claire le regardait, amusée...il ne perdait pas le Nord, ça non...
Ses yeux se figèrent soudain sur le visage de son tendre amour en entendant ces mots...

Citation :

Tiens… Si tu passes devant le magasin de fleurs d’Ysa, prends-lui un beau bouquet de fleurs… Pour Edwina…

Son coeur se crispa douloureusement, du temps avait passé, oui, ...mais Edwina...le fruit de leur amour douloureux ...
Elle attrapa la main de son amour et la serra doucement dans la sienne.

Jimmy reprit vite le dessus... mais c'était important...

Il la serra si fort contre lui qu'elle pouvait entendre les battements réguliers de son coeur.
Ces deux là... rien ni personne ne pouvait les séparer, s'immiscer dans leur amour...
Des doutes, peut-être, des pulsions, sans nul doute, mais cesser de s'aimer...ils en étaient incapables au fond d'eux...

Elle leva son regard amoureux sur le sien puis lui sourit quand Jimmy reprit parole :

Citation :

— Hummmm… mais avant de tout commencer , que dirais-tu d’une p’tite sieste à deux ?.. Hum… ?

Elle lui sourit tendrement... puis fit signe "non" de la tête...

- Mon p'tit chat...la journée passera encore très vite ... On devrait s'y mettre...

Petit sourire espiègle elle ajouta tout bas :

- Ne dit-on pas...après l'effort, le réconfort?
Et puis...si je tarde trop à aller faire nos emplettes... Je ne sais pas si j'aurais tout ce qu'il faut mon coeur...

Elle se hissa sur la pointe des pieds, caressa sa nuque d'une main puis vint l'embrasser amoureusement.

- Je file mon amour...je te laisse au jardin...on se prendra une ptite poire à mon retour...j'en ai pas pour très long...ah et...je passerais par la forêt, ça fait longtemps ...

Après un dernier baiser et un sourire amoureux, Claire lui tourna le dos, saisit le panier et partit d'un pas rapide vers le marché, plus vite partie...plus vite revenue...

Groumpfff !! le bougre s'emportait déjà pfff c'ui là ...

Tu les aurait pas oublié à la mairie? quand tu a deposé ton trousseau? tu n'aurait pas mit celle de chez toi dans le lot?

Nan...impossible ! Elle est...toujours là...à mon cou, et là... y'est pas...

Et il restait planté là... ses bras chargés...

La pestouille fit demi-tour vivement pour lui faire face et se fit couper l'herbe sous le pied

Bon tu t'active oui ou je defonce ta porte?

Haussement d'épaule...

Bah faut qu'on entre et on a pas d'clé j'te signale ! Alors tu poses tout ça pis vlammmmm ... Norf ...

Joignant le geste à la parole, Claire s'empressa de l'aider en le déchargeant et attendit de le voir à l'aouvre, un léger sourire sur le visage...

Un clignement d'yeux et un sursaut de la pestouille accompagnèrent le vacarme des éclats.

Les éclats de la porte furent suivis d'un éclat de rire de la p'tite brune.

Asta était là...impassible...

Bon on rentre?

Claire réalisa soudain que la porte du 46 Ruelle des trois Barbeaux venait de partir en morceaux, tout comme la vie qu'elle avait avec Jimmy...
Ils ne s'étaient pas compris, il avait fait son choix, il était loin à présent...
Une vague d'émotion la gagnait... Un frisson la parcourut en songeant au passé.

Elle secoua la tête, Asta était là, il était hors de question de défaillir.

Ses achats serrés contre elle, comme pour la rassurer, elle leva les yeux sur Asta et opina du chef.

- On entre oui...

Elle lui emboita le pas, posa rapidement le repas à préparer sur la table pûis revient avec un franc sourire près du chambranle de la porte et d'un geste révérencieux invita Asta à entrer.

- Si Monsieur le Maire veut bien s'donner la peine...

La porte semblait le cadet de ses soucis, une envie de poire s'immisçait là, maintenant.
Après tout, c'était le produit local, il fallait lui faire honneur.

Tirant une des chaises elle invita Asta à s'asseoir et se pressa de leur servir à chacun une bonne rasade de poire.

- Hum...tu veux une révélation ? Dis-toi, 'fin sois conscient que...aussi bizarre qu'ça puisse paraitre... j'suis pas très bonne cuisinière... J'espère que tu en sortiras vivant !
Le mythe se brise... j'ai au moins un défaut.

Un léger rire camoufla sa dernière réplique puis elle reprit, plus sérieusement

Trêve de plaisanterie... Asta... j'ai bien remarqué depuis quelques temps...tu sembles ailleurs, t'as des soucis à la mairie ?
T'sais, même si toi et moi on a pas été les meilleurs amis du monde... si j'peux faire quoi que ce soit...

La pestouille prit place face à Asta qui ne devait pas s'attendre à une telle question...d'attention envers lui..

La pestouille cachait mal son mal etre. Il remarqua l'émotion qui la submergeait mais pour ne pas la gener il prefera se taire. Elle passa devant lui, entra puis revint.
L'invitation fut confirmée. Après avoir démolis la porte de son hote il entra marchant sur les eclits de bois. Il passa à coté d'elle et ralentit.

Je vous remercie, madame la Pestouille

Elle l'invita à s'assoir et sans perdre de temps lui servit un bon verre de ce succulant nectar. La conversation s'engagea. Claire parla de ses talents culinaire. Asta fit mine que ça ne l'éttonnait pas. En effet on ne peut pas etre pestouille et femme à marier. Puis en passant du tout au tout vint se renseigner sur un evenement qui marqua Asta très recement. Il soupira fortement.

J'a décidé de partir. De quitter le Berry. Où? je sais pas encore, mais je dois partir.

Claire insista quelque peu pour connaitre les raison et ce qui le poussait à faire ce choix.

Tu tiens vraiment à tous savoir? ça risque d'etre long.

Astaroth lui raconta sa journée de la veille. La visite de Steffy chez lui, l'histoire des coffrets. De son contenu. La decuverte de leur relation fraternelle. Puis il s'étalla sur son passé, sur son père, ne sachant plus si il lui avait deja raconté. A la fin de la tirade, il prit son verre et se l'enfilla net. Il le deposa violemment sur la table, repenssant à sa position envers le Berry. Faisant confiance à Claire il lui raconta se qu'il pensa du Berry

... (voir ici pour comprendre, à partir des 4 derniers posts)... Donc tu comprends Claire. Comment je peux rester ici, à Sancerre, en Berry, continuer à donner mon âme, pour un duché qui a tué mon père, rejeté ma soeur, tout ça au nom de la guerre? Je suis désolé, mais plus je reste ici, et plus je me dit que j'ai pas ma place. J'ai tout fais pour le Berry. J'ai pris les armes, j'ai parlé pour le peuple au risque de recevoir des coups de baton. J'en peux plus. Ma place n'est pas ici.

Il sortit de sa poche la chevalière qu'il avait trouvé dans le coffret et la plaça sous les yeux de Claire

Comme je te disais, cette chevalière fut donnée à mon père pour honorer les faits d'armes qu'il avait accomplit pour le duché. Mais il fut accusé de trahison quand il rencontra la mère de Steffy. Il fut sauvé par cette femme, il fut soigné mais parce qu'elle était Bretonne il fut accusé. Le Berry n'est plus digne d'etre servit par cette chevalière. Je la garde précieusement et je mettrais cette chevalière au service de qui le meritera.

Il s'arreta. Il venait de debaler sa vie à Claire. En y repenssant il se rappellait les évenements en commun qu'il avait avec elle. Pas enormement. Juste quelque discutions de temps en temps. Mais toujours sous le signe du respect. Certe leur amitié n'était pas de celle que l'on pourrait qualifier d'exemplaire, mais il n'était pas trop tard pour commencer. Elle était devant lui, le fixant pendant qu'il parlait. Il profita de cette situation pour ce lancer.

Et toi alors. J'ai sentit de l'émotion émanant de toi lorsque j'ai enfoncé ta porte. Je t'écoute, et n'essaie pas de t'esquiver, puisque nous sommes dans les confidences autant aller au bout tu crois pas?

Il sourit. Il avait parlé c'etait son tour à elle de se confier.

Asta tardait à répondre...mais elle voulait une réponse... parce que c'était comme ça quand elle avait des questions, elle attendait réponse.

Il semblait pensif, planté là, près d'elle... Elle avait bien envie de lui dire que la brûlure ne la ferait pas s'envoler mais elle se retint quand même.

Tu parles pour eux, ou tu parles pour toi? N'as tu pas envie a ce point de me voir partir?

Elle n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche pour répondre que le bougre vint poser ses lèvres sur les siennes furtivement avant de s’écarter un peu, souriant de surcroit !

Elle lui saisit le bras et le foudroya du regard avant de lui dire presque froidement

Ne… fais plus ça… jamais …

Elle braqua de nouveau son regard sur sa tisane puis lâcha son bras, avant de reprendre, un peu déboussolée mais sur le même ton froid et distant, elle s’était assez dévoilée la veille... Inutile de montrer que ça lui trottait dans la tête malgré ses efforts pour oublier.

Quand je te dis de penser à ceux qui t’ont fait confiance… J’parle des Sancerrois Asta… c’sont eux qui t’ont élu, par deux fois…
Quant à savoir si j’ai envie ou pas de te voir partir… peu importe… Je finirais par respecter ton choix…sauf si tu pars maintenant.
Bon sang Asta… le passé…oui ça fait partie de ton histoire, et ça je le conçois… j’comprends qu’t’en veuilles au Berry… mais ceux qui t’ont élu Asta… ils n’y sont pour rien…
Etre élu, c’est un honneur…et cet honneur implique que tu as des devoirs envers ton village…
Ton devoir…c’est de rester. Voilà c’que j’dis.

Ceci étant dit, elle prit sa tasse tiédie entre ses mains et but doucement sa tisane, s’attendant à ce qu’il régisse… ou qu’il insiste sur un point …

Je ... je ne changerai pas d'avis Claire. Ma ... ma decision est prise et est sans... sans apel

Ces mots résonnaient dans la tête de la ptite brune... Elle suivait Asta du regard... il semblait...songeur quant à ses propres paroles...
Ce qu'elle imaginait fut confirmé il s'éloigna toujours aussi pensif.
Elle finit par l'entendre bougonner...ou murmurer tout simplement, ça n'était pas très distinct, mais l'ouïe affinée de la pestouille finit par entendre de façon audible des "qu'est ce que je fais".

Concentrée sur ce qu'il baragouinait, elle sursauta quand il demanda d'une voix assurée ce qu'elle redoutait un peu...

Bon fini les nons dits tu crois pas? On a sut se parler franchement hier alors continuons.
L'alcool, l'alcool, c'est bien beau de rejeter la faute sur la poire,mais je pense personnellement que ce qui c'est passé entre nous cette nuit n'etait pas completement accidentel. Reponds moi franchement Claire. N'as tu pas eut ne serait ce qu'un minimum de désir pour me faire aller dans la chambre?

- Ouch...

Le seul son qui s'échappait de sa bouche était un..."ouch"... ça aurait été risible si la situation l'était aussi... mais ce n'était pas le cas...
La ptite brune ferma les yeux comme pour réfléchir...les mots résonnaient...encore, et encore...
Asta enchainait alors d'une voix plus calme, plus posée...

Et inutile de reformer ta carapace devant moi. Repond moi franchement.

Pour moi, cette soirée restera gravée. Pas forcement pour le rapport que nous avons eut, bien que ça y joue aussi, mais surtout parce que j'ai decouvert la Vraie Claire. La Claire qui souffre réelement. Pas la Claire qui essaie de se forger un caractère pour se sentir plus forte.

Il s'était rapproché tout en parlant, la pestouille eut un réflexe qui fut ...des plus inattendus et lui proposa de prendre place sur la chaise, près d'elle. A vrai dire, elle ne lui laissa guère d'autre choix que celui de s'asseoir...
Contre toute attente, elle lui adressa un léger sourire avant de soupirer longuement pour bien répondre à cet amalgame de questions...

Asta... ta décision...soit disant sans appel...tu sais que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis ? Et...au risque d'en foutre un coup à ton orgueil, je pense que partir maintenant ferait de toi un sombre crétin...

Léger haussement d'épaules avant de poursuivre d'une voix plus douce...

Ce qu'il s'est passé... Je suis incapable de l'expliquer Asta... Je...je crois d'ailleurs que si je le pouvais... ça ne se serait pas passé...je pense...
J'étais triste...tu étais là, tu m'as écoutée, suivie...tu as vu et j'ai eu besoin de rien dire...tu avais compris.
J'ai...moi aussi découvert un Asta que je ne connaissais pas, capable de gestes inattendus, indécelables même, comme tes paroles...

Levant doucement les yeux vers lui elle poursuivait, inarrêtable...

Le reste... n'as-tu pas eu, toi aussi, une part de désir...pour m'embrasser ? Je..je dis pas qu'c'est ta faute hein...mais...ptêt' que si t'avais pas fait ça...
On en serait ptêt' pas là... Enfin...soyons réalistes... toi et moi Asta...

Claire secoua énergiquement la tête

C'est impensable...beaucoup auraient ri si ils avaient l'occasion de savoir ça...cet incident...

Plus les mots, les explications sortaient...moins elle se sentait sûre d'elle... Elle tentait un bref instant de se souvenir... Oui...il ne fallait pas nier l'évidence, il y avait eu de l'attirance, engendré certainement par leurs confessions mutuelles...

Elle essayait de se reprendre comme elle pouvait... cherchant comme de l'aide pour oublier, dans les yeux d'Asta...
Elle ne comprenait pas tout ce qu'elle lisait dans son regard à ce moment précis... mais en tout cas, elle ne lut pas de... elle voyait de nouveau le regard tendre et affectueux qu'il avait eu sur elle la veille...
Pas le regard de l'homme de poigne avec son caractère de chien, avec sa fierté et son orgueil... ce n'était pas, ce n'était plus le regard qu'elle lui avait toujours connu...

Ces pensées adoucirent le regard qu'elle lui adressait sasn relâche... au fond d'elle, non, elle n'avait pas envie qu'il parte... il savait trop de choses... il serait un de ceux vers qui elle se tournerait quand le besoin s'en ferait ressentir... Elle se refuserait de lui dire... Elle aussi avait son orgueil...

Elle tourna brutalement sa chaise pour être face à lui puis fit glisser sa main sur la table, dans sa direction puis lui dit posément :

- Restes Asta... Les Sancerrois te font confiance...et ...si ça a quelque importance que ce soit... je te fais confiance aussi...