Au 205, Rempart des Dames, chez Amélia.

*quelque part sur la route*

Amélia commençait à avoir sérieusement mal au dos. Les vibrations de la carriole sur la route commençaient à être pénibles. Et la vieille mule avançait doucement.

"Allez ma bourriquette, courage..."

La jeune femme rentrait d'un court voyage. Jusque là, tout s'était bien déroulé et elle espérait être de retour à Sancerre au petit matin.
Depuis qu'elle était partie, elle n'avait pas eu de nouvelles de Gallup et ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Heureusement, elle n'avait eu écho d'aucun combat.
Simon lui manquait. Le manque devenait physique, comme un ivrogne de taverne que l'on priverait de chopes de bière. Elle avait envie de le voir, de passer une nuit dans ses bras. Parfois, la nuit quand il dormait, Amélia l'observait. Elle regardait chacun des traits de son visage à la simple lueur du clair de lune entrant par la fenêtre. Elle passait légèrement son doigt sur ses lèvres charnues, remontait doucement sur les joues mal rasées pour arriver sur sa tempe qu'elle caressait doucement. Sa main se perdait enfin dans les doux cheveux si souvent en bataille. Elle les aimait ces cheveux, comme elle aimait ses yeux sombres, son nez, ses lèvres si douces. Elle les aimait même quand elles sentaient trop fort l'ail ou l'oignon tendre! A cette idée, Amélia sourit. Son regard se perdait dans le vague de ses souvenirs si doux. Quand elle pensait à Simon, elle sentait son coeur se serrer. Oui, il lui manquait. Il en était ainsi.

Sur le chemin, doucement, la carriole continua sa route.

Un héron lache une message dans la cheminée, heureusement eteinte.

Citation :

Amelia...


Je vais bien, si ce n'est que je m'ennuie à mourrir. je suis de retour devant Chateauroux.


je ne sais pas si tu le sais, mais Maybee s'est chockée la cervelle, et
navigue das le cosmos depuis 3 jours. Elle ne capte plus rien ni
personne.


Moins rigolo, hier je me suis reveillé tout seul en rase campagne. Ils
étaient parti sans moi !! Il faut dire que je m'était asez éloigné du
campement pour ne plus avoir à supporter les ronflements d'Astaroth.
J'ai retrouvé la troupe ce soir.


Je ne sais pas si tu es deja de retour, sinon tu trouvera cette lettre en rentrant.


Tu me manques... Simon.

( bon, ben j'ai tapé un super long texte pour raconter mon retour et j'ai tout perdu ! . je vais me reposer un peu et je reviens reécrire tout ca...)

(arf quelle déception ! )

Après avoir passé deux jours à se reposer au dispensaire, Amélia regagna enfin sa demeure.
C'est avec un plaisir non dissimulé qu'elle tourna la clef dans la serrure et poussa la lourde porte de bois. La maison était froide et Amélia commença par allumer un bon feu dans la cheminée. Son bras bandé lui faisait encore un peu mal. Issanka baissait la tête quand elle voyait sa maîtresse grimacer de douleur en faisant un effort.

"Mais non, tu n'y es pour rien, au contraire, tu m'as sauvé la vie..."

La jeune femme s'assit sur un tabouret, contemplant le feu qui prenait vie et serrant son châle sur ses épaules. Beaucoup de choses se bousculaient dans sa tête. La forêt, son père. Et cet enfant, dont elle n'était pas encore sûre de la présence. Pourtant, dans son coeur, il n'y avait pas vraiment de doute.

La jeune femme resta ainsi encore un long moment avant de se décider à rejoindre le bar populaire. Elle avait proposé son aide à Otto pour redonner vie à l'endroit. Il lui fallait maintenant se mettre au travail.

La tête sous une énorme oreiller - et à plumes !! ;-) - Gallup ouvrit un oeil, et suivi Amelia du regard...
- pinaise, des formes un peu trop généreuses.... hmmmmm....

Amélia traversa Sancerre à vive allure, les joues rosies par le froid, ses cheveux roux volants derrière elle. Elle gagna sa demeure ou Simon était encore là. Elle le regarda dans les yeux, un sourire irradiant son visage. Elle prit son élan et lui sauta au cou, l'embrassant passionément.

Je suis si heureuse... si heureuse....

Gallup rougit comme une tomate qui n'existe pas encore au moyen age, donc on va dire que... heu....Gallup rougit comme une jeune none à qui la mère supérieure propose d'y brouter la pelouse entre deux messes ?
Brefle, il sait pas quoi dire, bredouille que lui aussi , parle d'une épée à finir...

Mal dormi.
Encore fatigué, les yeux gonflés...
Cauchemars.
Gallup descend dans la cuisine, pied nu, et s'approche du garde manger.
Ouvre la porte et...
- tiens ! encore quatres pains ? mais on en a mangé deux hier...
étrange...
Et puis je n'ai même pas faim, je dois couver quelque chose.

- Simon, tu n'a pas enlevé le minerai que tu avais stocké devant la porte de la grange ? Je doit passer en chercher à la mairie ce matin et il me faut de la place..

- minerai ? mais, oui , je l'ai enlevé hier matin ! et puis tu es deja allé chercher le tien, même que...

Gallup jette un coup d'oeil par le fenetre, et tombe en arrêt devant un tas de minerai...
- ben ca... quelqu'un me l'a remis ici...
mais non !! j'ai fait des couteaux avec , c'est pas possible ca...
je vais en avoir le coeur net...
je... je reviens !!!
Le forgeron enfile ses bottes, son manteau, et se precipite dehors pour se rendre à sa forge.
Il croise un voisin qui l'interpelle:
- tu sais la meilleure ? ma femme vient de se casser une jambe en cherchant le chat qui ne voulait plus descendre du toit, je cours chercher de l'aide au dispensaire !
- oui je sais !! tu me l'a déja dit hier mat...
- ??????
-non non , rien...

Bien entendu, pas plus de couteaux dans sa forge que d'esprit dans un mouton. Tout y est dans l'état où il avait laissé les choses.. avant-hier ???
C'est comme si la nuit n'avez pas eu lieu , comme si nous ... étions la veille.
Oh, mais ça m'arrange ça !!!
Simon Gallup retourne en courant chez lui et se dépêche de vérifier sa théorie.
Amelia est déjà habillée, et n'a rien constatée.
Il est suspendu dans le placard....
... intact.... pfffff.....
- ca va ? tu as l'air tout drôle ? tu n'a pas encore fait de bétises, toi ??

- hum..... non .... non non ! je... je vais te débarrasser de ce minerai...

Gallup ressort, et écarquille les yeux: le minerai n'est plus la, la voisine, bien campée sur ses béquilles et une patte ficelée, appelle son chat,
et un cri terrible retentit .

- Simon !!!! c'est toi qui a mangé la moitié du jambon ? on le gardait pour noël ! ah ca va pas se passer comme cela !!!



- Désolé, je...... on peut revenir en arrière ??

"Pff, t'inventerais vraiment n'importe quoi pour essayer de me faire croire que c'est pas toi qui l'a mangé!!"

Amélia hausse les épaules puis part vérifier que sa réserve secrète n'a pas été découverte...

Simon entra tout doucement, et se penchant sans bruit, déposa un baiser sur son front.
Puis dans le désorde, le coeur palpitant et une gauche précipitation il :
- entra dans la baignoire
- ôta des bottes
- éponga l'eau qui avait débordé
- fit l'amour
- jetta ses vetement un peu partout

Ysabeau frappa à la porte d'Amelia. Elle attendit. Pas de réponse. Son amie devait être fatiguée, ou sortie... Ou peut-être, dans les bras de Simon...
Ne voulant point déranger, elle glissa sous la porte un petit mot, et s'en retourna chez elle avec son panier.

Citation :

Chère Amelia,
ta robe et tes braies sont prêtes. J'étais venue te les apporter, mais ne t'ayant point trouvée je préfère te prévenir et ne pas laisser le paquet à la porte, on ne sait jamais, avec les chiens errants...
J'espère que ces vêtements te plairont, en tous cas crois-moi je les ai confectionnés avec grand soin.
Ce sera mon cadeau pour Noël... A très bientôtn passe quand tu veux ou si tu préfères que je vienne chez toi...
Je t'embrasse.

Amélia se leva plus tard que de coutume ce matin là. Le froid sans doute, ce froid que l'on devine dehors et qui fait qu'on est si bien sous les couvertures que l'on referme les yeux pour profiter encore un peu.

Quand elle descendit à la salle commune, Simon était déjà levé et s'activait auprès de l'âtre. Il la regarda et lui sourit simplement. Un mot d'Ysa l'attendait. Son amie avait avancé la confection de sa robe de grossesse. En voilà une excellente nouvelle. Elle commençait à en avoir assez d'être serrée dans ses vêtements.

Amélia se tourna pour le dire à Simon et surprit celui ci en train de l'observer avec un air bizarre. "Sim...." Il détourna vivement le regard et continua de s'occuper du feu. Amélia s'arrêta dans son élan. "Oui?" "Euh... non... rien..."
Depuis la veille déjà elle lui trouvait un air curieux, inhabituel. La jeune femme fronça les sourcils et se demanda pourquoi il était en train de la regarder ainsi.
Elle jeta un oeil à sa taille bien arrondie.

Norf, il doit me trouver grosse.... se dit-elle. En même temps, il n'y est pas pour rien! Cela ne l'empêcha pas de s'installer pour prendre un petit déjeuner copieux, tout en gardant un oeil sur la mine étrange de Simon.

Tant qu'il ne cachait pas une quelconque histoire de bonne....

Portant un panier qui contenait les vêtements d'Amelia, Ysabeau sortit de chez elle, à la nuit tombée, traversa tout le village jusqu'au rempart des Dames. Frissonnante (le froid était toujours aussi vif), elle s'arrêta devant le 205 et frappa.
Amelia ? c'est pour une livraison....

Gallup qui faisait une petite sieste à juste le temps d'enfiler ses brais, manque de chuter dans la précipitation et va ouvrir.

- Oh !! Ysa .... ben rentre !! reste pas dans le froid !!!

Ameliaaaaaa !!! Ysabeau est la !!!!

Ysabeau entra vite, ferma la porte et sourit à Gallup, dont les cheveux ébouriffés et les braies hâtivement enfilées disaient bien qu'il sortait tout juste d'une sieste.
Désolée, je t'ai réveillé Gallup.
Je viens livrer ses vêtements de grossesse à ta douce. Elle est là ?
Elle s'avança vers la cheminée, posa son panier, et se chauffa un peu.
Vous habitez vraiment à l'autre bout du village... La nuit étoilée est fort belle, mais quel froid, quel froid...